Projet de loi de finances pour 2000, TOME V - Industrie.
GRIGNON (Francis)
AVIS 91-TOME V (1999-2000) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 307 Ko )Table des matières
- AVANT-PROPOS
-
CHAPITRE 1ER -
L'INDUSTRIE FRANÇAISE ET SES ENJEUX-
I. UNE PLACE ESSENTIELLE DANS L'ÉCONOMIE ET DANS
L'EMPLOI
- A. SITUATION GÉNÉRALE DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE
-
B. PRINCIPAUX SECTEURS INDUSTRIELS
- 1. L'industrie automobile : reprise et internationalisation
- 2. L'industrie du textile-habillement face à la crise
- 3. La construction navale : surcapacité mondiale et ouverture totale du marché
- 4. L'électronique et les nouvelles technologies de l'information : un nouveau moteur pour l'industrie
- 5. L'industrie mécanique : la France derrière l'Italie
- 6. La chimie : une industrie menacée par l'extension de la TGAP et la taxation des consommations intermédiaires d'énergie
- II. LES ENJEUX DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE
-
I. UNE PLACE ESSENTIELLE DANS L'ÉCONOMIE ET DANS
L'EMPLOI
-
CHAPITRE II -
UN BUDGET DÉSORMAIS TOTALEMENT FONDU AU SEIN DU BUDGET UNIQUE DU GRAND BERCY- I. L'ÉVOLUTION GLOBALE DES CRÉDITS
- II. LES PRIORITÉS DU BUDGET POUR 2000
-
III. LES MOYENS BUDGÉTAIRES DE LA POLITIQUE DE
L'INNOVATION
- A. L'ACTION DE L'ANVAR
- B. LE RENOUVEAU DE LA PROCÉDURE EUROPÉENNE " EURÊKA "
- C. LE SOUTIEN AUX GRANDS PROGRAMMES NATIONAUX DE DIFFUSION DE L'INNOVATION
- IV. LES ACTIONS DE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL RÉGIONAL ET DE RESTRUCTURATION
- V. LES CRÉDITS DE DÉVELOPPEMENT DE LA NORMALISATION
-
CHAPITRE III -
LES MESURES ET LES STRUCTURES
DE SOUTIEN AUX PMI-
I. LES MESURES EN FAVEUR DE L'INNOVATION
-
A. LES MESURES JURIDIQUES ET FISCALES POUR L'INNOVATION
ET LA CRÉATION D'ENTREPRISE
- 1. L'assouplissement des bons de souscription de parts de créateur d'entreprise (BSPCE)
- 2. L'élargissement de la société par actions simplifiées (SAS)
- 3. La mise en place du dispositif " EDEN " pour la création ou la reprise d'entreprise
- 4. Le développement de la mobilité des chercheurs des organismes publics de recherche
- 5. La pérennisation du crédit d'impôt-recherche
- B. LES OUTILS DE FINANCEMENT
-
A. LES MESURES JURIDIQUES ET FISCALES POUR L'INNOVATION
ET LA CRÉATION D'ENTREPRISE
- II. LES STRUCTURES PUBLIQUES D'AIDE AUX PMI
-
I. LES MESURES EN FAVEUR DE L'INNOVATION
N° 91
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 25 novembre 1999.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME V
INDUSTRIE
Par M. Francis GRIGNON,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Charles de Cuttoli, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
et
89
(annexe n°
12
)
(1999-2000).
Lois de finances. |
AVANT-PROPOS
Mesdames, Messieurs,
Faisant suite à la réorganisation du ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie et à la constitution
du " grand Bercy ", votre rapporteur pour avis déplore cette
année
la disparition du " budget " de l'industrie
,
désormais totalement absorbé au sein du vaste ensemble des
crédits du ministère de l'économie.
La disparition du fascicule budgétaire " industrie " ne
témoigne-t-elle pas, symboliquement, du peu d'implication du
Gouvernement pour assurer l'avenir industriel de notre pays ?
Ce n'est donc qu'au travers de quatre agrégats thématiques que
les crédits consacrés à l'industrie peuvent
désormais être appréhendés. De surcroît, ces
agrégats ont -comme l'an passé- fait l'objet de substantielles
modifications de contenu et de nomenclature budgétaire, ce qui rend les
comparaisons pluriannuelles peu significatives sans retraitement
préalable.
A structure constante, les crédits de l'industrie demandés pour
2000 s'accroissent de 395 millions de francs en dépenses ordinaires
et crédits de paiement, pour s'établir à
15,677 milliards de francs, soit une hausse de 2,6 %.
La
presque totalité de cette hausse est imputable à l'augmentation
des crédits destinés à la construction navale
(+487 millions de francs en crédits de paiement). Votre rapporteur
pour avis observe que
ces crédits sont largement
" piégés " par les dotations
à divers
établissements publics, d'enseignement ou de recherche, qui
" captent " à eux seuls les deux tiers du budget et
réduisent
-de concert avec les crédits de reconversion et
de restructuration-
la proportion
des
chapitres
budgétaires " offensifs " disponibles pour encourager et
diffuser l'innovation
dans le tissu industriel français
.
Après avoir analysé la place de l'industrie française et
abordé certains enjeux d'actualité, votre rapporteur pour avis
détaillera les grandes évolutions budgétaires du projet de
loi de finances pour 2000, avant de faire la synthèse, dans une optique
pédagogique, mais aussi illustrative de
la complexité du
paysage administratif français de soutien à l'industrie
, des
mesures incitatives les plus récentes -tant réglementaires que
fiscales- et
des structures publiques d'appui
aux PMI existant dans
notre pays.
CHAPITRE 1ER -
L'INDUSTRIE FRANÇAISE ET SES
ENJEUX
I. UNE PLACE ESSENTIELLE DANS L'ÉCONOMIE ET DANS L'EMPLOI
A. SITUATION GÉNÉRALE DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE
1. Une part essentielle de la richesse nationale
L'industrie est l'un des poumons de l'économie
française. En incluant les bâtiments et travaux publics, elle
représente en effet
26 % du produit intérieur brut en
1998
. La production de l'industrie manufacturière s'est
élevée à 4.323 milliards de francs en 1998.
L'industrie manufacturière est le moteur de l'innovation puisqu'elle
assure
plus de la moitié de l'effort national de recherche et de
développement
. C'est également la principale source de
croissance des échanges extérieurs puisque ce secteur
représente
82 % de nos exportations
vers les pays
étrangers en 1998. L'effort à l'exportation de l'industrie
manufacturière est en moyenne de 36,9 %, mais s'élève
à 51,2 % pour les biens d'équipements, à 69,5 %
pour la construction aéronautique, navale et ferroviaire, à
45 % pour l'automobile et à 50 % pour l'électronique.
Le tableau ci-dessous, qui donne les contributions respectives des branches
à la valeur ajoutée nationale, montre bien le poids de
l'industrie dans l'économie de notre pays :
VALEUR AJOUTEE PAR BRANCHE
(en milliards de francs)
|
1998 |
en % |
Agriculture |
242 |
3,1 |
Industries agricoles et agro-alimentaires |
209 |
2,7 |
Industrie manufacturière |
1 202 |
15,3 |
dont biens de consommation |
269 |
3,4 |
dont automobile |
105 |
1,3 |
dont biens d'équipement |
290 |
3,7 |
dont biens intermédiaires |
538 |
6,8 |
Energie |
213 |
2,7 |
Construction |
361 |
4,6 |
Services |
5 626 |
71,6 |
TOTAL |
7 854 |
100 |
Source : INSEE - Comptes de la nation
La France est la
quatrième puissance industrielle mondiale
après les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne. Elle est également
quatrième exportateur mondial, avec une part de 5,3 % dans le
commerce mondial.
2. Un rôle majeur pour l'emploi
L'industrie (y compris l'industrie agro-alimentaire) emploie,
à la fin de 1998,
3,8 millions de personnes
, auxquelles
s'ajoutent autant d'emplois indirects (services aux entreprises).
Si
l'industrie a perdu, sur moyenne période, 570.000 emplois
de 1990 à 1998, 478.000 emplois ont concomitamment été
créés dans le secteur des services aux entreprises, le plus
souvent par
externalisation de certaines fonctions
(conception, design,
ingénierie, logistique, recherche...) ou par recours à
l'intérim (pour un équivalent de 100.000 emplois). On
assiste en effet à un recentrage des entreprises industrielles sur leurs
métiers de base, qui entraîne la sous-traitance des fonctions dont
elles se dessaisissent.
En 1998
, l'industrie manufacturière
1(
*
)
, qui représente 13,8 % des emplois de
notre pays et 14,9 % des emplois salariés, a maintenu ses effectifs
alors qu'il y avait eu une baisse de 50.000 postes en 1997.
L'industrie représente encore une part importante de la main-d'oeuvre
française, comme le montre le tableau suivant, qui retrace le nombre
d'emplois dans les principales branches d'activité depuis 1995 :
EFFECTIFS TOTAUX PAR BRANCHES
(en milliers de personnes)
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
en % |
Agriculture |
1 134 |
1 105 |
1 086 |
1 076 |
4,7 |
Industries agro-alimentaires |
574 |
593 |
591 |
594 |
2,6 |
Industrie manufacturière non alimentaire |
3 275 |
3 223 |
3 169 |
3 175 |
13,8 |
dont biens de consommation |
807 |
779 |
760 |
752 |
3,3 |
dont automobile |
261 |
260 |
253 |
252 |
1,1 |
dont biens d'équipement |
769 |
767 |
757 |
765 |
3,3 |
dont biens intermédiaires |
1 438 |
1 417 |
1 398 |
1 405 |
6,1 |
Energie |
241 |
239 |
235 |
230 |
1,0 |
Construction |
1 484 |
1 450 |
1 420 |
1 414 |
6,1 |
Services marchands |
9 514 |
9 642 |
9 788 |
10 078 |
43,7 |
Services administrés |
6 468 |
6 501 |
6 534 |
6 520 |
28,2 |
Total France |
22 689 |
22 752 |
22 822 |
23 087 |
100 |
Source : Insee - Comptes de la Nation.
S'agissant de l'image de l'industrie française, votre rapporteur pour
avis souhaite s'arrêter un instant sur les résultats d'un
récent sondage
2(
*
)
sur " les opinions
et les attitudes des jeunes Européens et des adultes à
l'égard de l'industrie ", qui montre une certaine méfiance
de la jeunesse française vis-à-vis de l'industrie.
D'après ce sondage, notre pays serait le seul des pays européens
où des jeunes ont été interrogés à percevoir
le commerce comme étant plus attrayant que l'industrie. Le détail
des réponses données par les jeunes Européens à la
question : "
Quand vous pensez à l'avenir, parmi les
secteurs suivants, quel est celui dans lequel vous aimeriez le plus
travailler
? " figure ci-dessous :
LE SECTEUR LE PLUS ATTRACTIF
(en pourcentage)
|
Français |
Allemands |
Anglais |
Italiens |
Espagnols |
Hollandais |
Le secteur du commerce |
28 |
14 |
18 |
8 |
2 |
14 |
Le secteur culturel |
19 |
11 |
12 |
21 |
16 |
7 |
Le secteur industriel |
15 |
14 |
19 |
19 |
18 |
13 |
Le milieu humanitaire |
13 |
11 |
7 |
14 |
15 |
1 |
Le secteur de l'environnement |
9 |
11 |
10 |
14 |
20 |
4 |
Le secteur financier |
7 |
19 |
19 |
14 |
19 |
17 |
Le milieu associatif |
7 |
0 |
3 |
4 |
2 |
1 |
Autres |
2 |
11 |
6 |
4 |
3 |
33 |
Source : Sondage IFOP-PUBLICIS pour " les
Journées de l'Industrie ", cité par Le Monde, 16 juin
1999.
Ce sondage révèle par ailleurs une vision erronée des
jeunes Français, "
à la Zola
", de l'industrie,
les motifs cités de désaffection étant les mauvaises
conditions de travail et les mauvais salaires, alors que les salaires nets
moyens de l'industrie sont très proches de ceux de l'ensemble de
l'activité française et évoluent de façon semblable.
Les jeunes Français sont pourtant 38 % à considérer
que l'industrie innove et 73 % à penser qu'elle a bien
évolué ces dix dernières années. Les secteurs
industriels qui paraissent les plus attractifs aux jeunes sont l'informatique
(25 %), l'automobile (14 %), le textile (10 %) et
l'agro-alimentaire (8 %).
Votre rapporteur estime préoccupante cette attitude de
désaffection de la jeunesse vis-à-vis de l'industrie et de
méconnaissance de ces métiers de la part des jeunes
générations.
Dans de telles circonstances, les manifestations participant à la
diffusion de la culture industrielle, comme les " Journées de
l'Industrie " ne sont sans doute pas inutiles.
B. PRINCIPAUX SECTEURS INDUSTRIELS
1. L'industrie automobile : reprise et internationalisation
Important secteur de l'économie française,
l'automobile emploie environ 313.000 personnes
3(
*
)
. On estime qu'elle génère, en outre,
460.000 emplois par ses achats aux autres branches et représente
globalement, si on inclut la distribution et la réparation automobile et
les activités de transport et de services, environ 2,5 millions
d'emplois.
Le marché français.
Chaque année, ce sont environ 2 millions de véhicules
particuliers neufs qui sont vendus en France. Après le creux
d'activité en 1997, 1998 a vu une nette progression (+ 13 %)
des ventes, confirmée en 1999 (+ 10,6 % sur le premier
semestre). Les constructeurs français
détiennent une part
prépondérante sur ce marché, avec respectivement 29 %
et 28 % pour PSA et Renault au premier semestre 1999
. Les
constructeurs européens représentent à eux seuls 88 %
du marché français, les Japonais se situant à environ
4 %, niveau inférieur à l'accord contingentaire passé
entre la Communauté européenne et le Japon -qui arrive d'ailleurs
à échéance à la fin de l'année 1999-.
Le marché européen.
Marché le plus ouvert du monde
-par comparaison avec le Japon et les
Etats-Unis où les constructeurs nationaux détiennent 99 % et
66 % du marché- l'Europe de l'automobile se caractérise par
une surcapacité -estimée à 4 millions de
véhicules- qui rend
la concurrence particulièrement vive
.
Les parts de marché européennes des constructeurs français
(respectivement 11,5 % et 10,8 % pour PSA et Renault) sont stables
depuis 15 ans, grâce à une politique de renouvellement
continu des gammes de modèles et de réduction des coûts.
La nécessaire projection internationale des constructeurs
français.
L'implantation en Europe centrale, Amérique latine et Asie des
constructeurs français est désormais une nécessité,
compte tenu de la maturité du marché européen, sur lequel
ces derniers réalisent encore
85 % de leurs ventes.
Votre commission est convaincue qu'il y va, à terme, de la survie de nos
constructeurs
.
Pour ce faire, les constructeurs ont développé deux
stratégies assez différentes : une
alliance
stratégique concrétisée par une fusion
avec Nissan
pour Renault ; une politique de
partenariats " ponctuels mais
durables ",
-selon les mots employés par M. Jean-Martin Folz
devant votre commission lors de sa récente audition- pour PSA.
Par ailleurs, votre rapporteur pour avis se félicite de ce que le
choix de la France effectué récemment par Toyota pour sa
deuxième implantation industrielle européenne permette la
création de 1.500 à 2.000 emplois sur le site de production
de la " Yaris " à Valenciennes.
Enfin, votre commission pour avis tient à rappeler qu'elle est
particulièrement attentive à deux enjeux pour l'industrie
automobile française :
- les prises de position sur les
marchés émergents
,
comme cela vient d'être dit ;
- le rajeunissement de
l'âge moyen des personnels
sur les
sites de production des constructeurs français situés dans notre
pays.
2. L'industrie du textile-habillement face à la crise
Des
difficultés persistantes
Les difficultés sont d'abord conjoncturelles.
Malgré une reprise de la consommation dans le secteur de
l'habillement-cuir pour la troisième année consécutive, et
en dépit de la protection contre les dévaluations
monétaires compétitives européennes que représente
la mise en place de l'euro,
des facteurs de fragilité persistante
assombrissent notablement l'avenir du textile - habillement français
.
La
concurrence internationale très vive
pour cette industrie de
main d'oeuvre n'a fait que s'amplifier, sous l'effet des dévaluations
accompagnant la crise asiatique, dont les conséquences ne se sont faites
sentir qu'à partir de la mi-1998, ainsi que de la fermeture du
marché russe, débouché jusqu'alors non négligeable.
S'y sont ajoutées les libéralisations complètes des
échanges avec l'Est européen et la Turquie. Les trois
conséquences de ces évolutions mondiales ont
été :
- une baisse certaine, quoique limitée,
des exportations
vers les pays asiatiques (Japon) ;
- une
augmentation des importations
en provenance de ces pays,
limitée, mais accompagnée d'une
pression forte sur les
prix
qui a déstabilisé le marché ;
- une
baisse très forte des prix et des échanges
pour
les produits de base et intermédiaires (tissus).
Mais, au-delà de ces phénomènes purement conjoncturels,
des évolutions
structurelles
sont à l'oeuvre dans
ce secteur, qui fragilisent le tissu de PMI françaises.
On observe, en effet, notamment pour l'habillement, une importance croissante
de la valeur ajoutée " en aval ", qui dépend
d'investissements immatériels comme
la recherche, le marketing ou la
logistique
. Parallèlement,
la distribution
joue un rôle
croissant en se structurant autour de chaînes européennes ou
multinationales, qui assurent même certaines fonctions de production et
mettent en concurrence, pour ce faire, différents pays.
Face à ces mutations, l'industrie textile française est
handicapée par sa faible taille, son manque d'investissements et son
moindre degré d'internationalisation.
Des résultats peu encourageants
Si l'amélioration de l'environnement économique et les
allégements de charges sociales consentis au secteur avaient permis une
stabilisation de la production en 1997 et en 1998 en francs constants, avec une
légère remontée dans l'habillement-cuir,
depuis le
dernier trimestre 1998, la production est orientée à la baisse et
les résultats financiers se sont dégradés
, surtout
pour l'habillement. Le commerce extérieur du textile-habillement, qui
s'était redressé de 1993 à 1995, après un point bas
historique (-28 milliards de francs) en 1993, s'est à nouveau
dégradé de 1996 à 1998 sous l'effet du
développement des exportations en provenance des pays à bas
salaires (-30 milliards de francs en 1998). En conséquence, le
nombre d'emplois
dans le textile-habillement (119.000 en 1998
d'après la définition de l'INSEE)
ne cesse de diminuer
depuis de longues années, sur un rythme moyen de 3 à 4 % par
an, avec des pointes à 6 à 7 % quand la conjoncture est
particulièrement difficile.
Après la période délicate de 1996, les années 1997
et 1998 ont vu une amélioration notable (effets du " plan
Borotra " et de la conjoncture), mais depuis la mi-1998, on assiste
à une nouvelle dégradation, avec de multiples fermetures de sites
de production ou délocalisation.
Votre commission pour avis redoute que l'adoption du deuxième projet
de loi de réduction du temps de travail n'aggrave durablement les
difficultés de ce secteur industriel, comme le font craindre certaines
informations alarmantes, de source professionnelle.
Déplorant le handicap supplémentaire ainsi imposé par le
Gouvernement à un secteur qui s'en serait bien passé, votre
rapporteur pour avis estime qu'à l'instar de certains de nos partenaires
comme l'Italie, notre industrie textile doit miser sur
l'investissement
immatériel et l'innovation
, aussi bien que sur une mise en
réseau des entreprises pour conquérir les marchés
étrangers. C'est le rôle des pouvoirs publics que de l'y
encourager.
Le remboursement des aides du " plan textile ".
Le plan d'allégement des charges pour les secteurs du textile, de
l'habillement, du cuir et de la chaussure, mis en place par la loi du
12 avril 1996, avait un caractère expérimental, son terme
étant fixé au 31 décembre 1997.
