B. DES MOYENS DE FONCTIONNEMENT PARTICULIÈREMENT TENDUS
Le titre III de l'armée de terre représentera à lui seul, en 1999 comme en 1998, 29,5 % du titre III du budget de la défense. Cette différence de proportion par rapport aux autres armées (12,5 % pour la marine, par exemple), illustrée par le tableau ci-après, s'explique par des différences évidentes en termes d'effectifs.
Répartition du titre III du ministère de la défense par armées et services en 1999
|
Titre III en 1999 |
Part dans le titre III du budget de la défense en 1999 |
Terre |
30 700 |
29,5 % |
Air |
15 559 |
14,9 % |
Marine |
12 907 |
12,5 % |
DGA et autres services |
24 302 |
23,4 % |
Gendarmerie |
20 490 |
19,7 % |
TOTAL |
103 959 |
- |
Le tableau ci-après retrace l'évolution, par grandes catégories de dépenses, des crédits de fonctionnement de l'armée de terre en 1998 et 1999.
Evolution du titre III de l'armée de terre -
1998-1999
(en milliers de francs courants)
Chapitres |
Catégories de dépenses |
LFI 1998 |
Part dans le titre III de l'armée de terre en 1998 |
PLF 1999 |
Part dans le titre III de l'armée de terre en 1999 |
Evolution 99/98 |
31-31 et
|
Personnels militaires - rémunérations principales, indem-nités et allocations diverses |
20 125,2 |
65,7 % |
21 067 |
68,62 % |
+ 4,67 % |
31-41 |
Appelés - rémunérations principales |
1 247,64 |
4,08 % |
942,77 |
3,07 % |
- 24,44 % |
31-61 et 31-62 |
Personnels volontaires - Rémunérations principales, indemnités et allocations diverses |
- |
- |
87,8 |
0,28 % |
- |
31-96 |
Pécules d'incitation au départ |
296,21 |
0,97 % |
301,38 |
0,98 % |
+ 1,75 % |
|
Sous-total rémunérations |
21 669,05 |
70,83 % |
22 398,95 |
72,96 % |
+ 3,37 % |
33-90 et 33-91 |
Charges sociales |
2 147,04 |
7,02 % |
2 246,37 |
7,32 % |
+ 4,63 % |
|
Sous-total rémunérations et charges sociales |
23 816,09 |
77,85 % |
24 645,32 |
80,27 % |
+ 3,48 % |
34-04 |
Fonctionnement |
5 135,98 |
16,79 % |
4 655,64 |
15,17 % |
- 9,35 % |
34-10 |
Alimentation |
1 415,46 |
4,63 % |
1 245,53 |
4,06 % |
- 12 % |
34-20 |
Entretien programmé des matériels |
218,63 |
0,71 % |
148,63 |
0,48 % |
- 32,02 % |
|
Sous-total matériel et fonctionnement des armes et des services |
6 770,06 |
22,13 % |
6 049,8 |
19,71 % |
- 10,63 % |
36-01 |
Subvention de fonctionnement au musée de l'armée |
4,79 |
0,02 % |
4,79 |
0,02 % |
- |
|
Total Titre III |
30 590,94 |
- |
30 699,91 |
- |
+ 0,36 % |
La
stabilité du titre III de l'armée de terre en francs
courants
(+ 0,36 % en 1998-1999) recouvre une
évolution
contrastée des différents postes
.
La
rigidité des dépenses de rémunérations et
charges sociales a
, en effet,
pour conséquence
mécanique
, dans ce contexte de stabilité du titre III,
de
comprimer
les crédits de fonctionnement courant (hors
rémunérations et charges sociales) ce qui ne manquera pas
d'affecter de manière préoccupante, en 1999, les activités
et la vie quotidienne des formations de l'armée de terre.
1. L'augmentation des rémunérations et charges sociales
La nette
augmentation des rémunérations et charges sociales entre 1998 et
1999 (+ 3,5 %) succède à l'augmentation encore plus
importante (+ 6 %) constatée entre 1997 et 1998 (due, pour
l'essentiel, à la budgétisation de la DCN étatique et du
fonds de concours "gendarmes d'autoroutes"). En 1999, l'ensemble des
dépenses liées aux rémunérations (chapitres 31-31,
31-32, 31-41, 31-61, 31-62, 31-96, 33-90 et 33-91) dépassera la
proportion, jamais atteinte à ce jour, de
80 % du titre III de
l'armée de terre.
