Projet de loi de finances pour 2002 - Tome VII : Recherche
REVOL (Henri)
AVIS 89 - TOME VII (2001-2002) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Rapport au format Acrobat ( 1948 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE IER -
LE BUDGET CIVIL DE RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT -
CHAPITRE II -
LA POLITIQUE DE L'EMPLOI SCIENTIFIQUE- I. UNE ÉVOLUTION SPONTANÉE PRÉOCCUPANTE
- II. LES MESURES EN FAVEUR DE L'EMPLOI SCIENTIFIQUE DANS LE PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2002
- III. LE PLAN PRÉVISIONNEL DE L'EMPLOI SCIENTIFIQUE
-
CHAPITRE III -
LA VALORISATION ECONOMIQUE
DE LA RECHERCHE- I. VALORISER LES TRAVAUX DES LABORATOIRES DE RECHERCHE
- II. INCITER LES PME À LA RECHERCHE
-
ANNEXE -
GLOSSAIRE DES SIGLES
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 novembre 2001
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
TOME VII
RECHERCHE
Par M. Henri REVOL,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Gérard Larcher, président ; Jean-Paul Emorine, Marcel Deneux, Gérard César, Pierre Hérisson, Jean-Marc Pastor, Mme Odette Terrade, vice-présidents ; MM. Bernard Joly, Jean-Paul Émin, Patrick Lassourd, Bernard Piras, secrétaires ; MM. Jean-Paul Alduy, Pierre André, Philippe Arnaud, Gérard Bailly, Bernard Barraux, Mme Marie-France Beaufils, MM. Michel Bécot, Jean-Pierre Bel, Jacques Bellanger, Jean Besson, Claude Biwer, Jean Bizet, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Marcel-Pierre Cleach, Yves Coquelle, Gérard Cornu, Roland Courtaud, Philippe Darniche, Gérard Delfau, Rodolphe Désiré, Yves Detraigne, Mme Evelyne Didier, MM. Michel Doublet, Paul Dubrule, Bernard Dussaut, André Ferrand, Hilaire Flandre, François Fortassin, Christian Gaudin, Mme Gisèle Gautier, MM. Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Charles Guené, Mme Odette Herviaux, MM. Alain Journet, Joseph Kerguéris, Gérard Le Cam, Jean-François Le Grand, André Lejeune, Philippe Leroy, Jean-Yves Mano, Max Marest, René Monory, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Ladislas Poniatowski, Jean-Pierre Raffarin, Daniel Raoul, Paul Raoult, Daniel Reiner, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Claude Saunier, Bruno Sido, Daniel Soulage, Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, André Trillard, Jean-Pierre Vial.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
et
87
(annexe n°
33
)
(2001-2002)
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Le budget civil de recherche et développement demandé pour 2002
s'élève à
8.725 millions d'euros (57 234 millions de
francs)
en dépenses ordinaires et crédits de paiement, soit
une progression de
2,2 %
par rapport à la loi de finances
initiale pour 2001. En autorisations de programme, la progression du BCRD est
de
2,9 %
, leur total s'élevant à
3.835 millions
d'euros (25.158 millions de francs)
. Ces chiffres rangent, comme l'an
dernier, le budget de la recherche, sinon au rang des principales
priorités du Gouvernement dans le projet de loi de finances, au moins
dans les budgets pour lesquels une certain continuité budgétaire
est maintenue. En effet, si les crédits de la recherche augmentent moins
que ceux de la justice ou de l'environnement, leur croissance se situe
toutefois
dans la moyenne de celle des budgets civils
.
Cette évolution, cohérente avec celle de l'an dernier, amplifie
la
rupture dans la politique du Gouvernement en matière de
recherche
depuis la nomination de M. Roger-Gérard
Schwartzenberg, son prédécesseur rue Descartes ayant en effet eu
l'occasion de dire qu'il considérait que l'appareil de recherche
publique devait être modernisé avant que ses crédits ne
soient significativement accrus.