Ce plan, mis en application par le précédent Gouvernement, qui a
permis une stabilisation temporaire de la production et de l'emploi, a
finalement été condamné par la Commission
européenne à l'issue de la procédure de l'article 93-2 du
traité de Rome, par une décision du 9 avril 1997, comme
constituant une aide d'Etat incompatible avec le marché commun. En
conséquence, la Commission a demandé à la France de mettre
fin sans délai à l'octroi de cet allégement et de prendre
les mesures appropriées pour assurer la récupération des
aides illégalement versées. Toutefois, cette interdiction ne
s'applique qu'aux aides dépassant le montant de 100.000 écus
par entreprise sur trois ans (seuil dit
de minimis
), qui
représente la " tolérance " communautaire en la
matière.
La mise en oeuvre du plan a donc été arrêtée
à compter du 31 décembre 1997, sauf pour les entreprises
n'ayant pas atteint le seuil d'aide " de minimis " de
100.000 euros (650.000 francs) pour lesquelles il a été
prolongé jusqu'au 31 décembre 1998. Il ne pouvait s'agir que
d'entreprises de petite taille (moins de 50 personnes), aidées pour
une partie de l'année seulement.
Tout en acceptant le principe du remboursement -confirmé en octobre par
un arrêt de la Cour de Justice Européenne- la France n'a
cessé de faire valoir auprès de la Commission qu'il s'agissait
d'une question très complexe, tant sur le plan du calcul des aides que
de la procédure à mettre en place et
qu'en aucun cas le
remboursement ne devrait mettre en cause la survie ou l'avenir des
entreprises
.
Les négociations se sont déroulées durant toute
l'année 1998 et le début de 1999. Elles ont été
marquées par plusieurs entretiens entre le Commissaire chargé de
la concurrence et le Secrétaire d'Etat à l'industrie.
Parallèlement, le Gouvernement belge négociait le remboursement
de son plan MARIBEL d'allégement des charges sociales, qui
présente de nombreuses caractéristiques semblables au plan
d'allégement de charges français.
Un accord de principe est intervenu entre les autorités
françaises et européennes, fin juin 1999, dont les principales
dispositions sont les suivantes :
- le remboursement ne débuterait qu'en avril 2000. Il
s'étendrait sur 3 ans (jusqu'à avril 2003) ;
- le taux d'intérêt applicable à la somme due sera une
moyenne pondérée des taux d'intérêt de la
période ;
- les entreprises pourront déduire du remboursement les sommes
payées au titre des impôts consécutifs à l'aide
reçue.
Enfin, le cas des entreprises en difficulté devra être pris en
considération.
L'URSSAF sera chargée de la mise en oeuvre du remboursement, sous
l'autorité des préfets, selon une procédure
précisée par une circulaire.
Ces conditions répondent très largement aux demandes du
Gouvernement français et tendent à limiter l'impact sur les
entreprises.
Compte tenu de la franchise de 650.000 francs d'aide par
entreprise en trois ans, le nombre d'entreprises concernées ne devrait
être que de 1.000 environ, sur un total de 5.500. Le montant total
à rembourser en trois ans serait de l'ordre de 500 millions de
francs.
Votre rapporteur pour avis note qu'il s'en faut heureusement de beaucoup pour
que les prévisions alarmistes -certains parlaient d'1,2 milliard de
francs à rembourser !- ne se réalisent.
3. La construction navale : surcapacité mondiale et ouverture totale du marché
Un
marché mondial sous pression
La construction de grands navires de commerce constitue un marché
mondial totalement ouvert, sans aucune protection douanière ni
géographique.
L'accélération de la demande mondiale
entre 1994 et 1997
a conduit le volume des commandes mondiales de navires
neufs à 20,9 millions de TBC (tonneaux bruts compensés,
unité représentative de l'activité des chantiers) en 1997,
niveau le plus élevé depuis 1975. La plus grande partie de cette
augmentation de la demande a été absorbée par
la
Corée du Sud
. Le niveau des commandes a diminué par la suite
pour atteindre environ 18,5 millions de TBC.
Ces niveaux de commandes s'expliquent surtout par le
très bas niveau
des prix de vente des navires neufs
. Pour plusieurs types de navires, ils
se situent à leur plus bas niveau jamais atteint. Certaines diminutions
de prix ont été de 15 à 30 % au cours de
l'année 1998, en raison de l'existence de
surcapacités de
construction navale
dans le monde, dues principalement à
l'augmentation importante des capacités en Corée du Sud. Ce pays,
dans le contexte de la crise financière en Asie du Sud-Est, a offert des
prix plus bas pour remplir son carnet de commandes, qui a dépassé
celui du Japon depuis le début de 1998. Le calendrier de certaines
commandes a ainsi été avancé.
En conséquence, la part de marché de l'Europe de l'Ouest, qui a
été de 25,9 % en 1998, est retombée à
17,9 % au cours du premier semestre 1999. La part du Japon, qui
était de 38 % au cours de la première moitié de la
décennie, est passée à 31,7 % en 1998 et à
28,4 % au premier semestre 1999, tandis que celle de la Corée du
Sud passait de 18 % à 24,3 % en 1998 et à 28,9 %
au premier semestre 1999.
Dans un tel contexte, il est prévu que l'écart entre les
capacités de construction et la demande mondiale s'accentue
progressivement, pour atteindre 40 % en 2005. Cette perspective est
relativement inquiétante pour l'équilibre financier des
chantiers.
De nouvelles installations sont en effet en voie de construction en
Corée et en Chine, tandis que de nombreux chantiers militaires sont
convertis en chantiers civils.
La construction navale civile en France.
Le secteur de la construction navale civile en France (avec la
réparation et les équipementiers) représente plus de
27.000 emplois
(hors plaisance), implantés sur l'ensemble du
territoire. Pour la construction d'un grand paquebot de croisière par
exemple, le chantier de Saint-Nazaire fait appel à des entreprises
situées dans environ 70 départements français, avec
une importante concentration en Loire-Atlantique et dans la Région
Ile-de-France.
Outre les " petits " chantiers de construction navale (constructions
mécaniques de Normandie, Alstom Leroux Naval et Chantiers Piriou,
notamment), la construction navale française est organisée autour
des
Chantiers de l'Atlantique, à Saint-Nazaire
, filiale d'Alstom,
employant
3.750 personnes pour un chiffre d'affaires de
5,1 milliards de francs en 1998
.
Exclusivement orientés vers la production de navires " de
charge " (pétroliers jusqu'à 55.000 tonnes de port en
lourd, porte-conteneurs, vraquiers...), les Chantiers de l'Atlantique se sont
reconvertis depuis le milieu des années 1980 dans la construction de
navires à haute valeur ajoutée
(segment de marché
moins soumis à la concurrence des chantiers du Sud-Est asiatique).
L'activité récente a conduit à la livraison des navires
suivants :
- paquebots : 9 paquebots ont été livrés depuis
1995 et 12 autres sont en commande au 30 juin 1999 ;
- navires de transport de gaz naturel liquéfié : 5
méthaniers de 135.000 m
3
ont été
livrés à la Malaisie entre 1994 et 1997.
Rappelons que la fermeture des Ateliers et Chantiers du Havre (ACH)
(690 personnes) a été décidée par le
Gouvernement.
Un effort est engagé pour permettre de compenser, dans l'arrondissement
du Havre, les pertes d'emplois tant directes qu'indirectes résultant de
la fermeture du chantier de construction navale, au moyen d'un plan de
réindustrialisation, qui comporte les grandes lignes suivantes :
- favoriser la construction d'un pôle industriel naval ;
- favoriser le développement des PME locales, en particulier les
PME sous-traitantes des ACH (affectation prioritaire par l'Etat à
l'arrondissement du Havre, des crédits disponibles pour le soutien des
PME-PMI (FDPMI, PAT)) ;
- mettre en place une structure opérationnelle destinée
à coordonner l'ensemble des actions de reconversion.
Votre commission pour avis reste particulièrement attentive à
l'évolution de ce dossier.
4. L'électronique et les nouvelles technologies de l'information : un nouveau moteur pour l'industrie
Depuis
1993, l'industrie électronique bénéficie d'un contexte de
marché porteur même s'il convient de nuancer, selon les secteurs
et les zones géographiques, cette appréciation.
Le
développement des nouvelles technologies de l'information et de la
communication
(NTIC), notamment d'Internet, explique en grande partie ce
contexte. Ainsi, en 1998, le marché mondial des NTIC a connu une
croissance de 7,5 % et l'on prévoit pour 1999 une croissance de
8,1 %.
En conséquence, on considère que la contribution de ces secteurs
à la croissance économique est aujourd'hui déterminante.
C'est le cas
aux Etats-Unis
où le développement
régulier du marché, conjugué avec une bonne maîtrise
de l'offre, expliqueraient près
d'un tiers de la croissance durant
ces quatre dernières années
. Dans les autres zones
économiques, la situation du marché est plus contrastée.
Au
Japon et dans les pays de l'Asie du sud-est
, la crise de 1998 s'est
traduite par une récession brutale dans ce domaine. Les
marchés européens
se développent quant à eux
plus régulièrement et à un rythme plus soutenu.
Après avoir été longtemps en retrait par rapport aux
Etats-Unis, l'Europe bénéficie aujourd'hui d'un contexte de
marché très proche de celui des Etats-Unis. C'est le cas
notamment du
marché français
qui se développe
depuis 1996 à un rythme de près de 10 % par an. Ce dynamisme
repose à la fois sur
l'essor de l'équipement des
ménages en nouvelles technologies et sur la reprise de l'investissement
informatique des entreprises
.
Les situations demeurent toutefois contrastées suivant les segments de
cette industrie.
Les équipements de télécommunications
Dans le secteur des télécommunications, les entreprises
françaises ont bénéficié en 1998 d'une croissance
particulièrement soutenue, puisqu'elle s'est élevée
à 7,4 %. Le développement du marché des
téléphones mobiles, qui compte 14,9 millions
d'abonnés (fin juillet 1999), la croissance du marché des
données et d'une manière générale celle des
services, qui demeurent le principal vecteur d'expansion du marché des
télécommunications, constituent les piliers sur lesquels repose
aujourd'hui la dynamique de ce secteur.
Le marché des
équipements
a profité indirectement de cette croissance des
services. Toutefois, il convient de souligner que l'industrie française,
qui se situe toujours parmi les leaders mondiaux, doit aujourd'hui relever le
défi de l'ouverture croissante des marchés et d'une concurrence
de plus en plus vive.
Ses positions ne sont pas assurées, notamment
dans des secteurs très porteurs comme les terminaux mobiles et les
infrastructures de données
. Elle dispose néanmoins d'atouts
indéniables avec des entreprises de taille européenne, voire
mondiale, comme Matra Nortel Communication, Sagem et Alcatel. Ainsi, Alcatel
est le numéro 4 mondial avec des positions fortes dans les
systèmes de transmission optique (n° 1 mondial), les
systèmes d'accès (n° 1 européen) ou encore les
systèmes de transmission (n° 2 européen). Par ailleurs,
l'industrie française continue de détenir de bonnes positions
à l'international qui expliquent la bonne tenue, depuis plusieurs
années, de la balance commerciale de ce secteur.
Le matériel informatique
Dans le matériel informatique, la progression du marché
français a été de 3,9 % en 1998, ce qui est
inférieur à la moyenne européenne (8 %). Cette
progression est en grande partie due à la dynamique Internet, à
l'introduction de l'euro et à l'évolution des systèmes
d'information liée au passage à l'an 2000. La croissance a
été très forte sur certains segments
4(
*
)
. Après une période de stabilité,
l'industrie française du matériel informatique et
bureautique
a vu son chiffre d'affaires progresser entre 1997 et 1998.
Toutefois, la baisse continue des prix, à performance croissante des
matériels, a pesé sur la rentabilité de cette
activité. Cette évolution devrait largement se poursuivre durant
l'année 1999.
Les logiciels et services informatiques
L'activité des logiciels et services en informatique a pour sa part
fortement bénéficié de la
reprise des investissements
informatiques
amorcée en 1996 et 1997 et nettement confirmée
en 1998. Ce secteur, couvert par les SSII
5(
*
)
et
les éditeurs de logiciels a réalisé en 1998 un chiffre
d'affaires de l'ordre de 128 milliards de francs. En termes d'effectifs,
un solde net de 22.000 emplois a été enregistré.
Cette croissance a en partie résulté du lancement des chantiers
pour le passage à l'an 2000, ainsi que d'une reprise réelle des
investissements informatiques de compétitivité (applications
orientées vers la satisfaction du client, le commerce
électronique avec mise en oeuvre des nouvelles technologies de
communication).
Les semi-conducteurs
Dans le domaine des semi-conducteurs, l'année 1997 avait confirmé
la crise amorcée en 1996.
En 1998, la situation s'est
redressée
. Toutefois, la situation générale de
pression sur les prix des composants demeure toujours d'actualité pour
certains segments de marché, d'où la nécessité chez
les industriels français de gains de productivité constants (donc
d'investissements importants) afin de rester dans la course. Le champion
franco-italien des puces est
STMicroelectronics
(ex SGS-Thomson).
L'électronique grand public
Le marché de l'électronique grand public connaît depuis le
début des années 1990 une situation difficile liée
à une
saturation des marchés classiques et à une
concurrence par les prix particulièrement vive
. Cette situation
s'est traduite pendant plusieurs années par une baisse continue des
ventes en valeur. En 1998, la diminution des prix s'est poursuivie. Toutefois,
la reprise des ventes en volume a permis une croissance du marché, ce
qui ne s'était plus produit depuis 1990. Cette inflexion participe
à la reprise de la consommation constatée en France depuis
plusieurs mois. Mais il convient également de souligner le rôle
joué par les segments haut de gamme où se situent les plus fortes
potentialités de croissance. La bonne tenue du marché du
téléviseur 16/9
e
et du marché des
combinés TV/magnétoscopes illustre parfaitement cette tendance
qui s'est amplifiée durant le premier trimestre 1998. Les principales
perspectives de l'électronique grand public sont par ailleurs
liées au développement du multimédia et à la
numérisation des réseaux. Ces évolutions devraient
encourager le renouvellement du parc de téléviseurs classiques.
Sur ce segment, avec notamment
Thomson Multimédia
et
Sagem
dans le domaine du décodeur de TV numérique, la France
possède des atouts incontestables.
Le redressement financier de
Thomson Multimédia,
amorcé en
1997 et confirmé par les résultats 1998, avec le retour à
un résultat net positif, constitue d'ailleurs un indicateur de la
manière dont l'industrie française tire profit du
décollage de ces nouveaux marchés de haute technologie.
Le tableau suivant résume les caractéristiques des
différentes entreprises françaises du secteur.
PERFORMANCES DES ENTREPRISES FRANÇAISES D'ÉLECTRONIQUE
|
Chiffre d'affaires |
Effectifs |
Résultat
|
Exportation |
Investissement |
||
|
En |
Variation |
Au |
Variation |
|
||
|
millions de francs |
98/97 |
31/12/98 |
98/97 |
(en % du chiffre d'affaires) |
||
Bureautique |
8 746 |
2,3 % |
4 707 |
(4,2 %) |
2,3 % |
48,3 % |
4,2 % |
Informatique |
82 801 |
11,6 % |
38 763 |
18,2 % |
(0,6 %) |
44,3 % |
2,2 % |
Composants |
53 950 |
6,3 % |
45 912 |
3,9 % |
1,8 % |
55,5 % |
7,4 % |
Télécommunications (industrie) |
103 655 |
26,3 % |
67 400 |
4,8 % |
11,6 % |
47,0 % |
3,7 % |
EGP 6( * ) |
38 308 |
5,9 % |
15 894 |
(3,3 %) |
(2,5 %) |
48,1 % |
1,6 % |
TOTAL ELECTRONIQUE |
287 260 |
14,2 % |
172 676 |
6,2 % |
n.d. |
48,0 % |
3,7 % |
Source : EAE
5. L'industrie mécanique : la France derrière l'Italie
Le
cinquième rang mondial
L'industrie mécanique regroupe les entreprises de trois branches
industrielles :
les biens d'équipement
mécaniques
;
les services industriels du travail des
métaux
;
les produits métalliques
.
Ainsi définie, elle occupe une place d'importance au sein de l'industrie
française, avec 6.768 entreprises de plus de 20 personnes,
soit 540.000 emplois au total, et un chiffre d'affaires de
482 milliards de francs. Elle représente 17 % de la valeur
ajoutée de l'ensemble de l'industrie manufacturière.
La mécanique française est
au cinquième rang
mondial
, loin derrière les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne (qui
représente le triple de l'industrie mécanique française)
et l'Italie.
Une industrie de PMI ouvertes à l'export et innovantes
L'industrie mécanique française est constituée
en
majorité de PMI
, deux tiers des entreprises de ce secteur comptant
moins de 50 salariés. 85 % des entreprises du secteur ont
moins de 100 salariés. Bien plus, dans l'industrie
française, une PMI sur trois appartient au secteur de la
mécanique. Ces entreprises sont le plus souvent indépendantes, ce
secteur ne comportant que peu d'entreprises de plus de 500 personnes et
aucun groupe multi-sectoriel.
Cette industrie a
un fort degré d'ouverture
, qui va en
s'accentuant : les exportations, en croissance constante,
représentent 32 % de la production et sont le moteur de
l'activité ; des investissements nets à l'étranger
sont par ailleurs réalisés par ce secteur industriel, qui y
dispose de 2.800 filiales commerciales ou industrielles.
Plus que des " développeurs " de technologies, les acteurs de
la mécanique française sont avant tout des
" intégrateurs " ou des utilisateurs, qu'il s'agisse des
constructeurs de biens d'équipement, qui font appel à
l'informatique, l'électronique ou aux nouveaux matériaux pour
leurs nouveaux produits (machines, produits métalliques), ou des
sous-traitants qui, pour faire évoluer leurs savoir-faire, sont dans
l'obligation d'utiliser de nouvelles techniques, notamment dans les process de
production (usinage à grande vitesse, modélisation, traitements
de surface, etc). Dans tous les cas, l'innovation immatérielle
(technologies dites " molles " : organisation, méthodes,
etc) revêt une grande importance.
Quelques indicateurs révèlent un dynamisme certain de la part des
entreprises de la branche, qui bénéficient de l'action des cinq
centres techniques industriels (CTI) : on constate ainsi qu'une proportion
significative des dossiers d'aides de type ANVAR (environ 25 %) et ATOUT (plus
de 27,5 %) sont le fait des entreprises de la mécanique.
6. La chimie : une industrie menacée par l'extension de la TGAP et la taxation des consommations intermédiaires d'énergie
La
conjoncture
Le contexte mondial s'est caractérisé, en 1998, pour la chimie
française, par les retombées de la crise asiatique, qui ont
arrêté la forte reprise enregistrée en 1997. C'est donc la
demande intérieure qui a constitué le principal soutien de
l'activité.
Les chiffres de l'industrie chimique française sont les suivants :
-
470 milliards de francs
de chiffre d'affaires, dont 70 %
à l'exportation ;
- une
croissance de la production de 1,5 %
en 1998 (chimie
organique et minérale, parachimie, pharmacie et
cosmétiques) ;
- des
prix en baisse de 1,4 %
en 1998, sous la pression
concurrentielle, qui se situent désormais au-dessous du niveau des prix
de 1990 ;
- un taux de
résultat net moyen de 4,5 %
du chiffre
d'affaires ;
- un solde extérieur bénéficiaire (35 milliards
de francs) et une
troisième place mondiale
d'exportateur
chimique ;
-
178.000 employés
(-1,6 % en 1998).
En 1999
, la croissance de l'industrie chimique, modérée,
devrait être de 1 %, la reprise étant attendue en 2000, avec
des taux d'augmentation de l'activité prévus de 2 à
3 %.
