Projet de loi de finances pour 2000, TOME XVI - Tourisme
GINESY (Charles)
AVIS 91-TOME XVI (1999-2000) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 1 62 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE IER -
PANORAMA DE L'ACTIVITÉ TOURISTIQUE- I. LES PERFORMANCES DE LA " DESTINATION FRANCE " DANS UN TOURISME MONDIAL EN PLEIN ESSOR
- II. LE BILAN DE LA SAISON TOURISTIQUE POUR 1998-1999
-
CHAPITRE II -
UN BUDGET DU TOURISME
EN AUGMENTATION POUR 2000- I. RENFORCER LES CAPACITÉS D'INTERVENTION DU MINISTÈRE
- II. ENCOURAGER LA FRÉQUENTATION TOURISTIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE
- III. PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL DU TOURISME
- IV. SOUTENIR LES INFRASTRUCTURES DANS LEUR EFFORT DE MODERNISATION
N° 91
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 25 novembre 1999.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME XVI
TOURISME
Par M. Charles GINÉSY,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Charles de Cuttoli, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
et
89
(annexe n°
28
)
(1999-2000).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
En 1998, la consommation touristique intérieure
1(
*
)
atteint 612 milliards de francs, soit 7,3 %
du PIB français -grâce à l'effet " Coupe du Monde de
football "- et le poste " Voyages " de la balance des paiements
dégage un excédent de 71,1 milliards de francs en ayant
enregistré plus de 70 millions d'arrivées touristiques.
Le secteur représente un million d'emplois directs et près de
deux millions d'emplois indirects, 1998 ayant été
caractérisé par le grand dynamisme du secteur, notamment de
l'hôtellerie-restauration qui a créé presque
20.000 emplois entre mars 1998 et mars 1999.
Dans le projet de loi de finances pour 2000, les crédits
consacrés au tourisme s'élèvent globalement à
423,5 millions de francs, soit une hausse de 7,7 % par rapport au
budget voté en 1999. Au-delà de cette augmentation, il convient
de se féliciter de ce que les mesures nouvelles ainsi
décidées soient concentrées sur les crédits
d'intervention pour appuyer le volet tourisme dans le cadre des contrats de
plan Etat-régions et soutenir la promotion extérieure, de la
destination " France ".
Ces orientations, qui traduisent les choix prioritaires du Gouvernement, ne
sont cependant pas suffisantes pour remédier aux faiblesses
structurelles qui pourraient, à terme, peser sur la croissance et le
dynamisme de ce secteur
. Des mesures plus incitatives devraient être
adoptées pour renforcer la promotion de la France à
l'étranger et aider les entreprises du secteur à se moderniser et
à s'adapter à l'évolution touristique de la demande.
CHAPITRE IER -
PANORAMA DE L'ACTIVITÉ
TOURISTIQUE
I. LES PERFORMANCES DE LA " DESTINATION FRANCE " DANS UN TOURISME MONDIAL EN PLEIN ESSOR
A. LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE MONDIAL A CONTRIBUÉ AU DÉVELOPPEMENT DES DÉPLACEMENTS TOURISQUES INTERNATIONAUX
La
reprise économique mondiale a contribué au nouvel essor des
déplacements touristiques internationaux en 1998 qui, selon
l'Organisation mondiale du Tourisme, ont progresse de 2,5 % par rapport
à 1997, après une hausse de 3,3 % entre 1996 et 1997. Ainsi,
on estime à environ 635 millions le nombre de voyages
effectués à l'étranger en 1998 pour un volume d'environ
439 milliards de dollars de recettes (hors transport).
Derrière ces taux de croissance moyens, apparaissent des situations
contrastées attestant d'une redistribution des flux touristiques
internationaux : si l'Europe demeure en tête avec 60 % du total
des arrivées, ce sont toujours les pays asiatiques ainsi que
l'Océanie et l'Amérique du Sud qui bénéficient,
depuis quelques années, des plus forts taux de croissance. Ce
phénomène s'explique à la fois par l'intensification des
efforts consacrés à accroître, améliorer et
promouvoir l'offre touristique de ces pays, mais également par
l'émergence de nouvelles clientèles touristiques dans des zones
situées à leur proximité.
Comme votre rapporteur l'indiquait l'an dernier, la crise asiatique semble
avoir eu un impact important sur le tourisme dans cette zone. En effet, la zone
Asie du Sud/Pacifique connaît des résultats en baisse par rapport
à 1997 en termes d'arrivées et de recettes, après une
stagnation de ses résultats l'an dernier. Seule l'Asie du Sud progresse
(4,1 % en arrivées et 1,5 % en recettes). Avec une progression
légèrement plus rapide que dans le reste du monde, l'Europe a
conservé sa suprématie sur le marché des
déplacements touristiques internationaux. Au cours de l'année
1998, la croissance en termes d'arrivées a été de
3,1 % avec plus de 381 millions d'arrivées. On note
également en 1998 une légère augmentation des recettes (+
3,8 %) pour l'ensemble de la zone européenne. On enregistre enfin
les meilleurs résultats dans l'Europe du Sud et en Europe de l'Ouest.
En Afrique, les résultats encourageants constatés en 1997 se sont
confirmés en 1998, malgré un bilan plus décevant dans
certaines zones, telles l'Afrique de l'Est. Grâces aux bonnes
performances de l'Afrique du Nord et de l'Afrique du Sud, le taux de croissance
des arrivées de touristes a été de 6,4%
Enfin, l'activité touristique a connu une légère
augmentation sur le continent américain (3,2% d'arrivées
supplémentaires en 1998). Les gros efforts d'ajustement du Mexique et
d'autres pays de la région depuis plusieurs années ont
contribué à la reprise. L'Amérique du Nord a très
peu progressé en arrivées (+ 0,2 %) et a
légèrement diminué en recette (-1,6 %) à la
différence de 1997. Le tourisme international des Caraïbes continue
de bénéficier d'un rythme de progression soutenu analogue
à celui enregistré ces dernières années.
B. LA FRANCE CONFIRME SA POSITION DE PREMIÈRE DESTINATION TOURISTIQUE
Avec
70 millions d'arrivées touristiques en 1998, la France capte
11 % du marché mondial et 18 % du marché
européen, confirmant sa position de première destination
touristique internationale devant l'Espagne (47,7 millions
d'arrivées) et les Etats-Unis (46,4 millions d'arrivées)
selon l'OMT.
La destination France voit augmenter le nombre de séjours touristiques
réalisés par les clientèles étrangères en
1998 par rapport à 1997 (+ 4 %), ce qui est un bon
résultat dans un contexte international où l'évolution
globale est de +2,5% dans le monde et de + 3,1% en Europe.
En termes de recettes, on relève une stabilisation des recettes
exprimées en dollars ; la France reste ainsi classée au
troisième rang mondial après les Etats-Unis et l'Italie avec
29,7 milliards de dollars (soit +4,9 %) par rapport à 1997).
Cette différence entre une première place en nombre de touristes
et une troisième place en termes de recettes s'explique par la
durée des séjours touristiques. Structurellement, la France a
tendance à être un pays de transit. Elle doit donc miser sur le
développement de cours séjours à caractère culturel
ou naturel. A l'inverse, du fait de leur situation climatique, l'Espagne ou
l'Italie enregistrent des durées moyennes de séjours doubles des
nôtres.
RECETTES DU TOURISME PAR PAYS EN 1998
(millions de dollars)
Pays |
Recettes du tourisme international |
PIB 1998 |
% recettes/PIB |
Etats-Unis |
71 116 |
8 511 000 |
0,8 |
Italie |
30 427 |
1 140 000 |
2,7 |
France |
29 700 |
1 452 000 |
2 |
Espagne |
29 585 |
553 000 |
5,3 |
Royaume-Uni |
21 233 |
1 387 000 |
1,5 |
Source
: organisation mondiale du tourisme
En revanche, si l'on considère les données de la Banque de
France sur le poste voyage de la balance des paiements, l'évolution,
exprimée en francs français, apparaît plus favorable, .
Au cours de l'année 1998, les recettes internationales ont
représenté 176,5 milliards de francs contre
163,5 milliards de francs en 1997, soit une progression de 8 %.
Les dépenses ont également progressé, s'élevant
à 104,8 milliards de francs au lieu de 96,8 milliards de
francs en 1997 (+ 8,3%). Le solde du poste " voyage " de la
balance des paiements s'élève pour l'ensemble de l'année
1998 à 71,7 milliards de francs contre 66,7 milliards de
francs en 1997, en progression de 7,5 % par rapport à 1997.
Le poste " voyages " est le premier poste excédentaire des
services : en 1998, il couvre très largement le déficit
énergétique et est supérieur à l'excédent
dégagé par les produits agro-alimentaires (58 milliards de
francs) ou le matériel de transports terrestres (59,8 milliards de
francs).
Après les résultats exceptionnels enregistrés en 1997
(+22,7 %), l'année 1998 confirme la progression
régulière des années précédentes. La France
a bénéficié d'un contexte économique international
favorable mais également des retombées très positives de
la Coupe du monde de football, tant pour la fréquentation et les
recettes que pour son image de marque.
Au début de l'année 1999, la fréquentation
étrangère confirme le dynamisme constaté depuis la fin de
l'année 1996. Pour les cinq premiers mois de l'année, les
recettes s'élèvent à 67,9 milliards de francs
(+ 7% par rapport à la même période en 1998) et les
dépenses à 39,4 milliards de francs (+0,8%).
ÉVOLUTION DU TOURISME INTERNATIONAL DEPUIS 1992
Milliers d'arrivées |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
France |
59 710 |
60 100 |
61 312 |
60 033 |
62 406 |
67 310 |
70 000 |
Espagne |
39 638 |
40 085 |
43 232 |
45 125 |
41 295 |
43 378 |
47 749 |
Italie |
26 113 |
26 379 |
27 480 |
29 184 |
32 853 |
34 087 |
34 829 |
Total Europe |
306 554 |
311 900 |
328 200 |
336 400 |
348 999 |
360 816 |
381 076 |
Etats-Unis |
44 647 |
45 779 |
45 504 |
44 730 |
44 791 |
48 409 |
46 395 |
Total Monde |
502 938 |
517 900 |
544 500 |
563 600 |
595 015 |
611 964 |
635 134 |
Source
: OMT - Direction du tourisme
Au cours des prochaines années, la croissance globale du tourisme
international devrait encore s'accélérer.
Les projections de l'Office mondial de tourisme tablent sur une progression de
135 % d'ici à 2020, soit 1,6 milliard de touristes en 2020.
L'Europe devrait rester la première destination touristique avec un
doublement du nombre de touristes -714 millions d'arrivées en 2020
contre 360 millions en 1997-
mais sa part de marché relative
devrait diminuer de 59 à 46 % au profit de la zone Asie-Pacifique.
Selon les mêmes projections, la France devrait accueillir
93,3 millions d'arrivées de touristes étrangers en 2020.
II. LE BILAN DE LA SAISON TOURISTIQUE POUR 1998-1999
A. UN BILAN TRÈS POSITIF POUR 1998
L'année touristique 1998 a été marquée par la confirmation de l'accroissement de la clientèle étrangère et par la reprise de la fréquentation française à partir du mois de mai.