Mais ce changement d'optique ne doit pas faire oublier une grande
continuité de certains choix budgétaires
: ainsi en
est-il des priorités données aux
sciences de la vie, à
l'environnement et aux nouvelles technologies de l'information et de la
communication
. Ces priorités se traduisent, cette année
encore, par l'augmentation des dotations des
établissements publics
de recherche concernés
(INSERM
1(
*
)
+3,6 % de crédits de paiement et dépenses ordinaires, 80
postes supplémentaires ; INRIA +10 % de crédits de
paiement et dépenses ordinaires, 100 postes
supplémentaires ; INRA 110 postes
supplémentaires ; CNRS 140 postes supplémentaires, avec
affectation prioritaire aux départements des sciences du vivant et des
technologies de l'information) et par l'abondement des deux fonds : le
Fonds de la recherche technologique
et le
Fonds national de la
science
, dotés d'un milliards de francs (152,54 millions
d'euros) chacun.
Ces dernières années, votre commission avait déjà
eu l'occasion d'appeler l'attention du Gouvernement sur les réponses
qu'appellent, à son sens, les
caractéristiques
inquiétantes
de
l'emploi scientifique public
, mises notamment
en évidence par le rapport remis en juillet 1999 au Premier ministre par
MM. Le Déaut et Cohen :
vieillissement de la pyramide des
âges, absence de mobilité, parallèlement à des
difficultés d'insertion et à l'absence de débouchés
pour les jeunes docteurs
. Outre le vieillissement préoccupant de la
pyramide des âges, la recherche française continue en effet
d'être paradoxalement caractérisée par un
phénomène de
« files d'attente »
pour
les jeunes chercheurs, doctorants et post-doctorants, qui peinent à
s'insérer dans l'appareil de recherche national et quittent, parfois, le
territoire. S'attelant tardivement à cette question, le Gouvernement
vient de présenter un
plan décennal de renouvellement de
l'emploi scientifique,
qui apporte un certain nombre de réponses, et
qui sera présenté au chapitre II du présent rapport.
Par ailleurs, alors que se manifeste une désaffection des
étudiants pour les filières scientifiques, votre commission juge
indispensable un renforcement des actions de vulgarisation et de diffusion de
l'information scientifique, sur un mode déconcentré.
Parallèlement, elle s'inquiète de la disparition, au rang des
priorités du gouvernement, de l'objectif d'une répartition
territoriale plus équilibrée de la recherche. Votre commission a
déjà eu l'occasion de déplorer très vivement la
suppression de la modulation géographique du crédit d'impôt
recherche, sans évaluation préalable. Cette incitation, mise en
place par la loi d'aménagement du territoire de 1995, lui semblait
pourtant un puissant outil en faveur de l'essaimage territorial du potentiel
scientifique français.
Au-delà de la seule évolution des crédits et des emplois,
votre commission pour avis s'est plus spécialement
intéressée, dans le chapitre III du présent rapport,
à la valorisation économique de la recherche française,
traditionnel talon d'Achille français. Une attention particulière
a été accordée à l'évolution des
relations entre
recherche et entreprise,
d'une part, en faisant
un bilan des dispositifs incitatifs à la
recherche en entreprise
(crédit d'impôt recherche, formation à et par la recherche)
et, d'autre part, en examinant les progrès réalisés pour
la
valorisation technologique
des travaux des laboratoires de
recherche.
CHAPITRE IER -
LE BUDGET CIVIL DE RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT
I. DES ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES MAINTENUES
A. UNE AUGMENTATION DE 2,2 %
Le
budget civil de recherche et développement (BCRD) est un agrégat
synthétique mis en place par la loi n° 82-610 du
15 juillet 1982 d'orientation sur la recherche, qui rassemble les
dotations des différents ministères en faveur de la recherche.
Le budget civil de recherche et développement demandé pour 2002
s'élève à
8 725 millions d'euros (57 234 millions de
francs)
en dépenses ordinaires et crédits de paiement, soit
une progression de
2,2 %
par rapport à la loi de finances
initiale pour 2001. En autorisations de programme, la progression du BCRD est
de
2,9 %
, leur total s'élevant à
3 835 millions
d'euros (25 158 millions de francs)
.