La France est désormais touchée par la restructuration et la
concentration de l'industrie chimique, comme l'ont montré les auditions
récentes par votre commission des présidents d'Elf Aquitaine et
de Total Fina.
Une menace : l'extension de la taxe générale sur les
activités polluantes et la taxation des consommations
intermédiaires d'énergie
L'industrie chimique est particulièrement touchée par
l'alourdissement de la fiscalité " écologique "
programmée par le Gouvernement.
Alors que l'industrie chimique a notablement
réduit les pollutions
d'origine industrielle ces dernières années
, dans le cadre de
son engagement en matière de sécurité, d'environnement et
de protection de la santé, le Gouvernement s'apprête à
alourdir sensiblement les charges qui pèsent sur elle, en vertu de sa
théorie du " double dividende " c'est-à-dire du
transfert vers plus de fiscalité écologique (1
er
dividende attendu : baisse des comportements anti-environnementaux) des
charges pesant sur les bas salaires réduites en contrepartie
(2
e
dividende : améliorer la situation de l'emploi).
Outre que le Gouvernement ne se propose pas d'appliquer cette théorie
à la lettre -les réduction de charges proposée
n'étant pas une mesure générale, mais une contrepartie du
coût du passage aux 35 heures- un examen rapide des chiffres montre
qu'elle serait particulièrement pénalisante pour l'industrie
chimique.
D'après les éléments fournis par la profession
7(
*
)
à votre rapporteur pour avis, on peut, en
effet, estimer de la sorte le bilan des mesures fiscales annoncées par
le Gouvernement :
L'ALOURDISSEMENT DES CHARGES DE LA FISCALITÉ ÉCOLOGIQUE SUR LE SECTEUR DE LA CHIMIE
L'élargissement de la TGAP par le projet de loi de finances pour
2000
Après la création de la taxe générale sur les
activités polluantes en 1998, c'est à son alourdissement que doit
faire face cette année l'industrie chimique, concernant les gaz
HFC-HCFC, les nitrates et les phytosanitaires. L'évolution de la
fiscalité sur les émissions polluantes et les déchets a
été particulièrement rapide ces dernières
années, comme le montre le tableau suivant :
Les professionnels estiment que l'industrie chimique, qui payait en 1998
0,5 milliard de francs de taxes parafiscales, paiera 0,7 milliard de
francs de TGAP en 1999 et pourrait en payer 3,45 milliards de francs en
2000.
La taxation envisagée en 2001 des consommations
intermédiaires d'énergie
Le Gouvernement a annoncé son intention de taxer les consommations
intermédiaires d'énergie. L'industrie chimique en est le plus
gros consommateur industriel (elle consomme 25 % de
l'électricité et 40 % du gaz à usage industriel) et
représente plus de 15 % de la consommation française de
produits pétroliers.
Elle a d'ailleurs diminué volontairement en 20 ans sa
consommation énergétique de 35 % et réduit de
moitié en 10 ans ses émissions de gaz à effet de
serre.
La profession, d'après une première estimation, indique que,
même en excluant l'électrolyse et la fabrication de bases
pétrochimiques de la taxation, les taxes s'élèveraient
pour l'industrie chimique à
1,7 milliard de francs
, soit
cinq fois plus qu'actuellement.
L'allégement des charges sur les salaires
L'allégement partiel envisagé en contrepartie des charges sur les
bas salaires n'aurait qu'un faible effet compensateur pour l'industrie chimique
où la structure des effectifs fait apparaître une proportion de
seulement 48 % d'ouvriers et employés.
La profession estime que, selon l'hypothèse d'un allégement de
charges pour les salaires compris entre 1 SMIC et 1,8 SMIC, prévu
pour atténuer l'impact du coût des 35 heures, le gain ne
serait que de l'ordre de
400 millions de francs
pour l'industrie
chimique française.
Si on cherche en vain dans ces chiffres le " double dividende "
annoncé, on y trouve en revanche facilement le handicap de
compétitivité prévisible pour la profession :
à 4,4 milliards environ de charges supplémentaires,
l'allégement de charges proposé n'offrirait que 400 millions
de francs de compensation !
Votre rapporteur pour avis ne manquera pas d'interroger le Gouvernement sur ses
intentions et de lui faire part de sa vive préoccupation en la
matière.
II. LES ENJEUX DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE
A. FORCES ET FAIBLESSES
L'industrie française présente des aspects
contrastés, des forces et des faiblesses
. Bien qu'elles ne
diffèrent guère de celles relevées l'an passé,
votre rapporteur pour avis en brossera toutefois un rapide tableau.
Les forces de l'industrie française
Commerce extérieur et accueil des investissements étrangers
Même si cet aspect est analysé en détail dans le rapport
budgétaire pour avis de notre collègue Michel Souplet sur le
commerce extérieur, votre rapporteur pour avis tient à rappeler
que la France est le quatrième exportateur mondial. De 1990 à
1998, elle à maintenu ses parts de marché, sa part dans les
exportations des neuf principaux pays de l'OCDE, passant de 9,7 %
à 10,1 %.
La France conserve un excédent commercial important en 1998. Il
s'élève à 154 milliards de francs, auxquels on peut
ajouter des entrées de 110 milliards de francs pour les services
(dont 71 milliards de francs pour le tourisme). Parmi les
grands
secteurs manufacturiers exportateurs figurent
l'automobile,
l'aéronautique, les parfums et cosmétiques, les matériels
électriques, la pharmacie, la mécanique, la sidérurgie et
la construction navale. L'atonie du marché intérieur de 1990
à 1996 ne suffit pas à expliquer cet excédent qui doit
être attribué avant tout au dynamisme de l'industrie
française et à sa compétitivité.
Parallèlement, la France a attiré en 1997 165 milliards
d'investissements étrangers, et se situe ainsi au
troisième
rang mondial pour le stock des investissements
.
Les investissements français
à l'étranger ont,
quant à eux, crû à partir de 1986. Le stock dépasse
1.200 milliards de francs, et le flux annuel (239 milliards de
francs) est aujourd'hui trois fois plus important qu'il y a dix ans. Ces
investissements dynamisent nos exportations et sont indispensables pour
l'acquisition, par les entreprises françaises, d'une dimension mondiale.
Ils se situent à 90 % dans les pays développés.
Productivité et prix compétitifs
La compétitivité des prix des produits français est
réelle par rapport aux autres pays industrialisés, en en
particulier vis-à-vis de l'Allemagne.
Dynamique des investissements immatériels
La France est marquée depuis vingt ans par une forte dynamique des
investissements immatériels (dépenses de recherche, de formation,
de publicité, d'acquisition de logiciels, ...) qui dépassent en
1997 de plus de 27 % les investissements corporels des entreprises. La
France a, sur ce point, en partie comblé son retard passé
vis-à-vis des autres pays industrialisés.
La qualité des produits français est en très net
progrès : l'image globale de nos produits est aujourd'hui bonne par
rapport à nos concurrents européens.
Structure financière
Les structures de bilan des entreprises françaises se sont
considérablement assainies depuis dix ans : le ratio
dette/capitaux propres est ainsi passé de 2 à 1 et se situe
aujourd'hui dans la norme européenne. La capacité
d'autofinancement dépasse aujourd'hui l'investissement matériel
et les résultats d'exploitation sont jugés satisfaisants. La
situation des PMI sur ce point particulier est cependant moins favorable que
celle des autres entreprises.
L'existence d'entreprises leaders
La France abrite plusieurs entreprises de très haut niveau
élaborant des produits de très haute technologie, leaders
mondiaux sur leurs marchés. Outre les grands groupes bien connus, on
trouve des entreprises moyennes, voire des PMI qui, sur un grand nombre de
secteurs, sont numéro un au niveau mondial.
Des faiblesses persistantes
Peu de grands groupes
La France affiche un retard certain par rapport à l'Allemagne, à
l'Angleterre, au Japon et aux Etats-Unis quant
au nombre de grands groupes
industriels
. Dans les 100 premières entreprises industrielles
mondiales apparaissent seulement 8 entreprises françaises parmi
37 européennes. Ces groupes présentent par ailleurs une
surface financière moindre que les entreprises étrangères.
Or, les grandes entreprises jouent un rôle de " locomotive " de
l'industrie qui est très important. On peut d'ailleurs constater que les
grands pays industriels sont " tirés " par des groupes leaders
sur leurs marchés. Par ailleurs, dans des métiers à haute
valeur ajoutée, le marché privilégie deux ou
trois leaders ; or, dans ces domaines les entreprises
françaises n'atteignent en général pas ce rang.
C'est dans cette perspective que doivent s'analyser les restructurations en
cours de l'industrie française, qu'il s'agisse du secteur chimique,
énergétique ou automobile. La France serait-elle sur le point de
rattraper son retard ?
Un tissu industriel morcelé
Le tissu industriel français est caractérisé par une
sur-représentation de petites PMI. Outre le faible nombre de grands
groupes déjà évoqué, il existe un
nombre
insuffisant d'entreprises médianes
(500 à
5.000 personnes). Ces dernières sont essentielles pour le dynamisme
d'un tissu industriel : elles sont le relais entre les grands groupes et
les PMI, elles sont facteurs d'innovation, d'exportation et
l'élément le plus dynamique du tissu industriel.
Diverses
études ont expliqué la différence entre économies
allemande et française par le plus grand nombre d'entreprises
médianes dans le tissu industriel allemand.
Des investissements qui progressent moins sur longue période
Les investissements des entreprises françaises ont fortement
décru par rapport au niveau (certes exceptionnel) des années 1990
(ils avaient crû de 50 % par référence à la
période 1975-1985). Ainsi, entre 1990 et 1994, l'investissement des
entreprises a diminué de 34 %. Malgré la forte reprise de
1998 (+8 %), le niveau actuel reste inférieur au pic de 1990. Sur longue
période, l'investissement industriel a progressé beaucoup plus
fortement au Japon et aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure, en Allemagne.
L'effort de recherche et développement des entreprises
L'effort des entreprises françaises en matière de recherche et
développement représente, en 1996, 1,4 % du PIB, contre
1,9 % aux Etats-Unis et 1,5 % en Allemagne. Alors que les entreprises
doivent faire face actuellement à l'apparition rapide de nouvelles
technologies, il est essentiel qu'elles consacrent des efforts importants
à la recherche et au développement. Les pouvoirs publics doivent
les y inciter.
Une internationalisation encore en cours
Si la majeure partie des entreprises françaises a pris la mesure du
marché unique européen, l'industrie française n'a pas
encore parfaitement relevé le
défi de la mondialisation
.
Tant en matière commerciale, de positionnement stratégique sur
les différents marchés, notamment sur les
marchés
émergents
, qu'en matière de partenariat industriel, les
entreprises françaises accusent un retard par rapport à leurs
concurrents.
B. PRINCIPAUX THÈMES D'ACTUALITÉ POUR L'INDUSTRIE FRANÇAISE
L'industrie française doit faire face dans les mois qui
viennent à trois échéances -aux conséquences
variables- : le passage à l'an 2000, l'adoption de l'euro et la
réduction du temps de travail.
Le passage à l'an 2000
Les problèmes que pose à l'industrie française le passage
à l'an 2000 ne doivent pas être sous-estimés. Rappelons en
effet que, tant pour des questions d'économie que de mémoire
d'ordinateurs, les informaticiens ont référencé les
années à l'aide de deux chiffres seulement, le siècle
étant sous-entendu par défaut. En conséquence, le
1
er
janvier 2000, codé le 01.01.00, sera-t-il
considéré comme le 1
er
janvier 1900, ce qui
risque d'entraîner de graves perturbations dans le traitement des
données.
Au-delà des seuls ordinateurs, le problème touche tous les
équipements techniques dotés d'un automatisme relié
à une horloge.
La " mission an 2000 "
Pour faire face à ce problème,
appréhendé
tardivement en France par les pouvoirs publics
, une " mission an
2000 " a été constituée par le ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie, en vue de mobiliser les
entreprises sur les enjeux du passage à l'an 2000, d'apprécier
les risques encourus et d'aboutir à des solutions.
Tandis que des procédures étaient mises en place au sein de
l'administration pour le passage des ministères et services
déconcentrés à l'an 2000, un comité national pour
le passage à l'an 2000 a été constitué, rassemblant
divers acteurs publics et privés, qui s'est réuni
régulièrement sous la présidence du Premier ministre ou du
ministre de l'économie, afin d'informer l'opinion.
A un mois de l'échéance, quel est l'état de
préparation des entreprises françaises ?
Une bonne préparation des grandes entreprises
Du côté des
grandes entreprises
, le ministère de
l'économie estime que le niveau de préparation est satisfaisant.
Les organisations professionnelles se sont mobilisées et de nombreuses
réunions de travail ont été organisées.
Il semble que les systèmes progicialisés aient rapidement
été rendus compatibles avec l'an 2000 au sein des grandes
entreprises, même si les opérations de mise à niveau des
applications -développées en interne ou sous-traitées- ont
été plus complexes à mettre en conformité avec
cette échéance. En ce qui concerne les systèmes
tehcniques, la majorité des grandes entreprises a réalisé
l'inventaire des installations sensibles et lancé leur mise en
conformité.
Une attention soutenue a été portée à
l'électricité
, aux
télécommunications
et aux
transports
, pour lesquels des plans de travaux spécifiques
ont été réalisés. Ces " plans de
sauvegarde " font l'objet d'un suivi détaillé. C'est le cas
à EDF, à GDF et à France Télécom, qui se
prépare depuis 1996 à cette échéance.
Le secteur bancaire et financier
a fait l'objet d'une attention
particulière et le ministère de l'économie
considère qu'il est prêt pour le passage à l'an 2000. Il
bénéficie en effet de l'acquis du passage à l'euro qui
présente des caractéristiques communes avec le passage à
l'an 2000 : proximité, caractère impératif de
l'échéance, transformation de l'ensemble des systèmes
d'information ; coordination de nombreux acteurs, ...
Une mobilisation plus tardive des PME/PMI
Votre rapporteur pour avis s'inquiète de la faible prise de conscience
du problème au sein des PME/PMI, certains sondages ou informations en
provenance des chambres de commerce et d'industrie montrant qu'il existe un
pourcentage significatif de chefs d'entreprises qui n'ont pas pris la mesure de
l'enjeu.
Trois raisons expliquent ce faible degré de prise de conscience :
- un scepticisme certain des PME sur la réalité du
problème ;
- une méfiance à l'égard de fournisseurs
informatiques tenus pour responsables de la situation ;
- un coût élevé des travaux de mise en
conformité.
Or, les PMI, le commerce et l'artisanat sont particulièrement
concernés. Aussi, une liste de dix actions prioritaires à
effectuer a-t-elle été envoyée à
800.000 responsables de PME/PMI par le ministère, les DRIRE et les
chambres de commerce se mobilisant particulièrement. Une brochure
d'information (2,2 millions d'exemplaires) puis un guide pratique
(5 millions d'exemplaires) ont été diffusés, des
campagnes publicitaires à la radio et à la
télévision ont été financées, une
" caravane an 2000 " a visité plus de 120 villes et un
centre d'appel (0 801 31 2000) a été mis en place. Pour faire
face aux coûts d'adaptation des systèmes, le régime fiscal
mis en place pour l'euro -voir ci-dessous- a été étendu au
passage à l'an 2000 et une procédure de prêts garantis par
la SOFARIS à 60 % a été mis en place à
l'attention des grosses et moyennes PMI.
Malgré ces actions de sensibilisation, la troisième vague
d'enquêtes, menée en juin 1999, montre que 72 % des
entreprises à 1 salarié et 44 % des entreprises de moins de
200 salariés n'ont entamé aucune démarche, ce que
votre commission pour avis considère comme particulièrement
préoccupant.
De l'avis des experts, des dysfonctionnements ne sont pas à exclure,
susceptibles de provoquer des perturbations dans les relations commerciales.
L'interdépendance économique, celle des systèmes
d'information, la globalisation des échanges et les flux de
données qui en résultent font qu'aucun pays, si bien
préparé soit-il, n'est à l'abri de telles perturbations.
Le risque reste toutefois difficile à estimer.
La préparation de l'industrie à l'échéance de
l'Euro
Le passage à l'euro est une contrainte de court terme, mais une
opportunité de long terme pour l'industrie française.
Dans un premier temps, diverses adaptations sont, certes,
nécessaires
En particulier, les entreprises doivent procéder à la formation
à l'euro de leur personnel, ainsi qu'à l'adaptation de leur
matériel, ce qui sous-entend :
- des stages de formation à l'euro des personnels -dans les
fonctions commerciales notamment- peuvent être prévus, même
si peu d'entreprises y sont enclines, ces formations étant
considérées comme trop coûteuses ;
- comme pour le passage à l'an 2000, les systèmes
d'information et l'informatique sont à modifier : l'achat de
logiciels ou de progiciels adaptés à l'euro, voire l'achat de
nouveaux matériels, peut être nécessaire ; le recours
aux services de sociétés informatiques s'avère souvent
indispensable ; dans certains cas les logiciels devront être
totalement réécrits ;
- la tenue de la comptabilité en euros nécessite d'adapter
les systèmes informatiques de gestion à l'euro.
Du point de vue de l'organisation interne, des groupes de travail doivent
être constitués, du moins dans les sociétés
moyennes, pour déterminer, effectuer et coordonner les
nécessaires adaptations.
D'un point de vue financier, le compte bancaire de l'entreprise doit être
converti en euros, ce qui n'engage aucun frais, sinon un deuxième compte
en euros doit être ouvert.
Le capital social de l'entreprise doit, quant à lui, être converti
en euros, avec les modifications et les frais y afférents.
Mais au-delà de ces adaptations, les politiques commerciale et
marketing doivent être revues en profondeur à l'occasion du
passage à l'euro, générant des coûts
supplémentaires.
Afin de pouvoir assurer de nouveaux prix " psychologiques " en euros,
les industriels sont, en effet, amenés à revoir en profondeur le
conditionnement et l'emballage de leurs produits, ainsi que, le cas
échéant, leurs méthodes de production, ce qui peut
impliquer des coûts conséquents pour l'industrie, qu'il est
aujourd'hui extrêmement difficile d'évaluer.
Mais, dans un deuxième temps, des effets en termes de
compétitivité pourraient s'avérer positifs
.
Le passage à l'euro influe sur la compétitivité des
industries. Tout d'abord, au point de vue du calendrier du passage à la
monnaie européenne, une industrie ne commerçant pas en euros
avant 2002 risque de perdre des clients et de donner une image retardataire. En
revanche, une industrie capable de commercer en euros, d'offrir de nouveaux
prix " psychologiques " dans la monnaie européenne, peut
conquérir de nouveaux marchés et de nouveaux clients à
l'international, grâce à
des prix plus transparents
;
familiarisée avec l'euro, elle peut aussi
optimiser ses achats
en
trouvant de nouveaux partenaires mieux offrants.
Certains secteurs industriels verront en outre leur compétitivité
préservée car l'euro, d'une part, évite les
dévaluations dites compétitives comme celles de la lire italienne
et de la peseta espagnole qui sont intervenues dans les années
précédente et, d'autre part, permet d'afficher des prix
transparents et comparables.
Le degré de préparation de l'industrie
française
Répondant à votre rapporteur pour avis, l'administration a fait
savoir qu'aucune donnée chiffrée ne permet aujourd'hui
d'évaluer précisément le degré de
préparation des industries françaises à l'euro.
Néanmoins, il apparaît que dans son ensemble
les grandes
entreprises françaises ont déjà intégré
l'euro
, en raison de leur éventuelle cotation boursière et de
leur communication financière en euro, de leur forte implication
internationale, et de leur puissance économique qui leur a permis de
déployer des moyens d'adaptation adéquats.