1. Un accroissement des déplacements touristiques des Français
En 1998,
les déplacements des Français ont augmenté en nombre
(+ 1,3 %) et la durée moyenne des séjours s'est
très légèrement accrue (+1,3 % en séjours et
+2,6 % en nuitées en 1998 par rapport à 1997).
Après ces deux années de baisse consécutives en 1997 et
1998, le nombre de séjours personnels a augmenté de 0,8% pour
s'établir à 161,7 millions de séjours, et cet
accroissement est essentiellement lié à la progression des longs
séjours, qui représentent 48,7% de l'ensemble.
Les séjours à l'étranger des Français restent
encore limités -ils représentent un peu moins de 10% des
séjours touristiques effectués par les Français mais ils
augmentent plus vite que les séjours en France (+ 4 % en
1998). La durée moyenne d'un séjour à l'étranger
est de 8,2 nuitées.
La très grande majorité des Français séjournent
donc dans l'hexagone pendant leurs vacances et les trois premières
régions réceptrices restent Provence-Alpes Côte d'Azur,
Rhône-Alpes et le Languedoc Roussillon. Mais il faut noter que certaines
régions ont enregistré de très fortes hausses de leur
fréquentation touristique. Il s'agit de l'Auvergne, de
Champagne-Ardennes, de la Corse, de la Franche-Comté, du
Languedoc-Roussillon, du Nord-Pas-de-Calais et de la Basse-Normandie.
S'agissant du mode d'hébergement, l'hébergement marchand
connaît une bonne progression surtout dans l'hôtellerie
(+6,3 % en nuitées) et à un moindre degré pour les
locations (+4 %).
S'agissant des espaces fréquentés, la mer conserve la
première place, avec 39 % des nuitées, mais la hausse de
fréquentation par rapport à 1997 est la plus importante en
montagne (+6,6 %).
2. La progression du nombre de visiteurs étrangers
Avec
5 % de progression, le nombre d'arrivées de touristes
étrangers est estimé à 70 millions en 1998.
Le tableau ci-dessous retrace l'importance respective des
cinq premières clientèles étrangères en
France, au premier rang desquelles se trouve l'Allemagne.
CLASSEMENT DES 5 PREMIÈRES CLIENTÈLES ÉTRANGÈRES EN FRANCE
Séjours* |
1997 |
Nuitées |
||
en milliers |
part de marché |
|
en milliers |
part de marché |
14 550 |
21,7 % |
Allemagne |
100 064 |
21,0 % |
10 470 |
15,6 % |
Royaume-Uni/Irlande |
69 331 |
15,3 % |
9 006 |
13,4 % |
Pays-Bas |
58 327 |
12,9 % |
8 344 |
12,4 % |
Belgique/Luxembourg |
49 491 |
10,9 % |
5 521 |
8,2 % |
Italie |
34 813 |
7,7 % |
(*
Séjours inférieurs à 4 mois)
Source : Direction du Tourisme - Enquête aux frontières
Selon les résultats d'une enquête INSEE-direction du tourisme-
Partenaires régionaux, les variations de fréquentation
diffèrent selon l'origine géographique de la clientèle.
en progrès sensible : Amérique centrale et du sud (+47
%), Etats-Unis (+24 %), Danemark (+15 % ), Grande-Bretagne-Irlande
(+18 %), autres pays scandinaves-Autriche (+14 %), pays africains
hors Maghreb et Egypte (+16 %) ;
en léger progrès : Italie-Grèce (+5 %),
Belgique (+5,5 %), Pays-Bas (+5 %), Japon (+5 %), Canada
(4,5 %) ;
stables ou en retrait plus ou moins marqué : Espagne-Portugal
(+0,2 %), Allemagne (-1 %), Suisse (+2 %), et surtout pays d'Asie du
Sud-est (-22 %).
3. L'impact de la Coupe du Monde de football
Lors du
déroulement de la 16
e
Coupe du Monde de football, la France a
accueilli plus de 2 millions de visiteurs, parmi lesquels environ
500.000 étrangers venant pour la première fois en France.
A ces visiteurs s'ajoutaient 14 millions de touristes habituellement
accueillis à cette période sur l'ensemble du territoire
français parmi lesquels 6 millions d'étrangers.
Au delà de cet accueil sur le territoire, 37 milliards de
téléspectateurs (en audience cumulée) ont pu
découvrir les richesses touristiques de la France.
L'ensemble des acteurs touristiques se sont mobilisés,
bénéficiant ainsi de la plus vaste opération de promotion
jamais engagée à ce jour (Opérations Bonjour 98,
contrat-accueil, prix bleu, pass-jeunes, France en fête, France en
fleurs, initiatives locales...)
Pour ce qui concerne la fréquentation touristique, les données de
l'enquête hôtelière mettent en évidence un bilan
plutôt positif de la Coupe du Monde dans l'hôtellerie
homologuée. La progression du taux d'occupation des hôtels
classés a été essentiellement liée à la
clientèle étrangère. Selon la Fédération
nationale de l'industrie hôtelière (FNIH), la hausse dans
l'hôtellerie a été de plus de 3 points pour les
chaînes intégrées, par rapport à la même
période de l'année précédente, et de 6 points
dans l'hôtellerie indépendante.
En revanche, la clientèle française ou d'affaires s'est moins
déplacée, ou a anticipé sur mai ou retardé ses
déplacements après août. Ce sont les hôtels
4 étoiles ou 1 et 2 étoiles qui ont le plus
bénéficié de cette hausse de la fréquentation, les
hôtels 3 étoiles travaillant beaucoup avec le tourisme
d'affaires.
Dans toutes les villes organisatrices, y compris Paris, la restauration
traditionnelle a plutôt souffert de la Coupe du Monde. Seule, la
restauration rapide a connu des retombées positives sur l'ensemble des
sites, mais uniquement au moment des matchs et dans la mesure où elle
était située près des stades ; il en est de
même pour les cafés.
B. LES PREMIÈRES ESTIMATIONS DE LA SAISON 1999
Au vu des premiers résultats disponibles, il apparaît que l'activité touristique est largement entretenue par le dynamisme confirmé de la clientèle étrangère.
1. Bilan de la saison de sports d'hiver
Grâce à un enneigement précoce et
régulier, sauf dans les Alpes du Sud, la fréquentation des
stations de sports d'hiver a globalement progressé dans la plupart des
massifs. De janvier à avril 1999, les séjours avec pratique de
sports de montagne progressent de 8,8 %, mais la durée moyenne des
séjours diminue de 6,2 à 5,9 nuitées.
Les résultats pour le secteur de l'hébergement marchand sont
globalement encourageants, en particulier pour les établissements
hôteliers, grâce à la hausse de la fréquentation
étrangère. La fréquentation des stations de montagne est
nettement supérieure à celle de l'an dernier. Ainsi, Pierre et
Vacances annonçait à la mi-mars un chiffre d'affaires
prévisionnel en croissance de 14 % et une hausse du taux de
remplissage. Quant aux Gîtes de France, leurs taux d'occupation ont
été en légère croissance par rapport à 1998
(54 % en moyenne en montagne pour les vacances de février et 35 %
pour les vacances de printemps).
La nette diversification des activités liées au ski se confirme
encore cette année, et on assiste à une remontée de la
pratique du ski de fond.
Enfin, les clients sont de plus en plus attentifs à la qualité
des prestations et à la diversification des produits ou activités
proposés dans les stations (VTT, randonnées pédestres,
séances de remise en forme ...).
Selon les massifs, on peut souligner que les résultats obtenus dans les
Pyrénées sont les meilleurs depuis 1990-1991, et que les formules
s'appuyant sur les courts séjours et les week-ends rencontrent un
succès certain. Des massifs comme le Jura, les Vosges et le Massif
central ont enregistré de bonnes performances liées notamment
à un enneigement supérieur à l'an dernier. Ainsi, dans les
Vosges, on enregistre une augmentation de près de 80 % du chiffre
d'affaires des remontées mécaniques.
2. Des estimations très satisfaisantes pour l'été 1999
La
France semble avoir bénéficié, pendant ce début de
saison, des retombées de la Coupe du Monde de football 1998, puisque les
premières indications recueillies, concernant les mois de juin et
juillet, font apparaître une hausse de fréquentation,
particulièrement en ce qui concerne la clientèle
étrangère.
Sur les cinq premiers mois de l'année 1999, les recettes
s'élèvent à 67,9 milliards de francs (soit +7 %
par rapport à la même période en 1998) et les
dépenses à 39,4 milliards (soit +0,8 %). Le solde du
poste " voyages " connaît ainsi une forte progression de 17,1 %
par rapport à la même période en 1998 avec
28,4 milliards de francs.
RECETTES DU TOURISME - ESTIMATION 1999
En millions de francs |
Recettes |
Dépenses |
Solde |
Janvier à mai 1998 |
63 460 |
39 090 |
24 250 |
Janvier à mai 1999 |
67 900 |
39 400 |
28 400 |
Evolution |
+ 7,0 % |
+ 0,8 % |
+ 17,1 % |
Source : Banque de France
Globalement, l'ensemble des régions a connu une hausse de la
fréquentation touristique qui s'est répercutée sur toutes
les formes d'hébergements, même si, de façon
générale, les campings ont plutôt souffert en raison de
mauvaises conditions climatiques.
Les tendances observées, par grande zone touristique, sont les
suivantes :
Au
nord de la Loire
, la fréquentation d'ensemble a
été en hausse. La répartition des touristes
étrangers s'est effectuée, comme d'habitude, en fonction de la
proximité géographique : les Britanniques sont venus
nombreux dans le Nord-Ouest, les Allemands dans le Nord-Est, les Belges et les
Néerlandais étant présents à parts égales
sur l'ensemble des régions concernées. Les
événements, comme le 55
e
anniversaire du
débarquement et la venue de l'Armada ont été
particulièrement bénéfiques pour la Normandie.
Dans le
Sud-Ouest
, la fréquentation a été en
augmentation en Aquitaine, surtout en juillet et tous les hébergements
en ont profité. La situation a été mitigée en
Midi-Pyrénées, le début de saison étant positif
grâce à la venue des étrangers (Britanniques et
Néerlandais).
Dans le
Sud-Est
, la fréquentation globale a été en
hausse, grâce aux étrangers (européens de l'Est et
Américains notamment). La consommation a été
supérieure. Parmi les hébergements, seules les résidences
de tourisme ont subi une baisse de fréquentation.
En
Provence Alpes Côte d'Azur
, la fréquentation a
été supérieure pendant les mois de juin et de juillet en
ce qui concerne les clientèles étrangères (Allemands,
Néerlandais, Belges, Anglais, Italiens et Américains) et, pour
les Français, du 15 juin au 15 juillet. L'ensemble des
hébergements, à l'exception des meublés, a connu un
début de saison favorable.
Enfin, la fréquentation touristique a été très
satisfaisante en juin et juillet en
Corse
, pour tous les espaces et les
hébergements. Les touristes français ont été
majoritaires, même si les étrangers sont venus plus nombreux qu'en
1998.
C. DES EFFETS POSITIFS POUR L'ACTIVITÉ DES ENTREPRISES DU SECTEUR DU TOURISME
Globalement, pour l'ensemble des entreprises du secteur, le
bilan de
l'année touristique 1998 est largement positif.
En 1998, la fréquentation de l'hôtellerie homologuée
française a progressé en nuitées de 5,4 % par rapport
à la même période de 1997
(+10,9 % par rapport
à 1996), augmentation plus accentuée pour la clientèle
étrangère (+9,3 %) que pour les Français
(+2,8 %).
