B. UNE ÉVOLUTION VERS LE PRINCIPE D'ÉQUITÉ POUR RÉPONDRE AUX PRÉOCCUPATIONS DES MÉDIAS
Une telle évolution vise aussi à lutter contre la tentation des médias de ne plus couvrir la campagne présidentielle pendant les trois semaines que dure la période intermédiaire compte tenu de la difficulté qu'ils ont à appliquer strictement le principe d'égalité.
Selon les décomptes du CSA : « les chaînes TF1, France 2, France 3, Canal+ et M6 n'ont réservé que 12 heures à la retransmission des interventions des candidats, soit une diminution de 50 % par rapport au volume relevé lors de la même période sur ces chaînes en 2007. Les temps de parole accordés sur les antennes des radios généralistes et des chaînes d'information en continu ont aussi été en baisse par rapport à 2007 » . 1 ( * )
Il s'agit là d'une véritable difficulté que nous ne pouvons ignorer mais les recommandations du CSA, d'abord d'ordre technique, visent à s'adapter à cette évolution des pratiques des médias sans véritablement s'interroger, ce que votre rapporteure pour avis regrette, sur la façon dont il conviendrait de rendre compte de la campagne pour l'élection présidentielle au XXI e siècle. Désormais, avec la révolution numérique et la multiplication de nouveaux formats de programmes télévisuels, la campagne électorale ne se limite plus aux journaux télévisés des grandes chaînes. Une réflexion politique plus vaste aurait donc été souhaitable. Elle aurait permis de s'interroger également sur la façon, par exemple, dont les sites internet et la presse rendent compte de cette campagne et sur les conditions de respect du pluralisme par ces médias. Le CSA reconnaît par ailleurs que le problème tel qu'il est traité concerne les tranches d'information et donc les rédactions des médias. Les documentaires, les magazines d'information ne sont donc pas véritablement pris en compte dans cette réflexion ce qui illustre, une fois encore, le caractère insuffisamment abouti de la réflexion menée.
Que dire, ensuite, des élections primaires organisées par certaines grandes formations politiques, qui ont pour effet de donner un surcroît de visibilité aux candidats qui y participent ? Votre rapporteur observe que le projet de loi organique et le projet de loi ne garantissent ni l'équité entre les candidats aux primaires ni, a fortiori , avec les candidats qui n'y participeront pas. Or chacun a pu mesurer en 2012 le rôle décisif de ces primaires sur le déroulement des élections présidentielles.
* 1 « Propositions du Conseil supérieur de l'audiovisuel relatives à l'application du principe de pluralisme politique dans les médias audiovisuels en période électorale ».