B. L'AVANCEMENT DU PROGRAMME SPATIAL FRANÇAIS
1. Le programme spatial de télécommunication
Avec 4
satellites en orbite et des stations sol mises en service entre 1992 et 1997,
le programme Syracuse II
couvre les principaux besoins des armées
en télécommunication vers les théâtres
d'opérations extérieures.
Le quatrième satellite, lancé en 1996, a fait objet d'actions de
complément afin de
prolonger sa durée de vie jusqu'à la
mi-2005
, date à laquelle devra impérativement entrer en
service un système successeur.
Du fait du retrait britannique du programme Trimilsatcom et de la
volonté allemande de retarder ses engagements,
la France doit faire
face seule
, du moins dans un premier temps,
à la mise au point de
ce système successeur Syracuse III
. Rappelons que ce programme doit
assurer la continuité du service tout en assurant une zone de couverture
plus large, en augmentant le nombre et le type de stations et en
améliorant la capacité de résistance à la guerre
électronique. La composante spatiale serait de trois ou quatre
satellites, selon les hypothèses de coopération, le nombre de
stations au sol étant de l'ordre de 400.
Les difficultés de la coopération européenne conduisent
à envisager
deux phases de réalisation
:
- une
première étape exclusivement sous maîtrise
nationale
en vue de mettre en orbite un premier satellite en 2003 ;
- une
seconde étape en coopération franco-allemande
pour
compléter la constellation à partir de la fin 2006.
Une telle solution conduirait toutefois à une réévaluation
du coût du programme pour la France, celui-ci ayant été
chiffré de 13 milliards de francs en 1997 sur la base d'une
coopération trilatérale.
2. Le programme spatial d'observation
Le
système d'observation optique Hélios I est en service depuis 1995
et bénéficiera, en cette fin d'année,
du lancement du
second satellite Hélios I-B
, ce qui permettra d'accroître la
cadence de renouvellement des images.
La poursuite du programme doit s'effectuer dans deux directions :
- assurer la continuité du système Hélios I par le
système Hélios II doté de la capacité infrarouge
permettant l'observation de nuit ;
- compléter ses capacités d'observation optique par un
système d'observation radar capable d'opérer par tout temps.
Comme il a été indiqué précédemment,
toutes les hypothèses de coopération européenne sur le
programme Hélios II
, avec l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne ou encore
la Belgique,
ont échoué,
si bien que
la France
devra
certainement, sauf évolution nouvelle,
financer seule ce
programme
estimé, au coût des facteurs de 1996, à 14
milliards de francs. Le premier satellite devrait être prêt au
lancement en juin 2003 et le second fin 2004.
L'abandon du programme Horus
, dont l'Allemagne devait supporter 60 % du
financement, laisse entière la question de l'acquisition de
capacité d'observation radar.
Les conditions météorologiques au cours de la campagne du Kosovo
ont fortement limité la contribution d'Hélios I à
l'acquisition d'images, puisqu'il ne peut opérer que de jour et par
temps clair. Ce handicap est très pénalisant sur les
théâtres du centre et de l'est de l'Europe. L'intérêt
de disposer d'une capacité d'imagerie radar est, de ce point de vue,
confirmé.
Les progrès technologiques semblent aujourd'hui permettre d'envisager
les réalisations de satellites radar de performances équivalant
à celles d'Horus, mais plus petits et moins coûteux. Aussi
l'abandon d'Horus ne ferme-t-il pas toute perspective d'acquisition de
capacités d'observation radar à l'horizon 2008, à
condition que l'intérêt de nos partenaires italiens et allemands
soit relancé.
Votre rapporteur souhaite par ailleurs relever, dans le prolongement des
observations effectuées par la commission des affaires
étrangères et de la défense à l'issue du conflit du
Kosovo, qu'il sera indispensable, au-delà de la réalisation de
systèmes satellitaires, de renforcer considérablement les moyens
d'exploitation des images, qu'il s'agisse des liaisons permettant la
transmission d'informations en temps réel, des stations
déployables sur le théâtre ou du renforcement des
capacités de traitement et de fusion.