TRAVAUX DE LA COMMISSION
Réunie le mardi 26 novembre 2002, sous la
présidence de
M. Nicolas About, président,
la commission a
procédé à
l'examen du rapport pour avis de
Mme Françoise Henneron sur le projet de loi de finances pour
2003
(crédits consacrés au
logement
).
Mme Françoise Henneron, rapporteur pour avis, a présenté
les grandes lignes de son rapport pour avis (cf. exposé
général du présent avis).
M. Alain Gournac
a rappelé que la classification des logements
sociaux telle qu'elle était conçue dans la loi relative à
la solidarité et au renouvellement urbains, c'est-à-dire ne
prenant en compte que les logements HLM, lui avait toujours semblé
très critiquable.
Il a estimé, à cet égard, que devaient également
être pris en compte les logements sociaux des villes ou d'autres
institutions, qui nécessitaient le même accompagnement social que
les logements HLM.
M. Nicolas About, président
, a partagé le point de vue de
M. Alain Gournac, en rappelant qu'il ne fallait pas non plus se limiter au
logement locatif, mais prendre en compte également l'accession sociale
à la propriété. Il a précisé que la France
ne comptait que 57 % de ménages propriétaires de leur
logement, alors que ce taux atteignait 80 % dans certains pays
étrangers.
M. Alain Vasselle
a indiqué que, si la réforme des bases
des valeurs locatives n'avait pas abouti, cela était dû au fait
que les logements sociaux ne se limitaient pas aux logements HLM ; une
fiscalité locale particulière à l'égard de ces
derniers aurait exclu de nombreuses familles vivant dans d'autres types de
logements sociaux.
Il a également déploré la complexité des
procédures et la longueur des délais dans le domaine du
financement du logement social, qui aboutissaient à une
sous-consommation chronique des crédits. Il a donc appelé de ses
voeux la mise en place du guichet unique, annoncée par le ministre.
Il a souligné la nécessité d'une meilleure coordination de
l'action des différents ministères afin que l'effort consenti en
faveur de la réhabilitation de logements ne soit pas réduit
à néant par des actes de vandalisme.
M. Roland Muzeau
a considéré que l'exercice auquel
s'était livrée Mme Françoise Henneron, rapporteur
pour avis, était difficile, même pour un budget de transition,
puisque la litanie des chiffres, utile et instructive, révélait
une baisse générale des crédits. Il a
particulièrement déploré la diminution des crédits
sur les postes essentiels qui permettaient la mixité sociale.
Il en a donc conclu que le soutien du rapporteur pour avis au budget
présenté ne pouvait être que
« politique », et non pas
« budgétaire ».
M. Louis Souvet,
rappelant les chiffres avancés par le rapporteur
d'une demande potentielle de 350.000 logements par an et de l'existence de
130.000 logements vacants dans le parc HLM, s'est interrogé sur les
raisons de ce phénomène.
M. Jean Chérioux
, se faisant l'écho des propos de
M. Louis Souvet, a indiqué que la ville de Paris connaissait une
situation de vacance importante de logements.
Il a considéré que le problème était celui de
l'insécurité des quartiers de l'Est parisien dans lesquels ces
logements avaient été construits. Il a ajouté que ce
phénomène de vacance prolongée entraînait la
détérioration des logements et a souhaité que puisse
être réalisé un recensement des locaux inoccupés,
notamment ceux de l'OPAC de Paris.
Mme Sylvie Desmarescaux
, rappelant le souhait du Gouvernement de
favoriser l'accession sociale à la propriété dans le parc
privé, a souligné que de nombreux jeunes couples cherchaient
à devenir propriétaires dans le parc public, et qu'ils devaient y
être mieux aidés car un tel phénomène était
favorable à l'amélioration de la mixité sociale dans les
quartiers.
Elle a ajouté qu'il fallait développer le prêt à
taux zéro, dont les crédits ne cessaient de se réduire.
Mme Valérie Létard
a estimé que c'était la
façon dont les crédits étaient dépensés qui
avait de l'importance, et que cette voie avait été ouverte par
une ligne fongible plus souple et le début d'une réflexion sur
les dispositifs à mettre en place dans le domaine du financement du
logement social. Elle a salué à cet égard la
création de l'association foncière logement.
Elle a souligné que certaines petites communes cumulaient les handicaps
dans le domaine du logement social.
Elle a estimé à ce titre qu'il était indispensable de
revoir le mode de calcul de la dotation de solidarité urbaine, afin
qu'elle profite vraiment aux communes en difficulté, ainsi que l'avait
proposé Mme Nelly Olin.
Concernant l'objectif de mixité sociale, elle a déploré
que la révision des aides personnalisées au logement n'ait pas
concerné les revenus moyens dont les titulaires étaient, de fait,
conduits à quitter le parc locatif public.
Abordant la question des vacances de logement, elle a indiqué que ce
dernier problème était le fait de la dégradation du parc
social, contre lequel il fallait lutter grâce au développement de
programmes de gestion urbaine de proximité, sans lesquels les
réhabilitations étaient inutiles.
Elle a enfin rappelé que la lutte contre l'insalubrité
était de la compétence des bailleurs et de l'Etat avec un
cofinancement des collectivités locales mais que, souvent, ces
dernières ne pouvaient pas s'investir dans de tels programmes du fait de
leur faible potentiel fiscal.
M. Serge Franchis
a souligné également les délais
trop longs de financement du logement social ainsi que la charge que
représentait ce financement pour les collectivités locales.
Après avoir entendu les réponses de
Mme Françoise
Henneron, rapporteur pour avis
, aux différents intervenants
,
la commission a
décidé d'émettre un avis favorable
à l'adoption des crédits du logement social pour 2003
.
Au cours de sa réunion du
26 novembre 2002,
la commission des
Affaires sociales a émis un
avis favorable à l'adoption des
crédits du logement social pour 2003.