Si le taux d'occupation des hôtels a augmenté de 2,8 points
sur l'ensemble du territoire national, l'accroissement de l'activité,
pour l'ensemble des clientèles est plus marqué dans les
catégories 4* et luxe (+13,6 %) et 3* (+8,3 %) que dans les
catégories économiques. On note d'ailleurs une baisse assez
sensible de la fréquentation des hôtels 1* (-4,1 %)
imputable, en grande partie, à une diminution de la capacité
d'accueil dans cette catégorie d'hôtels.
Au plan régional, l'évolution du taux d'occupation des
hôtels met en évidence des régions en net progrès
par rapport à 1997 : Corse (+11 points), Haute-Normandie
(+4,5 points), Provence Alpes Côte d'Azur (+4,1 points),
Champagne Ardenne (+4,3 points), Aquitaine (+3,6 points), Midi
Pyrénées (3,3 points), Rhône-Alpes (+3,5 points)
et Languedoc-Roussillon (+3,2 points).
Dans certaines régions, les taux d'occupation sont en
légère hausse par rapport à ceux de l'année
précédente : Centre, Basse-Normandie, Bourgogne, Alsace,
Franche Comté, Nord-Pas-de-Calais et Bretagne. Ils sont stables en Pays
de Loire, Limousin et Poitou-Charentes.
Selon l'enquête Direction du Tourisme-INSEE,
la fréquentation
dans l'hôtellerie de plein air en 1998 a été
supérieure à celle enregistrée en 1997, avec une hausse de
1,5 % du volume global des nuitées
(+0,7 % pour la
clientèle française et +3,2 % pour la clientèle
étrangère). Ce résultat positif masque un bilan assez
contrasté par catégories avec une progression de la
fréquentation assez sensible dans les 3 et 4 étoiles
(respectivement +3,5 % et +4,5 % en nuitées) et un recul pour
les catégories 1 et 2 étoiles (-1,0 % et -2,0 % en
nuitées).
Avec un parc d'hébergement en augmentation significative, les
résidences de tourisme ont réalisé en 1998, plus de
cinq milliards de francs de chiffre d'affaires, avec une clientèle
étrangère représentant plus de 30 % de la
fréquentation totale.
Après une année 1998 morose, compte tenu de la concurrence de la
Coupe du Monde, le début de l'année 1999 offre de meilleures
perspectives pour les parcs récréatifs.
Ainsi, le parc Astérix a affiché un chiffre d'affaires
consolidé en progression de 22,4 % au premier semestre 1999. Ce
chiffre d'affaires comprend, à hauteur de 19,5 millions de francs,
la pré-vente de billets aux comités d'entreprises et aux
professionnels du tourisme, en hausse de 28,3 % par rapport à la
même période de 1998. Disneyland Paris a également
enregistré une hausse de 3 % de son chiffre d'affaires à l'issue
du premier semestre 1999. Pour le seul parc à thème,
l'activité a progressé de 2 %.
Par rapport à 1997, le chiffre d'affaires des agences de voyage est
en augmentation de 11,1 %, la plus forte de la décennie.
L'évolution du chiffre d'affaires en volume a connu également une
nette hausse (+8,7 %). La billetterie progresse de 11,2 % en valeur et la
revente de voyages à forfait enregistre une croissance en valeur de
10,1 %.
Après le redressement de son activité en 1997 (+7 % par rapport
à 1996), la restauration commerciale a encore affiché en 1998 une
progression de son chiffre d'affaires de 4,4 %. L'an dernier, les
restaurants indépendants ont enregistré un chiffre d'affaires de
139,9 milliards de francs, tandis que ceux rattachés à des
chaînes atteignaient 33,5 milliards de francs, selon l'étude
annuelle réalisée par le cabinet Gira Sic conseil. Par rapport
à 1997, le nombre de couverts servis en 1998 a augmenté de
3,2 % et le prix moyen du couvert s'est élevé à
175 francs hors taxes, en hausse de 1,2 %.
Néanmoins, toutes les formules de restauration n'ont pas profité
de l'embellie.
Ainsi, alors que les cafétérias enregistrent
des progressions mensuelles parfois spectaculaires (plus de 5 % en
septembre, en octobre et en novembre),
comme la restauration
3 étoiles qui connaît de bons résultats (+4 % en
moyenne de hausse par rapport à 1997),
la restauration
2 étoiles est en baisse, ainsi que la restauration à
thème.
Globalement, le début d'année 1999 est marqué par une
stabilité générale des prix (+0,3 %) mais avec une
légère hausse
de leur niveau
dans le
secteur
touristique, notamment pour les hébergements de vacances
(+1,3 %),
dont les hôtels avec une progression de 0,5 %, et
les voyages organisés (+1,6 %).
Seuls les transports affichent une baisse de 1,2 %, imputable à la
baisse des prix du transport aérien.
A la fin mars 1999, les salariés du secteur
hôtels-cafés-restaurants étaient estimés à
652.500 selon l'INSEE. Cet effectif salarié a ainsi connu une
augmentation de 3,1 % par rapport à mars 1998, qui s'est traduite par
19.800 emplois nouveaux.
CHAPITRE II -
UN BUDGET DU TOURISME
EN
AUGMENTATION POUR 2000
Pour la
deuxième année consécutive -et il faut s'en
réjouir- le Gouvernement confirme dans ses orientations
budgétaires le soutien qu'il apporte au secteur du tourisme.
Après avoir progressé de 7,2 % en 1999,
le budget 2000 du
tourisme s'accroît à nouveau de 7,7 % avec une dotation de
423 millions de francs en moyens de paiement.
Il convient de souligner qu'en 1999, comme les années
précédentes, le Parlement avait majoré de 21 millions
de francs les crédits demandés dans le projet de loi de finances
pour 1999, et il faut souligner qu'aucune mesure de régulation de
crédits n'est intervenue jusqu'à présent.
Lors de son audition devant la Commission des Affaires culturelles, familiales
et sociales à l'Assemblée nationale, la Secrétaire d'Etat
au tourisme s'est félicitée de cette progression
régulière des crédits et a indiqué qu'elle
entendait présenter un budget " objectif " de mise en oeuvre
de sa politique du tourisme d'ici à l'échéance de la
législature et que, dans cette optique, son budget pourrait atteindre
700 millions de francs en 2003.
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 - RÉPARTITION DES CRÉDITS
(en millions de francs)
NATURE DES CREDITS |
PLF
|
Budget voté 1998 |
|
PLF
|
Budget voté 1999 |
PLF
|
%
|
Titre III - Moyens des services |
124 |
124 |
124 |
126,8 |
126,8 |
137,6 |
8,5 |
Titre IV - Interventions publiques |
180 |
183,4 |
177 |
214,7 |
221,7 |
250,1 |
12,8 |
Total dépenses ordinaires |
304 |
307,4 |
301 |
341,5 |
348,5 |
387,7 |
11,2 |
Titre VI
- subventions d'investissements
|
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL DO + CP |
338 |
347,1 |
340 |
372,0 |
393,2 |
423,4 |
7,7 |
Les crédits d'intervention du titre IV augmentent de 28,4 millions de francs par rapport au budget voté pour 1999, soit +12,8 % et traduisent les axes prioritaires de la politique du secrétariat d'Etat au tourisme : le tourisme comme vecteur d'aménagement du territoire et de développement local, le développement de l'accès aux vacances pour tous, la promotion du potentiel touristique français à l'étranger ainsi que la consolidation de la capacité d'intervention de l'Etat.
I. RENFORCER LES CAPACITÉS D'INTERVENTION DU MINISTÈRE
A. LA PROGRESSION DES MOYENS DES SERVICES
Les
crédits du titre III demandés pour 2000 augmentent de
110,8 millions de francs, soit 8,5 %, pour tenir compte de
l'accroissement de 26,2 % des moyens de fonctionnement des services. En
réalité, ceci résulte d'une part d'une modification de la
nomenclature, avec la fusion de certains chapitres, et d'autre part d'une
augmentation forte des crédits de l'administration centrale, mais qui
est intégralement absorbée par la nécessaire
réforme de l'enquête aux frontières, dont la
méthodologie doit changer en raison de l'introduction de l'Euro.
Néanmoins, les crédits de fonctionnement des services
déconcentrés sont en hausse de 6,7 % avec une dotation de
8 millions de francs. Outre des moyens renforcés, une
mobilité accrue et une meilleure qualification des agents des
délégations régionales au tourisme devraient permettre
d'intensifier l'action territoriale du ministère.
B. CONSOLIDER LA CAPACITÉ D'INTERVENTION DE L'ETAT
Outre la
très forte progression des crédits d'études permettant de
moderniser l'enquête aux frontières, outil majeur d'aide à
la décision tant pour les pouvoirs publics que pour les professionnels,
les moyens financiers de l'Agence française pour l'ingénierie
touristique (AFIT) sont renforcés.
On peut rappeler que l'Agence française pour l'Ingénierie
touristique (AFIT), groupement d'intérêt public auquel participent
neuf ministères, des établissements publics de l'Etat, des
collectivités territoriales, des entreprises ainsi que des groupements
et fédérations professionnelles, intervient principalement pour
des analyses de marché, des bilans et audits de l'offre ainsi que pour
le suivi de démarches de développement.
Elle a été créée par arrêté du
16 mars 1993 pour une durée de six ans et son
renouvellement est intervenu pour une nouvelle durée de six ans par
arrêté du 19 février 1999.
Le projet de loi de finances pour 2000 renforce les moyens financiers
réservés à l'AFIT,
outils privilégié de
l'Etat pour la valorisation et l'adaptation de l'offre touristique. La
subvention de l'Etat s'élève ainsi en 2000 à
9 millions de francs, soit
une hausse de 12,5 % par rapport au
projet de loi de finances pour 1999.
Cette revalorisation de la dotation budgétaire doit lui permettre de
développer son activité d'ingénierie et de favoriser les
actions de partenariat technique et financier avec ses membres.
A l'occasion du renouvellement de son agrément, les statuts de l'AFIT
ont été actualisés pour mettre en avant son rôle de
centre de ressources techniques national. Il devra notamment élargir et
approfondir les études de projet et l'ingénierie financier en
particulier dans le secteur du thermalisme et du tourisme associatif et
social.
II. ENCOURAGER LA FRÉQUENTATION TOURISTIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE
A. L'ACTION DU GOUVERNEMENT ORIENTÉE VERS LE DROIT AUX VACANCES POUR TOUS
En
organisant à Paris, les 6 et 7 mai 1999, les premiers Etats
généraux du tourisme social, le Gouvernement a
réaffirmé sa volonté de permettre à des populations
qui en sont aujourd'hui exclues de partir en vacances.
Cet axe majeur de la politique du Secrétariat d'Etat au tourisme
s'appuie essentiellement sur le secteur du tourisme social, qui, après
son essor des années 1980, doit aujourd'hui se rénover en
profondeur.
1. L'encouragement au tourisme associatif
La
quantification du secteur social et associatif est a priori simple puisqu'il se
définit, d'une part, par une réglementation spécifique -la
loi 1901 régissant les associations permet de définir le tourisme
social associatif-, d'autre part, par la présence d'intervenants sociaux
publics et para-publics (CAF, mutuelles, caisses de retraites) et privés
(comités d'entreprise) constituant le tourisme social corporatif.
