EXAMEN EN COMMISSION
La
commission a examiné le
mercredi 17 novembre 1999
le
rapport
pour avis de M. Louis de Broissia sur les crédits pour 2000 de la
presse écrite.
Un débat s'est ensuite engagé.
M. Ivan Renar
a demandé si, au-delà de l'augmentation
incontestable des crédits, il ne serait pas utile de
réfléchir à l'évolution générale de
la presse au vu de la concentration qui affecte de plus en plus la presse
régionale. Il a aussi noté que l'Agence France Presse devait
résoudre la contradiction latente entre les moyens proposés pour
financer son développement et la pérennité d'une mission
axée sur le respect du pluralisme de l'information, la promotion de la
francophonie, la recherche de la qualité.
Mme Danièle Pourtaud
a demandé au rapporteur son avis sur
la situation des entreprises de presse, spécialement au regard du
mouvement de concentration en cours. Elle a souhaité savoir si la presse
régionale avait la capacité financière de se diversifier
dans la télévision locale. Elle a enfin estimé qu'il
appartenait aussi bien au Parlement qu'au Gouvernement de prendre des
initiatives en faveur du développement de l'AFP, sur la
nécessité duquel chacun partage la même analyse.
M. André Maman
a demandé s'il existait des instruments
permettant d'aider la presse francophone à l'étranger. Il a
proposé de mettre en place un crédit permettant de financer
l'envoi d'un nombre significatif de quotidiens aux 440 écoles
françaises accréditées à l'étranger.
M. Pierre Laffitte
a noté que les nouvelles technologies de la
communication favorisaient l'apparition de nouveaux titres de presse à
l'initiative de toutes petites équipes de rédaction ou de
journalistes indépendants. Il peut s'agir de produits mêlant
l'information écrite à des images animées. Il a
souhaité savoir si les grands quotidiens avaient saisi les
opportunités offertes par ces technologies, et si les initiatives
déjà prises tenaient compte de la logique éditoriale
spécifique des produits en ligne.
M. Ivan Renar
a estimé qu'il fallait encourager la lecture de
l'écrit et réconcilier le support papier et l'écran.
Mme Danièle Pourtaud
a souhaité que la commission puisse
contribuer à faire avancer la réflexion sur les rapports des
journalistes avec la diffusion en ligne.
M. Louis de Broissia, rapporteur pour avis,
a présenté les
éléments de réponse suivants :
- il est légitime d'évaluer l'efficacité des
crédits de la presse en prenant en compte l'évolution du nombre
des titres. Le problème le plus important que connaît la presse
est toutefois l'effritement du lectorat. Il est indispensable de redonner aux
enfants le goût de l'écrit. Les collectivités publiques
mobilisent des financements très importants pour le branchement des
établissements scolaires sur Internet. Il serait regrettable de se
satisfaire dans le même temps de la marginalisation de l'écrit ;
- il faut que les parlementaires réfléchissent aux initiatives
législatives à prendre en faveur de l'AFP ;
- la situation financière de la presse s'est améliorée,
alors que le lectorat continuait à se dégrader. La presse
quotidienne régionale a abordé le multimédia avec beaucoup
de dynamisme et les crédits d'aide sont assez bien consommés dans
ce domaine. Peu de journaux disposent des capacités d'investissement
nécessaires pour lancer des télévisions locales, mais la
complémentarité nécessaire entre les formes de
médias les condamne à engager et à réussir ce pari
;
- le fonds d'aide à l'exportation de la presse française à
l'étranger augmente de 4,4 % en 2000, mais ce chiffre est
dépourvu de significations par rapport à l'ampleur des enjeux. Il
est arrivé à la Fédération nationale de presse
française d'aider, spécialement au Moyen-Orient, des journaux
francophones en difficulté. Il n'existe pas de fonds globalisant l'aide
à la diffusion de la presse en milieu scolaire français ou
à l'étranger. Il serait donc utile de réfléchir
à la création, dans ce domaine, d'un fonds de concours
alimenté par l'Etat et les collectivités locales.
Suivant les propositions de son rapporteur, la
commission
a ensuite
décidé, à l'unanimité, de
donner un avis
favorable à l'adoption des crédits d'aide à la presse pour
2000.