Cette évolution résulte des mécanismes d'augmentation des
rémunérations publiques, de l'impact des créations et
suppressions d'emplois prévues par la programmation, des mesures
destinées à l'amélioration de la condition militaire, et
des moyens destinés aux pécules d'incitation au
départ.
a) L'application des mesures de revalorisation de la fonction publique
La
transposition de l'accord salarial de la fonction publique de février
1998, jointe aux diverses mesures de revalorisation des
rémunérations de la fonction publique, pourrait se traduire, en
1999, par une
dépense supplémentaire
de quelque
753
millions de francs
pour l'armée de terre
.
Parmi ces mesures
s'inscrivent l'application de la revalorisation des bas salaires aux
rémunérations des militaires du rang engagés en
début de carrière (l'indice plancher est désormais, pour
cette catégorie, de 249 points au lieu de 237), dont le coût
représentera 318 millions de francs pour l'ensemble des personnels
militaires de la défense, ainsi que l'attribution de deux points
d'indice supplémentaires, à laquelle s'ajoute l'augmentation de
l'indice minimum de la fonction publique à 247.
Notons que l'armée de terre a souhaité que les mesures de
revalorisation des basses rémunérations de la fonction publique
soient appliquées aux militaires du rang engagés, alors
même que les rémunérations de cette catégorie
avaient été augmentées au niveau du SMIC en 1998, et que
la revalorisation comprise dans les "mesures Zucarelli" n'avait pas
nécessairement vocation à s'étendre à des
personnels logés.
b) L'amélioration de la condition militaire en 1999
Les
mesures relatives à l'amélioration de la condition militaire pour
1999 sont les suivantes :
- revalorisation de l'indemnité pour charges militaires (+ 1,14 %),
dont le coût est de 58 millions de francs pour l'ensemble du
ministère de la défense,
- augmentation du prêt des appelés, pour un coût global de
19,3 millions de francs,
- diverses revalorisations indemnitaires.
c) L'incidence des créations et suppressions d'emplois liées à la programmation
-
La
création de 5 879 emplois de militaires du rang engagés et
de 1 361 emplois de volontaires
(dont 26 mis à disposition du
Premier ministre, soit un total de 1 335)
se traduira, en 1999, par un
coût de 793,42 millions de francs
ainsi répartis :
- rémunérations principales, indemnités et allocations
diverses des EVAT : 629,5 millions de francs ;
- rémunérations principales, indemnités et allocations
diverses des volontaires : 87,29 millions de francs ;
- charges sociales : 76,5 millions de francs.
- Parallèlement, la
suppression de 230 emplois d'officiers, de 1 220
emplois de sous-officiers et de 22 260 emplois d'appelés
induira une
économie de 607,63 millions de francs
ainsi répartis :
- rémunérations principales, indemnités et allocations
diverses des personnels militaires : - 269,3 millions de francs ;
- rémunérations des appelés : - 309,3 millions de
francs ;
- charges sociales : - 29 millions de francs.
En 1999, la professionnalisation induira donc, en termes de
rémunérations (et de charges sociales), un
coût de
185,79 millions de francs
pour les personnels militaires de l'armée
de terre.
Par ailleurs, la création nette de 1 816 emplois civils (suppression de
535 emplois, création de 2 348 emplois) au profit des
états-majors et des services communs se traduira par une dépense
de 304,97 millions de francs en matière de rémunérations
pour l'ensemble de la Défense (ces créations d'emplois ne sont
pas ventilées entre les différentes armées dans le "bleu"
budgétaire).
d) L'augmentation apparente des crédits destinés aux pécules d'incitation au départ
301,4
millions de francs seront attribués en 1999 à l'armée de
terre sur le chapitre 31-96 (92), soit une augmentation de 1,75 % par rapport
à la dotation de 1998 (296,2 millions de francs).
Toutefois, en prenant en compte la provision inscrite au chapitre 31-96,
à répartir entre les armées, les crédits
consacrés aux pécules en 1999 représenteront 312,4
millions de francs. Ils se situent nettement en retrait non seulement par
rapport aux 394 millions de francs qui avaient été initialement
demandés par l'armée de terre pour faire face à ses
besoins, mais aussi par rapport à la dotation globale de 405,4 millions
de francs accordée à l'armée de terre en 1998 (283,3
millions de francs en 1997).
Ce manque à gagner est d'autant plus regrettable que les pécules
devraient être destinés en priorité, en 1999, à
l'amélioration du pyramidage des emplois des sous-officiers,
indispensable au moral d'une catégorie de personnels qui a connu
d'importants blocages à l'avancement. Notons que les pécules ont,
en 1998, été attribués, dans leur grande majorité,
aux cadres proches de la limite d'âge de leur grade, et qu'il importe
désormais d'orienter ce dispositif vers les grades ou les
spécialités excédentaires.