I - AUDITION DE M. LOUIS BESSON, SECRÉTAIRE D'ÉTAT AU LOGEMENT
Le
mardi 28 mars 2000, sous la
présidence de M. Jean Delaneau,
président
, la commission a procédé à
l'audition de
M. Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement,
sur
le projet de loi n° 279
(1999-2000), adopté par
l'Assemblée nationale, après déclaration d'urgence,
relatif à la
solidarité et au renouvellement urbains
.
M. Jean Delaneau, président,
a précisé que la
commission avait demandé à être saisie pour avis du projet
de loi relatif à la solidarité et au renouvellement urbains pour
ses dispositions concernant le logement social. Il a indiqué qu'elle
mettrait principalement l'accent sur le titre IV du projet de loi,
intitulé " assurer une offre d'habitat diversifié et de
qualité " et notamment sur les sections 1 (logement social), 2
(solidarité entre organismes de logement social) et 3 (immeubles
insalubres : modifications du code de la santé publique), soit au
total près d'une trentaine d'articles.
M. Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement,
a tout d'abord
observé que les textes fondateurs, concernant le logement,
étaient encore marqués par la grande loi foncière de 1967
qui organisait l'extension urbaine. Il a souligné que les modifications
apportées depuis lors avaient été le fait de textes
épars, ce qui avait favorisé un chevauchement, voire une certaine
incohérence, des documents d'urbanisme.
Il a considéré qu'il était devenu indispensable d'assurer
une plus grande lisibilité des dispositions applicables en
matière de logement social et d'urbanisme, qui tienne compte des
nouvelles priorités : la recomposition et le renouvellement
urbains.
Il a estimé que les nouveaux schémas de cohérence
territoriale (SCT) seraient amenés à jouer le rôle de
pierre angulaire, autour de laquelle s'organiseraient les autres documents
d'urbanisme (programme local de l'habitat (PLH), plan de déplacement
urbain (PDU), plan local d'urbanisme (PLU)), dans une logique de
compatibilité, de complémentarité et de cohérence.
Il a souhaité que ces nouveaux documents permettent de faire
apparaître les perspectives d'évolution du territoire communal,
à travers notamment les projets de réalisation, les quartiers
à créer et les secteurs à réaménager.
M. Louis Besson
a observé une augmentation du contentieux,
concernant les actes d'urbanisme, ayant donné lieu à un grand
nombre de décisions d'annulation pour des raisons de forme ou de
procédure. Il a estimé nécessaire de remédier
à cette insécurité juridique grandissante, notamment pour
les autorités chargées de délivrer les autorisations,
notamment les permis de construire.
Il a souligné la nécessité de renforcer l'objectif de
mixité sociale, après avoir notamment rappelé que notre
société était menacée par la coexistence de zones
où se concentraient les problèmes urbains, sociaux et
économiques et d'îlots protégés. Il a observé
que le projet de loi avait pour objectif de développer une politique
d'équilibre en matière d'offre d'habitat.
Il a remarqué que si le parc immobilier des communes comprenait en
moyenne 23 % de logements sociaux, ces derniers étaient très
inégalement répartis. Il a considéré qu'il
manquait, à terme, 450.000 logements sociaux pour satisfaire à la
demande exprimée à travers les listes d'attente et faire face
à la nécessité de reloger les ménages dans le cadre
d'opérations de démolition et de reconstruction.
Après avoir indiqué qu'il aurait fallu attendre 80 ans pour
obtenir la construction de 450.000 logements nouveaux, au rythme actuel des
constructions de logements, il a déclaré que le projet de loi
avait pour ambition de ramener ce délai à 20 ans. Il a
estimé que cet effort correspondait, pour une commune ayant peu de
logements sociaux sur son territoire, à une augmentation de 1 % par
an de son stock de logements.
M. Louis Besson
a remarqué que les communes, qui n'avaient plus
de terrains disponibles pour la construction de nouveaux logements, avaient
néanmoins la possibilité de préempter des logements
à vendre. Il a rappelé qu'il y avait, chaque année,
près de 600.000 transactions immobilières, pour 300.000
mises en chantier de nouveaux logements. Il a considéré qu'une
commune, déjà très urbanisée mais disposant de peu
de logements sociaux sur son territoire, pourrait néanmoins satisfaire
à son obligation en préemptant 40 % des ventes de logements
annuelles. Il a rappelé que le Gouvernement avait mis en place des
prêts au taux de 3,45 % sur 50 ans, afin de lever l'obstacle
financier.
