2. Le poids toujours massif des contributions obligatoires
Le programme comprend également les contributions que la France doit verser aux 137 organisations internationales et autres instruments internationaux auxquels elle est partie, et qui sont rattachées pour leur gestion au programme 105 (d'autres contributions internationales sont rattachées soit à d'autres programmes du MAEE, soit à des programmes dépendant d'autres missions). Ces contributions, précise le MAEE : « traduisent la volonté de la France d'être un acteur de premier plan en faveur du multilatéralisme et de participer de manière active au traitement des questions globales (sécurité, environnement, commerce, énergie) ». L'action correspondante (action 04 « Contributions internationales ») pèse d'un poids considérable au sein du programme, principalement en raison du lancement de nouvelles opérations de maintien de la paix (Soudan, Tchad) ou du renforcement d'opérations existantes (Sud Liban).
a) Le contexte du développement du nombre et de l'ampleur des opérations de maintien de la paix (OMP)
Le nombre et l'ampleur des opérations de maintien de la paix (OMP) se sont accrus considérablement durant la dernière décennie, dans un contexte international marqué par de nombreuses crises, mais aussi par des possibilités offertes à l'action multilatérale par la fin de la guerre froide.
Le nombre de civils et de soldats affectés à des OMP est ainsi passé de moins de 20 000 à plus de 100 000 personnes (dont environ 90 000 personnels en uniforme). Les seize opérations actuellement en cours se déroulent en Afrique (Congo, Côte d'Ivoire, Liberia, Soudan, Tchad) et au Proche-Orient (Liban), où sont déployés l'essentiel des effectifs.
Parallèlement à ce développement quantitatif, on constate sur le plan qualitatif une complexité et une diversité croissante des opérations, avec le renforcement du volet police (plus de 11 000 policiers engagés), le développement des tâches de reconstruction, et la nécessité d'articuler l'action des OMP avec les organisations régionales ou les coalitions ad hoc intervenant en soutien de l'ONU. Ces missions dépassent ainsi le seul domaine sécuritaire et deviennent multidimensionnelles, englobant la construction d'un Etat de droit, la protection des droits de l'homme, l'assistance au processus politique et constitutionnel, l'assistance économique et humanitaire.
Cette double évolution a de lourdes implications financières, le budget total de l'ensemble des opérations de maintien de la paix étant passé d'un peu moins de 1 milliard à plus de 7 milliards de dollars depuis 1998. La France, en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité décidant du contenu et de la durée des mandats des opérations, est investie d'une responsabilité particulière dans ce domaine, qui se traduit par une majoration de sa quote-part aux budgets des OMP (7,4 % contre 6,3 % pour le budget ordinaire de l'ONU). Le Département des Opérations de maintien de la paix (DOMP) de l'ONU est en outre dirigé depuis 2000 par un Français.
En dépit d'une évolution favorable du taux de change euro/dollar, l'effort financier de la France au titre des OMP s'est ainsi considérablement accru : 271 millions d'euros en 2006, 287 millions en 2007, près de 380 millions prévus pour 2008 et 340 millions d'euros prévus en PLF 2009.