Les principales évolutions du BCRD sont retracées dans le tableau
ci-après :
BCRD
2002
SYNTHÈSE DES DOTATIONS DES MINISTÈRES
MINISTERES |
DO+AP |
DO+CP |
||||
en MILLIONS D'EUROS |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
|
AFFAIRES ETRANGERES |
140,78 |
145,76 |
3,5% |
140,78 |
145,76 |
3,5% |
-Actions culturelles |
4,98 |
4,96 |
-0,3% |
4,98 |
4,96 |
-0,3% |
-Autres org. Internationales |
135,80 |
140,80 |
3,7% |
135,80 |
140,80 |
3,7% |
AGRICULTURE , PECHE |
21,63 |
21,77 |
0,6% |
21,35 |
21,22 |
-0,6% |
CULTURE |
114,06 |
117,01 |
2,6% |
113,76 |
116,75 |
2,6% |
- Culture hors CSI |
33,34 |
35,05 |
5,1% |
33,11 |
34,78 |
5,0% |
- CSI |
80,72 |
81,97 |
1,5% |
80,65 |
81,97 |
1,6% |
RECHERCHE |
6 238,16 |
6 349,70 |
1,8% |
6 157,16 |
6 213,37 |
0,9% |
EDUCATION NATIONALE |
425,17 |
491,04 |
15,5% |
418,02 |
479,69 |
14,8% |
- Enseignement supérieur |
413,10 |
478,68 |
15,9% |
405,95 |
467,34 |
15,1% |
- Enseignement scolaire |
12,07 |
12,36 |
2,4% |
12,07 |
12,36 |
2,4% |
DEFENSE (1) |
190,56 |
190,56 |
0,0% |
190,56 |
190,56 |
0,0% |
ENVIRONNEMENT |
219,35 |
256,86 |
17,1% |
215,88 |
252,20 |
16,8% |
- Environnement hors IRSN |
15,91 |
15,13 |
-4,9% |
12,44 |
10,46 |
-15,9% |
- IRSN |
203,44 |
241,73 |
ns |
203,44 |
241,73 |
18,8% |
EQUIPEMENT ET TRANSPORTS |
405,14 |
405,39 |
0,1% |
320,33 |
342,28 |
6,9% |
- progr. aéro. civils + av. civile |
329,44 |
329,44 |
0,0% |
242,39 |
266,79 |
10,1% |
- Météo-France |
54,21 |
53,75 |
-0,8% |
55,73 |
53,75 |
-3,6% |
- Autres (urbanisme, mer ,TT) |
21,49 |
22,20 |
3,3% |
22,20 |
21,74 |
-2,1% |
LOGEMENT |
26,87 |
26,87 |
0,0% |
26,43 |
26,98 |
2,1% |
INDUSTRIE |
974,78 |
1 007,71 |
3,4% |
908,09 |
913,42 |
0,6% |
- Ecoles Mines |
39,14 |
40,14 |
2,6% |
39,14 |
40,14 |
2,6% |
- Rech.industrielle, ATOUT, etc. |
350,17 |
379,75 |
8,4% |
302,76 |
304,75 |
0,7% |
- ANVAR |
161,21 |
161,74 |
0,3% |
141,92 |
142,45 |
0,4% |
- CEA |
424,27 |
426,08 |
0,4% |
424,27 |
426,08 |
0,4% |
INTERIEUR |
0,31 |
0,31 |
0,0% |
0,46 |
0,31 |
-33,3% |
JUSTICE |
0,88 |
0,88 |
0,0% |
0,88 |
0,88 |
0,0% |
PLAN |
9,03 |
9,11 |
1,0% |
9,05 |
8,96 |
-1,0% |
EMPLOI |
5,93 |
6,04 |
1,8% |
5,93 |
6,04 |
1,8% |
SANTE |
6,87 |
6,88 |
0,1% |
6,71 |
6,88 |
2,5% |
TOTAL BCRD |
8 779,52 |
9 035,88 |
2,9% |
8 535,39 |
8 725,28 |
2,2% |
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(1) La dotation Défense correspond aux programmes de recherche du CNES à double finalité, civile et militaire, destinée à être transférée en gestion sur le budget Recherche |
NB : Un glossaire des sigles est annexé au présent rapport.