M. Louis Besson
a déclaré que les dispositions relatives
au transport et à la politique de déplacement reposaient sur la
généralisation de la régionalisation des services
voyageurs, le développement de syndicats mixtes de transport dans les
aires urbaines de plus de 50.000 habitants et la mise en place de plan de
déplacements urbains comportant des dispositions prescriptives en
matière de circulation.
M. Louis Besson
a observé, par ailleurs, que le projet de loi
comprenait plusieurs dispositions de nature à consolider la politique
globale du logement et à renforcer le rôle des organismes
d'habitations à loyer modéré (HLM), ainsi qu'un volet
relatif aux immeubles insalubres et menaçant ruine.
Il a déclaré également que plusieurs articles
réaffirmaient la vocation sociale du parc HLM et renforçaient les
garanties financières dont pouvaient bénéficier ces
organismes dans leurs opérations d'aménagement et de
construction.
Il a estimé que le projet de loi tenait compte des propositions du
rapport de Mme Nancy Bouché sur l'insalubrité et le
péril en rapprochant les législations applicables. Il a
insisté, par ailleurs, sur les dispositions permettant d'assurer la
décence des logements. Il a évoqué les dispositions
prévoyant la possibilité d'un prélèvement sur le
règlement des loyers pour rembourser les copropriétés et
celle permettant la suspension du paiement des loyers, lorsque les travaux de
remise aux normes n'étaient pas effectués.
Evoquant à nouveau la question des copropriétés, il a fait
référence au renforcement des prérogatives des
administrateurs provisoires.
M. Jean Delaneau, président,
a souligné
l'intérêt de l'article 64 ter du projet de loi qui permet aux
organismes HLM de proposer la possibilité d'acquérir des
logements au moyen d'un contrat de location-accession.
M. Jacques Bimbenet, rapporteur pour avis,
a regretté que le
Gouvernement ait demandé l'urgence sur ce texte. Il a
considéré qu'il aurait été utile de mener à
terme la navette sur un texte très complexe qui intéresse au
premier chef les collectivités territoriales.
Après avoir observé que le projet de loi donnait la
priorité au logement social locatif collectif, notamment à
travers l'établissement d'un quota de 20 % de logements sociaux
pour chaque commune,
M. Jacques Bimbenet, rapporteur pour avis,
a
souhaité savoir dans quelle mesure l'accession sociale à la
propriété était une priorité pour le Gouvernement.
Il s'est interrogé sur la portée des modifications du code de la
santé publique, proposées par le projet de loi, en matière
d'insalubrité, et sur le sens des amendements adoptés par
l'Assemblée nationale contre l'avis du Gouvernement.
Il s'est enquis des raisons qui avaient amené le Gouvernement à
prévoir, dans l'article 79, qu'un état mentionnant la
présence d'amiante devrait être annexé à toute
promesse de vente ou d'achat de certains immeubles, alors que des
décrets de 1996 et 1997 limitaient la recherche aux flocages,
calorifugeages et faux-plafonds.
M. Louis Besson
, en réponse à M. Jacques Bimbenet,
rapporteur, a déclaré regretter également que le
calendrier parlementaire n'ait pas permis de procéder à toutes
les lectures sur ce projet de loi, compte tenu, notamment, de la
nécessité de transcrire des directives européennes, lors
de la session d'automne, et des obligations traditionnelles que sont les
discussions du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de
la sécurité sociale.
Il a estimé que le véritable problème de la politique
sociale du logement concernait le logement social. Il a souligné que les
autres formes de logement continuaient à se développer. Il a
observé que si le Gouvernement avait dû retenir une
définition du logement social comprenant toutes les formes de logement
aidé, dont l'accession sociale à la propriété, il
aurait eu à prendre en compte les trois quarts des logements mis en
chantier chaque année.
