b) Les premiers succès des mesures anti-tabac
Pour ce qui concerne la lutte contre le tabagisme, le plan vise à atteindre les objectifs fixés par la loi relative à la politique de santé publique : abaisser la prévalence du tabagisme de 33 % à 25 % chez les hommes et de 26 % à 20 % chez les femmes d'ici à 2008 et réduire le tabagisme passif dans les établissements scolaires, les lieux de loisirs et l'environnement professionnel.
Si le tabac constitue toujours la première cause de mortalité évitable , avec 66.000 décès par an, dont 5.000 personnes qui ne fument pas, les résultats des politiques menées à ce jour sont encourageants. Ainsi, le baromètre santé 2005 récemment présenté par l'Inpes établit à 30 % la proportion de fumeurs chez les 12-75 ans contre 33 % en 2000, cette diminution étant particulièrement notable chez les jeunes et les femmes, populations les plus visées par les campagnes de prévention.
Cette baisse serait essentiellement due aux mesures fiscales mises en oeuvre, notamment s'agissant de la consommation des adolescents. Les ventes de cigarettes ont ainsi chuté de près de 25 % depuis 2003. Parallèlement, les ventes de médicaments pour l'aide à l'arrêt du tabac ont augmenté de moitié et une progression du nombre de consultations de tabacologie a été observée.
Les restrictions réglementaires à venir, notamment l'interdiction de fumer dans les lieux publics à compter du 1 er février 2007 (décret paru le 16 novembre 2006), à laquelle votre commission est très favorable, devraient permettre de confirmer cette évolution positive.
Au regard des ambitions affichés de la politique de lutte contre le tabagisme en matière fiscale et réglementaire, les crédits d'intervention directe de l'Etat paraissent bien modestes . De fait, depuis 2005, le plan de lutte contre les drogues illicites, le tabac et l'alcool s'est quelque peu détourné du financement de mesures anti-tabagiques au profit de la lutte contre l'alcoolisme et la toxicomanie.
900.000 euros seront ainsi consacrés en 2007 au subventionnement de quatre associations, qui oeuvrent respectivement en direction des jeunes et des femmes enceintes, au niveau européen et dans le domaine de l'amélioration des connaissances. Des expertises seront également financées sur la composition du tabac et l'évaluation des risques liés aux produits du tabac sans fumée.
c) Le volet sanitaire de la lutte contre la toxicomanie
Enfin, le volet du plan consacré à la lutte contre la toxicomanie est doté de 11,3 millions d'euros , soit près de 15 % de moins que la dotation initiale demandée en 2006. Cette dotation a vocation à financer des actions de prévention et de prise en charge des toxicomanes, ainsi que de réduction des risques.
Ainsi, 92 % de ces crédits ( 9,8 millions d'euros ) sont destinés au soutien des structures locales de prévention et de lutte contre la toxicomanie (réseaux toxicomanie-ville-hôpital, structures d'accueil pour toxicomanes en situation précaire, unités pour les personnes sortant de prison, ateliers d'aide à l'insertion et équipes mobiles de proximité) et au programme d'échange de seringues. Il est également prévu de financer, sur cette enveloppe, cinq associations têtes de réseaux sur la réduction des risques et deux associations oeuvrant contre la toxicomanie. Les crédits restants (1,5 million d'euros) sont consacrés à la mise à disposition de matériel d'injection stérile.