La petite et moyenne industrie française est en revanche moins en
avance que la grande industrie
. Néanmoins, selon une étude
réalisée pour la Chambre de commerce et d'industrie de Paris
auprès d'industriels de la région parisienne, on peut prudemment
avancer que les petites et moyennes industries sont mieux
préparées à l'euro que les autres types d'entreprises.
Cette meilleure préparation serait due au fait que l'industrie est un
secteur plus internationalisé que les autres, et au fait que la petite
et moyenne industrie sous-traitante éprouve la nécessité
de s'adapter à la demande de ses grands donneurs d'ordre, qui commercent
déjà en euros.
Votre rapporteur pour avis tient à souligner que plus les industries
retarderont leur passage à l'euro, plus les coûts induits par ce
passage seront élevés, en raison notamment de la surcharge de
travail confié aux prestataires de services dans les derniers mois de la
période transitoire
. Par ailleurs, plus le passage sera
repoussé dans le temps, plus l'industrie prendra de retard par rapport
à ses concurrents ayant anticipé le basculement ; moins
compétitive, l'industrie subira aussi des frais indirects plus
élevés.
La réduction du temps de travail à 35 heures
hebdomadaires
En réponse à votre rapporteur pour avis, le ministère
chargé de l'industrie a communiqué le bilan d'application suivant
de la loi n° 98-461 du 13 juin 1998 d'orientation et
d'incitation relative à la réduction du temps de travail :
APPLICATION DANS L'INDUSTRIE DE LA PREMIÈRE LOI SUR LES 35 HEURES
Les
accords de branche
Selon les dernières analyses du ministère de l'emploi et de la
solidarité, 3.348.600 salariés relevant de l'industrie sont
concernés par un accord de branche de réduction du temps de
travail dont 968.600 par un accord étendu. Cet effectif
représente plus de la moitié des salariés du secteur
marchand non agricole intéressés par un accord de branche de
réduction du temps de travail.
Treize branches ont signé un accord qui a ensuite été
étendu ; le secteur de la métallurgie
(1.800.000 salariés) ; les bureaux d'études techniques
(500.000 salariés) et le secteur des carrières et
métaux (80.000 salariés) sont en attente d'un
arrêté d'extension. Par ailleurs, la négociation est
engagée dans la branche du caoutchouc (environ
65.000 salariés), de la plasturgie (140.000 salariés)
et de la pharmacie (88.000 salariés).
Les accords d'entreprise
3.462 accords d'entreprise ont été signés dans les
secteurs relevant de l'industrie portant le nombre de salariés couverts
par un accord d'entreprise à 555.312, qui se décomposent en
356.452 salariés dans les entreprises de la métallurgie
(1.336 accords) et en 198.660 salariés dans les industries
manufacturières hors métallurgie (2.126 accords).
Au total, l'industrie représente, à mi-août 1999,
25 % des accords signés par les entreprises et 27 % des effectifs
couverts par les accords, ce qui est conforme au poids relatif de l'industrie
dans le champ d'application de la loi.
Source :MEFI
Renvoyant au rapport de notre collègue Louis Souvet
8(
*
)
au nom de la Commission des Affaires sociales pour une
analyse plus approfondie de cette question, et notamment du
" deuxième " projet de loi, relatif à la
réduction négociée du temps de travail, votre rapporteur
pour avis souhaite toutefois formuler deux observations :
- le bilan de l'application que tire le Gouvernement de la
" première " loi sur les 35 heures doit être
sérieusement nuancé,
la croissance ayant, plus que la loi,
contribué à créer des emplois. On peut craindre que les
rigidités accrues du marché du travail qui découlent de
son adoption ne soient en revanche très pénalisantes pour
l'emploi en cas de retournement de cycle
;
- outre le
mépris qu'elle implique vis-à-vis de la
négociation collective
, les conséquences pour les entreprises
-et surtout sur les plus petites d'entre elles- de
l'application autoritaire
de la réduction du temps de travail
que propose le projet de loi en
cours de discussion
inquiète vivement votre commission pour avis,
qui soutient pleinement les assouplissements apportés à ce texte
par votre Haute assemblée lors de sa discussion en première
lecture au Sénat.
CHAPITRE II -
UN BUDGET DÉSORMAIS TOTALEMENT
FONDU AU SEIN DU BUDGET UNIQUE DU GRAND BERCY
Comme le
laissait à penser la réorganisation du ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie et la constitution du
" Grand Bercy ", les crédits consacrés à
l'industrie sont, cette année, définitivement absorbés par
le fascicule budgétaire unique du ministère de l'Economie, des
finances et de l'industrie.
Toutefois, au sein de ce budget unique, demeurent quatre agrégats
relatifs à l'industrie qui permettent d'analyser l'évolution de
certains crédits par rapport aux années
précédentes.
I. L'ÉVOLUTION GLOBALE DES CRÉDITS
A. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
A
structure 1999 constante, les crédits de l'industrie pour 2000
s'accroissent de 395 millions de francs en dépenses ordinaires et
crédits de paiement, pour s'établir à
15.677 millions de francs, soit une hausse de 2,6 %.
La
presque totalité de celle-ci est imputable à la très forte
augmentation des crédits destinés à la
construction
navale
(+ 487 millions de francs en crédits de paiement (CP)).
Toutefois, les agrégats qui composent le budget de l'industrie pour 2000
intègrent, par rapport à ceux qui composaient le budget pour
1999, un certain nombre de crédits nouveaux, soit
budgétisés pour la première fois, soit issus de la section
budgétaire " Services communs et finances " :
- 247 millions de francs sont inscrits sur le nouveau chapitre 44-05
et correspondent à la budgétisation de crédits
destinés aux 18 Centres techniques industriels (CTI) et organismes
assimilés, jusqu'alors financés par taxes parafiscales ;
- 497,5 millions de francs sont inscrits (en autorisations de
programme (AP) et CP) au chapitre 54-93 " études dans les domaines
industriels, de l'énergie et des matières premières "
et correspondent à la budgétisation de crédits de la
Direction de la sécurité des installations nucléaires
(DSIN), dont les études étaient jusqu'à présent
financées par voie de fonds de concours (477 millions de francs en
1998) ;
- une provision de 100 millions de francs est inscrite au chapitre
45-10 " subventions aux établissements publics dans les domaines de
l'énergie et des matières premières " afin de faire
face aux conséquences de la transformation de l'Institut de protection
et de sûreté nucléaire (IPSN) en établissement
public autonome du CEA ;
- 40 millions de francs en CP (et 35 millions de francs en AP) sont
inscrits au chapitre 57-91 nouveau " travaux de sécurité dans les
mines " alors que les crédits destinés aux travaux de
sécurité dans les mines étaient jusqu'à
présent rattachés au bleu " Services communs et
finances " ;
- 40 millions de francs sont inscrits au chapitre 37-90
" formation et modernisation " pour financer les bourses des
élèves et des chercheurs des écoles des mines alors que
ces crédits étaient l'année dernière
rattachés au bleu " Services communs et finances " (chapitre
34-98).
On parvient ainsi à un total de
16.601 millions de francs, soit
une hausse de 8,18 % par rapport au budget pour 1999 corrigé.
Comme l'année dernière, les crédits que l'Etat consacrera
à l'industrie en 2000 représenteront moins de 1 % des
crédits du budget général : 0,98 % contre
0,94 % en 1999.
Le tableau ci-après récapitule les crédits
consacrés à l'industrie :
Ces chiffres appellent quatre commentaires :
- votre rapporteur pour avis tient tout d'abord à souligner que ces
crédits sont
très largement contraints par des dotations
à divers établissements publics, ou encore à des
établissements d'enseignement ou de recherche, qui absorbent les deux
tiers de ce budget ministériel.
Les seules subventions au Commissariat à l'énergie atomique,
à Charbonnages de France et au transport postal de la presse mobilisent
la moitié des crédits de ce ministère.
Les deux chapitres les plus " offensifs "
de ce budget, le
chapitre 66-01 " Développement de la recherche
industrielle " et 64-92 " Actions en faveur des PMI " ne
mobilisent au total que 2,4 milliards de francs de crédits de
paiement, soit à peine 14 % du total du budget de l'industrie. Si
on ajoute la dotation de l'ANVAR, on atteint 3,5 millions de francs (en
dépenses ordinaires (DO) + CP).
- ensuite, comme le fait remarquer le rapporteur spécial de la
Commission des finances, notre collègue Jean Clouet
9(
*
)
, ce budget dénote une volonté
d'améliorer la sincérité budgétaire
par la
budgétisation d'un certain nombre de dotations auparavant
rattachées par voie de fonds de concours. On ne peut que se
féliciter de ce souci d'orthodoxie budgétaire ;
- toutefois, la lisibilité globale du budget reste brouillée
par les
incessantes variations de périmètre
budgétaire
qui nuisent indiscutablement à l'analyse. Le
budget est en effet affecté par des modifications de nomenclature
budgétaire, certains crédits changeant de chapitre d'une
année sur l'autre ;
- enfin, comme il l'a dit dans son propos introductif, votre rapporteur
pour avis déplore
l'abandon du fascicule budgétaire
" industrie "
qui lui paraît peu compatible avec la place
essentielle de ce secteur dans notre économie.
B. EVOLUTION PAR AGRÉGATS
Les
agrégats du budget de l'industrie pour 2000 ont été
très substantiellement modifiés par rapport à 1999,
puisque leur nombre est désormais réduit à 4 (contre 5
l'an dernier et 6 il y a deux ans). En particulier, l'agrégat
" Postes et Télécommunications ", qui
représentait 17 % des crédits totaux de l'industrie, est
intégré dans l'" agrégat-balai " intitulé
" Actions sur l'environnement des entreprises et modernisation des
PME " !
l'agrégat
énergie et matières
premières,
avec 4,454 milliards de francs de crédits
(+10,5 %), représente 27 % des crédits du
ministère de l'industrie. Il fait l'objet d'une analyse
détaillée dans le rapport budgétaire pour avis sur
l'énergie de M. Jean Besson au nom de votre commission ;
l'agrégat
recherche industrielle et innovation
avec
2,848 milliards de francs (-0,75 %) représente 17 % du
total des crédits. Il comporte, outre les moyens destinés
à l'ANVAR, les crédits de recherche industrielle
gérés par le ministère de l'industrie (appel à
proposition " technologies clés ", procédure ATOUT,
crédits relatifs aux nouvelles technologies...) ;
l'agrégat
actions sur l'environnement des entreprises et la
modernisation des PMI
, avec 4,479 milliards de francs, augmente de
10,5 % et représente 29 % du total des crédits. Il
s'agit d'un agrégat " fourre-tout " puisque la majorité
des crédits sont en fait destinés au secteur de La Poste et des
télécommunications et que 20 % sont destinés aux
organismes de formation supérieure ;
l'agrégat
accompagnement des mutations industrielles
à 4,823 milliards de francs, augmente de 9,7 % pour
représenter 29 % du total des crédits,
c'est-à-dire le premier poste de dépenses du budget de
l'industrie. Il s'agit de chapitres budgétaires
" défensifs "
: dépenses à
caractère social découlant du statut du mineur (400 millions
de francs) ; restructurations (Comité interministériel de
restructuration industrielle et fonds d'industrialisation de la
Lorraine) ; aide à la construction navale ; subvention
à Charbonnages de France ; fonds d'industrialisation des bassins
miniers...
II. LES PRIORITÉS DU BUDGET POUR 2000
Le
Gouvernement affiche quatre priorités pour le budget 2000 de
l'industrie,
qui reprennent en fait purement et simplement le contenu des
agrégats budgétaires
et desquelles peinent à se
dessiner des orientations véritablement stratégiques pour notre
industrie.
L'innovation et la recherche
Le Gouvernement met en avant l'augmentation des crédits destinés
à accompagner la promotion de
développements
technologiques
ambitieux (1,836 milliards de francs d'autorisations de
programme sont inscrits sur le chapitre 66-01, développement de la
recherche industrielle, soit une augmentation de 1,1 %). Le Gouvernement
souhaite continuer à privilégier les projets coopératifs
associant entreprises -grandes et PMI- et organismes de recherche.
Pour le développement des
technologies de l'information et de la
communication
, les actions menées notamment au travers de l'appel
à proposition " société de l'information ", du
réseau national de recherche en télécommunications (RNRT)
et des programmes européens (MEDEA, ITEA)
10(
*
)
seront poursuivies. Les programmes nationaux mettront
notamment l'accent sur l'expérimentation de nouvelles technologies de
réseaux et de services, préparant l'Internet de la nouvelle
génération.
En ce qui concerne les
technologies clés
autres que celles
relevant de la société de l'information, l'année 2000
verra se poursuivre les nouveaux appels à proposition lancées en
1999 : production intelligente, après-séquençage
génomique... L'appel à proposition " technologies
clés " doit favoriser la mise en place des nouveaux réseaux
de développement technologique, en concertation avec le ministère
chargé de la recherche.
Les dotations de l'ANVAR
sont stabilisées au niveau de 1999
(800 millions de francs d'autorisations de programme), et octroient une
capacité d'intervention à cet organisme, en faveur de
l'innovation dans les PME, de 1.400 millions de francs. L'accent
continuera à être porté sur l'embauche de chercheurs et
l'innovation dans les services à l'industrie.
La modernisation des entreprises
Sous ce vocable s'inscrivent en réalité des actions très
diverses.
Le renforcement du soutien direct aux Petites et Moyennes
Industries
Le soutien aux projets de développement des PMI progresse de 1 % en
AP et de plus de 7 % en CP (soit respectivement 740 millions de francs en
AP dont 210 millions de francs pour la diffusion des techniques et
703 millions de francs en CP). Pour une part essentielle, ces
crédits seront inscrits dans
les nouveaux contrats de plan
Etat-régions 2000-2006
, qui mettront l'accent sur l'investissement
immatériel, la diffusion des technologies et des usages des nouveaux
outils d'information et de communication.
Les procédures régionales d'examen et d'octroi des aides seront
simplifiées : l'année 2000 verra en effet se
généraliser la mise en place des " contrats de
développement ", appelés à intégrer l'ensemble
des aides directes accordées par le secrétariat d'Etat à
l'industrie à une même entreprise.
L'accentuation des actions en faveur de la qualité et notamment
de la métrologie
Les dotations inscrites aux chapitres " normes qualité "
progressent pour la deuxième année consécutive de
façon sensible : +7 % en AP et + 3,7 % en DO + CP.
Cette progression permet d'amplifier le soutien de l'Etat aux activités
de métrologies conduites par le groupement d'intérêt public
" bureau national de la métrologie " (BNM) qui connaît
une nouvelle progression de ses moyens (+ 14 % en AP,
+ 18,5 % en DO + CP), pour acquérir des équipements
lourds et intensifier tant les actions de coopération avec les
entreprises que sa présence à l'international.
L'adaptation de la formation aux nouveaux besoins des entreprises
Les dispositifs de formation dont le secrétariat d'Etat assure la
tutelle (écoles du réseau consulaire - écoles des mines -
groupe des écoles de télécommunications - école
supérieure de création industrielle ...) ont pour mission
essentielle de permettre aux entreprises de s'attacher les services de cadres
à même de relever les défis technologiques et
managériaux. Le secrétariat d'Etat à l'industrie s'est
donc fixé pour objectifs d'adapter le contenu de la formation à
l'évolution des attentes des entreprises, de développer les
coopérations entre les écoles et le tissu industriel
(développement des incubateurs d'entreprises), et de susciter chez les
étudiants le goût d'entreprendre et d'innover. La mise en oeuvre
de ces actions s'est notamment traduite par l'élaboration d'une charte
de la qualité à laquelle est appelé à
adhérer l'ensemble des écoles.
Le projet de budget 2000 reflète une sensible
progression des
crédits dévolus aux écoles
: les écoles
des mines bénéficient de 12 créations d'emplois et
d'une progression de leurs crédits d'investissement de 8,5 % ;
au-delà des moyens accordés pour mettre en oeuvre le nouveau
cadre de gestion de ses personnels, le groupe des écoles des
télécommunications se voit accorder les moyens d'intégrer
des équipes de recherche d'intérêt général du
CNET (26 chercheurs) conduisant ainsi à renforcer en son sein la
synergie entre l'enseignement et la recherche ; SUPELEC et l'ENSCI voient
leur subvention de fonctionnement progresser de l'ordre de 4 %, leur permettant
ainsi de renouveler leurs équipements pédagogiques.
La régulation des marchés
L'Autorité de régulation des télécommunications
bénéficie de créations d'emploi (2) et d'une nouvelle
progression de ses crédits de 2,8 %. Assurant à compter de
janvier 2000 la reprise des activités de réglementation
radio-maritimes pour le compte de l'autorité de régulation des
télécommunications et du ministère de la mer, l'Agence
nationale des fréquences voit, du fait de cette extension de son
périmètre d'action, sa subvention de fonctionnement progresser de
14 %. 41 emplois seront créés à l'échelon
régional pour assurer cette nouvelle mission.
Soutenir les missions de service public de La Poste
Enfin, conformément au contrat d'objectifs et de progrès conclu
avec La Poste en juin 1998, l'aide au transport et à la distribution de
la presse progresse de 50 millions de francs pour être portée
à 1,9 milliard de francs,
soit le niveau de la loi de finances
initiale pour 1997
.
L'accompagnement des mutations industrielles
L'accompagnement des mutations industrielles conduit à mobiliser, sur
des dossiers lourds et recouvrant des enjeux territoriaux, économiques
et sociaux importants, des moyens en vue de faire émerger des projets
porteurs d'avenir dans des zones ou des secteurs en difficulté.
Les moyens qui pourront être mobilisés à ce titre en 2000
sont les mêmes qu'en 1999 (soit 305 millions de francs
d'autorisations de programmes). Au sein de cette enveloppe globale, le fonds
d'industrialisation de la Lorraine est doté de 80 millions de
francs. Bénéficiant d'une subvention stabilisée à
120 millions de francs, le fonds d'industrialisation des bassins miniers
disposera des moyens d'intervention nécessaires pour accompagner la
poursuite du pacte charbonnier qui se traduira en 2000 par la fermeture des
mines du Gard, de Decazeville et de Blanzy.
En outre, 10 millions de francs sont inscrits en PLF 2000 pour financer
les actions visant à améliorer la connaissance des risques
d'affaissement minier et la prévention de ces derniers.
En progression respectivement de plus de 51 % pour les AP et de
près de 61 % pour les CP, les dotations inscrites au PLF pour
l'équipement naval
traduisent essentiellement l'engagement pris
par le Gouvernement, en novembre 1998, d'accompagner le plan " CAP
21 " mis en oeuvre par les chantiers de l'Atlantique.
Les moyens de la politique énergétique
Afin de relancer la politique de maîtrise de l'énergie et de
développement des énergies renouvelables, l'ADEME
bénéficie d'une subvention stabilisée, au niveau de
242 millions de francs d'autorisations de programme qui suit la
très forte hausse intervenue en LFI 1999.
Le CEA, que le Gouvernement souhaite recentrer sur ses missions de base,
bénéficie d'une progression globale de ses moyens -à
périmètre constant- de 1 %, à laquelle s'ajoute une
dotation résultant de la volonté du Gouvernement de donner une
plus grande autonomie à l'Institut de Protection de la
Sûreté Nucléaire, dans le cadre du nouveau dispositif
institutionnel chargé du contrôle de la sûreté
nucléaire.
Votre rapporteur pour avis concentrera son analyse sur l'innovation et les
restructurations industrielles.
III. LES MOYENS BUDGÉTAIRES DE LA POLITIQUE DE L'INNOVATION
Le
tableau ci-après recense les lignes budgétaires de
l'agrégat budgétaire précité " recherche
industrielle et innovation ", qui regroupe, comme cela a été
dit, 17,2 % des crédits.
