4. Le recueil du renseignement
a) Reconnaissance nouvelle génération
Le contexte d'engagement des forces ayant profondément évolué, il est de plus en plus nécessaire de réaliser des missions de recueil du renseignement à distance de sécurité. Dans la perspective du retrait du service des JAGUAR et MIRAGE IV P, l'armée de l'air a entrepris un programme d'amélioration des capacités de reconnaissance de la flotte d'avion de combat.
Ce plan d'équipement comporte deux phases :
- la première a conduit à l'acquisition de 7 nacelles PRESTO adaptées au MIRAGE FICR . Elles permettent de recueillir des images aériennes d'une excellente résolution. Ces nacelles ont aujourd'hui toutes été livrées,
- la seconde phase conduit à la réalisation du « pod de reco NG ». Ce programme Reco NG dotera l'armée de l'air d'une capacité de reconnaissance image de jour et de nuit, à distance de sécurité et avec transmission de données en temps réel, à l'échéance 2006 . L'armée de l'air a prévu d'acquérir 15 nacelles de ce type entre 2006 et 2009 pour un montant maximum de 160 millions d'euros.
En 2003, l'armée de l'air consacrera 29,5 millions d'euros pour le développement et la fabrication du Pod reco NG.
b) Les drones
L'intérêt des drones a été particulièrement mis en évidence à l'occasion des opérations dans les Balkans et en Afghanistan. Les armées françaises étudient avec soin les possibilités offertes par ces appareils ainsi que leur faisabilité technique.
Dans ce but, le système HUNTER de surveillance et d'action a été acquis dès 1995 pour confirmer et approfondir les besoins opérationnels. C'est un appareil de type avion, lent (160 km/h) évoluant à moyenne altitude (de 2500 m à 5000 m) qui a une autonomie de 4 à 12 heures. La charge utile permet l'observation et la désignation d'objectifs fixes ou mobiles.
Après une campagne d'évaluation interarmées, le système HUNTER a été confié en 2000 à l'armée de l'air qui l'a utilisé lors de plusieurs déploiements au Kosovo.
Cette expérimentation a permis de confirmer l'intérêt de ce type de système au profit des opérations militaires que l'on connaît aujourd'hui. Toutefois, ce système ne satisfait pas l'ensemble des besoins de l'armée de l'air car son domaine d'actions n'est pas en cohérence avec celui des aéronefs de combat.
Tirant les conséquences de l'expérience ainsi faite, l'armée de l'air a rédigé un cahier des charges qui a conduit à la définition du Système Intérimaire de Drones MALE 2 ( * ) (SIDM).
A l'issue d'un appel d'offres international, le système proposé par EADS a été retenu et commandé en 2001. Il devrait être livré en 2003.
Ce système intérimaire comprend trois vecteurs et deux stations au sol. Le vecteur aura une endurance de 12 heures à 1000 kilomètres de son point de départ à une altitude maximale de 25 000 ft. Il sera utilisé dans la continuité du HUNTER, afin de définir les conditions d'emploi d'un tel système dans la perspective de la mise en service du drone MALE. Pourront notamment être définis les aspects d'intégration dans le trafic aérien, la certification des appareils et le cursus de formation des équipages.
Le coût total du programme SIDM est de 90 millions d'euros (54 millions d'euros pour l'acquisition et 36 millions d'euros pour le maintien en condition opérationnelle) alors que le coût d'acquisition du système MALE est estimé à 591 millions d'euros.
En 2003, l'armée de l'air consacrera 24 millions d'euros de crédits de paiement pour ses drones.
* 2 moyenne altitude, longue endurance