2. Une présence insuffisante sur les marchés à fort potentiel
Un autre axe d'analyse des performances françaises durant la dernière décennie est la segmentation des principaux pays importateurs en marchés porteurs ou en déclin relatif.
La prépondérance du marché américain s'impose : ses importations ont progressé de 150 % en dix ans pour représenter 19,4 % des achats mondiaux en 2000. Dans son sillage, se sont développées les importations du Canada (sixième importateur avec 3,7 %) et surtout du Mexique (2,9 %), qui a quintuplé ses achats et s'est propulsé au rang de dixième importateur mondial.
Les parts françaises sont malheureusement en recul relatif sur cette zone : les produits français représentent 2,4 % des importations américaines, soit une baisse de 0,3 point en dix ans, 1,2 % des achats canadiens (- 0,8 point) et 0,9 % des importations mexicaines (- 1,3 point).
Une autre zone en progression est l'Asie , où la Chine et Hong Kong sont devenus respectivement huitième et neuvième importateurs mondiaux (3,5 % et 3,3 % respectivement, en progrès de 1,7 point et 0,4 point). Les parts françaises sont en déclin relatif, à l'exception notable de la Malaisie (+ 0,3 point à 1,7 %).
A l'opposé de ces marchés en croissance, se trouvent les pays de l'Union européenne . S'ils constituent toujours la première zone d'échanges avec un peu plus du tiers du commerce mondial, celle-ci est en déclin : dans les importations mondiales, la part de l'Allemagne, deuxième pays importateur mondial, a reculé de 3 points (7,7 %) tandis que le Royaume-Uni (quatrième avec 5,1 %), la France (cinquième avec 4,8 %) ou l'Italie (septième avec 3,6 %) ont perdu de 0,7 à 1,6 point chacun. Sur ses principaux marchés, la France a perdu des parts en dix ans : - 2,7 points en Allemagne (à 9,6 % des importations), - 1,5 point au Royaume-Uni (à 7,8 %) et - 3 points en Italie (à 11,2 %).
Si la France a fait des efforts, elle les a portés sur les marchés tiers, notamment d'Europe de l'Est et d'Amérique du Sud, dynamiques dans la demande, mais de taille relativement limitée .
Là aussi, votre rapporteur pour avis encourage le gouvernement à étudier puis définir les priorités géographiques de notre commerce extérieur, en tenant compte à la fois de nos liens historiques, politiques ou culturels avec certains pays, mais aussi de leur croissance tendancielle et de leur poids relatif.