2. Renforcer l'accompagnement des élèves dans la formulation d'un projet d'orientation
La mise en place d'un véritable parcours de découverte des métiers et des formations est une tâche ambitieuse, qui suppose d'offrir aux élèves un accompagnement renforcé en matière d'orientation .
Or, il peut sembler paradoxal de réduire au même moment de manière très significative les recrutements de conseillers d'orientation psychologues (COP). De fait, les concours internes et réservés ainsi que la voie d'accès par examen professionnel sont désormais régulièrement fermés et lorsqu'ils sont ouverts, ils n'offrent qu'un nombre de postes extrêmement faible. Quant au concours externe, il ne permet de recruter qu'un nombre toujours réduit de COP.
En conséquence, il est légitime de s'interroger sur le maintien à terme d'un corps qui fait l'objet de si faibles recrutements.
En 2007, les emplois de COP et directeurs de centre d'information et d'orientation (CIO) 9 ( * ) relevant de la mission « Enseignement scolaire » étaient ventilés entre deux programmes et représentaient 4 517,5 emplois :
- 4 304,5 emplois de COP et directeurs de CIO relevaient du programme « enseignement scolaire public du second degré » ;
- 213 emplois de COP étaient inscrits sur le programme 214 « soutien de la politique de l'éducation nationale », qui se ventilaient comme suit : 96 emplois à l'Office national d'information sur les enseignements et les professions (ONISEP) et 117,5 emplois de COP et de directeurs de CIO dans les rectorats et les inspections académiques.
Pour 2008, 4 308 emplois de COP et de directeurs de CIO seraient imputés sur le premier programme. L'imprécision règne en effet à ce sujet, le nombre de recrutements en 2008 n'ayant toujours pas été officiellement précisé.
Votre rapporteure ne peut que manifester une certaine inquiétude au vu de l'ensemble de ces données. Il y a en effet lieu de s'interroger sur la pérennité de l'accompagnement de l'orientation compte tenu des propositions de réformes envisagées. Le fonctionnement du service public de l'orientation n'est pour l'heure pas totalement satisfaisant, chacun s'accorde à le reconnaître. Mais cela s'explique également par le très faible nombre de personnels spécialement formés à cette fin : les COP ne peuvent en aucun cas assurer un suivi de l'ensemble des élèves et sont en conséquence contraints de centrer leurs actions sur certains d'entre eux, qui souffrent de difficultés particulières ou qui souhaitent les rencontrer .
Par ailleurs, si l'aide à l'orientation ne requiert pas toujours des compétences de psychologues, il reste que la maîtrise des savoirs de la psychologie peut, dans certains cas, qui ne sont pas si rares que l'on veut bien le dire, être particulièrement précieuse. Le maintien d'un corps de COP apparaît donc comme une nécessité, même si votre rapporteure est consciente des aménagements qu'il convient d'apporter à l'organisation actuelle du service public de l'orientation.
Au-delà, il est permis de s'interroger sur la pertinence d'un transfert progressif de la mission d'orientation des COP vers les professeurs. Ces derniers participent sans aucun doute à la construction d'un projet par chaque élève, mais ils ne peuvent se substituer à des personnels spécialement formés à cet effet. Dans ces conditions, il peut donc paraître plus pertinent d'élargir le corps des conseillers d'orientation afin d'inclure, aux côtés des COP, des personnels chargés de la seule mission d'orientation. Les familles et les élèves se verraient donc offrir un accompagnement de double niveau en mesure de répondre à leurs besoins.
* 9 Les fonctions de directeur de centre d'information et d'orientation correspondent à un grade auxquels seuls les COP peuvent accéder, dès lors qu'ils ont atteint au moins le 7 e échelon de leur grade.