B. DES PRIORITÉS THÉMATIQUES CONFIRMÉES
Le
Gouvernement indique que ce projet de budget est construit autour de cinq
priorités :
-
l'emploi scientifique
, avec des créations d'emplois
destinées à mettre en oeuvre une gestion prévisionnelle de
l'emploi scientifique et à renforcer la recherche publique (cf. chapitre
II du présent rapport) ;
-
les jeunes
, avec des mesures pour les inciter à se lancer
dans les carrières de la recherche (cf. chapitre II du présent
rapport) ;
- les
moyens de la recherche publique
, avec l'accroissement des
crédits de fonctionnement et d'investissement des laboratoires
publics ;
- les
thématiques prioritaires
, avec une progression
significative des moyens alloués aux recherches dans les sciences du
vivant et les sciences de l'information, et un effort tout particulier en
faveur de l'environnement ;
-
l'innovation et la recherche industrielle
, avec une croissance
des crédits qui leur sont consacrés (cf. chapitre III du
présent rapport).
Le projet de budget pour 2002 renforce en effet les moyens alloués aux
domaines scientifiques prioritaires
.
1. Les sciences du vivant
Les
sciences du vivant sont privilégiées, au travers de
l'augmentation du budget de
l'INSERM
(80 créations
d'emplois, + 10 % en AP par rapport au projet de loi de finances pour
2001), de
l'INRA
(100 créations d'emplois, + 9 %
en AP par rapport au projet de loi de finances pour 2001) ainsi que de celle du
Fonds national de la science.
Le Fonds national de la science, qui est destiné à donner une
impulsion aux recherches dans les domaines prioritaires et à promouvoir
des actions concertées incitatives entre laboratoires publics, sera en
effet porté à 152,45 M€ (1 000 MF) en AP en
2002 (+ 13 %). Son accroissement servira essentiellement à
financer les recherches dans le domaine des sciences du vivant (génome,
post-génome, maladies à prions, Institut de la
longévité...).
Au total, la part du BCRD consacrée aux sciences du vivant augmentera de
3,4 % en 2002 (+ 73,18 M€ environ ou + 480 MF),
soit une augmentation de 27 % depuis 1997.
2. L'environnement, l'énergie et le développement durable
Les
moyens alloués aux recherches sur l'environnement, la
sécurité environnementale et le développement durable
connaissent également une forte hausse. La dotation de
l'Institut de
radioprotection et de sûreté nucléaire
(IRSN)
progressera de 18,8 % en 2002, afin de renforcer les recherches sur
l'étude des risques du nucléaire et le conseil technique aux
pouvoirs publics. Les crédits de recherche du ministère de
l'environnement progresseront au total de 17 % environ, afin d'augmenter
les moyens de recherche consacrés à la prévention de la
pollution atmosphérique, la gestion des ressources en eau, et la
préservation du patrimoine naturel.
Enfin, les crédits alloués à
l'INRETS
pour des
recherches sur les transports, leur sécurité et leur meilleure
articulation avec la protection de l'environnement augmenteront de 9 % en
2002.
Au total, les moyens consacrés à l'environnement,
l'énergie et le développement durable augmenteront de 3,3 %
en 2002 (+ 45,73 M€ environ soit + 300 MF), ce qui
portera leur progression à 24 % depuis 1997.
3. Les sciences et technologies de l'information et de la communication (STIC)
Les STIC
bénéficieront notamment de l'augmentation du budget de
l'INRIA
(110 créations d'emplois, + 30 % en AP) et
du maintien des moyens attribués aux
réseaux de recherche
technologique
, parmi lesquels le réseau national de recherche en
télécommunications, et aux actions incitatives du
Fonds
national de la science
.
Les moyens consacrés aux STIC dans le BCRD augmenteront ainsi de
7,1 % en 2002 - + 54,88 M€ (+ 360 MF
environ) -, soit une augmentation de 29 % depuis 1997.