Cet agrégat est le seul dont le périmètre ne varie pas
cette année -ce qui en facilite l'analyse
-, mais c'est
également le seul dont le montant total de crédits diminue
,
bien que faiblement.
A. L'ACTION DE L'ANVAR
L'Agence nationale pour la valorisation de la recherche fête ses vingt ans. Etablissement public industriel et commercial, L'ANVAR a pour mission de soutenir le développement industriel par l'aide à l'innovation et de contribuer à la mise en valeur des résultats de la recherche scientifique et technique. Elle est également chargée de mobiliser les financements nécessaires à la croissance des entreprises et joue un rôle particulier dans le mécanisme des FCPI 11( * ) (voir troisième chapitre du présent rapport).
1. L'utilisation des crédits en 1998 et 1999
Pour
1998
, la dotation budgétaire de l'Etat s'élevait à 835
millions de francs d'autorisations de programme et de crédits de
paiement. Compte tenu des reports budgétaires et des remboursements des
aides antérieurement accordées, les crédits
réellement disponibles ont représenté en 1998
1.380 millions de francs. L'agence est intervenue pour un montant de
1.379,5 millions de francs, soit une
progression de 2,23 % en
montant et de 6,4 % en nombre de dossiers traités
par rapport
à 1997. Le taux de consommation des autorisations de programme ouverts
dans le budget de l'agence atteint 99,95 %.
Le bilan d'activité montre
le dynamisme de l'ANVAR
: les
trois quarts des premières aides accordées en 1998 concernent
2.048 PME-PMI, ce qui révèle une
majoration de 7,8 % du
nombre d'entreprises soutenues
par rapport à l'année
précédente. Les entreprises concernées ont ainsi obtenu un
soutien total de 1.197,31 millions de francs, correspondant à
86,8 % de l'engagement financier global de l'Agence en 1998.
Sur ce nombre, la moitié (49,6 %) recouraient à ses services
pour
la première fois
. Ce résultat, dont votre rapporteur
pour avis se félicite, témoigne de l'activité de terrain
des chargés d'affaires, qui a permis
plus de 12.500 contacts avec les
entreprises
, tant pour les informer sur l'action de l'Agence que pour
accompagner les projets.
L'aide à l'innovation, qui est attribuée aux PME-PMI pour la mise
au point de produits et procédés nouveaux, s'articule
principalement autour du développement et de la faisabilité de
projets, ainsi que des recrutements de chercheurs.
En 1998 ont ainsi été soutenus :
-
1.332 mises au point de produits ou procédés
nouveaux
(depuis la faisabilité jusqu'à la préparation
du lancement industriel), pour un montant de 1 037,45 millions de francs, dont
le quart des interventions (336) en faveur d'entreprises jeunes ou en
création, pour 233,9 millions de francs ;
-
1.055 recrutements de chercheurs-ingénieurs
ont
mobilisé 159,86 millions de francs ; 287 embauches ont
été ainsi réalisées au sein de jeunes entreprises,
pour un montant d'aide de 46,3 millions de francs ;
-
52 études de faisabilité en vue de préparer
un transfert de technologie
, pour un total d'aide engagé de
30,49 millions de francs, à l'intention des émetteurs de
technologies (laboratoires, universités, centres techniques,
écoles ingénieurs...) ;
- 30 contrats (pour 48,05 millions de francs) ont été
réalisés dans le cadre du
réseau inter-régional
de diffusion technologie,
regroupant 21 Réseaux
Régionaux (RDT) : ils correspondent au financement de
1.532 " prestations technologiques réseau "
réalisées par les partenaires membres du réseau et
abondées par quelques conseils régionaux. Ces prestations
s'adressent aux petites entreprises peu familiarisées avec l'innovation
et le partenariat technologique ;
- 49 abondements (pour un total de 86,91 millions de francs) ont
été accordés à des
sociétés de
recherche travaillant sous contrat
principalement pour les PME ;
-
666 subventions
pour un montant de 12,92 millions de
francs, ont été accordées aux
établissements
d'enseignement pour les projets menés par des étudiants
, en
particulier en partenariat avec des PME-PMI ;
-
60 subventions
d'un montant total de 3,80 millions de
francs ont été versées à des
inventeurs
indépendants pour la protection d'innovations à fort
potentiel
industriel et commercial.
Pour 1999
, le budget d'intervention de l'ANVAR
s'élève à 1.400 millions de francs (remboursement des
aides antérieures à hauteurs de 487 millions de francs
inclus), soit une hausse de 1,4 % par rapport aux engagements de 1998.
Les engagements accordés au 1
er
semestre 1999
s'élèvent à 748,66 millions de francs,
répartis sur 1.739 dossiers.
2. Les perspectives pour le second semestre 1999 et l'an 2000
L'Agence souhaite maintenir au même niveau qu'au cours du dernier exercice, ses aides aux entreprises innovantes, qui constituent la majeure partie de ses interventions financières. Mais quatre nouvelles orientations lui ont été fixées par le Gouvernement.
a) La création de nouvelles entreprises innovantes de technologie et de services
L'ANVAR
participe à l'effort national en faveur de la création
d'entreprises innovantes, toutes ses délégations
régionales s'étant mobilisées pour la réussite du
concours de création d'entreprises technologiques innovantes,
lancé le 8 mars 1999 par le ministre de l'Education nationale,
de la Recherche et de la Technologie.
L'ANVAR a d'ailleurs une grande expertise du soutien des jeunes entreprises. En
effet, le taux de vitalité des entreprises soutenues par l'Agence est,
selon ses propres évaluations, de 40 % supérieur à la
moyenne nationale : 7 entreprises créées avec une aide
de l'ANVAR sont toujours en activité après 10 ans, contre
moins de 5 en moyenne.
La priorité aux très jeunes entreprises devra donc s'accentuer,
l'objectif étant que plus d'un quart du budget d'intervention de l'ANVAR
en 1999 soit consacré aux entreprises de
moins de trois ans
.
L'Agence va ainsi accroître son impact déjà fort sur cette
cible et poursuivre son action prioritaire sur l'embauche de personnels
scientifiques qui s'est révélée comme un facteur
déterminant de réussite dans les jeunes entreprises.
Votre rapporteur pour avis soutient totalement cette orientation, qui
correspond aux souhaits de votre commission en matière de soutien de la
" jeune entreprise " conçue comme " âgée de
moins un à plus trois ans ".
L'ANVAR apporte également son soutien à des études
préalables (études de marché, de faisabilité, aide
à la définition du plan de financement...)
avant même la
création de sociétés
. Il s'agit là de la phase
" d'incubation " des projets particulièrement
stratégiques. La subvention, plafonnée à 200.000 francs,
couvre 70 % des dépenses engagées.
En 1998, 76 aides
à la création
d'entreprises
(personnes physiques et
personnes morales)
ont été attribuées pour un montant
de 13,78 millions de francs.
b) Le renforcement des fonds propres des entreprises
L'ANVAR
entend accentuer son action dans le domaine financier en poursuivant sa
politique de conclusion de conventions de coopération (apport
réciproque de dossiers, participation à l'évaluation...)
avec des intervenants financiers significatifs.
Elle
propose aux
investisseurs des opportunités de participations à des
entreprises de croissance désirant ouvrir leur capital.
Dans le même esprit, l'Agence poursuivra également la promotion
des entreprises innovantes auprès des FCPI.
c) L'accès aux sources d'innovation dans le monde de la recherche
En 1999,
l'Agence s'est engagée dans les nouveaux réseaux de recherche
technologique, dont l'objectif est de permettre
une plus grande
fluidité des échanges entre la recherche notamment publique et
les entreprises.
Dans cette logique, l'ANVAR entend dynamiser encore sa
propre politique en matière de transfert. Elle proposera de nouveaux
services, tant aux PME voulant contracter avec des laboratoires qu'aux cellules
de valorisation, incubateurs et fonds d'amorçage actuellement en
constitution auprès des organismes de recherche.
A fin juin 1999, 23 aides ont été accordées aux
émetteurs de technologie, pour un montant de 12,55 millions de
francs, et 7 aides attribuées aux sociétés de
recherche travaillant sous contrat avec des PME, pour un montant de
13,43 millions de francs.
L'objectif prioritaire " 1000 recrutements " d'ingénieurs
et docteurs par an dans les PME, lancé en 1998 (il a été
dépassé avec 1.055 recrutements) est maintenu. A fin juin
1999, 426 aides au recrutement ont été accordées pour
un montant de 67,88 millions de francs.
d) L'importance de l'Europe
L'ANVAR
est, conjointement avec l'ANRT
12(
*
)
, le point de
contact national du programme communautaire " Innovation et PME " du
Ve programme cadre de recherche et développement (PCRD). Elle
participe par ailleurs aux " Centres Relais Innovation ", qui ont
pour vocation de favoriser les transferts de technologie européens.
Enfin, l'ANVAR peut faciliter l'accès des PME aux financements
européens, qu'ils soient communautaire ou résultant de la
procédure Eurêka.
Dans cette optique, l'Agence poursuit la mise au point d'une cotation
technico-économique des entreprises et des projets innovants. Cet outil
a été élaboré par l'ANVAR et cinq de ses homologues
européens, avec le soutien de la Commission (DG XIII). Il définit
une " échelle de risque " compréhensible par tout
investisseur ou partenaire potentiel. Il est finalisé sur le plan
méthodologique et sera testé en 1999, simplifié, puis mis
à la disposition des entreprises et des investisseurs.
L'ANVAR participe également à la relance du programme
Eurêka. La place des PME dans ce programme, déjà
importante, doit être encore confortée selon la volonté
unanime des 26 membres de l'initiative européenne.
Votre commission pour avis se félicite du dynamisme de l'ANVAR et
soutient les orientations fixées pour son action
.
3. Récapitulatif des indicateurs de performance et d'activité de l'ANVAR
Le
tableau ci-dessous, qui figure dans le fascicule budgétaire, rubrique
" recherche industrielle et innovation ", résume les
principaux indicateurs d'activité et de performance de l'ANVAR.
Votre rapporteur pour avis regrette que l'activité du premier semestre
de 1999 n'y figure pas.
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
|
|
résultat |
résultat |
objectif |
résultat |
objectif |
objectif |
nombre d'embauches de chercheurs |
570 |
640 |
|
1 055 |
1 100 |
1 100 |
taux de partenariat avec la recherche publique |
|
32 % |
|
40 % |
40 % |
45 % |
taux de remboursement des aides |
60,90 % |
62,30 % |
|
59,80 % |
60 % |
60 % |
taux de succès |
55 % |
58,20 % |
|
65,40 % |
|
|
indicateurs d'activité |
|
|
|
|
|
|
montant des aides accordées par nature d'aide |
|
|
|
|
|
|
Faisabilité |
177 |
189 |
|
161 |
|
|
Développement |
945 |
959 |
|
955 |
|
|
Recrutement |
85 |
97 |
|
160 |
|
|
Recherche sur contrats |
83 |
86 |
|
87 |
|
|
Autres |
19 |
19 |
|
17 |
|
|
Total |
1 309 |
1 350 |
|
1 380 |
1 400 |
1 400 |
nombre de dossiers déposés |
2 443 |
2 660 |
|
2 909 |
3 000 |
3 000 |
nombre d'entreprises aidées |
1 800 |
1 900 |
|
2 048 |
2 100 |
2 100 |
aides accordées par taille (développement) |
|
|
|
|
|
|
0 à 1 |
7,3 % |
8,8 % |
|
6,5 % |
|
|
2 à 50 |
62,1 % |
62,6 % |
|
66,7 % |
|
|
51 à 500 |
27,6 % |
25,4 % |
|
24,2 % |
|
|
501 à 2000 |
2,8 % |
2,8 % |
|
2,6 % |
|
|
Plus de 2000 |
0,2 % |
0,4 % |
|
0,0 % |
|
|
aides accordées par secteurs (développement) |
|
|
|
|
|
|
Agriculture et IAA |
6,5 % |
5,8 % |
|
7,4 % |
|
|
Industrie |
60,5 % |
60,8 % |
|
59,6 % |
|
|
Energie BTP |
2,6 % |
1,9 % |
|
1,7 % |
|
|
Tertiaire |
30,4 % |
31,1 % |
|
30,9 % |
|
|
Autres |
|
0,4 % |
|
0,4 % |
|
|
B. LE RENOUVEAU DE LA PROCÉDURE EUROPÉENNE " EURÊKA "
Des
lacunes persistantes malgré d'indéniables succès
L'initiative " Eurêka " a été mise en place il y
a une quinzaine d'années pour favoriser la
coopération entre
industriels européens
en matière de recherche
appliquée. L'initiative compte à son actif de nombreux
succès, comme le renouveau de la micro-électronique
européenne
13(
*
)
, des contributions
majeures dans le secteur de l'environnement, des matériaux nouveaux, de
la productique ou de l'agro-alimentaire.
Pourtant,
ce n'est que tardivement qu'Eurêka a su s'ouvrir aux
PME
: les initiatives étaient bien souvent le fait de grands
groupes industriels et ce n'est que progressivement que de plus petites
entreprises ont pu participer à des projets, voire devenir chefs de
file. Ainsi, depuis 1985, près de 400 PME françaises ont
été associées à des projets de coopération
européens, dont la moitié en tant que chef de file.
Des difficultés sont en outre nées de
la disparité
entre les contributions des différents membres d'Eurêka
:
certains pays (France ; Pays-Bas ; pays scandinaves ;
Italie ; Espagne ; Autriche...) générant des projets et
apportant des financements publics significatifs, tandis que d'autres Etats
(notamment les nouveaux membres d'Europe centrale et orientale) n'apportaient
qu'une contribution modeste et ne participaient aux projets qu'au niveau des
instituts de recherche, sans générer de coopération entre
industriels. En outre, l'Allemagne et le Royaume-Uni se sont
désengagés de l'initiative, ne faisant qu'alourdir la charge
pesant sur les autres contributeurs ces dernières années, seuls 6
pays membres de l'initiative étant ainsi à l'origine de la grande
majorité des projets et des montants inscrits.
La relance de l'initiative Eurêka
Dans ce contexte, une large consultation a été lancée pour
analyser le fonctionnement de l'initiative. Un groupe d'experts
indépendants a remis des conclusions qui montrent que les industriels
apprécient la souplesse de cette procédure, mais qu'elle a besoin
d'être adaptée.
La présidence allemande d'Eurêka (juillet 1999 à juin
2000) a donc été chargée par les 26 Etats membres,
lors de la Conférence ministérielle d'Istanbul, de proposer une
relance de l'initiative européenne.
Votre commission ne manquera pas de suivre cette question avec la plus grande
attention.
Le dynamisme de la contribution française
La participation française à Eurêka s'inscrit
déjà dans la perspective de la relance de cette initiative,
puisque notre pays a soutenu de façon particulièrement active ce
programme a cours de l'année écoulée.
-
43 nouveaux projets
ont été labellisés en
France, menés en partenariat par
76 entreprises
et
instituts de recherche
français ;
- les
entreprises françaises
sont à l'origine des
deux tiers des projets à participation française ;
- les
PME
françaises sont particulièrement
actives : parmi les 27 projets proposés par des entreprises,
19 ont été conduits par des PME, avec une aide soit de l'ANVAR
(13 projets) ou du ministère de la recherche (6 projets) ;
- le
secteur des nouvelles technologies de l'information
est le
plus représenté parmi les projets à participation
française. La France est à l'origine de la moitié des
projets labellisés Eurêka dans le secteur des technologies de
l'information ;
-
les laboratoires publics français
sont de plus en plus
présents dans les projets, en tant que partenaires ou sous-traitants.
Le ministère de l'industrie contribue au financement de l'initiative,
ainsi que d'autres ministères, comme le montre le tableau suivant :
AIDES PUBLIQUES FRANÇAISES À EURÊKA
(en millions de francs)
PROVENANCE DES CRÉDITS |
1998 |
PROGRAMME 1999 |
PRÉVISIONS 2000 |
Ministère de la recherche |
27 |
60 |
70 |
ANVAR |
57 |
70 |
70 |
Ministère de l'Industrie (projets classiques) |
70 |
95 |
95 |
Autres |
2 |
10 |
10 |
Ministère de l'Industrie (projets stratégiques) |
500 |
570 |
570 |
TOTAL |
656 |
805 |
815 |
Parmi
les projets stratégiques pluriannuels, on signalera le projet
MEDEA
(micro-électronique) auquel la France doit apporter
310 millions de francs en 1999, le projet
COMMEND
(numérique
multimédia) pour lequel la participation française pour 1999
s'élève à 39 millions de francs,
PIDEA
(technologies d'interconnexion et d'encapsulation à hautes
performances), pour 50 millions de francs en ce qui concerne le
participation française,
EURIMUS
(micro-système) pour
lequel la France participe à hauteur de 50 millions de francs en
1999.
Le grand programme stratégique
ITEA
, labellisé en juin
1999, concerne le développement de logiciels pour les produits
industriels et les services à forte composante logicielle. Il est
particulièrement important pour l'Europe.
Les dotations du ministère de l'industrie pour les programmes
stratégiques se répartissent de la façon suivante :
S'agissant du programme Eurêka, votre commission pour avis, soucieuse de voir l'initiative profiter aux PMI, est à l'origine d'une saisine de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques concernant l'évaluation des " programmes multilatéraux de soutien à la recherche et à l'innovation, perspectives pour les petites et moyenne entreprises françaises " 14( * ) . C'est avec intérêt que votre rapporteur pour avis attend les conclusions de l'étude de l'Office.
C. LE SOUTIEN AUX GRANDS PROGRAMMES NATIONAUX DE DIFFUSION DE L'INNOVATION
1. La participation du ministère de l'industrie aux grands programmes de recherche interministériels
Les
grands programmes de recherche interministériels correspondent à
des domaines d'excellence de l'industrie et de la technologie française.
Issus de
propositions d'industriels
et fédérant ces
derniers avec les
laboratoires de recherche publique
, ils se situent
dans des domaines stratégiques à fortes retombées
économiques potentielles. Ces projets pluriannuels ambitieux sont d'un
coût unitaire très élevé, supérieur à
100 millions de francs.
C'est tout d'abord au travers de la procédure des grands projets
innovants (GPI), désormais close, que le ministère de l'Industrie
est intervenu pour soutenir ces programmes interministériels, dont on
trouvera une analyse détaillée dans le rapport budgétaire
pour avis rédigé au nom de votre commission par
M. Jean-Marie Rausch sur les crédits de la recherche.
Parmi ceux-ci, on peut citer :
-
BIOAVENIR,
dans le domaine de la Santé et de l'Agrochimie
(participation du ministère de l'industrie de 200 millions de
francs, dont 35 millions de francs en 1993, 42 millions de francs en
1995, et 52 millions de francs en 96). Le programme
BIOAVENIR
est
maintenant clos ;
-
PREDIT 2
, Programme de recherche et développement pour
l'innovation et la technologie dans les transports terrestres (participation de
650 millions de francs sur 5 ans, dont 137 millions de francs en
1998, 100 millions de francs
15(
*
)
en 1999).
Ce programme a été renouvelé pour 5 ans
(1996-2000) ;
-
REACTIF
, dans le domaine de la chimie de formulation
(participation de 200 millions de francs sur 5 ans). Lancé
courant 1996, ce programme a été clos courant 1998.
Le programme PREDIT 2, par exemple, a pour but d'organiser sur la
période 1996-2000 le soutien public à la recherche et au
développement dans le domaine des transports terrestres, en associant
les moyens des centres de recherche publics, des industriels, et des
exploitants de transport.
Il met particulièrement l'accent sur les préoccupations
d'environnement, de société, d'énergie, de
sécurité et d'aménagement du territoire. Il fait une place
importante à l'étude et à l'expérimentation de
nouveaux systèmes de transports, et au développement de nouveaux
véhicules, composants et matériels de transports terrestres.