En réalité, l'analyse de ce secteur est très difficile car
à la multiplicité des intervenants, s'ajoute celle des types
d'installations (allant du village de vacances au gîte familial en
passant par les centres de vacances), des modes de fonctionnement
(propriétaire ou gestionnaire ou les deux), des catégories de
clientèles de produits (enfants, jeunes, familles, cas sociaux... pour
des séjours collectifs et individuels organisés ou non). Par
ailleurs, les critères d'identification du tourisme social
énoncés par la Déclaration de Montréal ne
simplifient pas les choses.
Les associations de tourisme totalisent plus de 250.000 lits. Les
comités d'entreprise, les comités d'oeuvres sociales, d'actions
sociales, d'entreprises publiques et para-publiques rassemblent
240.000 lits.
Au total, le tourisme social et associatif
représente ainsi une capacité d'hébergement de
500.000 lits, soit 10 % de l'offre nationale d'hébergement
touristique, répartie ainsi :
-
le tourisme associatif a une capacité d'accueil
de
217.931 lits auxquels s'ajoutent environ 72.000 lits dans les
campings. On distingue quatre catégories d'équipements :
ceux destinés aux familles, comme les villages de vacances et les
gîtes (157.486 lits) ; ceux destinés aux jeunes, tels
les auberges de jeunesse (22.346 lits) ; les centres de vacances,
tant pour les jeunes que pour les familles (20.368 lits), et les centres
sportifs, comme les refuges et les chalets (17.683 lits).
-
2.204 comités d'entreprise
possèdent ou exploitent
8.404 hébergements touristiques offrant une capacité totale
de 239.500 lits.
-
le tourisme social
gère donc environ 500.000 lits et
emploie 78.000 personnes, dont 85 % de saisonniers.
-
Plus de 1,3 million de salariés
(5 millions de
personnes avec les ayants droit) bénéficient du
chèque-vacances. Le cap du million de salariés a
été franchi en 1993.
Contrairement au secteur commercial, dont les équipements sont
principalement localisés dans des zones attractives très
touristiques, en zone urbaine ou littorale notamment, ceux du secteur
associatif sont répartis de façon plus diffuse sur l'ensemble du
territoire et plus particulièrement en milieu rural (campagne et moyenne
montagne).
C'est pourquoi le tourisme associatif est appelé à
jouer un rôle important en matière d'aménagement du
territoire et de développement local. Il faut pour cela qu'il
redéfinisse ses missions pour s'adapter à l'évolution des
besoins exprimés par les consommateurs.
2. La progression des crédits dans le projet de loi de finances pour 2000
La
dotation inscrite au chapitre 44-01 est portée à
11,8 millions de francs, soit une augmentation de 7,27 %. Ces
crédits doivent financier :
- les conventions d'objectifs signées par l'Etat avec les
associations du secteur pour relayer son action en faveur du
développement local, de l'insertion sociale des jeunes et des familles
en difficulté, de l'emploi et de la formation ;
- la mise en oeuvre de la bourse " solidarité vacances "
dans le cadre de la loi d'orientation n° 98-657 du
29 juillet 1998 relative à la lutte contre l'exclusion.
Dès l'été 1999, près de 6.000 offres ont
été collectées et ont permis à plus de
1.200 familles de partir en vacances pour la première fois.
Pour
2000, il est prévu de consacrer 2,8 millions de francs au
financement de ce dispositif ;
- le financement d'actions spécifiques pour favoriser les
séjours à l'étranger et les échanges
bilatéraux pour les jeunes en difficulté.
Selon une étude récente du CREDOC réalisée
à la demande du secrétariat d'Etat au tourisme, il apparaît
que 27 % des enfants âgés de 5 à 18 ans ne sont
pas partis en vacances. Par ailleurs, 75 % des parents souhaiteraient voir
leurs enfants partir seuls avec des organismes spécialisés
pendant une partie des vacances, mais jugent le prix des séjours
proposés trop élevé.
En 1999, 500 jeunes appartenant à des milieux
défavorisés ont pu partir dans le cadre d'échanges
bilatéraux et ce dispositif était doté de 1,5 million
de francs.
Enfin, pour mettre en oeuvre les recommandations du rapport de M. Michel
Geney sur les obstacles au développement des vacances des jeunes,
plusieurs mesures sont à l'étude qui nécessitent une
étroite concertation interministérielle. Il en est ainsi de la
révision des textes relatifs à la protection des mineurs hors du
domicile familial à l'occasion de séjours collectifs de vacances
entreprise par le ministère de la jeunesse et des sports.
3. La réhabilitation du parc immobilier
Le
programme en faveur des hébergements touristiques à
caractère social et familial a été engagé en 1990
avec comme objectif d'assurer la rénovation de la moitié de la
capacité d'accueil en villages et maisons familiales de vacances
gérés par les associations agréées.
Depuis 1990, 88.000 lits ont bénéficié de ce
programme (à raison d'environ 10.000 lits par an) pour un montant
d'intervention du ministère chargé du Tourisme de
276 millions de francs représentant un montant total de travaux
d'environ 1,7 milliard de francs, et la programmation de
485 opérations. 41 % des villages de vacances financés
sur cette ligne se trouvent en zone rurale, alors que ceux situés sur le
littoral et en montagne représentent respectivement 35 % et
24 %. Sur la période 1990/1998, le ministère chargé
du tourisme est intervenu en moyenne à hauteur de 16 %, les
régions de 10 %, les départements de 9 % auxquels il
convient d'ajouter différents financements dont les crédits
européens (5 %). L'apport des fonds propres s'est
élevé à 44 %.
En 1996, en raison des régulations budgétaires
opérées en cours d'année, seules deux opérations de
rénovation avaient pu être engagées pour un montant de
2,2 millions de francs ; en 1998, 17 opérations ont
été engagées, pour un total de 8 millions de francs.
Le Gouvernement a nettement affiché sa volonté de relancer ce
programme " Plan-Patrimoine ", notamment à travers la
circulaire du 25 mars 1998, dont les objectifs rappelaient
la
priorité donnée au renforcement de la fonction sociale des
équipements aidés, la contribution de cette politique, par ses
effets sur l'économie locale, aux politiques d'aménagement du
territoire
et de développement local, ainsi que le renforcement de
la concertation avec les associations et fédérations nationales
au plan central et déconcentré.
Ainsi, s'agissant des clientèles accueillies, les aides ont
été étendues aux hébergements à destination
de clientèles jeunes ou très sociales (auberges de jeunesse,
maisons d'accueil AFMA) avec la possibilité de déroger à
la condition relative à la capacité d'accueil minimale lorsqu'il
s'agit de maisons d'accueil à objectif d'insertion.
Pour 1998
, 24,3 millions de francs ont été ouverts en
autorisation de programme en loi de finances initiale (19 millions de
francs de crédits de paiement), ce qui a permis la programmation de
33 opérations de rénovation de villages de vacances et
maisons familiales de vacances, représentant 10.000 lits
touristiques et 155 millions de francs de travaux.
Pour 1999
, 24,3 millions de francs d'autorisations de programme
nouvelles et 13,4 millions de francs de crédits de paiement en
mesures nouvelles et services votés ont été ouverts en loi
de finances, afin de poursuivre et consolider la politique engagée en
matière de rénovation des hébergements touristiques
à caractère social et familial (45 opérations
aidées représentant 13.000 lits).
Dans le projet de loi de finances pour 2000,
les crédits
inscrits
au chapitre 66-03,
au titre du programme de rénovation
des hébergements à caractère associatif sont reconduits au
même niveau que l'an dernier, à savoir 13,4 millions de
francs au titre des crédits de paiement et 24,3 millions de francs
pour les autorisations de programme.
4. L'élargissement des conditions d'accès au chèque-vacances.
L'accent mis sur le tourisme social s'est traduit en dernier lieu par
l'adoption de la loi n° 99-584 du 12 juillet 1999, modifiant l'ordonnance
du 26 mars 1982 portant création des chèques-vacances.
- La nouvelle loi conforte la vocation sociale du dispositif du
chèque-vacances, en maintenant
la prise en compte du niveau de
ressources des bénéficiaires. Celle-ci se fait désormais
à travers l'appréciation du revenu du foyer fiscal
, pour
appréhender la situation des familles. Le revenu du foyer fiscal ne doit
pas, pour l'année 1999, excéder 87.680 francs pour la
première part de quotient familial, majoré de 19.900 francs
par demi-part supplémentaire.
- Le chèque-vacances demeure un
dispositif d'épargne
,
mais la baisse du
pourcentage minimum que doit apporter l'employé
sur son salaire en facilite les conditions d'accès
. Fixé
jusqu'à présent à 4 % du salaire minimum
interprofessionnel de croissance apprécié sur une base mensuelle,
le pourcentage
a été diminué de moitié
, ce
qui permet aux salariés les plus en difficultés de pouvoir se
créer une épargne.
- Enfin,
la contribution de l'employeur est exonérée des
cotisations et contributions sociales, dans la limite de 30 % du SMIC
(à l'exception de la CSG et du RDS),
à condition qu'une part
plus importante de cette contribution soit attribuée aux salariés
les plus modestes. Pour les employeurs non assujettis à la TVA, la
contribution est exonérée de la taxe sur les salaires.
Les PME de moins de cinquante salariés, dépourvues de
comité d'entreprise, pourront désormais accéder au
dispositif des chèques-vacances, si l'employeur le souhaite.
Celui-ci
devra définir le système d'épargne qu'il prévoit
avec le ou les délégués du personnel
. Dans les petites
entreprises, l'employeur peut signer un accord
avec un ou plusieurs
salariés mandatés
par une ou plusieurs organisations
syndicales. Il peut également établir une convention dans le
cadre de la branche professionnelle, ou par un regroupement d'entreprises.
La contribution de l'employeur bénéficiera alors d'une
exonération des cotisations et contributions sociales, sous
réserve d'être attribuée essentiellement aux
salariés dont les rémunérations sont les plus faibles, et
de ne pas se substituer à une rémunération.
La loi prévoit également que
les chèques-vacances
pourront être remis en paiement des dépenses effectuées sur
le territoire des Etats membres de la Communauté européenne aux
prestataires qui auront signé une convention avec l'Agence nationale
pour les chèques-vacances
. L'objectif est ainsi de favoriser la mise
en place de systèmes similaires, dans les pays membres de l'Union
européenne, qui pourraient être utilisés en France et
renforcer les échanges.
Tout en appréciant à sa juste valeur la portée de cette
loi,
votre rapporteur pour avis regrette que les positions défendues
au Sénat par M. Paul Blanc, au nom de la Commission des Affaires
sociales, n'aient pas été prises en compte et qu'une
démarche plus consensuelle n'ait pas prévalu lors des
débats
, alors que l'ensemble des parlementaires est convaincu de
l'intérêt des chèques-vacances pour mettre en oeuvre le
droit aux vacances pour tous.
La Commission des Affaires sociales défendait une position à
la fois pragmatique et plus ambitieuse
, soulignant que les dispositions du
texte n'allaient concerner que 150.000 bénéficiaires
supplémentaires, soit l'équivalent au rythme actuel de croissance
du chèque-vacances et elle s'interrogeait également sur
l'intérêt pour l'industrie touristique française de
prévoir l'extension du chèque-vacances aux autres pays de l'Union
européenne.
