4. Un observatoire national du spectacle vivant à finaliser
La création d'un observatoire national permettra de nourrir l'évaluation des politiques publiques mais aussi les processus de prise de décision stratégiques. Nous l'appelons de nos voeux depuis plusieurs années.
Où en est le dossier ?
La plate-forme d'observation (PFO), instance nationale de concertation sur l'observation du spectacle vivant, a sollicité depuis 2009 l'ensemble des collectivités publiques, organisations professionnelles, sociétés d'auteurs et structures perceptrices de la taxe sur la billetterie. Son objectif est de dégager un cahier des charges dans la perspective de l'installation d'un observatoire national, en mutualisant les procédures existantes d'une part, et en développant de nouvelles bases d'information, d'autre part.
Ses travaux pour 2012-2013 s'articulent autour de cinq axes :
- assurer une réelle représentation des collectivités territoriales ;
- installer un outil de remontée de données fiables sur la fréquentation du spectacle vivant via l'analyse de la faisabilité d'un système fondé sur la centralisation de billetteries ;
- avancer sur la mise en place d'une « centrale de bilans » ;
- constituer un tableau de bord de dix indicateurs synthétiques sur le spectacle vivant (nombre d'entreprises, d'employeurs, de salariés, chiffre d'affaires, financement public et privé, nombre d'entrées payantes et gratuites, d'individus spectateurs, de spectacles, de représentations) ;
- étudier les financements culturels publics dans cinq régions, via cinq états des lieux détaillés et totalement comparables, afin d'améliorer la lecture nationale du financement public du spectacle.
Quels sont les résultats attendus de cette démarche ?
- une carte des labels et des interventions de l'État et des collectivités redessinée ;
- une meilleure observation des logiques du spectacle vivant, une appréhension du secteur comme une filière économique à part entière ;
- la mise en place des instances régionales de régulation et de coordination ;
- des engagements réciproques entre structures et collectivités publiques ;
- des spectacles mieux exploités et rencontrant un plus large public ;
- des crédits davantage consacrés à favoriser l'émergence des talents et l'épanouissement de la création.
Votre rapporteure forme le voeu que ce processus, essentiel tant pour les pouvoirs publics que pour les professionnels, aboutisse dans les meilleurs délais .
5. Les musiques actuelles : un secteur à conforter
Relativement récemment arrivées dans le paysage du spectacle vivant, les musiques actuelles représentent une pratique plébiscitée par nos concitoyens.
L'action du ministère conduisant à mieux définir le cadre des actions de diffusion portées par les salles de spectacles a trouvé une illustration particulière dans ce secteur qui appelait, plus que tout autre, un effort de clarification.
L'élaboration du texte relatif au label scènes de musiques actuelles (SMAC) et du schéma d'orientation des lieux musicaux (SOLIMA) permettra de mettre en oeuvre le Plan pour des politiques territoriales concertées en faveur des musiques actuelles préconisé par le conseil supérieur des musiques actuelles en 2006. Le réseau des SMAC relève prioritairement des collectivités territoriales mais a été soutenu par le ministère à hauteur de 9,1 millions d'euros en 2011, soit 45 % des aides que l'État apporte aux musiques actuelles, représentant environ 15 à 20 % des aides publiques dont bénéficient ces structures.
Ce secteur est néanmoins fragile, en particulier le tissu des très petites entreprises. Votre rapporteure demandera à la ministre quelles mesures d'urgence pourraient leur être allouées en 2013, dans l'attente des décisions structurelles de financement extrabudgétaires , évoquées ci-dessus.