II. UNE ADMINISTRATION QUI SE MODERNISE

A. LES MISSIONS ET LES MOYENS DE LA DGCCRF

Sous la responsabilité du Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et des secrétaires d'Etat qui en dépendent, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a la mission de réguler et contrôler les marchés pour assurer leur bon fonctionnement, au bénéfice de tous les acteurs économiques : particuliers, entreprises, collectivités publiques.

On peut regrouper les missions de la DGCCRF en trois catégories : celles relatives à la concurrence, celles relatives à la sécurité des consommateurs et enfin les missions visant à garantir la qualité et la loyauté des produits et des services.

En matière de concurrence , la direction générale favorise le libre jeu de la concurrence et veille notamment au bon équilibre des relations entre producteurs et consommateurs afin de :

- lutter contre les pratiques anticoncurrentielles (ententes, abus de position dominante) ;

- contrôler les concentrations d'entreprises (dont la notification à la DGCCRF a été rendue obligatoire par la loi sur les nouvelles régulations économiques du 15 mai 2001, au-delà de certains seuils) ;

- sanctionner les pratiques restrictives de concurrence (pratiques discriminatoires, reventes à perte, non-respect des délais de paiement...) et les violations de la réglementation économique (concurrence déloyale : contrefaçons, soldes...) ;

- contrôler le respect des règles de concurrence concernant les marchés publics ou les délégations de service public, en apportant notamment une assistance importante aux différentes collectivités publiques.

En ce qui concerne la sécurité des consommateurs , la direction générale élabore et réalise des plans de surveillance par produits et des programmes de contrôle en entreprise afin de vérifier la sécurité des prestations de service et des produits alimentaires ou industriels.

Elle suit au niveau européen les indices de dangerosité des produits qui lui sont communiqués par les autorités des Etats membres de l'Union européenne et collabore, avec les ministères chargés de l'agriculture et de la santé, aux opérations conjointes menées en matière de sécurité alimentaire (ESB, OGM, listéria...). Elle participe à toutes les opérations de sécurité domestique.

En matière de qualité et de loyauté des produits et services -protection économique du consommateur-, la direction générale effectue des contrôles en entreprise et au stade de la distribution et traite les plaintes qui lui sont transmises. Ces actions peuvent conduire à des prélèvements qui sont ensuite analysés par les laboratoires de la direction générale ou des laboratoires agréés. Elles visent à prévenir :

- les tromperies et falsifications sur les produits (règles et signes de qualité) ;

- les pratiques de vente préjudiciables au consommateur (publicité mensongère, faux rabais, ventes liées) ;

- l'absence d'affichage des prix, de facturation ou d'information du consommateur.

La DGCCRF dispose, pour remplir sa mission, d'implantations dans toute la France, à proximité des usagers, consommateurs, entreprises et élus. Elle emploie 3.735 agents, répartis entre l'administration centrale à Paris, 101 directions départementales et plusieurs unités spécialisées.

En effet, la DGCCRF est implantée au chef lieu de chaque département métropolitain et d'outre-mer. Elle dispose, en outre, de 16 secteurs et de 8 antennes infra-départementales, ainsi que de 8 laboratoires interrégionaux d'analyse et de recherche (Bordeaux, Lille, Marseille, Massy, Montpellier, Rennes, Saint-Denis de la Réunion, Strasbourg, lequel est spécialisé dans les organismes génétiquement modifiés et nécessite donc des investissements importants afin d'attirer les compétences et d'acquérir du matériel). Plusieurs antennes ayant été fermées pour des raisons d'économies en 2000 et 2001, les contrôles sont désormais réalisés à partir du chef lieu de département. La construction d'un neuvième laboratoire en région lyonnaise est à l'étude.

B. LA DGCCRF EN COURS DE RÉFORME

La DGCCRF s'est engagée dans une opération de modernisation de ses structures et de son fonctionnement, initiée par une réorganisation de l'administration centrale en 1998.

Les principaux objectifs de cette réorganisation étaient, d'une part, de rationaliser et de simplifier les structures et, d'autre part, d'adapter la DGCCRF aux évolutions économiques.

