III. DES TENSIONS SUR LES EFFECTIFS

L'armée de terre a connu tout au long de la période de transition un sous-effectif non négligeable qui a été particulièrement pénalisant à certaines périodes marquées par un rythme élevé d'opérations extérieures ou sur le territoire métropolitain.

Comme l'illustrent les tableaux ci-après, la situation est désormais stabilisée.


Les effectifs militaires de l'armée de terre de 2001 à 2004 :
effectifs budgétaires et effectifs réalisés

 

Officiers

Sous-officiers

Engagés

Volontaires

Appelés

Total militaires

Effectifs budgétaires 2001

Eff. moyens réalisés

Écart

16.245
15.971
- 274

51.170
49.795
- 1.375

59.586
60.059
+ 473

4.877
2.514
- 2.363

17.111
14 554
- 2 557

148 989
142 893
- 6 096

Effectifs budgétaires 2002

Eff. moyens réalisés

Écart

15 792
15 674
- 118

49 777
48 320
- 1 457

65 470
63 650
- 1 820

5 544

3 093
- 2 451

-

-
-

136 583
130 737
- 5 846

Effectifs budgétaires 2003

Eff. moyens réalisés

Écart

15 776
15 644
- 132

51 274
49 499
- 1 775

66 470
67 074
+ 604

3 954

2 909
- 1 045

-

-

-

137 474
135 126
- 2 348

Effectifs budgétaires 2004

Eff. moyens réalisés*

Écart

15 804
15 733

- 71

50 105

49 657

- 448

68 563

67 284

- 1 279

2 368

1 839

- 529

 

136 840

134 513

- 2 327

* Pour 2004, l'effectif moyen réalisé est celui estimé au mois de novembre.

Pour les personnels militaires , les effectifs réalisés représentent plus de 98% des postes budgétaires, soit l'un des taux les plus satisfaisant de toute la période de transition. Si le déficit global sur l'année 2004 est voisin de celui de 2003, on constate toutefois une modification de sa répartition entre les catégories. L'ajustement des effectifs budgétaires de volontaires, surdimensionnés, a réduit le déficit dans cette catégorie. Par ailleurs, le taux de réalisation des effectifs est très satisfaisant pour les sous-officiers. La situation s'est en revanche dégradée pour les engagés, mais il faut rappeler que pour cette composante, les effectifs budgétaires ont été accrus de plus de 3 000 postes en deux ans.

On sait que le budget pour 2004 a été construit en anticipant un sous-effectif, l'enveloppe des rémunérations et charges sociales ne permettant pas de rémunérer l'ensemble des emplois inscrits au budget. Le plan de recrutement sur l'année 2004 ayant été établi en fonction des effectifs budgétaires, il a du être réajusté au cours de l'été pour maintenir l'effectif à un niveau compatible avec les crédits de rémunérations et charges sociales, qui ont également bénéficié d'un complément de 40 millions d'euros grâce au décret d'avance du 28 octobre 2004.

Pour les personnels civils , la situation n'est toujours pas satisfaisante, même si le déficit , après avoir culminé à 4 500 postes en 1999, se résorbe lentement et ne représente plus qu'environ 1 200 postes à la mi-2004. Une partie de l'amélioration est due à l'allègement des contraintes en matière d'embauche et de recrutement, la réduction de l'effectif budgétaire ayant également contribué à réduire mécaniquement le déficit.

Les effectifs en personnels civils de l'armée de terre de 2001 à 2004 :

effectifs budgétaires et effectifs réalisés

 

2001

2002

2003

2004 *

Effectifs budgétaires

29 729

29 959

29 783

29 439

Effectifs réalisés

27 458

28 572

28 892

28 216

Ecart

- 2 271

- 1 387

- 891

- 1223

* au 30 juin 2004

Comme votre commission le souligne régulièrement depuis plusieurs années, la réalisation incomplète des effectifs de personnels civils réduit d'autant le « réservoir » de forces projetables, des personnels militaires devant être affectés à des emplois en principe destinés à être tenus par des civils.

En dépit d'un déficit moins élevé que par le passé, la tension reste forte sur les effectifs militaires et l'armée de terre atteint la limite de sa capacité d'engagement dans les opérations.

Le nombre important de rotations pour les opérations extérieures entraîne de fortes contraintes sur le rythme de vie et l'activité du personnel. Dans les unités, la fréquence des départs en projection ne correspond plus au cycle théorique prévoyant une opération de quatre mois tous les 16 mois. Il reste en outre indispensable de poursuivre les activités de formation, d'entraînement et de maintien en condition sans lesquelles la capacité opérationnelle de l'outil militaire se dégraderait rapidement.

Aux yeux de votre rapporteur, un équilibre satisfaisant doit être trouvé entre les périodes d'engagement extérieur et le travail en garnison , tout comme pour l'alternance entre les affectations exigeant la plus forte disponibilité et celles caractérisées par une plus grande stabilité. Cet équilibre implique une bonne réalisation des effectifs dans le cadre du format actuel de l'armée de terre .

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