B. CERTAINES INFRACTIONS CONTINUENT CEPENDANT D'AUGMENTER
Parmi ces dernières, on relève notamment :
- les différentes infractions de violences contre les personnes, en hausse globale de 14,8 %, dont + 11,3 % pour les blessures volontaires et + 33,4 % pour les menaces et chantages ;
- les infractions dites « économiques et financières », en progression de 7,5 %, dont + 8,5 % pour les escroqueries, faux et contrefaçons, notamment les faux chèques et les chèques volés (+ 6,9 %) ;
les vols avec violence sans arme ( + 3,5 %) ;
- les destructions et dégradations de biens privés (+ 2,7 %) ;
- etc...
C. LA BRUTALE RÉAPPARITION DES ATTENTATS TERRORISTES
Le fait marquant de la criminalité cette année est la brutale réapparition du terrorisme.
Les événements sont si récents qu'ils n'appellent guère de longs rappels statistiques : outre l'assassinat du Cheikh Sahraoui le 11 juillet 1995 dans la salle de prière de la mosquée de la rue Myrha, on a déploré 8 attentats à Paris et en province entre le 25 juillet et le 17 octobre 1995, 7 personnes tuées dans l'attentat de la station Saint-michel de la ligne B du RER et plus de 170 blessés, certains grièvement, sans compter les dégâts matériels. Ce bilan aurait même été beaucoup plus lourd si tous les engins avaient explosé, en particulier celui découvert le 26 août 1995 sur la voie du TGV Lyon-Paris à la hauteur de Cailloux-sur-Fontaines (Rhône).
L'année dernière, votre rapporteur signalait dans son avis budgétaire que « des indices concordants démontrent la persistance de la menace terrorisme sur le territoire national, comme le prouve le démantèlement au début du mois d'un vaste réseau islamiste dont les membres sont soupçonnés d'apporter leur soutien à des actions terroristes ».
Les faits ont hélas démontré que ses craintes n'étaient pas infondées.
Votre rapporteur rappelle à cet égard que la lutte contre le terrorisme est incluse dans les missions prioritaires de la police par l'article 4 de la loi d'orientation, dont l'Annexe II indique :
«... les services français doivent moderniser leur potentiel de riposte. Pour prolonger les actions de redéploiement déjà conduites, il convient d'envisager un renforcement des capacités d'action... Deux axes sont privilégiés : - la lutte contre le terrorisme doit s'alimenter d'une surveillance accrue des communautés étrangères à risque, ...- la protection de notre protection économique encore trop vulnérable ».
De fait, cette orientation doit plus que jamais demeurer présente à l'esprit de tous.
Intervenant devant l'Assemblée nationale aussitôt après l'explosion d'une bombe ayant fait 26 victimes (dont 5 graves) dans une rame de la ligne C du RER entre les stations Saint-Michel et Gare-d'Orsay, le Premier ministre a « redit solennellement devant la représentation nationale » que le Gouvernement entendait « conduire la lutte contre le terrorisme avec détermination et sans merci ». Les progrès rapides des enquêtes en attestent.
S'agissant du terrorisme interne, votre rapporteur demeure préoccupé par la situation en Corse où 459 attentats ont été répertoriés en 1994, compte tenu de différents crimes et délits (dont 40 homicides) où il est souvent difficile de faire la part entre le terrorisme proprement dit et la criminalité de droit commun. Là encore, la vigilance reste de mise.