2. Des efforts d'ajustement à poursuivre
a) La réduction des surnombres
L'action volontariste menée depuis plusieurs années a permis de réduire très substantiellement le nombre de professeurs en surnombre, c'est-à-dire de professeurs disponibles au-delà des besoins d'enseignement et de remplacement. La répartition disciplinaire en plus de 327 spécialités différentes et le décalage de deux ans entre le recrutement des enseignants et la rentrée concernée constituaient des obstacles majeurs, que le ministère est parvenu à surmonter, ce qui doit l'encourager à poursuivre des réformes d'ampleur de ses ressources humaines.
ÉVOLUTION DES SURNOMBRES DISCIPLINAIRES (EN ETP)
2002-2003 |
2003-2004 |
2004-2005 |
2005-2006 |
2006-2007 |
2007-2008 |
2 450 |
2 250 |
3 800 |
3 418 |
2 662 |
1 789 |
Source : ministère de l'éducation nationale
Pour l'année scolaire 2008-2009, le nombre de sureffectifs disciplinaires est stable avec des évolutions légèrement différentes entre disciplines. Sont concernées par une progression des surnombres, l'espagnol (+109 ETP), les lettres (+29 ETP) et la philosophie (+24 ETP). En revanche, les surnombres des disciplines professionnelles continuent de baisser ainsi que ceux de certaines disciplines de l'enseignement général et technique : l'éducation physique et sportive (-82 ETP), l'allemand (-41 ETP) et l'électrotechnique (-14 ETP). La réduction des surnombres en EPS et en allemand est particulièrement significative depuis deux ans. Avec la philosophie, les lettres et d'autres langues étrangères, ces disciplines concentraient depuis plusieurs années les surnombres en lycée d'enseignement général et technologique.
Votre rapporteur ne peut que souhaiter la poursuite de cet effort tout en étant conscient de la difficulté de tomber sous un taux de surnombre qu'on pourrait qualifier de structurel et qui dépend des choix des élèves, des décisions d'orientation et des réformes des cursus. À cet égard, les réformes du lycée professionnel et général devront être prises en compte dans l'évaluation des besoins de recrutement dans les années à venir. En particulier, la refonte de la filière L devrait se traduire par un afflux d'élèves et un accroissement du besoin d'enseignants en langues étrangères.
En revanche, la mastérisation devrait avoir un impact positif sur la réduction des surnombres. En effet, elle permet de réduire de deux ans à un an l'écart entre le recrutement et la prise en charge de classe proprement dite. Sans cet écart, source d'importants désajustements, le calibrage des concours devrait être facilité et les besoins réels mieux pris en compte.
Enfin, il conviendra sans doute de poursuivre la réduction du nombre des spécialités ouvertes aux concours. Parmi les 327 spécialités ouvertes aux concours, 155 d'entre elles n'ont pas été régulièrement au cours des dernières sessions. Pour les sessions 2008 et 2009, ont même été fermées respectivement 190 et 208 sections. Le ministère de l'éducation nationale conduit un effort important de resserrement disciplinaire que votre rapporteur approuve et l'encourage à approfondir. Le foisonnement des options et des disciplines nuit en effet à la lisibilité des parcours de formation et peut aboutir à des spécialisations trop étroites, sans réelles perspectives.