D. LA BANQUE POSTALE A BIENTÔT DEUX ANS
Enfin, l'un des progrès essentiels pour La Poste fut la transformation de ses services financiers en banque au 1 er janvier 2006.
1. Une transformation réussie en banque
En application de la loi de régulation postale du 20 mai 2005, les services financiers ont été transformés en Banque Postale au 1 er janvier 2006. La création de cette banque, soumise au droit commun des activités bancaires pour l'ensemble de ses activités, a constitué une étape importante dans la modernisation de La Poste. Compte tenu de l'intensification de la concurrence sur les marchés des services bancaires et financiers, il était devenu nécessaire de placer les services financiers de La Poste dans un cadre de droit commun, afin de permettre de préserver les parts de marché de La Poste, dans le respect de la vocation sociale de La Poste et dans un cadre d'organisation compatible avec sa mission d'aménagement du territoire.
A l'heure où le paysage bancaire européen se modifie en profondeur et où presque partout, des banques postales en Europe ont vu le jour ou sont susceptibles d'être créées, la France ne pouvait pas rester à l'écart de cette évolution.
L'année 2006 a ainsi marqué le premier exercice financier de la Banque Postale, filiale à 100 % de La Poste. Cette banque semble effectuer un démarrage en conformité avec le plan d'affaires de La Poste. Pour analyser la progression de son activité en 2006 par rapport à l'activité des services financiers de La Poste en 2005, il importe de prendre en compte les comptes consolidés du groupe formé par la Banque Postale. Sur cette base de comparaison, en termes de PNB consolidé, la progression d'activité est de 6,3 %.
Les comptes de la Banque Postale font apparaître un produit net bancaire (PNB) de 4,613 milliards d'euros en 2006, avec une marge d'intérêt de 2,735 milliards d'euros et des commissions nettes pour 1,612 milliard d'euros. Le résultat brut d'exploitation (RBE) a atteint 378,5 millions d'euros en 2006 et le résultat net part du groupe a atteint 372,4 millions d'euros. La Banque Postale recourant pour son activité commerciale et de production aux moyens en personnel de La Poste, le compte de résultat reflète l'importance des facturations de La Poste à la Banque Postale, soit un montant de facturation de 3,3 milliards d'euros sur un total de charges d'exploitation de 4,2 milliards d'euros.
La Banque Postale dispose d'un atout important dans son positionnement commercial, à savoir qu'elle est actuellement, et qu'elle entend demeurer la moins chère des banques à réseau. La Poste compte en effet parmi sa clientèle des personnes à faibles revenus, qui sont souvent découragées, voire dissuadées d'accéder aux services bancaires par les autres établissements bancaires. La loi de régulation des activités postales reconnaît ce rôle en prévoyant que « dans les domaines bancaires financiers et des assurances, La Poste propose des produits et des services au plus grand nombre, notamment le livret A » (article L. 528-25 du code monétaire et financier).
La Banque Postale a vu croître en 2006 les dépôts à vue sur les comptes-chèques postaux (CCP) : l'encours des CCP connaît une forte progression entre 2005 et 2006 (+ 4,5%). Ces résultats en matière de collecte des dépôts à vue dépassent l'objectif que s'était fixé La Poste. Cette collecte nette s'explique par l'augmentation du nombre de clients actifs et l'équipement de ces clients en cartes notamment.
Dans le cadre de la modernisation de sa gamme de produits, la Banque Postale s'est notamment efforcée de développer son offre en matière d'assurance vie et de crédit immobilier. Elle a déjà pu enregistrer une progression de près de 10 % de l'encours Assurance vie , contribuant à la hausse globale de 7 % des encours d'épargne financière, constituée des encours clientèle en Assurance Vie, OPCVM et Comptes-titres. Cette progression s'explique par une collecte nette très dynamique de 4,8 milliards euros, notamment aidée par le recyclage des fonds des plans épargne logement (PEL) clôturés.
Quant aux crédits immobiliers , qu'elle est autorisée à distribuer sans épargne préalable depuis le 1 er janvier 2006, leur encours s'inscrit en forte hausse à 20,9 milliards d'euros au 31 décembre 2006, soit une progression de + 8,7 % par rapport à la fin de l'exercice 2005. La production nouvelle de crédits est en hausse sensible et atteint 5 milliards d'euros en 2006.
Enfin, la Banque Postale a noué de nombreux partenariats avec d'autres acteurs de la place (la Matmut en matière de crédits immobiliers, la Société générale en matière de monétique...) pour accélérer son développement.