B. LES DRONES ET LES AUTRES PROGRAMMES DE COMMUNICATION ET DE RENSEIGNEMENT

1. Les programmes de drones : des capacités très insuffisantes

La réalisation de la loi de programmation a été particulièrement décevante en matière de drones , avec l'impossibilité de lancer le programme Euromale, désormais réorienté et repoussé à des échéances de mise en service lointaines, mais aussi en raison des retards très importants qui ont affecté le système intérimaire dérivé du drone israélien Eagle.

Le programme de système intérimaire de drone Male (SIDM) est destiné à remplacer les drones Hunter expérimentés par l'armée de l'air en vue de bénéficier d'une capacité opérationnelle de surveillance et de reconnaissance tout temps, de jour comme de nuit, et de permettre la désignation d'objectifs et leur illumination laser au profit d'autres systèmes d'armes, notamment l'aviation de combat. A la suite d'un appel d'offres international, la proposition présentée par EADS et dérivée du drone israélien Eagle , réalisé par IAI, a été retenue. Le système devrait être livré en 21 mois, c'est-à-dire mi-2003.

La complexité des développements complémentaires nécessaires par rapport au système israélien Eagle ont été à l'origine de sérieuses difficultés techniques. Le programme est désormais en voie d'achèvement. Les essais sont terminés et les vols de qualification vont débuter au Centre d'expérimentations aériennes militaire de Mont-de-Marsan. Le SIDM pourra officiellement entrer en service, sur la base aérienne de Cognac, au deuxième trimestre 2008 .

Le SIDM, composé de 3 drones et de 2 stations au sol, disposera d'une liaison de données par satellite utilisant les systèmes européens. Il se caractérisera aussi par une capacité d'atterrissage automatique robuste par rapport aux conditions météorologiques.

Le SIDM devait fournir une capacité dite « intérimaire », en l'attente de l'arrivée, initialement prévue en 2009, de l'Euromale, réalisé en coopération européenne autour de la France. Ce projet de démonstrateur technologique n'a pas abouti et a été orienté en 2005 dans le cadre du projet « Advanced UAV » mené en coopération avec l'Allemagne et l'Espagne qui ont signé les arrangements techniques cette année. Une étude de levée de risque , financée à parts égales entre les trois nations, doit être notifiée à EADS d'ici la fin de l'année, pour un montant de 57,7 millions d'euros, la part française étant donc de 19,2 millions d'euros. En cas de conclusions positives, ce programme devra être confirmé dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire. Lors de leur audition devant la commission, le chef d'état-major des armées et le chef d'état-major de l'armée de l'air ont fait état de difficultés d'harmonisation des besoins entre les différents partenaires, l'Allemagne privilégiant notamment la fonction de reconnaissance, alors que la France a pour priorité la fonction de surveillance. La cible envisagée est actuellement de 4 systèmes de 4 drones à l'horizon 2015.

Les capacités disponibles à partir de l'an prochain avec les 3 drones SIDM paraissent très insuffisantes au regard du besoin opérationnel. Aussi paraît-il nécessaire de renforcer nos moyens , soit en commandant des drones SIDM supplémentaires, soit en envisageant un achat sur étagère, soit en étudiant d'autres solutions industrielles. Un marché d'acquisition d'un drone supplémentaire pour le système SIDM est en préparation pour 2008 . Un marché portant sur l'acquisition d'un second système complet est également à l'étude.

Dans le domaine des drones tactiques, dont l'autonomie de vol est moins grande, l'armée de terre dispose déjà de plusieurs systèmes : le drone d'observation optique CL289 pour l'identification des cibles (une cinquantaine de drones en service) et le drone Sperwer (système de drones tactiques intérimaires - SDTI) pour la surveillance de zone (18 drones en service). Elle doit recevoir en fin d'année 2007 les 25 premiers exemplaires du mini-drone dit « de renseignement au contact » (DRAC) qui est réalisé par EADS à partir du système Tracker. 35 autres drones DRAC doivent être commandés en 2008, la cible finale étant de 160 drones. Drone de courte portée (5 à 10 km) dont l'endurance maximale se limite à 90 minutes, le DRAC pourra être opéré par deux fantassins.

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