Il a considéré, par ailleurs, que l'accession sociale à la
propriété se portait bien, 115.000 prêts à taux
zéro ayant été accordés en 1998 et 125.000 en 1999.
Il a remarqué que la réforme du 1 % logement et la
rebudgétisation du prêt à taux zéro avaient permis
d'élargir le nombre des bénéficiaires de ce dispositif
d'accession sociale à la propriété.
M. Louis Besson
a expliqué que le projet de loi permettait de
renforcer les moyens d'intervention des autorités publiques sur les
immeubles insalubres à travers la réforme des procédures.
Il a précisé que le maire et le préfet partageraient
désormais le pouvoir de mettre en oeuvre les procédures de lutte
contre l'insalubrité et le péril pour obliger les
propriétaires à réaliser les travaux nécessaires,
le cas échéant en se substituant à eux ou en suspendant le
paiement du loyer par les locataires.
Il a déclaré que le Gouvernement avait souhaité reprendre
plusieurs des propositions faites par Mme Nancy Bouché, notamment
lorsque celles-ci permettaient de rendre l'exécution des
procédures d'insalubrité et de péril plus rapide. Il a
observé que l'Assemblée nationale avait adopté, contre
l'avis du Gouvernement, plusieurs amendements qui reprenaient également
des propositions de Mme Nancy Bouché. Il a estimé que ces
dispositions avaient pour conséquence de rallonger les procédures
sans remettre en cause l'économie générale du texte.
M. Jean Delaneau, président,
a rappelé les termes de la
lettre de M. le Premier ministre à M. le Président du
Sénat en date du 8 décembre 1997 précisant que " le
recours à l'urgence ne constitue en aucune façon un choix
systématique ". Evoquant la loi relative à la
réduction négociée du temps de travail et celle portant
création d'une couverture maladie universelle, il a observé que,
s'agissant du moins des projets de loi renvoyés à la commission
des affaires sociales, le recours à l'urgence n'avait pourtant
guère soulevé d'exception.
M. Louis Besson
a considéré que l'article 79 avait pour
objectif de renforcer l'information des acquéreurs sur la situation de
l'immeuble au regard de l'amiante dans un objectif de protection de la
santé publique.
M. Louis Souvet
a souhaité attirer l'attention du Gouvernement
sur les problèmes que pouvait poser, notamment en matière de
nuisances sonores, la priorité accordée aux transports urbains
collectifs lorsque ceux-ci n'étaient pas adaptés aux sites
desservis. Il a également observé que les importants
investissements demandés aux collectivités territoriales pour
favoriser des modes de propulsion alternatifs à la combustion de
l'essence pour les véhicules de transport collectif pourraient
être remis en question s'il se confirmait que ces moteurs
" propres " dégagent une quantité d'émissions de
particules équivalente à celle des moteurs
" ordinaires ". Il a également souhaité
qu'au-delà d'une politique tendant à imposer des logements
sociaux aux communes qui en ont peu, un soutien soit apporté à
celles qui en disposent déjà de beaucoup.
M. Alain Gournac
a déclaré partager les regrets du
rapporteur concernant le recours à l'urgence par le Gouvernement. Il a
considéré que les explications données par ce dernier
n'étaient pas satisfaisantes.
Il a observé qu'il pouvait apparaître contradictoire d'obliger
certaines communes à construire des logements sociaux, alors que
celles-ci rencontraient déjà des taux de vacance importants. Il a
considéré que le changement fréquent de définition
des critères du logement social était problématique. Il
s'est inquiété par ailleurs d'une tendance à la
recentralisation des politiques locales au profit du préfet. Il s'est
interrogé enfin sur les risques d'augmentation de contentieux que
pourraient provoquer les modifications du droit de l'urbanisme que comporte le
projet de loi.
M. Michel Esneu
a également regretté que le Gouvernement
ait demandé l'urgence sur ce texte. Il a demandé quelle serait la
place des pays dans les SCT et a fait part de ses craintes que les nouveaux PLU
constituent une source de complexité supplémentaire dans
l'application du droit de l'urbanisme. Il a souligné le rôle
important de la mixité sociale et a rappelé le souhait de
nombreux Français de pouvoir bénéficier de l'accession
sociale à la propriété. Il a proposé qu'un effort
d'envergure soit réalisé en matière de
réhabilitation des logements anciens.