Le Sénat a donc cherché à
mieux prendre en compte les
familles
en relevant la majoration du critère de ressources par
demi-part supplémentaire et en modulant la contribution de l'employeur
en fonction des charges de famille.
Il est regrettable que
l'Assemblée nationale ne l'ait pas suivi, manifestant par là un
manque d'intérêt pour les familles, assez paradoxal,
au moment
où Mme Michelle Demessine, Secrétaire d'Etat au tourisme, fait le
constat de leurs difficultés d'accès aux vacances, en mettant en
place un groupe de travail interministériel " Vacances et politique
familiale " chargé justement de faire des propositions en ce
domaine.
Dans une seconde série de mesures,
le Sénat a voulu rendre les
chèques-vacances plus attractifs pour les entreprises
et a
ainsi
proposé d'étendre l'exonération de charges à la
CSG
et de faciliter la mise en place du chèque-vacances dans les PME
grâce
à un élargissement des procédures
et ce
dans le respect du dialogue social, quoi qu'on ait pu entendre.
Enfin, la troisième voie était
la recherche d'une
amélioration du système actuel de distribution des
chèques-vacances
. A cet égard, le Sénat avait
suggéré la possibilité pour l'ANCV, dans le respect de son
monopole d'émission, de sous-traiter leur distribution auprès
d'organismes bien implantés dans le réseau des PME.
S'agissant du bilan d'activité de
l'Agence nationale pour les
chèques-vacances
(ANCV), le chiffre d'affaires atteint
3,67 milliards de francs en 1998
contre 3,01 milliards de francs
en 1997, en progression de 22 %.
4 millions de personnes en ont bénéficié et
l'utilisation des chèques a généré
13 milliards de francs de consommation touristique. Les excédents
de gestion de l'exercice de 1997, distribuables sous forme de subventions aux
équipements de tourisme et de loisirs à vocation sociale ainsi
qu'aux actions contribuant à l'application des politiques sociales du
tourisme et des vacances ont fait l'objet d'une première
répartition par le Conseil d'administration du 8 juin 1999 :
24,3 millions de francs ont été attribués à
des équipements de tourisme et 1,3 million de francs à des
actions de solidarité.
En outre, en application de l'ordonnance de 1982, qui prévoit que la
contre valeur des chèques-vacances périmés est
affectée au bénéfice de catégories sociales
défavorisées, l'ANCV a attribué en 1998 à
18 organismes sociaux ou associations caritatives une dotation de
6,7 millions de francs sous forme de bourses vacances. Près de
15.000 personnes ont bénéficié ainsi de
chèques-vacances sous cette forme.
B. UN EFFORT INSUFFISANT EN FAVEUR DE LA PROMOTION DE LA FRANCE À L'ÉTRANGER
1. Le bilan de fonctionnement du GIE Maison de la France
Après une années 1998 marquée par un
contexte
budgétaire difficile, qui avait obligé le GIE Maison de la France
à annuler un certain nombre d'opérations de promotion et à
fermer des représentations au Portugal, en Norvège, ainsi
qu'à Toronto au Canada, une nouvelle stratégie
" marketing " a été élaborée pour les
années 1999-2001.
Les orientations retenues s'articulent autour de quatre axes
majeurs :
- la concentration des actions sur les marchés prioritaires de la
France, à savoir les marchés européens de proximité
et le marché nord-américain ;
- le renforcement de la promotion des produits à haute valeur
ajoutée, comme le tourisme d'affaires ou la thalassothérapie, le
tourisme urbain ou la montage ;
- le soutien accru aux professionnels du tourisme -tour opérateurs
et agents de voyages- afin d'augmenter encore la programmation et la vente du
produit français ;
- la capitalisation sur l'image donnée de la France à
l'occasion de la Coupe du Monde de football.
Par ailleurs, Maison de la France s'est engagée dans la
préparation des manifestations prévues pour l'an 2000 à
travers une convention signée avec la Mission 2000.
Votre rapporteur pour avis voudrait également souligner une
initiative intéressante de Maison de la France à travers des
conventions de partenariat avec les comités régionaux du
tourisme, afin de favoriser l'intégration d'une représentation
régionale au sein des bureaux de Maison de la France à
l'étranger
. L'objectif est de renforcer la notoriété
de l'offre touristique d'une région et de favoriser sa mise en oeuvre
tout en évitant la dispersion des moyens de promotion, et celle de
" l'image France ". Un plan d'actions annuel est établi, et
vient compléter les opérations entreprises par les régions
dans le cadre de la stratégie globale de Maison de la France. Le budget
de fonctionnement et de financement est fixé chaque année, en
concertation avec la région.
A ce jour, on compte
treize antennes dont trois aux Etats-Unis pour les régions Grand
Ouest, Grand Est et Rhône Alpes en collaboration avec Ski France
International.
En 1998, les ressources du GIE Maison de la France s'élevaient à
326,83 millions de francs
, la répartition des sources de
financement s'établissant ainsi :
Etat |
47,1 % |
CRT |
16,7 % |
Autres institutionnels |
10,3 % |
Privé |
20,5 % |
Divers |
5,4 % |
2. Les dispositions du projet de loi de finances pour 2000
En 1999,
la contribution de l'Etat avait connu une augmentation significative, qui
s'inscrivait en rupture avec le mouvement de désengagement
enregistré les années précédentes.
Votre rapporteur pour avis s'était félicité de cette
inversion de tendance, soulignant à cette occasion la
nécessité impérative pour l'industrie touristique de
renforcer encore l'effort de promotion de notre pays à
l'étranger.
Dans le projet de loi de finances pour 2000, près de 70 % des dotations
du tire IV est affecté au GIE Maison de la France.
Avec un montant de 173,5 millions de francs, la contribution de l'Etat aux
actions de promotion de la France à l'étranger connaît une
augmentation significative, de 13,4 %
mais il convient de souligner que la
quasi-totalité de cet accroissement (19,5 millions de francs) est
destinée à compenser le coût de l'assujettissement du GIE
à la TVA à compter de l'an prochain.
Sur ce total, 90,7 millions de francs seront affectés au
fonctionnement du GIE et 82,8 millions de francs à la participation
de l'Etat aux actions menées en partenariat.
En définitive, les moyens budgétaires de l'Etat accordés
à Maison de la France sont simplement reconduits au niveau de
l'année précédente et
votre rapporteur pour avis
déplore vivement que l'effort accompli en 1999 n'ait pas
été poursuivi. La promotion de la France à
l'étranger est, en effet, un élément essentiel de la
politique touristique, d'autant plus que les pays concurrents se donnent, eux,
des moyens conséquents pour assurer leur promotion
.
Selon les renseignements obtenus, cette dotation permettra à l'Etat,
d'une part, de consolider la structure et les moyens d'action des services
français du tourisme à l'étranger et, d'autre part, de
renforcer la capacité du GIE à mobiliser plus fortement ses
partenaires professionnels, en faveur de la promotion de la France, dans un
contexte international à concurrence accrue.
Tout en concentrant les efforts sur les marchés prioritaires, fortement
émetteurs de touristes vers la France (Allemagne, Grande-Bretagne,
Pays-Bas) et surtout de touristes à revenus élevés
(Etats-Unis, Japon), Maison de la France poursuivra les actions engagées
sur les nouveaux marchés (chine avec l'ouverture d'un bureau à
Hong-Kong, Pologne, République tchèque, pays émergents
d'Amérique du Sud et centrale).
III. PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL DU TOURISME
A. UN EFFORT BUDGÉTAIRE SOUTENU POUR LES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGION
On peut
rappeler que dans le cadre des programmes couverts par le XIe plan,
initialement prévu pour 5 ans (1994-1998), puis prolongé
jusqu'au 31 décembre 1999, l'ensemble des régions,
à l'exception de l'Ile-de-France, ainsi que les instances
compétentes des six départements et collectivités
d'outre-mer ont passé un contrat avec l'Etat dans le domaine du tourisme.
Le volet tourisme avait quatre thèmes principaux :
- l'aménagement et l'organisation des espaces touristiques (contrat
de pôle, de station, de pays) ;
- la valorisation touristique des sites culturels et naturels ;
- la modernisation des hébergements touristiques ;
- la formation et l'observation économique du tourisme.
La participation de l'Etat sur l'ensemble de la période s'est
élevée à 335 millions de francs. Le tableau
ci-dessous retrace la répartition par région, des financements
Etat et région.
CONTRATS DE PLAN ÉTAT/RÉGIONS 1994/1998 -VOLET
TOURISME-
ESTIMATION DES FINANCEMENTS ETAT/RÉGION
(millions de francs)
RÉGIONS |
ÉTAT |
RÉGIONS |
||||
|
Tourisme |
FNADT |
FIDOM |
Autres |
Tourisme |
Autres |
Alsace |
7,00 |
|
|
|
4,00 |
|
Aquitaine |
14,00 |
30,00 |
|
|
32,00 |
40,00 (1) |
Auvergne |
9,70 |
NI |
|
10,00 |
16,00 |
28,00 |
Bourgogne |
10,00 |
NI |
|
|
15,00 |
38,50 |
Bretagne |
33,50 |
|
|
8,50 |
39,50 |
15,40 |
Centre |
7,00 |
|
|
|
5,00 |
5,00 |
Champagne Ardenne |
11,00 |
12,5 |
|
|
11,00 |
12,50 |
Corse |
19,35 |
15,00 |
|
|
37,50 |
2,70 |
Franche Comté |
15,00 |
15,00 |
|
1,00 |
13,00 |
18,50 |
Ile de France |
|
|
|
|
|
|
Languedoc Roussillon |
8,00 |
NI |
|
25,00* |
100,00 |
|
Lorraine |
12,00 |
NI |
|
|
12,00 |
0,50 |
Limousin |
6,00 |
28,00 |
|
18,00 |
41,33 |
|
Midi Pyrénées |
20,00 |
NI |
|
|
35,00 |
|
Nord-Pas de Calais |
28,22 |
|
|
|
28,22 |
|
Basse Normandie |
9,50 |
4,5 |
|
|
9,50 |
|
Haute Normandie |
10,60 |
NI |
|
23,00 |
36,00 |
2,00 |
Pays de Loire |
11,50 |
|
|
|
11,50 |
|
Picardie |
10,00 |
4,00 |
|
|
10,00 |
|
Poitou Charentes |
18,41 |
10,00 |
|
|
28,41 |
|
Provence Alpes Côte d'Azur |
39,02 |
68,4 |
|
5,00 |
34,00 |
45,00 |
Rhône Alpes |
21,50 |
22,9 |
|
2,00 |
51,00 |
|
Martinique |
3,00 |
|
5,5 |
|
5,00 |
|
Guyane |
2,20 |
|
1,07 |
|
10,00 |
|
Saint Pierre et Miquelon |
1,00 |
|
3,00 |
|
5,00 |
|
Réunion |
3,00 |
|
10,00 |
1,00 |
31,75 |
|
Guadeloupe |
3,00 |
|
1,25 |
|
18,30 |
|
Mayotte |
0,85 |
|
|
|
1,15 |
|
TOTAUX |
334,35 |
210,3 |
20,82 |
93,50 |
641,16 |
207,10 |
*
Auxquels s'ajoutent le FNADT et crédits tourisme de la Compagnie
Nationale du Bas Rhône. Non individualisé en volume financier.