Depuis 1999, la DGCCRF a notamment poursuivi la mise en réseau informatique de ses services déconcentrés et de son administration centrale et le déploiement de son système informatisé de gestion des enquêtes.

Cette réorganisation a permis à la DGCCRF d'appréhender les dossiers de manière plus globale et plus dynamique. La direction générale a ainsi gagné en efficacité, en rapidité et en réactivité.

Les nombreuses crises récentes dans le domaine alimentaire impliquent de nouvelles adaptations dans le mode de fonctionnement des services ainsi que le strict respect des impératifs du Code de procédure pénale.

Le premier acte de cette prochaine réforme d'ensemble de la DGCCRF a consisté en l'adoption de l'article 81 de la loi sur les nouvelles régulations économiques du 15 mai 2001, qui a conféré aux agents de la DGCCRF une compétence territoriale nationale pour l'accomplissement de leurs missions essentielles (relevant du livre IV du code de commerce et du livre II du code de la consommation). Cet élargissement de la compétence territoriale exige une organisation permettant d'éviter des interventions successives ou concomitantes auprès d'une même entreprise.

Le deuxième acte sera l'adoption de plusieurs textes dont le conseil d'Etat vient d'être saisi et dont les points principaux sont les suivants :

Création de trois services à compétence nationale (SCN) :

- SCN d'enquêtes de concurrence, de consommation et de répression des fraudes ;

- SCN des laboratoires ;

- SCN de l'école de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

Création de huit directions de région à compétence territoriale élargie pour ce qui concerne les enquêtes de concurrence et de vins et spiritueux.

Confirmation du rôle de cellule de base des direction départementales, cadres d'intervention privilégiés de la DGCCRF, et du rôle de coordination et d'animation des directions de région.

Autorisation aux stagiaires des écoles de participer, au titre de leur formation pratique, à des enquêtes sur le terrain, et à des spécialistes de la direction générale d'intervenir comme agents assistants des enquêteurs territorialement compétents, pour celles des missions non couvertes par la compétence territoriale nationale.

Cette réforme aura naturellement des conséquences sur l'organisation de l'administration centrale, à commencer par la disparition prévisible d'un de ses bureaux (sur les 26 qu'elle compte).

Enfin, pour compléter la réforme, une actualisation de l'instruction générale sur le contentieux est en cours et un projet d'instruction générale aux services sera finalisé et diffusé après publication des textes portant réforme de la DGCCRF.

Votre rapporteur pour avis souhaite que ces nouveaux textes contribuent, en la modernisant, à simplifier et rendre encore plus efficace l'administration de la DGCCRF à l'égard des usagers.

Depuis plusieurs années, la DGCCRF développe, par ailleurs, une politique d'ouverture vers d'autres directions du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, d'autres services ministériels et organismes publics et vers ses homologues étrangers .

Des protocoles ou plans d'action communs ont ainsi été mis en place au cours des dernières années avec la direction générale des impôts (DGI), la direction générale de la comptabilité publique (DGCP), la direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI) et la direction générale de l'industrie, des technologies de l'information et des postes ( DIGITIP), visant essentiellement à renforcer la coopération dans l'ensemble des domaines touchant à la protection des consommateurs.

Dans ses domaines de compétence, la DGCCRF entretient des relations étroites (souvent formalisées par des protocoles) avec les autres ministères, tels l'Agriculture, la Santé, la Justice ou la Jeunesse et les Sports ainsi qu'avec certains organismes publics.

Le 24 septembre 1999, la DGCCRF, la Direction Générale de l'Alimentation (DGAL) et la Direction Générale de la Santé (DGS) ont signé un protocole qui fixe les modalités de coopération entre les trois administrations chargées de veiller à la sécurité en matière d'alimentation humaine et animale. Les mêmes administrations ont signé, le 27 septembre 1999, un protocole spécifique définissant leurs relations avec l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA).

Un protocole de coopération a été également signé le 1 er décembre 1999 entre la DGCCRF et l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS).

Votre commission encourage le développement de ces coopérations, tout particulièrement en matière de sécurité alimentaire, où la réactivité face aux crises et l'efficacité des contrôles dépendent très largement de la bonne coordination entre les administrations.

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