D. LES TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES (T.A.A.F.)

Après l'abandon, en 1994, de la réalisation de la piste aérienne en terre Adélie à la suite de dommages importants causés par les intempéries, l'année 1995 aura été marquée par deux événements :

- la commémoration du quarantième anniversaire de la création du territoire par la loi du 6 août 1955 qui a regroupé les TAAF dans un cadre administratif unique et les a dotées de l'autonomie financière ;

- le lancement d'un nouveau navire océanographique, le Marion-Dufresne II.

Les recherches scientifiques entreprises dans les TAAF sous la responsabilité de l'Institut français pour la Recherche et la Technologie Polaires, groupement d'intérêt public créé par le décret du 13 janvier 1992, se sont poursuivies. Ces recherches concernent de nombreuses disciplines telles que la géophysique, la glaciologie, l'océanographie ou la biologie animale et végétale.

Dans les îles sub-antarctiques françaises, (Amsterdam, Saint-Paul, Crozet, Kerguelen), les moyens techniques destinés à l'observation géophysique et au suivi des populations animales ont été modernisés avec la transmission des données par liaison satellitaires et l'utilisation de balises ARGOS.

Par ailleurs, le nouveau navire, le Marion-Dufresne II, utilisé depuis le mois de mai 1995 pour les campagnes océanographiques menées dans le cadre de programmes internationaux, dispose de nouveaux équipements, tels que le sondeur acoustique multifaisceaux construit par la société Thomson. Avec ses 120 mètres de long, ses 10 130 tonnes en charge, sa cinquantaine d'hommes d'équipage et ses cinq grues, il pourvoit au ravitaillement des îles australes. Sa construction, commencée en août 1993 par les chantiers du Havre, aura coûté 556 millions de francs, financés à hauteur de 80 % par la Compagnie générale maritime, grâce à des aides de l'État, et par un recours à l'emprunt pour les 20 % restants.

Un autre projet pluriannuel a démarré en 1993 par la conclusion d'un accord de coopération entre les deux instituts nationaux français et italiens chargés de recherches polaires : il s'agit du projet CONCORDIA tendant à la construction d'une base scientifique permanente sur le plateau antarctique au lieu-dit Dôme C. La structure du bâtiment, réalisée en France, a été acheminée partiellement vers la Terre-Adélie. Les équipements de transport entre Dumont d'Urville et le Dôme C ont été acquis et essayés au cours de deux raids effectués durant les étés austraux 1993/1994 et 1994/1995.

La perspective d'effectuer un forage glaciaire profond au Dôme C a attiré de nombreux chercheurs européens. Un projet commun, ETICA, regroupant dix pays européens, dont la France et l'Italie, a été présenté à la Communauté européenne et soutenu à hauteur de 5 millions d'ECU. Les connaissances relatives aux climats passés et à l'évolution actuelle de l'atmosphère qui seront recueillies grâce à ce forage, placeront l'Europe et la France en position de pointe pour la compréhension des mécanismes qui régissent l'évolution des climats.

Grâce aux travaux menés par le groupe d'étude sénatorial sur l'Arctique, l'Antarctique et les Terres australes, créé en 1984 et actuellement présidé par M. Lucien Lanier, votre commission des Lois, qui attache une grande importance au devenir de ce territoire, suit très attentivement les activités développées par la France dans l'extrême hémisphère sud.

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