(1) 10 millions de francs au titre du volet aménagement du contrat
de plan - 20 millions de francs engagement complémentaire politique
du littoral
(Source : direction du tourisme- Bureau des politiques territorriales).
Dans le cadre du XIIe plan, programmé pour sept ans (2000-2006),
la mise au point de la nouvelle génération des contrats a fait
l'objet d'un soin tout particulier en ce qui concerne le tourisme.
Le secrétariat d'Etat au tourisme mettra en oeuvre ses priorités,
autour des orientations majeure du Gouvernement :
- la participation des activités touristiques au maillage de tout
le territoire national pour un développement solidaire, en s'appuyant
notamment sur l'organisation des agglomérations et des villes
moyennes ;
- le renforcement de l'attractivité des territoires et en
particulier de l'espace rural par l'organisation, la structuration et la
commercialisation d'une offre touristique globale au sein des
" pays " ;
- le développement de partenariats, afin de progresser vers
l'accès aux vacances pour tous ;
Dans cet esprit, les priorités du ministère chargé du
tourisme en matière de politiques communes d'intérêt
régional, qui seront contractualisées, s'organiseront autour de
cinq axes, qu'il s'agisse de la poursuite d'actions en cours ou d'actions
nouvelles :
- l'amélioration de la qualité et de commercialisation des
hébergements touristiques (immobilier de loisirs et autres
hébergements touristiques en milieu rural) ;
- l'organisation et la mise en oeuvre d'un dispositif de mesure
stratégique de l'économie touristique ;
- l'adaptation des entreprises de tourisme aux évolutions du
marché ;
- la concrétisation du droit aux vacances pour tous (structures
destinées à l'accueil touristique des jeunes, des
handicapés ; actions d'accompagnement de loisirs) ;
- le renforcement de l'attractivité des territoires fondée
sur leur développement durable (politique des pays, professionnalisation
des acteurs, réhabilitation du patrimoine...).
Ces priorités se sont dégagées des conclusions d'un groupe
de travail administration centrale/administrations déconcentrées-
professionnels et représentants d'associations, qui s'est réuni
au secrétariat d'Etat au tourisme au deuxième semestre de
l'année 1998.
Les quatre premiers thèmes entrent davantage dans une logique
régionale devant être traitée dans le cadre d'une politique
impliquant des partenaires régionaux, en raison de la répartition
des activités touristiques.
La cinquième priorité " renforcement de
l'attractivité des territoires fondée sur leur
développement durable " constitue un champ thématique propre
à s'appliquer au plan d'un pays, voire d'une agglomération, et
sera retenu au titre du volet territorial.
Au total, et sans préjuger des résultats des négociations
qui sont actuellement menées par les Préfets,
le secteur du
tourisme (actions à caractère économique et à
caractère social) est intégré dans les mandats de
négociation à un niveau souvent stratégique en
matière d'emplois et de développement local.
L'enveloppe " tourisme " au sein du XIIe plan a été
fixée à 520 millions de francs, mais, selon d'autres
sources, les engagements identifiés de l'Etat en faveur du tourisme
pourraient s'élever en définitive à 680 millions de
francs.
Votre rapporteur pour avis se félicite de ce que le volet
" tourisme " des contrats de plan soit revalorisé pour
2000-2006. Il lui apparaît souhaitable que, dans ce cadre, et s'agissant
du développement touristique de la Côte d'Azur, un effort soit
fait pour encourager le tourisme de croisière. Il faudrait, ainsi,
financer un quai d'embarquement pour les paquebots de croisière, qui
pourrait être réalisé lors des travaux de transformation du
port de Nice.
Dans le projet de loi de finances pour 2000, l'ensemble des crédits
affectés au financement des contrats de plan progresse très
fortement, ce qui souligne la volonté du Gouvernement de voir les
activités touristiques s'inscrire dans une démarche de
développement local.
Le montant des crédits inscrits (DO + CP)
s'élève à 50,30 millions de francs soit une
progression de 54 % par rapport à 1999 et les autorisations de
programme sont fixées à 34,7 millions de francs, en hausse
de 67,63 %.
VOLET
TOURISME DES CONTRATS DE PLAN
dotations budgétaires
(millions de francs)
|
Plf 1999 |
Plf 2000 |
% Plf
2000/
|
Titre IV
|
17,7 |
30,0 |
69,47 |
Titre VI
|
15,1
|
20,3
|
34,44
|
B. LA RECONNAISSANCE DU TOURISME COMME VECTEUR DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
La loi
n° 99-533 du 25 juin 1999 d'orientation pour
l'aménagement et le développement durable du territoire offre un
cadre d'intervention permettant d'intégrer l'aménagement
touristique et le développement des activités dans une approche
de développement durable qui valorise et préserve les ressources
patrimoniales.
Votre rapporteur pour avis considère qu'il ne faut plus opposer
développement touristique et protection de la nature, mais, bien au
contraire, proposer un produit touristique mettant en valeur la richesse et la
diversité du patrimoine naturel français. Il s'agit
également de répondre aux exigences nouvelles de la demande
touristique, ce qui implique un effort certain d'équipements et de
formation. Pour y parvenir, il faut nécessairement mettre en commun des
moyens et fédérer des actions au sein d'entités
territoriales pertinentes, afin d'éviter le saupoudrage, voire le
gaspillage de l'argent public.
A travers la mise en oeuvre de la loi d'orientation et d'aménagement
durable du territoire, le secteur du tourisme sera développé
dans :
-
le schéma des services collectifs culturels
qui
précise " les objectifs de l'intervention de l'Etat pour favoriser
l'accès aux biens, aux services et aux pratiques culturelles et
artistiques sur l'ensemble du territoire ". La convention signée en
1998 entre le secrétariat d'Etat au tourisme et le ministère de
la culture en est une anticipation ;
-
le schéma des services collectifs des espaces naturels et
ruraux
qui " définit les conditions d'une gestion patrimoniale
des espaces ruraux dans le respect de leur vocation à
multifonctionnalité productive, écologique et
récréative... ".
La protection de l'environnement devra, comme pour d'autres pays
européens, constituer en France " une valeur ajoutée du
développement touristique ". Ainsi que le précise le dernier
rapport de la Cour des Comptes sur le coût et le rendement des services
publics,
" environnement et tourisme étant étroitement
liés, il convient d'attirer l'attention sur l'intérêt de
valoriser les potentialités touristiques en poursuivant une politique
d'aménagement et de protection des sites respectueuse de l'environnement
et en menant une politique de sensibilisation des acteurs
concernés
".
S'agissant de
l'organisation et du développement des territoires
,
les nouvelles orientations de la politique d'aménagement et de
développement du territoire doivent favoriser, entre autres, " la
constitution de nouveaux cadres de vie économique et sociale, les pays,
fondés sur les solidarités actives entre tous les acteurs locaux
d'une part, les interactions entre villes (grandes, moyennes et petites) et les
espaces ruraux d'autre part ".
L'accentuation de
l'organisation des agglomérations
-notamment
sur un plan qualitatif- est également une orientation favorable au
tourisme, car le tourisme urbain est non seulement un élément de
dynamisme de l'agglomération, mais il joue un rôle de
redistribution d'activités pour les territoires avoisinants.
C'est pourquoi le secrétariat d'Etat au tourisme participera à la
politique initiée par le ministère de l'Aménagement du
territoire et de l'environnement en matière de pays et de projets de
territoires. Les " projets de territoires touristiques " ou
" d'espaces de projets à caractère touristique "
permettront de faire émerger des projets de développement
touristique innovant, préfigurateurs d'une méthode de travail et
de stratégies à encourager à l'avenir.
La réflexion sur la moyenne montagne engagée dans le
prolongement du Conseil national de la montagne du 19 mars 1999 constitue
une première illustration de cette démarche concrète
.
Les premières mesures du plan d'action, qui devraient être
proposées au deuxième trimestre 2000 seront engagées
rapidement. Toutefois, il s'agit d'élaborer un plan d'action à
long terme, comme dans toute démarche de développement. Ces
actions concerneront les espaces de montagne dite non enneigée -dont
l'économie touristique est souvent très fragile et non
structurée- et les stations de moyenne montagne soumises aux
aléas d'enneigement qui entreprennent de conforter, voire de
redéployer leur offre touristique et qui doivent par ailleurs servir de
point d'appui pour le développement touristique des territoires plus
proches.
Enfin, s'agissant des décisions récentes prises concernant le
remboursement des cures thermales, il faut souligner qu'il a été
tenu compte de l'importance de ce secteur pour l'aménagement du
territoire
. En effet, le thermalisme représente 120.000 emplois
pour un chiffre d'affaires estimé à 2,2 milliards de francs
et les établissements sont bien souvent situés dans les zones
rurales, les zones de montagne, voire les zones difficiles. Leur impact sur le
développement économique local est évident.
Dans l'attente d'une évaluation des dépenses thermales et des
travaux de la mission ministérielle prochainement mise en place sur le
coût des dépenses thermales pour l'assurance maladie, la ministre
de l'emploi et de la solidarité a prolongé d'une année
supplémentaire la suspension de la procédure d'entente
préalable. En effet, la limitation de façon très
restrictive de la prise en charge des cures thermales envisagée par la
caisse nationale d'assurance maladie aurait mis en péril
l'équilibre financier de nombre de stations thermales, dont certaines
ont beaucoup investi dans la qualité des soins et des prestations. Ceci
n'aurait pas manqué d'avoir des répercussions sur le
développement économique local.
Au-delà de ces deux exemples qui lui semblent aller dans le bon sens,
votre rapporteur pour avis souhaite qu'effectivement, au niveau local, il soit
mis fin aux conflits encore trop fréquents qui opposent les partisans
d'une stricte préservation de la nature et les porteurs de projets
touristiques, respectueux de l'environnement mais soucieux de sa valorisation
au service du développement local.
Les débats passionnés sur la question de la présence du
loup sur notre territoire témoignent de cet antagonisme, alors que le
rapport circonstancié de l'Assemblée nationale
2(
*
)
, adopté à l'unanimité,
préconise l'exclusion des loups des zones d'élevage,
considérant que leur présence est incompatible avec le
pastoralisme et les activités touristiques.
Votre rapporteur pour avis se félicite des conclusions de ce rapport
qui répondent aux inquiétudes légitimes des populations
concernées et des éleveurs.
IV. SOUTENIR LES INFRASTRUCTURES DANS LEUR EFFORT DE MODERNISATION
A. LE SOUTIEN À L'EMPLOI À TRAVERS LES EMPLOIS-JEUNES
Le secteur du tourisme en tant qu'activité de service est fortement créateur d'emplois et le secrétariat d'Etat au tourisme entend accompagner cette croissance par des mesures volontaristes.
1. Encourager l'emploi
Les
crédits budgétaires affectés au plan emploi-jeunes ont
permis au secrétariat d'Etat au tourisme de mobiliser un partenariat
important : de fin 1997 à l'été 1998, des
accords-cadre visant à faciliter la création d'environ
6.000 emplois-jeunes ont ainsi été signés pour une
durée de trois ans avec quatorze organismes du secteur du tourisme.