4. La répartition des crédits du BCRD par grands domaines scientifiques
Ces
priorités sont les mêmes que celles exprimées par le
Gouvernement dans le projet de loi de finances pour 2001. Ainsi, le budget
civil de recherche et de développement technologique pour 2001 s'est
finalement élevé, en dépenses ordinaires et autorisations
de programme, à 8 779,52 millions d'euros
(57 590 millions de F),
dont les sciences du vivant
ont
représenté près du quart et le tiers de l'augmentation du
budget entre 2000 et 2001, soit 95 M €. Les moyens des
recherches sur
l'environnement
, après une progression de plus de
18 % en 2000, ont augmenté en 2001 de plus d'un tiers
(+ 34,5 %). Une partie des recherches sur l'énergie concerne
par ailleurs également le domaine de l'environnement.
Les moyens dégagés en 2001 pour les recherches dans le domaine
des sciences et techniques de l'information et de la communication ont
progressé de près d'un sixième (+ 15,7 %).
Le graphique ci-après retrace la ventilation du BCRD 2001 par grands
domaines scientifiques, et fait apparaître cette
prééminence :
Source
: Annexe budgétaire
« Etat de
la recherche et du développement technologique », projet de
loi de finances pour 2002
Votre commission, si elle soutient les priorités affichées par
le Gouvernement, est néanmoins soucieuse que ces dernières ne se
traduisent pas par un dépérissement des domaines de recherche
« non prioritaires », qui font, depuis de nombreuses
années, la force et l'excellence de l'appareil de recherche
français.
L'espace, par exemple, représente en importance le deuxième
domaine du BCRD (16,3 %). Les mathématiques, la physique et la
chimie, domaines fondamentaux de notre recherche, occupent la troisième
place (11,4 %) et les recherches sur les transports et
l'aéronautique, qui rassemblent 10 % des moyens du BCRD, comme en
2000, sont en quatrième position.
Les évolutions prévues au
projet de loi de finances pour
2002
confirment ces orientations thématiques :
- les sciences de la vie augmentent de 3,4 % et représentent
24,8 % du BCRD ;
- l'environnement, l'énergie et le développement durable
croissent de 3,3 % et atteignent 16 % du BCRD ;
- l'objectif « espace », stable en volume, ne
représente plus que 15,8 % du BCRD 2002 ;
- les mathématiques la physique et la chimie représentent
11,6 % ;
- les transports et l'aéronautique 10,0 % ;
- les sciences de l'homme et de la société 9,6 % ;
- les sciences et technologies de l'information et de la communication
augmentent de 7 % et atteignent 9,1 % du BCRD.
C. DES FONDS D'INTERVENTION CONSOLIDÉS
1. Le Fonds national de la science (FNS)
Le Fonds national de la science (FNS), chapitre de crédits d'intervention (le chapitre 66-05 du fascicule « Recherche »), a été institué par la loi de finances pour 1999, est destiné à être à la fois un instrument de financement et un instrument de coordination pour soutenir des thématiques nouvelles de recherche, dans les domaines qui nécessitent une coopération forte entre plusieurs laboratoires ou institutions, ou entre plusieurs disciplines. Le tableau ci-dessous retrace l'évolution de ses crédits :
ÉVOLUTION DES DOTATIONS DU FNS EN AUTORISATIONS DE PROGRAMME
Fonds
national
|
2000
|
2001 (programmation) |
2002
|
|||
En millions de francs et d'euros |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
Génomique |
329,75 |
50,28 |
450,00 |
68,59 |
|
|
Technologies pour la santé |
10,00 |
1,52 |
10,00 |
1,52 |
|
|
Agents infectieux |
80,00 |
12,19 |
82,00 |
12,50 |
|
|
Biologie intégrative |
41,98 |
6,40 |
60,00 |
9,14 |
|
|
TOTAL
|
461,73 |
70,39 |
602,00 |
91,75 |
675,00* |
102,90* |
Sciences de l'information et de la communication |
29,68 |
4,53 |
52,00 |
7,93 |
57,00 |
8,69 |
Sciences humaines et sociales |
63,18 |
9,63 |
73,00 |
11,12 |
73,00 |
11,13 |
Matériaux |
20,00 |
3,04 |
39,00 |
5,94 |
39,00 |
5,95 |
Planète |
33,00 |
5,02 |
36 |
5,48 |
46,00 |
7,01 |
Jeunes chercheurs |
79,88 |
12,18 |
55,00 |
8,38 |
55,00 |
8,38 |
Contrats de plan État-régions |
11,95 |
1,82 |
28,00 |
4,27 |
55,00 |
8,38 |
|
|
|
|
|||
TOTAL |
699,42 |
106,61 |
885,00 |
134,87 |
1 000,00 |
152,45 |
*Dont
76,22 M€ (500 MF) pour la génomique et 6,10 M€
(40 MF) pour les prions
Source : annexe budgétaire « Etat de la recherche et du
développement technologique », projet de loi de finances pour
2002
La progression des dotations du FNS en loi de finances initiale, de
76,22 millions d'euros (500 millions de francs) d'autorisations de
programme en 1999, à 106,71 millions d'euros (700 millions de
francs) en 2000, puis à 134,92 millions d'euros (885 millions
de francs) en 2001, correspond à la montée en puissance de ce
fonds souhaitée par le ministère de la recherche. avec
152,45 millions d'euros (1.000 millions de francs) en 2002, le
Gouvernement indique que le FNS aura atteint son « régime de
croisière ».
