2. La maison d'arrêt de Beauvais
Construite en 1872, la maison d'arrêt de Beauvais comptait, lors de la visite de votre rapporteur, 134 détenus (dont 17 femmes) pour 92 places théoriques.
Cet établissement présente les inconvénients caractéristiques des infrastructures conçues et réalisées il y a près d'un siècle et demi. Ainsi, il ne comporte, sinon dans le quartier disciplinaire, aucune cellule individuelle. Il dispose de vingt dortoirs de 13 à 25 m 2 hébergeant de 10 à 15 détenus. Dans certains d'entre eux, l'insuffisance des lits a obligé à disposer des matelas à terre.
L'infrastructure a fait l'objet de travaux successifs : réalisation d'un nouveau quartier disciplinaire ou encore de douches dans les cellules. Les parloirs doivent encore être rénovés car ils ne comportent actuellement que 7 places. Il n'en reste pas moins que l'établissement souffre des contraintes inhérentes à la taille de l'infrastructure. Ainsi il n'est pas possible de répondre à toutes les demandes d'emploi ou de formation faute d'espace suffisant. La formation professionnelle concerne aujourd'hui 12 détenus seulement (métiers du bâtiment).
Le contrôle de cellules collectives constitue une réelle difficulté. Le personnel de surveillance s'élève à 41 24 ( * ) -cet effectif ne permet pas d'assurer la présence d'un gradé en service de nuit. Néanmoins, il présente une stabilité plus grande qu'à Fleury-Mérogis.
Dans cette maison d'arrêt, les travaux d'entretien ainsi que les fonctions d'intendance sont assurés par les détenus (ainsi, la cuisine est préparée par trois détenus).
Les limites de ce type d'établissement ne doivent toutefois pas conduire à occulter certains avantages. Outre une dimension plus « humaine », l'emplacement au coeur de la ville permet de raccourcir les transfèrements ; il favorise aussi grandement les visites familiales. Il suscite aussi des convoitises qui, à terme, peuvent peser sur la pérennité d'une telle implantation.
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Au bénéfice de l'ensemble de ces observations, votre commission a donné un avis favorable à l'adoption des crédits du ministère de la justice consacrés à l'administration pénitentiaire.
* 24 L'encadrement lui-même apparaît réduit avec un directeur et un directeur adjoint.