A la fin juillet 1999, 4.205 emplois-jeunes avaient été
effectivement créés dans le tourisme (200 à
300 emplois par mois) ; fin 1999, l'objectif retenu dans le rapport
de M. Vila de création de 5.000 postes devrait être
atteint. Il convient de souligner que 5.000 emplois créés
correspondent à une contribution budgétaire de plus de
500 millions de francs par an. A la suite de l'accord-cadre signé
en 1994 entre les représentants de l'Etat et ceux du Fonds d'assurance
pour l'industrie hôtelière (FAFIH), un plan-emploi, signé
au début de l'année 1998, a permis, en 1998 et 1999, de
poursuivre les actions déjà engagées en faveur de l'emploi
et de la formation, par la signature de 1.800 contrats et stages
supplémentaires (dont 400 destinés à des adultes).
Une subvention de 2 millions de francs a été
attribuée en 1998 sur les crédits " tourisme " du Fonds
social européen (FSE) au titre de l'objectif 3 :
" combattre le chômage de longue durée et faciliter
l'insertion professionnelle des jeunes ". Ces crédits ont permis de
renforcer les actions de sensibilisation et d'information des jeunes et des
prescripteurs (missions locales, ANPE ...) et de conduire une évaluation
du dispositif, actuellement en cours d'achèvement. Une enveloppe
d'environ 2 millions de francs est programmée en 1999 pour
pérenniser le dispositif du plan-emploi
Le ministère chargé du tourisme a, par ailleurs, soutenu depuis
1997 un programme visant à mettre en place un dispositif qualifiant pour
les personnels des métiers de l'accueil dans les offices de tourisme et
les syndicats d'initiative, qui a permis jusqu'à fin 1998 la signature
de 200 contrats de qualification, dans un secteur où 50 % des
emplois sont des emplois précaires.
2. Améliorer les conditions de travail des travailleurs saisonniers
Sur la
demande conjointe de la ministre de l'emploi et de la solidarité et de
la secrétaire d'Etat au tourisme, M. Anicet Le Pors a animé un
groupe de travail sur la situation sociale et professionnelle des travailleurs
saisonniers du tourisme. Son rapport, remis en janvier 1999,
procède à un état des lieux en évaluant le nombre
des emplois saisonniers à 420.000 et en soulignant la difficulté
à définir ce type d'activité, d'où sa proposition
de développer de meilleurs outils statistiques et de créer un
Observatoire de l'emploi touristique.
S'agissant de la définition du travail saisonnier, on peut rappeler
que :
Pour la réglementation européenne, il s'agit d'un " travail
qui dépend du rythme des saisons et qui se répète
automatiquement chaque année ".
Pour le ministère du travail " il s'agit de travaux qui sont
normalement appelés à se répéter chaque
année, à date à peu près fixe, en fonction du
rythme des saisons ou des modes de vie collectifs et qui sont effectués
pour le compte d'une entreprise dont l'activité obéit aux
mêmes variations ".
Le code du travail considère les emplois à caractère
saisonnier comme un des cas autorisant le recours au contrat à
durée à déterminée.
Le rapport rappelle ensuite les caractéristiques du profil-type de la
personne occupant un emploi saisonnier ; il s'agit de jeunes -les deux
tiers des saisonniers l'été ont moins de 25 ans-
majoritairement employés sur des postes à temps partiel
(40 % dans la restauration traditionnelle, 73 % dans la restauration
rapide), même si on note de fortes variations selon les secteurs
d'activité tant sur l'importance du temps partiel que sur la
durée des contrats (38 jours en moyenne l'été et
32 jours en hiver).
Soulignant que le tourisme apporte une contribution importante à la
création d'emplois en offrant souvent aux jeunes l'occasion d'une
première expérience professionnelle, le rapport fait ensuite une
série de propositions tendant à améliorer l'accès
au marché du travail, à développer la formation
professionnelle pour valoriser ce type d'emploi et enfin à
pérenniser ces emplois, en envisageant dans certains secteurs
l'annualisation à travers des clauses de reconduction des contrats, une
meilleure prise en compte de l'ancienneté ou encore le recours à
la formule du groupement d'employeurs.
Le rapport insiste également sur la nécessité
d'améliorer les conditions sociales des travailleurs saisonniers en
faisant des propositions en matière de contrôle de l'inspection du
travail, d'accès au logement et d'affiliation à un régime
de sécurité sociale.
En conclusion, le rapport préconise l'adoption d'un statut pour les
travailleurs saisonniers du tourisme. Celui-ci s'articulerait autour de
cinq axes :
- appliquer effectivement le droit existant ;
- réactiver les négociations collectives dans les domaines
de l'emploi, de la formation, des relations du travail et de la
réduction du temps de travail ;
- élaborer un projet de loi relatif à la situation sociale
et professionnelle des travailleurs saisonniers du tourisme ;
- prendre les mesures réglementaires nécessaires à
l'application des nouvelles dispositions législatives (décrets,
circulaires et instructions) ;
- développer le partenariat entre l'Etat et l'ensemble des acteurs
afin de permettre une mise en oeuvre concrète des différentes
propositions.
Ces mesures induisent un réel progrès social pour cette
catégorie de salariés et qu'elles présentent un
intérêt certain en termes de création d'emplois
.
B. UNE PRISE EN COMPTE INSUFFISANTE DES DIFFICULTÉS STRUCTURELLES DES ENTREPRISES HOTELIÈRES
L'offre
hôtelière s'est largement diversifiée ces
dix dernières années pour des raisons liées à
la conjoncture et à l'évolution des comportements et des attentes
de la clientèle. La part de l'hôtellerie indépendante reste
majoritaire, mais diminue au profit des chaînes et sa fragilité
résulte notamment des difficultés suivantes :
- la faible rentabilité et l'insuffisance de fonds propres :
l'investissement hôtelier nécessite des financements très
importants, amortissables seulement sur le long terme. Or, les entreprises
hôtelières indépendantes sont souvent dépourvues de
fonds propres. Les exploitants n'ont pas toujours la formation requise pour
pratiquer les nouveaux modes de gestion et se trouvent confrontés
à une difficulté croissante à investir et à
maintenir la qualité du service offert ;
- les difficultés d'adaptation de l'offre à la
demande : le maillage, la spécificité et la diversité
de la petite hôtellerie sont un atout important pour la France.
Toutefois, l'évolution de la demande vers une plus grande exigence en
matière de confort, accueil et restauration et en matière de prix
pose un problème à ce type d'hôtellerie qui doit trouver,
par la formation, les moyens de lever les freins pesant sur sa
commercialisation.
1. Le plan de restructuration de la dette hôtelière
Afin de
faire face à l'endettement élevé de l'hôtellerie et
aux difficultés qu'elle éprouve à renégocier ses
emprunts, le ministre chargé du tourisme a mis en place en
février 1995, conjointement avec le ministre chargé des
finances, un dispositif d'aide à la restructuration de la dette des
entreprises hôtelières, qui repose sur la création d'un
fonds de garantie spécifique confié à la SOFARIS
(50 millions de francs prévus, 30 millions de francs inscrits
au budget du ministère de l'équipement en 1995 et progressivement
versés à la SOFARIS).
Des améliorations techniques du dispositif ont été
introduites dans la convention entre l'Etat et la SOFARIS en décembre
1997 qui portent sur l'augmentation du coefficient multiplicateur de quatre
à six et la possibilité de faire baisser l'annuité par
tous moyens, y compris la baisse du taux d'intérêt .
Ce dispositif a permis, au 30 juin 1999, la restructuration d'une
dette de 610 millions de francs répartie entre
284 hôtels
: 156 en 1995-1996, 78 en 1997, 42 en 1998, 8 au
1
er
semestre 1999. Le taux effectif de prise en garantie (montant du
risque) est passée de 24 % en 1996, à 26 % en 1997,
29 % en 1998, 33 % en 1999.
La procédure enregistre une nette
diminution en 1998-1999
qui peut s'expliquer par le fait que les demandes
les plus importantes ont été satisfaites
Néanmoins, il semble nécessaire d'augmenter et de mieux
répartir les crédits du fonds SOFARIS pour permettre aux
entreprises de renégocier leurs taux de crédit et leurs dettes
avec les banques dans les meilleures conditions, car la baisse des taux
d'intérêt doit profiter aux entreprises hôtelières.
Le rééchelonnement de la dette reste une question primordiale
pour l'avenir de ce secteur car, dans la grande majorité des cas, le
bénéfice de l'exploitant sert à rembourser la dette. De ce
fait, l'hôtelier ne peut réinvestir et par conséquent,
s'adapter aux attentes de la clientèle et la question de survie se pose
dès lors en termes cruciaux pour son entreprise.
2. Les mesures d'allégement ou de simplification bénéficiant au secteur de l'hôtellerie
Il
s'agit d'un ensemble de mesures déjà en vigueur l'an dernier et
dont votre rapporteur avait souligné l'intérêt pour le
secteur de l'hôtellerie et la restauration :
-
l'application de la déclaration unique d'embauche (DUE)
applicable à la totalité du secteur
" café-hôtel-restaurant " depuis le
1
er
avril 1998 et qui permet d'effectuer en une fois onze
formalités liées à l'embauche d'un salarié ;
-
l'allégement des charges patronales pour compenser
l'augmentation des charges résultant de la mise en oeuvre de la
convention collective au 30 avril 1997
. Cette mesure
d'allégement provenant d'une réduction des cotisations patronales
calculées sur les avantages en nature est appliquée en
progressivement sur quatre ans,
et elle concernera la totalité
des cotisations en 2001
.
La loi de finances pour 1999
a reconduit la mesure qui fusionne, sous la
forme de réduction unique, les allégements des charges sur les
bas salaires
et modifie ces allégements (plafond
d'éligibilité ramené au SMIC majoré de 30 % et
proratisation en cas d'activité inférieure au temps plein). Cette
mesure est applicable aux salariés des hôtels, cafés et
restaurants.
Enfin, on peut rappeler que ce secteur bénéficie de
la
réduction des cotisations patronales de sécurité sociale
sur les bas salaires
, puisque 40 % des salariés de ce secteur
sont rémunérés au SMIC.
3. Les perspectives de mise en place d'un fonds de garantie tourisme
Afin de
déterminer les mesures appropriées aux besoins du secteur de
l'hôtellerie-restauration en matière d'emploi et d'investissement,
le secrétariat d'Etat au tourisme a initié une action pilote dans
les huit départements suivants : Alpes-maritimes, Ariège,
Aude, Côtes d'Armor, Creuse, Gironde, Isère et Pas-de-Calais.
Il sera procédé à une analyse de la situation des
entreprises à partir d'un échantillon représentatif en vue
de trouver le meilleur compromis entre rentabilité, développement
de l'emploi et amélioration des conditions de travail et
d'évaluer leurs besoins et leurs capacités d'investissement.
Cette action associera les professionnels, la Banque de France, la direction
départementale du travail et de l'emploi et la délégation
régionale au tourisme.
Les travaux devraient aboutir à la mise en place, au plus tard en 2001,
d'un fonds de garantie tourisme pour le soutien des entreprises au
développement de l'emploi, de la modernisation de la gestion et de la
rénovation des équipements.
Ce fonds de garantie apparaît d'autant plus indispensable que
malgré une conjoncture favorable, de nombreux efforts restent à
fournir pour faire face à une clientèle étrangère
de plus en plus professionnelle, notamment en ce qui concerne le parc
hôtelier.
