B. LA RÉFORME DU COLLÈGE ET L'INSTILLATION DE L'ALTERNANCE
La réforme des collèges s'inscrit dans la perspective du « collège unique et de la nécessaire « unicité des exigences », tout élève étant considéré comme un collégien jusqu'à la classe de troisième incluse, quel que soit son mode de scolarisation.
Elle prend également en compte la diversité des talents des élèves, en s'efforçant de créer les conditions d'une réelle « pluralité de parcours ».
1. Une réforme progressive touchant successivement chaque classe du collège
- La rénovation de la classe de 6 ème a été engagée à la rentrée 2001 et inscrite dans l'arrêté du 30 novembre 2001 modifiant l'arrêté du 29 mai 1996 relatif à l'organisation des enseignements dans les classes de sixième de collège. Elle s'est poursuivie à la rentrée 2002, conformément aux dispositions de l'arrêté du 14 janvier 2002.
Cette rénovation met l'accent sur l'aide et l'accompagnement du travail personnel de l'élève : les deux heures d'études dirigées ou encadrées auparavant obligatoires pour tous les élèves ont été remplacées par deux heures d'aide aux élèves et d'accompagnement de leur travail personnel. Ces deux heures ainsi redéfinies ont été intégrées dans la dotation horaire, ce qui permet plus de souplesse dans la prise en compte des besoins locaux. Dans la même perspective, les autorités académiques ont la faculté d'attribuer aux établissements un complément de dotation pour le traitement des difficultés scolaires importantes.
Afin de faciliter la transition entre l'école primaire et le collège, et l'intégration des élèves, des groupes à effectifs allégés ont été institués pour le français, les SVT et la technologie.
Enfin, dix heures annuelles de « vie de classe » figurent dans l'emploi du temps des élèves.
L'inspection générale de l'éducation nationale a établi un bilan mitigé des nouvelles mesures concernant la sixième. Qu'on en juge !
Diffusées tardivement, les mesures contenues dans la circulaire de juin 2001 ont fait l'objet, selon elle, d'une application inégale. Parmi les progrès, figurent la qualité et l'efficacité de l'accueil des élèves dont la durée a été souvent portée à deux jours. De plus, les pratiques s'homogénéisent avec une présentation du collège dès le CM2 : personnels de direction, enseignants et surveillants y sont associés, mais beaucoup plus rarement les personnels ATOS. Quant aux dispositifs d'aide aux élèves en grande difficulté, l'inspection estime que le ministère n'a pas été assez explicite sur ce point, même si elle observe « de réels efforts dans de nombreux établissements » avec des échanges d'enseignants avec la SEGPA, des formules de tutorat d'élèves, des heures de remise à niveau...
Elle s'interroge sur « l'utilité et l'efficacité de certaines actions de soutien » et propose « que soit étudiée la possibilité de différer la mise en oeuvre du programme de sixième, tant que n'auront pas été consolidées les bases nécessaires à une scolarité réussie dans le second degré ». D'autre part, les professeurs manquent de formation concernant l'enseignement aux élèves en grande difficulté et leurs pratiques pédagogiques ne seraient pas adaptées, avec pour conséquence « un bénéfice obtenu proche de la nullité ». Il est par ailleurs difficile de trouver des enseignants volontaires pour ces heures de soutien, de remise à niveau ou pour les études dirigées. Selon l'inspection, la décision de globaliser les moyens aux établissements, permettant d'intégrer ces heures dans le service des enseignants, devrait améliorer la situation.
S'agissant de la liaison école primaire-collège, l'IGEN déplore « l'indigence persistante des relations pédagogiques entre les deux niveaux d'enseignement » : contacts épisodiques, absence de travail commun à l'exception des réseaux d'éducation prioritaire qui organisent « des actions de liaison souvent exemplaires ». L'inspection propose que les principaux de collège et les IEN aient l'obligation statuaire de travailler ensemble, et souhaite que le ministère engage un travail commun entre plusieurs groupes de l'inspection générale sur la continuité pédagogique et didactique entre l'école et le collège. Elle constate que les résultats des évaluations de sixième sont peu exploités par les enseignants du premier degré : les inspecteurs préconisent un bilan des acquis à la fin du premier trimestre de CM2. Quant à la formule de « mini-collège » elle ne semble pas avoir rencontré un grand écho : l'inspection n'a repéré aucune expérience de ce type lors de son enquête. De même, la possibilité pour les professeurs volontaires de prendre en charge deux disciplines est très rarement utilisée , les enseignants y étant fortement opposés. Enfin, l'inspection souligne la nécessité d'une réflexion sur le métier d'enseignant.
- La rénovation de la classe de 5 ème devait intervenir à la rentrée 2002, conformément à l'arrêté du 14 janvier 2002 modifiant l'arrêté du 26 décembre 1996 relatif à l'organisation des enseignements du cycle central de collège (classes de cinquième et de quatrième). Elle devait s'accompagner de la mise en place d'une évaluation nationale de début d'année conçue sur le modèle de celle qui existe depuis 1989 en classe de 6ème.
- La rénovation de la classe de 4 ème est prévue pour la rentrée 2003, conformément au même arrêté. La rénovation de la classe de 3 ème nécessite l'élaboration d'un arrêté, en vue d'une mise en oeuvre à la rentrée 2004.