Le programme est structuré autour de quatre grands domaines de
recherche :
- les recherches à caractère stratégique, concernant
les nouveaux champs de la mobilité, des produits, des services et de
l'organisation des transports ;
- l'approfondissement des connaissances scientifiques et technologiques
utiles aux transports terrestres autour des trois grands thèmes :
environnement et énergie, sécurité et ergonomie,
conception et production ;
- le développement de nouveaux objets technologiques, composants,
véhicules et matériels en tant que constituants de
systèmes de transports ;
- les systèmes de transport de l'avenir et les nouveaux services
proposés aux usagers.
Le financement public de ce programme, d'un montant total de 7,3 milliards
de francs sur 5 ans, est réparti de la façon suivante :
- ministère chargé de la recherche : 450 millions
de francs soit 90 millions de francs par an ;
- ministère de l'industrie : 650 millions de francs, soit
130 millions de francs par an (dont 137 en 98 et 120 en 1999) ;
- ministère des transports : 650 millions de francs, soit
130 millions de francs par an ;
- 4
e
PCRD
16(
*
)
(1994-1999) : 525 millions de francs (il s'agit des crédits
communautaires) ;
- divers, dont agences (ADEME, ANVAR...) : 350 millions de
francs, soit 70 millions de francs par an.
Le solde est couvert par les financements des industriels.
2. L'appel à proposition " technologies-clés "
a) Le bilan de la procédure
L'appel
à proposition " technologies-clés " a pris la suite,
à compter de 1997, de la procédure des grands projets innovants.
A la suite d'une étude sur les 100 technologies-clés pour
l'industrie française de l'an 2000,
50 technologies
ont
été sélectionnées compte tenu de leur
complémentarité avec les grands programmes européens et
nationaux évoqués ci-dessus.
Cet appel à proposition vise à promouvoir des projets de
recherche industriels, sur la base de coopérations, nationales ou
européennes, au sein de l'industrie, entre industrie et recherche ou
industrie et services.
L'appel à proposition s'adresse aux entreprises industrielles, aux
centres techniques, aux organismes de recherche, aux sociétés de
conseils ou de service à l'industrie ou à tout autre partenaire
impliqué dans le développement ou la diffusion des technologies
retenues.
L'ANVAR est associée pour le soutien aux dossiers
présentés par les PMI (sociétés de
2.000 personnes au maximum et non contrôlées par un groupe
à plus de 49 %).
Près de 353 projets ont été labellisés à
ce jour, tant à l'ANVAR qu'au Secrétariat d'Etat à
l'industrie, pour un montant d'aides décidées de
849 millions de francs (dont 213 en 97 et 223 en 98 pour le
Secrétariat d'Etat à l'ndustrie).
Le tableau suivant détaille le bilan global de l'appel à
propositions, établi au 31 juillet 1999 :
Nombre de projets aidés |
353 |
Nombre de projets aidés par le MEFI 17( * ) |
83 |
Nombre de projets aidés par l'ANVAR |
270 |
Montant total des aides accordées (millions de francs) |
849 |
Montant moyen d'aide du MEFI par projet (millions de francs) |
6,1 |
Montant moyen d'aide de l'ANVAR par projet (en millions de francs) |
1,25 |
Les
aides se répartissent entre les 7 thèmes retenus par l'appel
à proposition :
- la santé et les technologies du vivant (20 projets) ;
- l'environnement (21 projets) ;
- les technologies de l'information (145 projets) ;
- les matériaux (64 projets) ;
- l'énergie (16 projets) ;
- les technologies organisationnelles et d'accompagnement
(21 projets) ;
- la production, l'instrumentation et les mesures (75 projets).
La très grande majorité des aides (83 %) sont
attribuées sous forme
d'avances remboursables
en cas de
succès du programme soutenu. Près de 20 % du total
bénéficie à des PMI, dans le cadre de projets
réalisés en coopération avec d'autres entreprises, des
centres techniques et des laboratoires publics. La durée moyenne des
programmes aidés est de 2 à 3 ans.
b) Les perspectives pour l'avenir
L'appel
à proposition a été reconduit pour 1999 et 2000, avec un
objectif d'affectation de 1 milliard de francs de crédits sur
2 ans.
L'actualisation de l'étude de 1995 sur les technologies-clés a
été engagée : les résultats devraient en
être publiés d'ici au printemps.
Les objectifs de l'appel à proposition pour 1999 et 2000 ont
été précisés :
une concentration des aides sur
les groupes et entreprises
médianes
(de 500 à 5.000 salariés) est
engagée dans le cadre de l'appel à proposition
" performance " ;
le nouvel appel à proposition " après
séquençage génomique " vise en particulier
3 filières industrielles :
- le
médicament
et le
diagnostic
(médecine
prédictive, préventive et thérapeutique) ;
-
l'agro-industrie
à vocation
agricole
et
alimentaire
;
-
l'agro-industrie
à vocation
non alimentaire
, en vue
notamment de la protection de la santé et de l'environnement.
IV. LES ACTIONS DE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL RÉGIONAL ET DE RESTRUCTURATION
A. LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL RÉGIONAL
Les contrats de plan Etat-régions contiennent des actions de développement industriel régional, financées en partie par l'Etat. C'est la procédure ATOUT, de diffusion des techniques, qui est notamment utilisée dans ce cadre.
1. Bilan du volet " industrie " de la génération en cours de contrats de plan Etat-Régions
La
troisième génération de contrats de plan (1994-1999) a
défini les priorités suivantes en matière de
développement industriel régional : diffusion des
techniques ; investissement immatériel ; investissement
matériel ; actions collectives liées aux atouts
spécifiques des régions concernées.
Dans ce cadre, la procédure ATOUT a été utilisée
pour permettre aux PMI de maîtriser et d'intégrer des technologies
permettant d'améliorer leur compétitivité durablement par
la réalisation d'un
saut technologique significatif
. Elle se
différencie de l'aide à l'innovation dans la mesure où
elle s'adresse en priorité à des
entreprises n'ayant pas ou
peu de pratique de l'innovation
et dont le potentiel interne à cet
égard est très faible. Elle comporte quatre volets :
-
PUCE
, qui permet d'inciter les PMI à utiliser des
composants électroniques tout en favorisant la diffusion des
technologies liées à la micro-électronique ;
-
LOGIC
, qui a pour finalité l'amélioration de
l'organisation, de la gestion et de la circulation des données
informatisées dans l'entreprise par la réalisation de nouvelles
liaisons entre plusieurs fonctions informatisées ;
-
PUMA
, qui a pour but d'assurer l'intégration de nouveaux
matériaux dans les PMI, tout en favorisant la diffusion des technologies
qui y sont liées ;
-
DROP
, qui permet aux PMI de choisir de nouvelles technologies de
production, innovantes mais aussi adaptées aux
spécificités de l'entreprise.
Les Fonds Régionaux d'Aide au Conseil (FRAC),
mis en place fin
1984, et constamment reconduits dans le cadre des exercices contractuels, ont
quant à eux, pour objet d'inciter les PMI à
recourir à
des conseils extérieurs
et de susciter l'émergence d'une
offre régionale de conseil
, par la prise en charge d'une partie
des coûts des diagnostics et audits réalisés à la
demande des entreprises par des cabinets de conseil du secteur concurrentiel.
L'embauche d'un cadre pour la création d'une nouvelle fonction
a
été expérimentée à partir de 1986, puis
généralisée pour la seconde génération de
contrats de plans. Conçue comme une extension du FRAC et
assimilée à un " conseil technique
internalisé ", cette procédure vise à inciter les PMI
à renforcer, à l'occasion d'une étape importante de leur
développement, leur potentiel de matière grise par l'embauche de
personnels hautement spécialisés sur la base d'un contrat
à durée indéterminée.
Le recrutement doit être motivé par la
création d'une
nouvelle fonction dans l'entreprise
pour pouvoir prétendre au
bénéfice de l'aide.
Dans le même esprit que celui du FRAC, la procédure du conseil
technique dispensé par un laboratoire vise à développer
chez les PMI, le réflexe du
recours au conseil technique
dispensé par un laboratoire
(essais, analyse, études, mise au
point de prototypes, petites recherches...), et d'inciter les laboratoires
à valoriser leur potentiel de recherche développement sur des
projets industriels locaux.
Enfin, la procédure du Fonds de développement des PMI (FDPMI) est
orientée prioritairement vers les zones défavorisées. Elle
a pour vocation d'encourager le développement des PMI en favorisant
l'élévation de leur niveau technologique et de leur
compétitivité. Les investissements soutenus doivent s'inscrire
dans un projet global de développement et représenter un effort
significatif de la part de l'entreprise.
Rappelons que le total des crédits de l'Etat contractualisés
entre l'Etat et les régions pour la période 1994-1999 au titre de
l'industrie s'établit comme suit :
(en millions de francs)
THÈMES |
DOTATIONS 1994-1999 |
DOSSIERS ENGAGÉS OU DÉCIDÉS AU 1 ER SEMESTRE 1999 |
ATOUT |
1 164 |
1 014 |
Investissement immatériel (1) |
889 |
588 |
FDPMI (2) |
2 024 |
1 779 |
Actions collectives (3) |
330 |
364 |
TOTAL |
4 407 |
3 745 |
(1)
FRAC, ARC, FRATT
|
2. Perspectives pour la prochaine génération de contrats de plan
a) Les priorités
Les
priorités retenues au titre de l'industrie pour la
génération 2000-2006 de contrats de plan Etat-Région sont
les suivantes :
Contribuer à une assimilation plus approfondie , dans les
PMI, des technologies les plus prometteuses (technologies-clés)
en :
- poursuivant les efforts en matière de
transfert de
technologie
;
- faisant diffuser les
technologies-clés
dans toutes les
entreprises ;
- encourageant la création et la reprise d'entreprises, notamment
innovantes
.
Faciliter la modernisation des entreprises
avec l'objectif de
concilier leurs performances économiques et humaines, à travers
des équipements matériels plus modernes et des investissements
immatériels plus performants en :
- incitant les PMI à recourir à des
compétences
extérieures
;
- encourageant le développement et la maîtrise du
commerce
électronique
;
- favorisant le recrutement de
personnels hautement
qualifiés
;
- développant la
formation
à tous les niveaux de
l'entreprise.
b) Les dotations
Sur
la période 2000-2006
Les contrats de plan comprendront deux volets : l'un régional, avec
un soutien individualisé aux entreprises et l'autre territorial, pour
des projets ayant vocation à s'inscrire dans un projet de territoire
pour ce qui concerne les
pays
et les
agglomérations,
qui
pourra porter en particulier sur l'encouragement des systèmes locaux de
production (SPL), c'est-à-dire de systèmes productifs
territorialement spécialisés.
Suite au CIADT
18(
*
)
du 23 juillet en Arles,
une première enveloppe, concernant le volet régional, de
4.544 millions de francs
a été arbitrée en
faveur de l'industrie, sur une enveloppe globale de 95 milliards de francs
attribuée au volet régional au titre de l'ensemble des
ministères.
Une deuxième répartition, concernant le volet territorial, sera
ultérieurement arbitrée dans le cadre d'une enveloppe
complémentaire de l'Etat, d'un total " d'au moins "
10 milliards de francs et dont le montant global doit être
fixé prochainement.
Pour 2000
La loi de finances pour 2000 prévoit, quant à elle, pour les
actions de développement industriel régional en faveur des
PMI :
- 480 millions de francs pour le chapitre 64-92 article 10
(aides matérielles et immatérielles aux entreprises) ;
- 210 millions de francs pour le chapitre 64-92 article 20
(diffusion des nouveaux outils d'information et de communication dans les
PMI).
En outre, la procédure ATOUT devait être simplifiée en
2000, le programme -qui comprenait jusqu'alors les quatre volets cités
ci-dessus- devant être rassemblé en
une procédure
unique
. Une circulaire est en cours d'élaboration à ce sujet.
De façon concomitante, un
" contrat de
développement "
regroupant en une seule convention la
totalité des outils d'intervention directe du Secrétariat d'Etat
à l'Industrie devrait être proposé dans un souci de
simplification.
Votre rapporteur pour avis ne peut que s'en féliciter.
B. LES ACTIONS DE RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE
Le
chapitre 64-96, consacré aux restructurations,
bénéficiera en 2000 d'un total de 305 millions de francs
d'autorisations de programmes et de 256 millions de francs de
crédits de paiement.
Les actions de reconversion " hors comité
interministériel de restructuration industrielle "
Les moyens budgétaires du chapitre 64-96, chapitre 10 sont
consacrés au financement
d'aides à la restructuration
d'entreprises en difficulté
dont l'implantation dans des bassins
fortement touchés par des suppressions d'emploi importantes impose un
traitement particulier de la part des pouvoirs publics.
Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit une dotation de
75 millions de francs en autorisations de programme et de 68 millions
de francs de crédits de paiement à ce titre.
En 1999, les opérations décidées ou engagées au
30 juin comprennent, pour un total de 58,5 millions de francs :
- 8,8 millions de francs destinés au contrat de
développement Nouvelle-Calédonie et à la restructuration
du secteur minier en Nouvelle-Calédonie ;
- 49,7 millions de francs affectés à 8 dossiers de
restructurations d'entreprises.
Les actions de restructuration suivies par le Comité
interministériel de restructurations industrielles (CIRI)
Le projet de loi de finances pour 2000 consacre 30 millions de francs
à la poursuite du financement d'actions de restructuration
engagés dans le cadre du CIRI (chapitre 64-96 article 20).
Rappelons qu'au premier semestre 1999, quatre entreprises en difficulté
ont fait l'objet d'une saisine du comité, dont le rôle est moins
d'apporter des moyens financiers que
de mettre en oeuvre des solutions
sérieuses de restructuration
, sur la base de projets industriels
crédibles et de montages financiers solides afin de garantir le maintien
durable d'emplois.
L'activité du CIRI s'est établie comme suit ces trois
dernières années :
DOSSIERS TRAITÉS PAR LE CIRI
|
1996 |
1997 |
1998 |
Nouveaux dossiers |
13 |
7 |
5 |
Dossiers en cours |
92 |
80 |
64 |
Source : MEFI.
A ces deux articles budgétaires s'ajoutent les crédits
relatifs à la reconversion des zones minières et ceux du fonds
d'industrialisation de la Lorraine (FIL).
Ces deux postes bénéficient respectivement de :
- 120 millions de francs d'autorisations de programme et
100 millions de francs de crédits de paiement pour ce qui est de la
reconversion de zones minières ;
- 80 millions d'autorisations de programme et 58 millions de
francs de crédits de paiement pour le FIL.
V. LES CRÉDITS DE DÉVELOPPEMENT DE LA NORMALISATION
Le
système français de normalisation est organisé autour de
trois pôles :
-
le délégué interministériel aux
normes
: il représente les pouvoirs publics et assure le
secrétariat d'un " groupe interministériel des
normes ". Il exerce les fonctions de commissaire du Gouvernement
auprès de l'AFNOR. La création de bureaux de normalisation est
soumise à son agrément ;
-
l'AFNOR
, une association régie par la loi du
1
er
juillet 1901, créée en 1926, qui
rassemble les pouvoirs publics, les industriels et les consommateurs. Elle
coordonne et diffuse les travaux de normalisation. Depuis 1984, elle est
chargée de l'élaboration du programme de normalisation, de
l'homologation des normes, et de l'arbitrage des conflits
éventuels ;
-
les bureaux de normalisation
, liés le plus souvent aux
organismes professionnels qui établissent des projets de normes.
L'AFNOR emploie environ 600 personnes : les bureaux de normalisation
environ 350 dont une centaine à l'Union technique de
l'électricité (UTE).
Les normes tirent leur force du caractère collectif de leur
élaboration. Plus de 30.000 experts réunis en plus de
2.500 instances de travail (comités, commissions, groupes de
travail...) participent, en effet, à cette élaboration.
Bien que cet enjeu soit souvent pal perçu du consommateur
français, les normes sont stratégiques pour l'industrie
française
, particulièrement dans la perspective de la
libéralisation des échanges internationaux. Elles peuvent, en
effet, être un outil positif, voire offensif, pour les produits
français à condition que l'influence du système normatif
français soit consolidée pour la définition des normes
communautaires et internationales.
Le choix est, en effet, le suivant :
- soit la France laisse à d'autres le soin d'arrêter les
spécifications techniques -notamment européennes-, à
charge pour notre industrie de modifier ses produits pour s'y conformer ;
- soit notre pays influence efficacement le système normatif en
participant aux travaux des organismes, notamment européens, de
manière à faire en sorte que les normes européennes
reflètent effectivement les caractéristiques de nos produits.
Votre commission penche évidemment pour la seconde branche de
l'alternative !
Une prise de conscience de l'importance de la normalisation est donc
nécessaire.
Afin de soutenir l'appareil de normalisation français, le projet de loi
de finances pour 2000 consacre au total
90 millions de francs
d'autorisations de programme et de crédits de paiement au chapitre
64-94 " Normes-qualité ", répartis comme suit :
CRÉDITS D'INVESTISSEMENT CONSACRÉS À LA NORMALISATION
(en millions de francs)
|
AP et CP |
Action d'incitation et de développement de la métrologie |
42,5 |
Laboratoire national d'essais |
17,5 |
Actions de normalisation et de qualité |
30 |
La
subvention annuelle attribuée à l'AFNOR s'est
élevée à 114,5 millions de francs en 1999.
Un contrat d'objectifs, signé entre l'Etat et l'AFNOR, a fixé les
priorités suivantes pour la période 1997-2000 :
- la qualité et l'utilité des normes. Un système
d'évaluation a été mis en place au niveau de l'AFNOR et
des bureaux de normalisation ;
- le développement de l'utilisation de l'outil informatique dans
les travaux normatifs, en cohérence avec les systèmes mis en
place au niveau européen et international ;
- la formation des experts, à la fois sur les procédures des
systèmes normatifs européen et international et les techniques de
négociations mais aussi sur l'environnement réglementaire dans
lequel les travaux de normalisation prennent place ;
- une meilleure association des consommateurs et des collectivités
locales. On peut citer en particulier la sensibilisation par l'AFNOR de
50 maires, qui fait suite aux préoccupations exprimées
à l'occasion du congrès de l'Association des Maires de France
(AMF) de novembre 1997, ainsi que la création d'un groupe pour permettre
aux associations de consommateurs de mieux travailler sur les projets de normes
qui les concernent.
- la défense de l'usage de la langue française dans les
instances européennes et internationales, face à la
volonté des Etats-Unis de ne retenir que l'anglais comme langue
officielle.
Ce contrat d'objectifs vient à échéance fin 1999 et sera
renégocié début 2000 afin de confirmer les orientations de
l'AFNOR.
Votre Haute assemblée est particulièrement attentive à
l'association des élus locaux à l'élaboration des normes
qui les concernent et qui contribuent bien souvent à alourdir les
charges des collectivités locales.
CHAPITRE III -
LES MESURES ET LES STRUCTURES
DE
SOUTIEN AUX PMI
Le
Gouvernement actuel, suivant en cela son prédécesseur, a mis en
place un certain nombre de mesures de soutien de l'innovation et de la
création d'entreprise. Votre rapporteur pour avis souhaite les
résumer brièvement. Tel est l'objet du présent chapitre
Existent, en outre, des organismes publics d'aide aux entreprises dont la
multiplicité est d'ailleurs un facteur de complexité pour ces
dernières -votre commission prône, on le sait, une rationalisation
des structures ou, pour le moins, une mise en réseau autour d'un
interlocuteur unique pour les entreprises-. Votre rapporteur pour avis aimerait
rappeler, dans un but pédagogique autant qu'illustratif de son sentiment
d'un trop grand foisonnement organisationnel, les missions respectives de ces
organismes.
I. LES MESURES EN FAVEUR DE L'INNOVATION
Force est de constater que le projet de loi de finances pour 2000 paraît largement se reposer sur les " lauriers " des années précédentes en matière de mesures d'aide à l'innovation.