Il est indispensable de favoriser la modernisation de l'hôtellerie
indépendante et de privilégier la rénovation des
établissements existants pour développer une offre plus
performante, susceptible d'attirer de nouvelles clientèles. Ainsi,
à l'heure où les taux d'intérêt sont relativement
bas, il serait judicieux d'accorder aux hôtelier des taux
inférieurs à ceux du marché.
Votre rapporteur pour avis ne sous-estime pas l'importance des efforts
menés pour aider les entreprises du secteur de
l'hôtellerie-restauration à se moderniser et à affronter la
concurrence, mais il considère qu'ils sont loin de résoudre
toutes les difficultés du secteur.
Ainsi, l'hôtellerie se voit imposer des normes draconiennes en
matière de sécurité alors que les résidences de
tourisme sont soumises à un régime plus souple, ce qui engendre
une distorsion de concurrence qui n'a pas lieu d'être. En outre, ces
mêmes résidences, toujours à la différence de
l'hôtellerie, ne doivent pas saisir les commissions
départementales de l'action touristique quand elles souhaitent
s'agrandir. De façon plus générale, l'Union
européenne impose des contraintes principalement dans le domaine de la
restauration, qui ont un coût très important et qui nuisent
fortement aux petites structures.
Enfin, il ne faut pas oublier que
l'application de la réduction du
temps de travail aura de très graves répercussions pour
l'industrie du tourisme. Elle va porter atteinte à la
compétitivité de la destination française dans un secteur
particulièrement exposé à la concurrence internationale et
est totalement inadaptée à cette profession qui, comme toutes
celles du secteur des services, doit s'adapter aux attentes de la
clientèle.
Dans ces conditions, on ne peut que très vivement regretter que le
Gouvernement n'ait rien pu obtenir au niveau européen, s'agissant de
l'application d'un taux réduit voire intermédiaire de TVA pour la
restauration traditionnelle. Cette mesure, créatrice d'emplois, pouvait
atténuer sensiblement l'impact négatif de la loi sur les
35 heures.
C. LA RÉHABILITATION DE L'IMMOBILIER TOURISTIQUE : UNE BONNE IDÉE EN PANNE !
1. Les incitations fiscales à l'investissement dans l'hébergement touristique
S'inspirant du dispositif " Périssol " qui
autorisait les acquéreurs de logements neufs mis en location à
déduire de leurs revenus fonciers une partie du prix de ce logement
à travers un amortissement calculé sur 25 ans, la loi de finances
rectificative pour 1998 prévoit un nouveau dispositif d'aides à
l'investissement locatif dans les résidences de tourisme.
Cette mesure s'inscrit dans une démarche d'aménagement et de
développement durable du territoire
puisqu'elle ouvre droit,
à la demande de l'investisseur, à une réduction
d'impôt sur le revenu
si ce type de placement est
réalisé dans des zones de revitalisation rurale
.
La mesure est cependant limitée dans le temps puisque l'investissement
doit être réalisé entre le
1
er
janvier 1999 et le 31 décembre 2002.
Le dispositif fiscal diffère selon le type d'investissement
réalisé :
- Pour l'acquisition de logement neuf ou en l'état futur
d'achèvement, la réduction d'impôt est calculée sur
le prix de revient de ces logements dans la limite de 250.000 francs pour
une personne célibataire, veuve ou divorcée et de
500.000 francs pour un couple marié. Son taux est de 15 % Il ne
peut être opéré qu'une seule réduction d'impôt
à la fois et elle est répartie sur quatre années au
maximum. Elle est accordée au titre de l'année
d'achèvement du logement ou de son acquisition si elle est
postérieure et imputée sur l'impôt dû au titre de
cette même année.
Le propriétaire doit s'engager à louer le logement nu pendant au
moins neuf ans à l'exploitant de la résidence de tourisme.
Cette location doit prendre effet dans le mois qui suit la date
d'achèvement de l'immeuble ou de son acquisition si elle est
postérieure.
- Pour les dépenses de reconstruction, d'agrandissement, de grosses
réparations ou d'amélioration, la réduction est
calculée, au taux de 10 %, sur le montant de ces travaux, à
l'exclusion de ceux qui constituent des charges déductibles des revenus
fonciers en application de l'article 31 du code général des
impôts, réalisés à l'occasion de l'opération.
Elle est accordée au titre de l'année d'achèvement des
travaux. Les travaux doivent avoir nécessité l'obtention d'un
permis de construire.
La location doit prendre effet dans le délai d'un mois après
réalisation des travaux.
- Dans le cas d'un logement d'une société non soumise
à l'impôt sur les sociétés, le porteur de parts, qui
s'engage à conserver la totalité de ses titres jusqu'à
l'expiration du délai de location de neuf ans,
bénéficie des mêmes réductions d'impôt que
pour une acquisition directe.
Compte tenu du caractère récent de cette mesure, il n'est pas
encore possible de disposer d'un bilan d'évaluation.
2. Les incitations fiscales à la réhabilitation de l'hébergement touristique
Comme
votre rapporteur pour avis avait eu l'occasion de le souligner l'an dernier,
l'hébergement touristique en montagne et sur le littoral est
marqué par la prépondérance de la résidence
secondaire, le vieillissement du parc et l'insuffisance d'entretien, qui
aboutissent à une dégradation de l'offre accompagnée de
techniques de commercialisation trop souvent rudimentaires.
Cette situation a été mise en évidence par les élus
locaux, qui constatent une baisse d'activité pour leurs stations, se
traduisant notamment par un surcoût du fonctionnement des
équipements publics et une baisse d'activité pour les entreprises
locales liées au tourisme.
L'article 34 de la loi de finances pour 1999 complète
l'article 261 D du code général des impôts et
prévoit l'assujettissement à la TVA des prestations
d'hébergement, permettant ainsi la déductibilité de la
taxe grevant les travaux d'investissement des meublés dans les villages
résidentiels de tourisme (VRT), sous réserve que ceux-ci
s'inscrivent dans une opération de réhabilitation de l'immobilier
de loisirs.
Cette disposition législative prévoit que les conditions
d'exploitation des villages résidentiels de tourisme et la
définition d'une opération de réhabilitation de
l'immobilier de loisirs sont fixées par deux décrets en Conseil
d'Etat qui font actuellement l'objet de consultations
interministérielles.
Les avantages attendus de la mise en place de ce nouveau dispositif
sont
:
- d'une part, de créer un cadre d'intervention adapté aux
stations touristiques, pour permettre la réhabilitation de
l'hébergement touristique qui doit retrouver un niveau de qualité
tout en améliorant l'organisation urbaine (espaces publics
notamment) ;
- d'autre part, d'inciter les propriétaires à engager ou
à faire engager des travaux de réhabilitation et à mettre
leurs appartements sur le marché pour
Le nouveau produit touristique que constitue le village résidentiel
de tourisme suppose que les trois conditions suivantes soient
réunies :
- l'opération de réhabilitation et de commercialisation doit
être réalisée par un exploitant unique, enregistrant dans
ses comptes et sous sa responsabilité les mouvements de perception et
déduction de la TVA ;
- les propriétaires doivent conclure avec l'exploitant un contrat
de location d'au moins neuf ans ;
- un classement rigoureux permettant d'identifier un produit
d'hébergement et des prestations touristiques est effectué par le
Préfet conformément à la réglementation prise par
le ministre chargé du tourisme.
Compte tenu de l'intérêt de ce dispositif -attendu par les
élus de la montagne et du littoral- votre rapporteur pour avis
déplore le retard pris dans l'adoption des textes d'application, qui
empêche à ce jour sa mise en oeuvre
.
Il lui semble, de plus, que la mesure récente d'abaissement du taux de
TVA, intervenue depuis le 15 septembre 1999, qui porte sur l'ensemble des
travaux réalisés sur le logement, qu'ils soient effectués
par les propriétaires ou les locataires, dans les résidences
principales ou secondaires rend -de facto- la mesure adoptée l'an
dernier beaucoup moins attractive. La récupération portera
désormais sur 5,5 % du coût des travaux et non plus 20,6 %.
De plus, il lui apparaît que cette mesure sera insuffisante pour
permettre aux communes de mener des politiques locales de
réhabilitation, au regard du nombre de meublés à
réhabiliter (plus d'un million de lits).
Ce dispositif devrait donc s'inscrire dans un cadre juridique
approprié permettant aux collectivités locales d'intervenir
légalement et efficacement. Or, le régime juridique des aides
économiques des collectivités locales est inadapté
.
Leur intervention économique reste trop encadrée, et les
communes, en l'absence d'une évolution des textes, doivent respecter le
régime actuel des aides directes et indirectes, issu des lois de
décentralisation. Elles ne peuvent intervenir qu'en complément
d'un dispositif préexistant au niveau de la région, soit sous la
forme de primes régionales à l'emploi, soit d'avances, de
prêts ou de bonification d'intérêts, à l'exception
des avances à taux nul et des avances en compte courant.
L'engagement financier des collectivités locales est cependant une
des conditions principales de la réussite des opérations de
réhabilitation. Il est donc indispensable de préciser les
mécanismes d'aides des collectivités locales dont pourraient
bénéficier les propriétaires
. Des évolutions
s'imposent également sur la réglementation des
sociétés d'économie mixte (SEM) qui seront probablement
les opérateurs locaux principaux dans le domaine de la
réhabilitation.
Par ailleurs, il faudrait envisager d'adapter le cadre juridique des
opérations programmées pour l'amélioration de l'habitat
(OPAH), afin qu'elles puissent inclure la rénovation de l'immobilier
locatif de tourisme en mobilisant les ressources de l'Agence nationale pour
l'amélioration de l'habitat (ANAH).
Pour toutes ces raisons, l'examen du projet de loi modifiant le
régime juridique d'intervention économique des
collectivités territoriales devra mobiliser l'attention de la Commission
des Affaires économiques.
En effet,
ce texte permettrait aux
collectivités territoriales et à leurs groupements d'accorder des
aides financières aux entreprises dans le cadre d'un projet de
création ou d'acquisition d'entreprise ou de développement
d'activité, selon les termes du nouvel article L.1512-7 du code
général des collectivités territoriales.
Cet article indique qu'un "
un décret en Conseil d'Etat
précise la nature des dépenses éligibles..... et le
montant maximum des aides
".
Or, selon les renseignements obtenus auprès de l'administration, il
semblerait qu'à la différence du ministère de
l'Intérieur, le ministère de la fonction publique et de la
réforme de l'Etat n'entende pas inclure la réhabilitation de
l'immobilier de loisir dans les activités éligibles.
Il conviendra, lors de l'examen de ce projet de loi, d'appuyer les
démarches entreprises par les associations des élus
représentant les communes touristiques du littoral et de la montagne
pour obtenir des assurances sur ce point important.
*
* *
La Commission des affaires économiques a émis un avis défavorable à l'adoption des crédits consacrés au tourisme, inscrits dans le projet de loi de finances pour 2000.
1
La consommation touristique
intérieure, agrégat T2 dans le compte du tourisme, correspond aux
dépenses des touristes résidents et non-résidents sur le
territoire métropolitain, ainsi qu'à la consommation des
touristes français auprès de prestataires de services
français à l'occasion de voyages à l'étranger.
2
Rapport d'information de la Commission de la production de M.
Daniel Chevallier (AN n° 1875).