M. André Vézinhet
a déclaré que ce projet de
loi répondait pleinement à ses attentes parce qu'il permettait de
renforcer la cohérence des projets urbains et de renouveler la
manière de concevoir l'habitat. Il a insisté sur la
nécessité d'empêcher, en France, le développement de
la ségrégation urbaine telle qu'on pouvait la rencontrer sur le
continent nord-américain.
Il a souhaité que l'accession sociale à la
propriété soit préservée et que le traitement des
propriétés dégradées soit renforcé.
Evoquant la question des déplacements urbains, il a souligné la
nécessité de maintenir la collaboration entre les
différents niveaux d'administration que sont la commune,
l'agglomération, la communauté urbaine et le département.
Il s'est inquiété du fait que les syndicats mixtes puissent faire
apparaître un déséquilibre entre les départements et
les agglomérations au détriment des premiers. Il a insisté
sur les vertus du régime de la concession dont pouvaient
bénéficier les sociétés d'économie mixte et
qu'il était important de maintenir.
Rappelant que la proportion de logements sociaux dans sa commune était
de 60 %,
Mme Nelly Olin
a réaffirmé son attachement
au principe de la mixité sociale. Soulignant les erreurs commises, dans
l'urgence, au cours des années 70, elle a estimé qu'il convenait
de privilégier la construction de logements de qualité
accompagnés de services, commerces et espaces verts, afin de rompre
définitivement avec l'image des cités dortoirs.
M. Guy Fischer
a déclaré que le renouvellement urbain,
à travers notamment des projets de démolition et de
reconstruction, constituait un programme ambitieux au service de la
mixité. Il a souligné l'intérêt de la
définition de nouveaux équilibres au sein des
agglomérations et des communes ayant un fort taux de logements sociaux.
Il a fait part de ses doutes quant à l'efficacité des nouveaux
PLU. Il a observé que les associations manquaient souvent de moyens
financiers et s'est interrogé sur les aides dont elles pourraient
bénéficier.
M. Jacques Machet
a souhaité que les réalisateurs de
programmes de logements tiennent davantage compte du cadre de vie des occupants
et des contraintes particulières à l'environnement, que ce soit
en termes architecturaux, thermiques ou phoniques.
Mme Nicole Borvo
a estimé que ce projet de loi constituait une
occasion unique de repenser le logement social et de dépasser les
clichés relatifs à des constructions des années 1960 et
1970.
Elle a observé que, si le taux de logements sociaux, à Paris,
s'élevait à 14 %, cette moyenne recouvrait des écarts
allant de près de 30 %, dans certains arrondissements, à
beaucoup moins que la moyenne dans d'autres.
Elle s'est inquiétée du fait que le projet de loi pourrait avoir
pour conséquences d'accroître la concentration de logements
sociaux dans certains arrondissements et faire contribuer l'ensemble des
habitants de Paris de manière identique au prélèvement
prévu à l'encontre des communes ayant moins de 20 % de
logements sociaux, ceci alors que certains arrondissements remplissaient
déjà cette condition.
Elle a demandé si le Gouvernement avait réalisé un premier
bilan des actions menées contre le saturnisme.
M. Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement
, en réponse
aux différents intervenants, a reconnu les nuisances sonores que
pouvaient provoquer certains transports collectifs urbains lorsqu'ils n'avaient
pas été adaptés aux besoins. Il a estimé que les
émissions polluantes des véhicules de transport en commun
" propres " produisaient des émissions polluantes aussi
importantes que celles des moteurs " ordinaires ", mais il a
insisté sur leur moindre nocivité.
Il a déclaré que l'objectif de 450.000 nouveaux logements
sociaux correspondait à l'exigence nécessaire pour conduire une
politique de restructuration et de renouvellement urbains d'envergure.
Il a considéré que, si dans le passé de nombreuses
réalisations avaient pu se distinguer par une qualité du
bâti insuffisante par rapport aux attentes des locataires, il n'en
était plus de même aujourd'hui.