A. LES MESURES JURIDIQUES ET FISCALES POUR L'INNOVATION ET LA CRÉATION D'ENTREPRISE
D'importantes mesures législatives et réglementaires, soutenues le plus souvent et même améliorées par votre Haute Assemblée, sont venues récemment compléter un cadre législatif déjà largement amélioré par la précédente majorité.
1. L'assouplissement des bons de souscription de parts de créateur d'entreprise (BSPCE)
Les
petites et moyennes entreprises innovantes, à fort potentiel de
croissance, qui ont besoin de dirigeants et de collaborateurs de haut niveau,
éprouvent toutefois des difficultés à les recruter parce
qu'elles ne peuvent généralement pas leur offrir, dans la phase
de démarrage, une rémunération correspondant soit à
leur valeur sur le marché du travail, soit au risque de carrière
qu'ils acceptent de courir en rejoignant une petite structure.
C'est cette problématique, bien connue, qui a conduit, notamment dans
les pays anglo-saxons, au développement des plans d'option sur actions
(stock options) pour les dirigeants ou salariés de haut niveau des
" start up " technologiques.
La législation française permet désormais à ces
entreprises d'attirer et de fidéliser des cadres, chercheurs ou
ingénieurs, en leur proposant des bons de souscription de parts de
créateur d'entreprises (BSPCE), qui, initialement conçus par la
présente majorité comme une alternative à
l'allégement de la fiscalité des options sur actions qu'elle se
refusait de faire, confèrent aux bénéficiaires le droit de
souscrire une part du capital de leur entreprise à un prix
définitivement fixé lors de l'attribution. Les
intéressés se voient, enfin, offrir la perspective de
réaliser un gain, dans des conditions fiscales et sociales favorables,
qui sera la contrepartie de la part active qu'ils auront personnellement prise
dans la valorisation des titres de leur entreprise.
La loi de finances pour 1999 a étendu ce dispositif aux entreprises de
moins de 15 ans
, alors que la loi de finances pour 1998
(article 76) instituait ce régime, pour les sociétés
de
moins de 7 ans
. L'article 4 de la loi sur l'innovation et
la recherche du 12 juillet 1999 a élargi le champ des
sociétés pouvant émettre des BSPCE, aux :
- sociétés cotées sur les marchés de valeurs
de croissance de l'Espace économique européen (et notamment
à l'Euro New Market) ;
- entreprises dont 25 % du capital (et non plus 75 %) doit
être détenu par des personnes physiques ou par des personnes
morales elles-mêmes détenues par des personnes physiques.
La loi sur l'innovation a de plus prolongé la période
d'application de ces dispositions jusqu'au 31/12/2001.
Votre commission pour avis approuve l'élargissement progressif de cet
outil, dont la conception initiale était trop frileuse.
2. L'élargissement de la société par actions simplifiées (SAS)
Par la
souplesse juridique qu'elle introduit et la grande liberté contractuelle
qu'elle laisse aux actionnaires, la SAS représente -votre rapporteur
pour avis en est convaincu-, une forme sociale particulièrement
adaptée aux entreprises technologiques en création ayant vocation
à se développer rapidement.
Les SAS peuvent être constituées par une ou plusieurs personnes
physiques ou morales, sans condition de capital minimum souscrit par personne.
Le montant minimal du capital social de la société est, quant
à lui, fixé à 250.000 francs.
La forme juridique de la SAS permet :
- une très grande
liberté contractuelle
, parfaitement
adaptée à la croissance rapide des jeunes entreprises
(possibilité de modifier rapidement la géométrie du
capital et les relations entre les actionnaires) ;
- l'émission d'actions de priorité en droits de vote,
permettant aux entrepreneurs de conserver le
contrôle de la
société
sans empêcher l'injection massive de capitaux
et donc la croissance de l'entreprise ;
- un
allégement du formalisme
, particulièrement utile
dans des sociétés disposant de peu de moyens administratifs et
appelées à prendre des décisions extrêmement rapides.
Là encore, la loi du 12 juillet 1999 sur l'innovation et la
recherche a contribué à banaliser le régime de la SAS en
ouvrant largement son accès, réservé jusqu'alors aux
seules personnes morales ayant un capital supérieur de 1,5 millions
de francs.
Votre rapporteur pour avis s'en félicite.
3. La mise en place du dispositif " EDEN " pour la création ou la reprise d'entreprise
Cette
procédure a pour objectif d'accorder une
aide spécifique aux
jeunes âgés de moins de 26 ans
et, sous certaines
conditions, âgés de moins de 30 ans,
aux
bénéficiaires de minima sociaux
,
créateurs ou
repreneurs d'entreprises
, ainsi qu'aux salariés reprenant leur
entreprise en difficulté.
Cette mesure se concrétise par une
aide financière
prenant
la forme d'une avance remboursable et s'accompagne d'un
suivi
renforcé
pendant les premières années de la nouvelle
activité (c'est
l'accompagnement post-création
). Par
ailleurs, afin d'éviter des effets de seuils qui génèrent
parfois de véritables " trappes à pauvreté ",
les créateurs ou repreneurs titulaires de minima sociaux conservent
leurs allocations pendant les premiers mois suivant la création ou la
reprise.
Cette nouvelle mesure remplace l'aide aux chômeurs créateurs
d'entreprise (ACCRE), supprimée en 1997. Les textes législatifs
et réglementaires qui la concernent sont la loi n° 97-940 du
16 octobre 1997 relative au développement d'activités
pour l'emploi des jeunes, la loi n° 98-657 du
29 juillet 1998 d'orientation relative à la lutte contre les
exclusions et le décret n° 98-1228 du
29 décembre 1998.
4. Le développement de la mobilité des chercheurs des organismes publics de recherche
La loi
précitée du 12 juillet 1999 sur l'innovation et la
recherche a permis de lever les principaux freins statutaires à
" l'essaimage ", c'est-à-dire à la création
d'entreprises innovantes par des chercheurs.
L'un des volets de ce texte concerne la possibilité pour les chercheurs
publics de créer ou de participer au capital d'une entreprise, de faire
de la consultance et de siéger dans des conseils d'administration
d'entreprises.
Il s'agit d'une avancée très positive, attendue par votre
Haute Assemblée depuis que le Gouvernement précédent
l'avait proposée dans un projet de loi déposé au printemps
1997.
5. La pérennisation du crédit d'impôt-recherche
Le
crédit d'impôt-recherche a pour objectif d'inciter les entreprises
à consacrer plus de moyens à la recherche et au
développement. Il se matérialise par un crédit
d'impôt, calculé sur la base de l'accroissement des
dépenses de recherche réalisées par les entreprises.
Le dispositif de crédit d'impôt recherche a été
reconduit pour 5 ans, jusqu'en 2003, par la
loi de finances pour
1999
. Un certain nombre d'aménagements ont été
apportés à cette occasion, dans le sens d'un assouplissement et
d'une extension des possibilités de mobilisation de ce crédit,
tout particulièrement intéressantes pour les entreprises
innovantes en phase de création.
Ces aménagements ont principalement porté sur les points
suivants :
- l'excédent non imputé du crédit d'impôt
constitue, au profit de l'entreprise, une créance sur l'Etat mobilisable
auprès des établissements de crédit ;
- l'excédent du crédit d'impôt des entreprises
réellement nouvelles est immédiatement remboursé. Cette
mesure permet une mobilisation immédiate de financement par les
entreprises en phase de création ;
- les organismes publics à qui l'entreprise confie ses
opérations de recherche n'ont plus besoin d'être
agréés pour que les dépenses donnent droit au
crédit d'impôt ;
- les modalités d'imputation des variations négatives des
dépenses de recherche ont été modifiées (les
crédits d'impôt négatifs des sociétés membres
d'un groupe sont pris en compte pour le calcul du crédit d'impôt
de la société mère, les crédits d'impôt
négatifs antérieurs à 1993 sont annulés...) ;
- le bénéfice du crédit d'impôt recherche est
étendu aux entreprises industrielles du secteur textile-habillement-cuir
pour l'élaboration de nouvelles collections lorsque les travaux sont
confiés à des stylistes ou bureaux de style extérieurs
agréés. Cette disposition permet notamment de faciliter le
recours à des stylistes extérieurs pour les PME pour lesquelles
l'emploi d'un styliste à plein temps est une dépense trop
importante. Le bénéfice de ce crédit d'impôt est
cependant limité à 650.000 francs par période de
trois ans ;
- les entreprises ayant bénéficié du dispositif
antérieurement à 1993 et sorties de celui-ci entre 1993 et 1998
se voient offrir la possibilité de le réintégrer.
La
loi précitée du 12 juillet 1999
a, en outre,
étendu la base du forfait de dépenses de fonctionnement pris en
compte pour le calcul du crédit d'impôt recherche, afin de
faciliter le recrutement par les entreprises de personnes titulaires d'un
doctorat ou d'un diplôme équivalent.
Rappelons que parmi les 8.000 entreprises qui déposent chaque
année une déclaration sur titre du crédit d'impôt
recherche, un tiers (32 %) a moins de 20 salariés.
B. LES OUTILS DE FINANCEMENT
1. Les fonds communs de placement à risques (FCPR)
Créés par la loi de finances pour 1989, les fonds
communs de placement à risques (FCPR) sont des fonds communs de
placement devant investir au moins 40 % de leurs actifs dans des titres
donnant accès directement ou indirectement au capital de
sociétés dont les titres ne sont pas admis aux
négociations d'un marché réglementé, de parts de
SARL et de parts d'autres FCPR.
Les FCPR sont donc un véhicule
central pour le financement du capital-risque en France
.
Le régime des FCPR a été assoupli par la loi portant
diverses dispositions d'ordre économique et financier (DDOEF) du
2 juillet 1998 et ses décrets d'application, qui ont inclus
les parts d'autres FCPR dans le ratio précité des 40 %. Pour
ce calcul, les parts de FCPR seront prises en compte, comme s'ils
étaient transparents, à proportion de leur investissement dans
des titres éligibles au quota.
En application de la loi sur l'épargne et sécurité
financière de 1996, il existe désormais deux catégories de
fonds : les premiers peuvent être offerts au public, les seconds ne
peuvent être souscrits que par des investisseurs qualifiés et ne
sont pas soumis à l'agrément de la COB, mais seulement à
une procédure déclarative et à une surveillance a
posteriori. Les règles d'investissement et de gestion de l'actif des
fonds bénéficiant d'une procédure allégée
sont plus souples que celles applicables aux fonds offerts au
public
; par exemple, les règles de dispersion des risques sont
moins strictes, la société de gestion peut conclure avec des
tiers des conventions de garantie de passif, etc...
Les textes législatifs qui régissent ces dispositions sont la loi
de finances pour 1989, article 22 (création des FCPR), la loi
n° 88-1201 du 23 décembre 1988 modifiée
relative aux OPCVM, le décret n° 89-623 du
6 septembre 1989 (articles 10, 10-1, 10-2 et 10-3), le
décret n° 97-146 du 14 février 1997, la loi
portant DDOEF du 2 juillet 1998 et les décrets du
1
er
octobre et du 10 décembre 1998.
2. Le fonds public pour le capital-risque (FPCR)
Afin de
contribuer à augmenter l'offre de capital-risque au profit des jeunes
entreprises innovantes. L'Etat a créé un fonds de
600 millions de francs, abondé à hauteur de
300 millions de francs par la Banque Européenne d'Investissement
(BEI), destiné à investir des parts minoritaires dans des fonds
de capital-risque privés.
Il s'agit là d'une pratique que
votre rapporteur pour avis suggérait de mettre en place dès 1997,
sur le modèle de l'exemple américain
19(
*
)
et notamment de la Small Business Administration.
Le fonds public pour le Capital-Risque est, en effet, un " fonds de
fonds " qui souscrit dans les fonds communs de placement à risque
(FCPR), à hauteur de 10 % à 20 % de la part des
investissements consacrés à des entreprises françaises
innovantes de moins de 7 ans.
La procédure est gérée par la Caisse des
dépôts et consignations, au sein de laquelle une équipe
dédiée est constituée de façon distincte des
activités de capital-investissement traditionnelles.
L'Etat investit dans des fonds ayant pour cible principal
les entreprises
françaises innovantes de moins de 7 ans
(dont le siège
social et la majorité des emplois sont localisés en France), et
possédant les caractéristiques suivantes :
- les fonds sélectionnés doivent être des fonds
communs de placement à risques (FCPR), à l'exclusion des FCPI
(fonds communs de placement dans l'innovation) ;
- la taille minimum des FCPR est de 100 millions de francs ;
- les FCPR ne doivent pas être détenus par un souscripteur
majoritaire ou par une majorité publique ou par un organisme
contrôlé par la CDC ;
- ils doivent investir au moins 50 % de leur actif dans des
entreprises françaises, innovantes et de moins de 7 ans.
Votre commission pour avis se félicite de la mise en place de cet
outil qui répond à des voeux exprimés par elle depuis
plusieurs années. L'effet de levier de l'argent public est en effet
optimisé dans un tel cas de figure.
D'après le estimations du Gouvernement, l'action conjointe du fonds
public pour le capital risque et du fonds BEI devrait ainsi permettre de
générer 4 à 6 milliards d'intervention en fonds
propres au bénéfice des PME innovantes ou de haute technologie.
Le comité d'engagement du fonds s'est réuni à
5 reprises et les investissements réalisés au
30 juin 1999 s'élèvent à 350 millions de
francs.
Signalons, en outre, que le Gouvernement a débloqué les
crédits pour la constitution de
fonds d'amorçage
, capables
d'apporter des fonds propres à des entreprises de technologie en
création présentant un fort potentiel de croissance, et ce avant
même l'intervention du capital-risque, le fonds d'amorçage ayant
vocation à céder rapidement sa participation.
3. Les contrats d'assurance-vie investis en action
Pour
favoriser le financement en fonds propres des entreprises françaises,
notamment les plus petites d'entre elles, les produits des contrats
d'assurance-vie de plus de huit ans investis principalement en actions, sont
exonérés d'impôt sur le revenu.
Les contrats d'assurance-vie investis en actions poursuivent un double
objectif :
- le premier est d'orienter une partie des actifs des contrats
d'assurance-vie vers le marché des actions, afin d'augmenter la
liquidité des marchés ;
- le second vise plus particulièrement l'investissement en titres
non cotés ou cotés sur des marchés de croissance (Nouveau
Marché en France) en drainant au moins 5 % de l'épargne
collectée vers les fonds propres des PME.
Rappelons que les contrats nouveaux ont pu être alimentés par le
transfert d'au moins 30 % des sommes inscrites sur des contrats
d'assurance-vie existants, bénéficiant ainsi, pour l'imposition
des produits, de la date de souscription du contrat transféré.
Au 31 mars 1999, la collecte s'élevait à 37,3 milliards
de francs, les 2/3 provenant du transport d'anciens contrats.
Ces contrats ont été crées par la loi de finances pour
1998. La possibilité de transfert à partir d'anciens contrats a
pris fin au 1
er
juillet 1999.
4. Le régime du report d'imposition des plus-values réinvesties dans les PME nouvelles
Ce
régime fiscal vise à inciter les entrepreneurs cédant tout
ou partie de leur participation, à mettre leur capacité
d'investissement et leur expérience entrepreneuriale au service
d'entreprises nouvelles non cotées.
Il découle de la
volonté, pleinement partagée par votre rapporteur pour avis, de
développer l'action des " business angels "
.
Les salariés et dirigeants d'une entreprise peuvent ainsi reporter
l'imposition des plus-values de cession des droits sociaux qu'ils
détiennent dans cette entreprise, lorsque le produit de la vente est
réinvesti dans la souscription au capital initial ou dans une
augmentation de capital en numéraire d'une société
nouvelle.
Sont concernés
les gains de cession de valeurs mobilières
cotées ou de droit sociaux non côtés
réalisés par les personnes physiques. Pour
bénéficier du report d'imposition, le produit de cession des
titres doit être réinvesti en tout ou partie avant le
31 décembre de l'année qui suit la cession. Les droits
sociaux émis en contrepartie de l'apport en numéraire doivent
être détenus directement et en pleine propriété par
le contribuable.
Dans ce cas, l'imposition de la plus-value peut être reportée
jusqu'au moment où s'opérera la transmission (c'est-à-dire
la cession à titre onéreux, la donation ou la succession), le
rachat ou l'annulation des titres reçus en contrepartie de l'apport. Le
report d'imposition doit être demandé par le cédant lors du
dépôt de sa déclaration des revenus. Il peut demander
à bénéficier de cette mesure alors même qu'à
la date du dépôt de sa déclaration des revenus, il n'a pas
encore effectué le réinvestissement.
Ce dispositif, mis en place en 1998, s'applique aux gains de cession de valeurs
mobilières et de droits sociaux réalisés à partir
du 1
er
janvier 1998.
5. Les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI)
Mesure
bien connue, instituée par le précédent Gouvernement, et
qui a rencontré un vif succès, les fonds communs de placement
dans l'innovation (FCPI) sont des fonds communs de placement à risque
(FCPR) qui doivent investir au moins 60 % de leurs actifs dans des
sociétés innovantes, de moins de 500 personnes, non
cotées et détenues en majorité par des personnes physiques.
L'objectif général des FCPI est de drainer une partie de
l'épargne publique vers le financement en fonds propres des entreprises
innovantes.
Les souscripteurs personnes physiques des FCPI bénéficient, en
contrepartie, (sous réserve de conserver leurs parts pendant 5 ans
au moins) :
- d'une exonération d'impôt sur les plus-values (hors
prélèvements sociaux) ;
- d'une réduction d'impôt égale à 25 % des
versements dans la limite de 75.000 F (plafond doublé pour un
couple).
Les souscripteurs personnes morales bénéficient (sous
réserve de conserver leurs parts pendant 5 ans au moins) d'une
imposition des plus-values selon le régime -plus avantageux- des
plus-values à long terme.
Créé par la loi de finances pour 1997, le régime des FCPI
a été assoupli par
la loi de finances pour 1999
:
- exclusion de la fraction du capital détenue par des
établissements publics à caractère scientifique et
technologique pour l'appréciation du critère de détention
du capital ;
- appréciation des conditions relatives au nombre de
salariés et au caractère innovant lors de la première
souscription ou acquisition par le fonds ;
- prorogation de la période d'application du dispositif jusqu'au
31/12/2000.
La loi sur l'innovation et la recherche
du 12 juillet 1999 a
poursuivi dans cette voie : la condition de détention du capital a
été transformée en condition de non-détention
majoritaire par des personnes morales ayant des liens de dépendance.
Le premier fonds commun de placement dans l'innovation (FCPI) a
été celui initié par les Banques Populaires, en juin 1997.
Cinq nouveaux fonds ont été créés à la fin
de l'année 1997 et 5 l'ont été en 1998. Au cours des huit
premiers mois de 1999, 2 nouveaux FCPI ont été
créés.
A la date du 1
er
septembre 1999,
le nombre total de FCPI créés était donc de 13 (à
l'initiative de 9 établissements)
.
Ces 13 FCPI
représentent un potentiel d'intervention de l'ordre de
1,7 milliards de francs.
Pour être considéré comme FCPI, le fonds doit être
investi, cela vient d'être dit, au moins à 60% dans des
entreprises innovantes. Compte tenu de cette règle,
le potentiel
d'intervention dans les entreprises innovantes est de l'ordre du milliard de
francs
.
II. LES STRUCTURES PUBLIQUES D'AIDE AUX PMI
Dans un
but essentiellement pédagogique, votre rapporteur pour avis a choisi
cette année de présenter les différents organismes publics
d'aide aux entreprises (ANVAR ; COFACE ; CFCE ; BDPME ;
APCE) auxquels il faut ajouter les services déconcentrés des
différents ministères -et notamment les DRIRE-.
