2. Les incertitudes de la coopération européenne pour mettre au point un drone MALE
Les coûts élevés de réalisation d'un tel engin, conjugué aux besoins exprimés en ce domaine par de nombreux pays européens, ont légitimement conduit le ministère de la défense à impulser une coopération européenne sur ce point. A l'occasion du salon Eurosatory de juin 2004, Mme Michèle Alliot-Marie a lancé le projet « Euro-Male », aux performances supérieures au SIDM, qui serait également développe par EADS. Cette société s'appuierait sur les enseignements tirés du SIDM pour mettre au point un véritable système MALE, dont le coût total estimé était de 340 millions d'euros, dont 95 millions provenant des études amont de la DGA, et 100 millions apportés par EADS.
La mise en forme de ce projet s'est heurtée à la divergence des besoins en matière d'observation exprimés par nos partenaires potentiels.
Le ministère de la défense définit la situation ainsi créée dans les termes suivants :
« Malgré l'intérêt manifesté par plusieurs pays, et notamment l'Espagne, l'industrie n'a pas réussi à impulser une dynamique de coopérations industrielles et étatiques.
Un partenariat est néanmoins un préalable indispensable à un lancement de programme : un projet fondé sur une plateforme alternative, conçu par EADS et de nature à satisfaire aux besoins de la France, l'Allemagne et l'Espagne, est à l'étude.
Il est envisagé d'engager une étude de réduction de risque cofinancée d'environ 70 M€, d'une durée de vie de 18 à 24 mois à partir de 2007. »
Ce nouveau programme dénommé « Advanced UAV » est axé sur la surveillance, et pourra évoluer ultérieurement vers des missions de reconnaissance. A la différence d'EuroMale, ce programme présente l'atout d'intégrer l'Allemagne.
Le délégué général pour l'armement a confirmé à la commission l'identification, par l'Allemagne, l'Espagne et la France, d'un besoin commun d'observation qui pourrait être ainsi satisfait, et intéresser ultérieurement d'autres pays européens.
Au terme de l'étude précitée, une décision sur un éventuel développement pourrait être prise, avec la perspective de la livraison du premier appareil, au plus tôt, en 2013.
Le Parlement devra être étroitement associé à la définition de ce nouveau programme, notamment, du fait des sommes élevées à nouveau mises en jeu.