Il a fait remarquer que, depuis le début des années 1990, des
opérations de démolition et de reconstruction avaient
été entreprises, que celles-ci concernaient 2.500 logements
en 1999 et qu'elles représenteraient 5.500 logements, cette
année, et 7.000 logements, l'année prochaine. Il a
estimé que ces opérations devraient, à terme, concerner
10.000 logements par an.
M. Louis Besson
a indiqué que l'objectif des
450.000 constructions de logements sociaux regroupait trois types de
demandes : les personnes sur listes d'attente, les mal-logés et les
personnes à reloger dans le cadre d'opérations de reconstruction.
Il a observé que cet objectif correspondait à
22.000 constructions nouvelles par an, soit un niveau compatible avec les
crédits disponibles, car non consommés, chaque année.
Il a reconnu que la question des vacances dans les HLM posait un
problème particulier, notamment pour les rez-de-chaussée. Il a
évoqué la nécessité d'envisager des changements
d'usage en proposant que ces locaux puissent être utilisés par des
petites entreprises de la " nouvelle économie ".
Il a estimé nécessaire de s'accorder sur une définition du
logement social. Il a remarqué que le Gouvernement avait accepté,
à l'Assemblée nationale, plusieurs amendements
présentés par la majorité, comme par l'opposition, et qui
ne déformaient pas la réalité de la notion.
Il a observé que le rôle du préfet était
déjà prévu dans les textes en vigueur et que le projet de
loi se limitait à clarifier ses modalités d'intervention dans le
cadre des nouveaux dispositifs proposés.
Il a souhaité que le nouveau projet de loi permette de réduire le
contentieux en matière d'urbanisme, à travers un plus grand
recours à la concertation.
M. Louis Besson
a estimé que le projet de loi avait une dimension
urbaine importante, ce qui n'excluait pas son application au pays mais pouvait
la rendre plus délicate. Il a considéré que la
mixité sociale était un objectif essentiel qu'il convenait
d'accompagner par des mesures financières destinées à
garantir les bailleurs, grâce, notamment, aux concours financiers du
fonds de solidarité logement (FSL) et des conseils
généraux.
Il a observé que de nombreuses mesures avaient déjà
été adoptées pour favoriser la réhabilitation des
immeubles anciens.
M. Louis Besson
a souligné que la ségrégation
urbaine progressait dans notre pays et a estimé que l'enjeu de ce texte
était précisément de combattre cette évolution
inacceptable.
Il a déclaré que le projet de loi permettait de clarifier les
modalités d'intervention des HLM en matière d'accession sociale
à la propriété, afin d'assurer la mixité sociale ou
de pourvoir à une carence du secteur privé.
Il a souhaité que les communes développent une action de
préemption des logements mis en vente.
Il a assuré que le remplacement du terme " concession " par
celui de " convention " n'emportait pas de conséquences
juridiques et qu'il s'agissait, au contraire, de préserver le
régime existant du fait de possibles modifications à venir du
droit applicable, consécutives à l'évolution du droit
européen.
Il a observé que les organismes HLM privilégiaient de plus en
plus la qualité et les petits programmes comprenant en moyenne
35 logements.
Il a déclaré qu'il était nécessaire de renforcer
les possibilités d'intervention des habitants dans la préparation
des opérations d'urbanisme et dans la gestion des organismes HLM par le
développement de la concertation.
Il a souhaité le développement des prérogatives des
commissions départementales de conciliation afin que celles-ci puissent
devenir de véritables " prud'hommes de l'habitat ".
M. Louis Besson
a estimé qu'il était difficile d'adapter
le projet de loi à la situation particulière des villes ayant des
arrondissements sans modifier la loi relative à l'organisation
administrative de Paris, Marseille, Lyon et des établissements publiques
de coopération intercommunale du 31 décembre 1982. Il a
évoqué néanmoins la possibilité de déduire,
du montant de la contribution due globalement par la commune, uniquement les
frais engagés pour la réalisation de logements sociaux dans les
arrondissements ne comptant pas au moins 20 % de ces logements.
Il a déclaré enfin que le Gouvernement devrait être en
mesure de dresser un premier bilan des dispositions adoptées afin de
lutter contre le saturnisme d'ici juillet.