Contrairement au Fonds de la recherche technologique (FRT),
(cf. ci-dessous), le FNS est exclusivement destiné à des
organismes publics de recherche et à des organismes privés sans
but lucratif.
Ses priorités sont définies lors des réunions des
Comités interministériels de la recherche et de la technologie,
sous forme
d'actions concertées incitatives
(ACI), qui sont
destinées à permettre le développement de travaux pour
lesquels l'appareil de recherche public est jugé insuffisamment
réactif.
En 2001, les deux tiers des moyens en autorisations de programme du FNS ont
été affectés aux sciences du vivant et notamment à
la génomique. Ces moyens comprennent les subventions annuelles des deux
centres de recherche en génomique d'Évry, le
Génoscope-Centre national de séquençage (CNS) et le Centre
national de génotypage (CNG). De nouvelles ACI ont été
programmées en 2001 : « neurosciences intégratives
et computationnelles », « groupe de ressources
informatiques et données », « internationalisation
dans les sciences humaines et sociales »,
« molécules et cibles thérapeutiques ».
2. Le Fonds de la recherche technologique (FRT)
Le
Fonds de la recherche technologique
(FRT) est l'instrument
privilégié d'incitation au
partenariat entre recherche
publique et recherche privée
. Il est prioritairement orienté
vers le développement de produits et services fondés sur de
nouvelles technologies, pour satisfaire des besoins économiques, et vers
la création et la croissance d'entreprises innovantes.
Les autorisations de programme du FRT ont nettement progressé ces
dernières années et sont passées de 62 M€
(407 MF) en 1997 à 152,449 M€ (1 000 MF) en
2001, soit environ un triplement en cinq ans. Cet effort sera maintenu en 2002
puisque 152,449 M€ (1 000 MF) sont de nouveau inscrits
à ce chapitre, auxquels viennent s'ajouter 9,15 M€
(60 MF) par an, pendant sept ans, en provenance du Fonds social
européen. Les actions engagées par le ministère de la
Recherche en faveur de la création et du développement des
entreprises (concours de création d'une part, incubateurs d'autre part,
voir chapitre III du présent rapport), ont en effet été
déclarées éligibles à ce fonds.
