b) Un dispositif qui fait l'objet d'une importante réorientation
La présence militaire française en Afrique et au Moyen-Orient, traditionnellement articulée autour de quatre bases prépositionnées (Sénégal, Côte d'Ivoire, Gabon, Djibouti), fait l'objet d'une importante réorientation. En 2008, profitant de la présence des effectifs de l'opération Licorne , les 484 soldats du 43 ème BIMa (Bataillon d'Infanterie de Marine) qui étaient présents de manière permanente en Côte d'Ivoire ont été pour l'essentiel rapatriés.
Au Sénégal , l'évolution du dispositif actuel des forces françaises vers un pôle opérationnel de coopération, à la demande des autorités sénégalaises, se caractérise par une diminution des effectifs de 1 200 à environ 300 militaires. Le but est de développer une structure réduite, dont l'organisation interarmées sera innovante, et qui aura pour mission principale la coopération militaire régionale. Les unités qui ne seront plus déployées au Sénégal devraient être, à terme, le 23 ème bataillon d'infanterie de Marine (BIMa) et l'engin de débarquement d'infanterie et de chars (EDIC) Sabre .
Les forces françaises prépositionnées au Gabon , environ un millier d'hommes, n'ont pas vocation à quitter ce pays, conformément aux souhaits des autorités locales.
La base de Djibouti est confirmée en tant que base opérationnelle sur la façade Est de l'Afrique.
La négociation des accords de défense et celle de la convention fiscale de 2003 détermineront le niveau de la déflation des effectifs des forces françaises à Djibouti (FFDj) qui devrait faire baisser mécaniquement la participation financière. Concernant l'hôpital Bouffard, les modalités de son éventuelle reprise par les Djiboutiens sont partie intégrante des négociations sur les accords de défense.
En 2011, après le départ de la 13 ème DBLE, l'armée de terre disposera, à Djibouti, du 5 e RIAOM (Régiment interarmes outre mer), qui fait partie des Troupes de Marine, ainsi que d'un détachement de l'ALAT, qui met en oeuvre 5 Puma et 2 Gazelle
Enfin, depuis 2008, la France dispose d'une implantation interarmées à Abou Dhabi, aux Émirats Arabes Unis .
L'implantation militaire française aux Emirats Arabes Unis (IMFEAU) est la première base militaire française créée à l'étranger depuis de nombreuses années.
La base, devenue opérationnelle en mai 2009, a été entièrement construite et financée par le pays d'accueil. Elle s'articule autour de trois implantations :
- dans le port de commerce Mina Zayed d'Abou Dhabi, une base navale et de soutien susceptible d'accueillir des bâtiments de gros tonnage a été construite. À proximité immédiate, plusieurs bâtiments abritent l'état-major des forces françaises, des chambres pour les militaires de passage, un hangar pour hélicoptères ainsi qu'une infirmerie qui sera ultérieurement transformée en hôpital de niveau 2. La marine dispose également de facilités pour les escales de ses bâtiments à Fujaïrah, sur la côte est des Émirats ;
- sur la base aérienne émirienne d'Al-Dhafra, à 45 minutes du centre d'Abou Dhabi, la base aérienne 104 de l'armée de l'air peut accueillir sept chasseurs dans des abris protégés du soleil, ainsi que deux gros porteurs. Actuellement, seuls trois chasseurs Mirage 2000-5 sont déployés ;
- à l'extérieur de la ville, dans le camp militaire émirien de Zayed military city, l'armée de terre dispose d'un centre d'entraînement où sont reconstitués des décors permettant un entraînement au combat dans des conditions particulièrement réalistes.
L'implantation française compte désormais environ 670 militaires répartis de la manière suivante :
- un groupement Terre interarmes (GTIA) d'environ 330 personnes ;
- une base aérienne forte de 140 militaires,
- une base navale et de soutien d'environ 200 personnes,
- une structure de commandement et de renseignement de 60 agents.
Le développement rapide de l'activité de la base, les enjeux stratégiques de cette région et la volonté d'éviter la duplication d'états-majors, ont conduit à positionner l'amiral ALINDIEN, commandant de zone maritime de l'océan Indien et autorité d'emploi, à Abu Dhabi. En 2011, il s'est vu formellement confier les fonctions de commandant des forces françaises stationnées aux EAU.
En régime stabilisé, le coût de l'implantation devrait être de l'ordre de 75 millions d'euros par an, dont 36 millions d'euros de RCS.