Votre commission milite, on l'aura compris, pour une simplification -ou une
mise en réseau effective- des structures, l'objectif étant de
conférer aux entreprises un interlocuteur unique.
A. L'ANVAR
1. Mission de l'agence
Dans le
cadre de la politique en faveur de l'innovation technologique des PME/PMI,
l'agence nationale pour la valorisation de la recherche (ANVAR) a pour mission
de soutenir le développement industriel et la croissance par l'aide
à l'innovation, et de contribuer à la mise en valeur des
résultats de la recherche scientifique et technique. Elle est
également chargée de mobiliser les financements
nécessaires à la croissance des entreprises, notamment par
l'apport de son expertise.
Ses missions sont précisées par les décrets
n° 97-682 du 31 mai 1997, relatif à l'aide à
l'innovation et n° 97-237 du 14 mars 1997, relatif aux
fonds commun de placement dans l'innovation.
2. Composition des organes dirigeants
L'article 4 du décret n° 97-152 du
19 février 1997 définit l'organisation de l'ANVAR, qui
est administrée par un conseil d'administration composé comme
suit :
Six représentants de l'Etat
:
- un représentant du ministre chargé de l'industrie ;
- un représentant du ministre chargé de la recherche ;
- un représentant du ministre chargé des petites et moyennes
entreprises ;
- un représentant du ministre chargé de l'aménagement
du territoire ;
- un représentant du ministre chargé de
l'économie ;
- un représentant du ministre chargé du budget ;
Six personnalités qualifiées
:
- deux membres nommés sur proposition du ministre chargé de
l'industrie ;
- un membre nommé sur proposition du ministre chargé de
l'enseignement supérieur ;
- un membre nommé sur proposition du ministre chargé de la
recherche ;
- un membre nommé sur proposition du ministre chargé des
petites et moyennes entreprises ;
- un membre nommé sur proposition du ministre chargé de
l'économie ;
Six représentants des salariés élus.
Un commissaire du Gouvernement.
3. Moyens financiers, statut et effectif
L'agence
bénéficie d'une subvention de fonctionnement inscrite sur le
chapitre 44.04 du budget " industrie " ainsi que d'une
subvention d'investissement sur le chapitre 66.02 dont le montant a
été détaillé dans le chapitre II du
présent rapport.
La quasi totalité de cette subvention d'investissement -à
l'exception de 5 millions de francs destinés au financement
d'équipements- est consacrée aux programmes relevant de l'aide
à l'innovation, par ailleurs abondés par les prévisions de
remboursement d'aides accordées antérieurement.
L'ANVAR est un
établissement public à caractère
industriel et commercial
, placé sous la tutelle des
ministères chargés de l'économie, des finances et de
l'industrie, (industrie et PME), et de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie.
L'Agence dispose de 365 agents, dont 3 sont affectés au
Secrétariat Français d'Eurêka.
4. Contact et procédure à suivre par l'entreprise pour bénéficier du soutien de l'ANVAR
a) Conditions d'éligibilité aux aides à l'ANVAR
- le demandeur peut être une personne physique
(inventeur
indépendant, créateur) ou plusieurs d'entre elles agissant en
association ou une ou plusieurs personnes morales de droit
français ;
- la demande peut concerner des programmes technologiques innovants, avec
une perspective de production ou de commercialisation, ou des innovations
nécessaires au développement de services nouveaux. Ces programmes
doivent comporter un " risque raisonnable " ;
- les dépenses, internes ou externes de personnels, de
fonctionnement ou d'équipement directement liées au programme
d'innovation sont également éligibles à l'aide de l'ANVAR
tant dans la phase de faisabilité que dans la phase de
développement.
b) La recevabilité des dossiers
Pour
être instruites, les demandes doivent exposer l'objet, les moyens et les
délais du projet selon un " canevas " proposé par
l'ANVAR.
Certaines PME peuvent éprouver des difficultés
particulières pour établir le dossier de demande. Dans ce cas, le
chargé d'affaires de l'ANVAR pourra mettre à la disposition de
l'entreprise ses conseils méthodologiques.
Le lieu de dépôt d'une demande est, en général, la
délégation régionale de l'ANVAR du lieu d'exécution
du programme.
Dès que la demande est recevable, elle fait l'objet d'un enregistrement
et d'un accusé de réception au demandeur.
c) Instruction de la demande
Le
décret n° 97-682 du 31 mai 1997 relatif à
l'aide à l'innovation précise que
" les demandes d'aide
sont appréciées en fonction des critères suivants :
le
caractère innovant
du programme, le
potentiel de croissance
et de création d'emplois
,
l'intérêt
économique
des produits ou procédés, la
qualité technique
du programme, la
capacité
technique, industrielle, commerciale et financière du
bénéficiaire ".
L'instruction doit donc permettre une analyse globale du projet, portant sur
l'ensemble de ces dimensions.
On trouvera ci-dessous un schéma des informations demandées par
l'ANVAR dans une demande d'aide :
INFORMATIONS REQUISES PAR L'ANVAR POUR LE DOSSIER
DE
DEMANDE
D'AIDE
|
Fiches transmises au demandeur |
|
A retourner en |
|
Faisabilité |
Développement |
|
A . Présentation du porteur de projet |
X |
X |
5 exemplaires |
B . Présentation du projet |
X |
X |
5 exemplaires |
C . Devis du projet |
X |
X |
5 exemplaires |
D . Prévisions : activité/marge/emplois |
option |
X |
5 exemplaires |
E . Comptes prévisionnels |
option |
X |
5 exemplaires |
F . Plan de financement prévisionnel |
option |
X |
5 exemplaires |
G . Fiche de demande |
X |
X |
5 exemplaires |
Les deux derniers bilans (liasses fiscales avec annexe) |
|
|
3 exemplaires |
Les deux derniers rapports du commissaire au compte |
|
|
3 exemplaires |
Un RIB |
|
|
1 exemplaire |
Un extrait K BIS |
|
|
1 exemplaire |
Un bilan d'activité de l'ANVAR pour 1998 et le premier semestre 1999 figure au chapitre II du présent rapport.
B. LA COFACE : UNE ASSURANCE POUR LE COMMERCE EXTÉRIEUR
Ce point
étant détaillé dans le rapport budgétaire pour avis
de M. Michel Souplet sur le commerce extérieur, votre rapporteur se
contentera de dresser les grandes évolutions de la COFACE ces
dernières années.
L'entrée de la Compagnie française d'assurance pour le commerce
extérieur (COFACE) dans le domaine privé en 1994 et la prise de
participation majoritaire dans la compagnie en 1996 par une
société privée d'assurance, les AGF, marquent une
évolution des rapports entre la mission de service public confiée
à la compagnie gérée au sein du compte de l'Etat, et ses
missions du secteur concurrentiel gérées au sein du compte
privé.
Le compte d'Etat de la COFACE est placé sous la double tutelle de la
Direction du Trésor et de la Direction des Relations Economiques
Extérieures (DREE) du Secrétariat d'Etat au Commerce
Extérieur. La Direction Générale de l'Industrie, des
Technologies de l'Information et des Postes (DiGITIP) participe aux instances
délibératives animées par la COFACE, sous
présidence de la DREE (commission des garanties et du crédit au
commerce extérieur, CGCCE, pour l'assurance-crédit ;
assurance prospection) et sous présidence de la Direction du
Trésor (garantie des investissements à l'étranger).
En 1998, la Coface a délivré des garanties moyen terme pour
14,6 milliards d'euros (dont 12,2 milliards d'affaires civiles)
contre 20,1 milliards en 1997 (dont 14,9 milliards d'affaires
civiles). L'exercice a été affecté principalement par la
crise asiatique ainsi que par la chute des commandes militaires. Il traduit
aussi la tendance à la réduction de la part de marché de
la Coface par rapport aux grands contrats emportés par les entreprises
françaises, observée depuis 1991.
Le résultat financier de la Coface en assurance-crédit, sa
principale activité, est positif depuis 1995. Il s'est
élevé en 1998 pour le compte de l'Etat à
1.893 millions d'euros.
Les engagements en garantie d'investissements se sont élevés en
1998 à 610 millions d'euros. Les montants quoique limités
sont en augmentation par rapport à 1997.
Les engagements d'assurance prospection normale et simplifiée (APS et
APN) se sont élevés à 815 millions de francs en 1998,
contre 921 millions en 1997. Ils sont tendanciellement en baisse depuis
1984. Le coût de l'assurance prospection est néanmoins stable pour
l'Etat en 1998.
Le coût de l'assurance prospection est néanmoins resté
stable pour l'Etat en 1998.
C. LE CFCE : UN OUTIL DE PROMOTION DE L'OFFRE INDUSTRIELLE FRANÇAISE
Le
Centre français du commerce extérieur (CFCE) est un
établissement public à caractère industriel et commercial
sous tutelle du secrétariat d'Etat au commerce extérieur ;
ses missions ont été précisées dans une convention
d'objectifs passée avec la Direction des relations économiques
extérieures (DREE) en date du 9 avril 1998.
Les nouvelles orientations portent à titre principal sur :
- la promotion dynamique et ciblée des produits et prestations des
postes d'expansion économique (PEE) et du CFCE auprès du plus
grand nombre de PME-PMI dans le cadre de la globalisation des ressources ;
- la réalisation d'études " pointues " d'analyse
stratégique et veille concurrentielle dans le domaine des industries et
services, en complémentarité du programme d'action commun
PEE/CFCE ;
- le recensement de l'offre française la plus susceptible d'aborder
les marchés étrangers (activité qui avait
été abandonnée) ;
- l'évolution du système d'information, plus
particulièrement pour faciliter et amplifier l'accès à
l'information numérisée disponible sur internet.
Le secrétariat d'Etat à l'industrie est représenté
à son conseil d'administration par la Direction générale
de l'industrie, des technologies de l'information et des postes (DiGITIP) qui
apporte son expertise et son expérience pour favoriser le
développement international des entreprises françaises.
Une coopération spécifique a été engagée
avec le CFCE sur deux axes :
-
la promotion à l'étranger de l'offre industrielle
française
: dans ce cadre sont réalisées en
partenariat des brochures et CD-ROMS sectoriels très largement
diffusés à l'international ;
- la sensibilisation des entreprises exportatrices (notamment les PME-PMI)
aux
nouvelles technologies de l'information et de la communication
(organisation de séminaires d'information sur les applications
d'Internet au service du développement international de l'industrie
française).
On trouvera des développements détaillés sur la
réforme des organismes d'appui au commerce extérieur dans le
rapport pour avis de M. Michel Souplet sur le commerce extérieur.
D. LA BDPME : UNE GARANTIE DE FINANCEMENT POUR LES PMI
1. Organisation
La
Banque de développement des PME est un
établissement bancaire
de place
qui, depuis 1996, regroupe SOFARIS et le CEPME. La BDPME est une
société anonyme
(SA) à directoire et conseil de
surveillance.
Le conseil de surveillance est composé de trois
collèges de cinq membres : actionnaires, personnalités
qualifiées et salariés. SOFARIS et le CEPME sont des S.A.
à conseil d'administration.
Les actionnaires
de la BDPME sont l'Etat (51,5 %), la CDC (40,5%)
et les banques populaires (8 %). La BDPME détient 99,9 % du
CEPME et 52,95 % de SOFARIS (dont 9,95 % via le CEPME). 10 % du
capital de SOFARIS appartiennent à la Société Auxiliaire
d'Assurance (SAA) et 37 % au secteur bancaire. Les 0,05% restant, sont
détenus par un certain nombre de sociétés de
capital-risque car pour bénéficier des garanties de SOFARIS, il
faut en être actionnaire.
L'effectif
moyen rémunéré, en 1998, a
été de 1.457 agents, représentant 1.317 emplois
équivalent temps plein.
Les moyens financiers
de la BDPME proviennent de ses fonds propres, des
ressources d'emprunt du CEPME et des fonds de garantie de SOFARIS.
Les capitaux propres consolidés du groupe BDPME s'élevaient,
à la fin 1998, à 2.861 millions de francs auxquels viennent
s'ajouter les 5.436 millions de francs des fonds de garantie
gérés par SOFARIS.
Le CEPME trouve l'ensemble de ses ressources sur les marchés financiers.
Toutefois, des mécanismes spécifiques (emprunts obligatoires
garantis par l'Etat, dispositif CODEVI, émission de titres de
créances négociables à des taux avantageux) permettent de
lui assurer des conditions de refinancement comparables à celles des
banques, avec lesquelles il intervient systématiquement en cofinancement.
Les fonds de garantie gérés par SOFARIS sont alimentés
principalement par l'Etat (1.137 millions de francs en 1998).
2. Mission
La
mission
de la BDPME est de
renforcer l'efficacité des
financements en faveur des PME dans chacune des situations auxquelles elles
peuvent être confrontées
(création,
développement, transmission, renforcement des fonds propres, financement
des créances publiques...). La BDPME intervient systématiquement
en partenariat avec les banques et les établissements financiers
,
à l'initiative de ces derniers, sous forme de garantie et de
cofinancement. Peuvent bénéficier de l'accompagnement de la
BDPME : les investissements matériels (immobiliers, mobiliers,
équipements, aménagements...) et immatériels (droit au
bail, dépenses de recherche-développement, dépenses de
lancement industriel et commercial...) ; les besoins en fonds de
roulement ; le développement d'activités nécessitant
des engagements par signature (cautions à l'exportations...) ou encore
le renforcement des fonds propres.
La BDPME peut prendre jusqu'à 70% du risque des financements mis en
place par les partenaires financiers de l'entreprise (banques,
société de crédit-bail, société
d'affacturage ou société de capital-risque), lorsqu'il s'agit
d'une création ex nihilo par des personnes physiques,
50 % dans
les autres
cas. Ces taux maximaux peuvent être modulés
à la demande de la banque ou par décision de SOFARIS. Le risque
de SOFARIS résultant d'une ou plusieurs opérations est en outre
limité à 5 millions de francs par entreprise (en
consolidé). Pour appuyer les créations initiées par des
entreprises existantes, la BDPME peut intervenir en cofinancement et garantie.
Le risque global (cofinancement + garantie) peut alors être porté
à 70 % pour une opération nécessitant au plus
10 millions de francs de financement.
Les bénéficiaires des garanties SOFARIS sont pour 40 %
des PME, pour 60 % de très petites entreprises (TPE).
Le volume
des concours financiers sur lesquels SOFARIS est intervenue représente
environ un cinquième des crédits bancaires à moyen et long
terme et des prises de participation en capital risque au profit des PME et
TPE. Par les garanties qu'elle a accordé en 1998, SOFARIS a soutenu
environ 10.000 entreprises en création (entreprises de moins de
trois ans).
La BDPME peut ainsi être considérée comme l'instrument
privilégié du soutien financier apporté par l'Etat aux
PME. Elle est cependant astreinte à mener une politique
" raisonnablement risquée " pour éviter de compromettre
l'équilibre de ses fonds de garantie.
3. Les moyens de recours à la BDPME
Il n'existe plus qu'un réseau unique BDPME, dans lequel l'activité de cofinancement relève du CEPME et celle de garantie de SOFARIS, le comité d'engagement étant le même. A compter de septembre 1999, l'organisation territoriale de la BDPME devrait être calquée sur les régions administratives. Les entreprises peuvent contacter directement les agences de la BDPME, pour toute information. L'intervention effective de la BDPME ne peut toutefois se faire qu'à la demande d'un établissement bancaire.
E. L'AGENCE POUR LA CRÉATION D'ENTREPRISES : UN ORGANE DE RÉFLEXION, DE SOUTIEN ET DE PROPOSITION
1. Les missions de l'APCE
L'APCE
est chargée de cinq missions principales :
- assurer le secrétariat du Conseil national de la création
d'entreprises en organisant et animant les Commissions qui le composent et
veiller au suivi des propositions émises par ces dernières ;
- collecter, mettre en forme et diffuser les informations
nécessaires à une meilleure connaissance de la création
d'entreprise afin de répondre aux besoins des acteurs ;
- mettre au point et diffuser des méthodes et des fiches techniques
relatives à la création d'entreprises ;
- mettre en oeuvre des programmes annuels et pluriannuels définis
par le CNCE ;
- faciliter les relations entre le CNCE et les organismes régionaux
de la création d'entreprise.
2. La composition des organes dirigeants et moyens financiers
L'Assemblée générale de l'APCE est
composée des membres du Conseil national de la création
d'entreprise (CNCE) qui regroupe des
personnalités qualifiées
du monde de l'entreprise
(organisations professionnelles, réseaux
consulaires), des représentants des
ministères
concernés par la création d'entreprise, des représentants
du monde associatif
et des
parlementaires
, soit environ une
soixantaine de personnes.
Le CNCE est une instance de réflexion et de concertation permettant
aux pouvoirs publics de définir les axes prioritaires de la politique
nationale de la création d'entreprise.
L'APCE est une association dirigée par un directoire de 4 membres
placé sous le contrôle d'un conseil de surveillance comprenant
13 membres.
Les moyens financiers dont l'APCE dispose pour remplir ses missions, se
répartissent entre :
- une subvention de fonctionnement de la part du ministère
chargé de l'industrie (inscrite au chapitre 44-81,
article 10). Le montant de cette subvention est resté constant
entre 1998 et 1999, soit 19,1 millions de francs ;
- des ressources propres, constituées par les ventes d'ouvrages,
des prestations de formation et d'ingénierie et les services
télématiques ;
- des recettes spécifiques allouées pour des
opérations ponctuelles à la demande de diverses administrations.
Pour les années 1998 et 1999, l'APCE a ainsi pu disposer au total de
respectivement 24,3 et 23,1 millions de francs.
Outre la rémunération de son personnel (32 personnes) et les
charges de structures, l'agence consacre environ 5 millions de francs
annuels à des programmes d'action.
En particulier, un candidat à la création d'entreprise qui
sollicite l'APCE :
- obtient la réponse à des questions concernant en
particulier :
* les étapes chronologiques à respecter ;
* l'idée de création d'entreprise ;
* le processus à suivre pour bâtir un projet personnel ;
* les financements prévus ;
* les aides éventuelles.
- peut poser d'autres questions : une réponse lui est
apportée dans un délai de 48 heures.
Il s'agit d'un accompagnement essentiel de la création d'entreprise.
Conformément à la proposition de son rapporteur pour avis, la
commission a émis un avis défavorable à l'adoption des
crédits relatifs à l'industrie dans le projet de loi de finances
pour 2000.
1
Hors agro-alimentaire.
2
Réalisé par l'IFOP et Publicis à l'occasion
des Journées de l'industrie du 10 au 16 mai 1999 auprès de
jeunes Français, Allemands, Anglais, Italiens, Espagnols et Hollandais.
3
Chiffres communiqués par le ministère de
l'industrie, qui diffèrent sans doute pour des raisons liées
à la définition du périmètre, de ceux des branches
retenues par l'INSEE.
4
serveurs NT (+26,9 %), serveurs INIX (+8 %) et PC
(+7,1 %).
5
Sociétés de services informatiques.
6
Electronique grand public.
7
Union des industries chimiques.
8
N° 30, Sénat 1999-2000, sur le projet de loi
relatif à réduction négociée du temps de travail
9
Voir la note de " principales observations " de la
Commission des finances.
10
Voir ci-dessous dans les développements consacrés
à Eurêka.
11
Fonds commun de placement dans l'innovation.
12
Agence nationale pour la recherche technologique.
13
Projet MEDEA
14
Notre collègue Pierre Laffitte en a été
nommé rapporteur.
15
Estimation.
16
Programme-cadre de recherche et développement.
17
Ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie.
18
Comité interministériel d'aménagement et de
développement du territoire.
19
Voir le rapport d'information de la Commission des Affaires
économiques : " Aider les PME : l'exemple
américain ".