Les crédits du FRT sont retracés dans le tableau
ci-après :
LES ACTIONS FINANCÉES PAR LE FRT
Chapitre 66-04 article 10 |
Programmation |
Propositions |
Programmation |
Propositions |
|
2001 en MF |
2002 en MF |
2001 en M€ |
2002 en M€ |
ACTIONS REGIONALES
|
130 |
130 |
19,82 |
19,82 |
AERONAUTIQUE-SPATIAL |
45 |
45 |
6,86 |
6,86 |
Aéronautique, supersonique |
15 |
2,29 |
||
Réseau terre-espace |
30 |
4,57 |
||
SCIENCES DU VIVANT |
250 |
250 |
38,11 |
38,11 |
AQS (aliments qualité-référence) |
10 |
1,52 |
||
Réseau aliments-référence |
15 |
2,29 |
||
Génoplante |
35 |
5,34 |
||
RNTS |
40 |
6,10 |
||
Réseau Genhomme |
95 |
14,48 |
||
Biotechnologies spatiales |
5 |
0,76 |
||
ACI Molécules et cibles thérapeutiques |
15 |
2,29 |
||
ACI Technologies pour la santé |
10 |
1,52 |
||
Bioressources |
25 |
3,81 |
||
INFORMATIQUE, TELECOMMUNICATIONS (NTIC) |
250 |
250 |
38,12 |
38,11 |
Multimédias et RIAM |
20 |
3,05 |
||
RNRT-télécoms |
85 |
12,96 |
||
Micro-nanotechnologies (RNTL) |
85 |
12,96 |
||
RMNT |
60 |
9,15 |
||
ENERGIE, TRANSPORTS, ENVIRONNEMENT, RESSOURCES NATURELLES |
145 |
145 |
22,10 |
22,11 |
Nouveau réseau transports |
30 |
4,57 |
||
Pollutions accidentelles |
15 |
2,29 |
||
Pile à combustible et énergie |
25 |
3,81 |
||
Matériaux |
30 |
4,57 |
||
Génie civil et urbain, et ville |
30 |
4,57 |
||
Eau et environnement |
15 |
2,29 |
||
CAMPUS NUMERIQUES |
20 |
20 |
3,05 |
3,05 |
INNOVATION TECHNOLOGIQUE |
160 |
160 |
24,39 |
24,39 |
Eurêka |
40 |
6,10 |
||
Concours créations d'entreprises |
120 |
18,29 |
||
TOTAL FRT article 10 |
1 000 |
1 000 |
152,45 |
152,45 |
Source : annexe budgétaire « Etat de
la
recherche et du développement technologique », projet de loi
de finances pour 2002
Le FRT a souffert, il y a quelques années, d'un net décalage
entre ses autorisations de programme et ses crédits de paiements, au
détriment de ces derniers, insuffisants pour
« couvrir » les autorisations de programme engagées.
Aussi, un programme de rattrapage des crédits de paiement a-t-il
été lancé, ces derniers étant augmentés de
façon à permettre au ministère, d'une part de
régler la « dette » qu'il avait contractée
les années précédentes auprès des organismes
publics et des entreprises auxquels des subventions avaient été
allouées, et d'autre part de restaurer l'équilibre financier du
chapitre.
Soulignons, enfin, l'effort de
réorientation de ces
crédits
effectué ces dernières années, non
seulement vers les technologies identifiées comme prioritaires, mais
surtout vers les PME, au détriment des grands groupes, qui ne
représentent plus que 8 % des subventions en 2000, contre plus de
la moitié trois ans auparavant. Le rééquilibrage est
lié à la mise en oeuvre des « réseaux de
recherche et d'innovation technologiques », fondés sur des
partenariats entre recherche publique et recherche privée, incluant de
petites et moyennes entreprises.
II. LE SOUTIEN AUX ÉTABLISSEMENTS PUBLICS DE RECHERCHE
Les
subventions
aux organismes de recherche
représentent la grande
majorité (92 %) des crédits du ministère de la
recherche (qui s'élèvent au total 6.213 millions d'euros,
soit une hausse de 0,9 %), eux-mêmes composante majoritaire du BCRD.
Le tableau suivant détaille les dotations de ce ministère aux
établissements de recherche, les EPST (établissements publics
à caractère scientifique ou technologique) et les EPIC
(établissements publics à caractère industriel et
commercial) dans le projet de loi de finances pour 2002 :
DOTATIONS BUDGÉTAIRES DU MINISTÈRE DE LA RECHERCHE
DO+AP |
DO+CP |
|||||
En MILLIONS D'EUROS (M€) |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
variations en% 2001/2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
variations en% 2001/2000 |
ORGANISMES DE RECHERCHE |
|
|
||||
EPST |
|
|
|
|||
INRA |
554,189 |
562,930 |
1,6% |
550,283 |
553,267 |
0,5% |
CEMAGREF |
40,725 |
42,027 |
3,2% |
40,542 |
41,317 |
1,9% |
INRETS |
34,854 |
36,132 |
3,7% |
34,842 |
35,562 |
2,1% |
LCPC |
42,325 |
42,663 |
0,8% |
42,310 |
41,876 |
-1,0% |
INRIA |
88,338 |
103,940 |
17,7% |
87,607 |
96,945 |
10,7% |
CNRS |
2 170,101 |
2 217,390 |
2,2% |
2 153,673 |
2 172,067 |
0,9% |
INSERM |
432,975 |
450,955 |
4,2% |
430,062 |
445,635 |
3,6% |
INED |
14,016 |
14,383 |
2,6% |
13,952 |
14,318 |
2,6% |
IRD |
165,406 |
167,333 |
1,2% |
164,948 |
166,320 |
0,8% |
TOTAL EPST |
3 542,929 |
3 637,753 |
2,7% |
3 518,219 |
3 567,307 |
1,4% |
EPIC +GIP IFRTP |
|
|
||||
IFREMER |
152,805 |
150,383 |
-1,6% |
146,457 |
151,704 |
3,6% |
CIRAD |
113,796 |
116,058 |
2,0% |
113,606 |
116,060 |
2,2% |
ADEME |
27,334 |
27,410 |
0,3% |
27,334 |
26,648 |
-2,5% |
BRGM |
52,772 |
52,772 |
0,0% |
52,452 |
52,665 |
0,4% |
IFRTP |
16,194 |
16,531 |
2,1% |
16,012 |
16,513 |
3,1% |
CNES |
1 134,983 |
1 134,983 |
0,0% |
1 152,515 |
1 152,515 |
0,0% |
CEA |
511,314 |
499,591 |
-2,3% |
511,314 |
499,591 |
-2,3% |
TOTAL EPIC |
2 009,198 |
1 997,728 |
-0,6% |
2 019,690 |
2 015,696 |
-0,2% |
INSTITUTIONS de RECHERCHE dans les sciences du vivant |
|
|
|
|
||
Institut PASTEUR Paris |
52,051 |
52,985 |
1,8% |
52,051 |
52,985 |
1,8% |
Institut PASTEUR International (DOM-TOM+ étranger) |
7,693 |
7,993 |
3,9% |
7,693 |
7,993 |
3,9% |
Institut PASTEUR Lille |
6,260 |
6,412 |
2,4% |
6,260 |
6,412 |
2,4% |
Institut Curie |
5,795 |
5,945 |
2,6% |
5,795 |
5,945 |
2,6% |
Autres centres anti cancéreux |
0,305 |
0,305 |
0,0% |
0,305 |
0,305 |
0,0% |
Autres institutions de recherche |
0,305 |
0,305 |
0,0% |
0,305 |
0,305 |
0,0% |
ANRS |
36,740 |
36,740 |
0,0% |
36,740 |
36,740 |
0,0% |
TOTAL INSTITUTIONS de RECHERCHE |
109,149 |
110,685 |
1,4% |
109,149 |
110,685 |
1,4% |
TOTAL ORGANISMES DE RECHERCHE |
5 661,276 |
5 746,166 |
1,5% |
5 647,058 |
5 693,688 |
0,8% |
INTERVENTIONS du Ministère |
|
|
||||
Comité national d'évaluation de la recherche |
0,687 |
0,687 |
0,0% |
0,687 |
0,687 |
0,0% |
Moyens de fonctionnement des services |
8,385 |
8,537 |
ns |
8,385 |
8,537 |
ns |
Actions d'incitation, d'information et de communication (43-01) |
33,017 |
33,017 |
0,0% |
33,017 |
33,017 |
0,0% |
Formation à et par la recherche (43-80) |
246,205 |
255,176 |
3,6% |
246,205 |
255,176 |
3,6% |
Information et culture scien.& tech. prospectives et études (56-06) |
1,220 |
1,220 |
0,0% |
0,990 |
1,220 |
23,2% |
Soutien à la recherche et à la technologie (66-04) |
152,449 |
152,449 |
0,0% |
109,840 |
106,715 |
-2,8% |
Fonds national de la science (66-05) |
134,917 |
152,449 |
13,0% |
109,458 |
114,337 |
4,5% |
Information scientifique et technique (66-06) |
|
|
1,524 |
0,000 |
-100,0% |
|
TOTAL INTERVENTIONS |
576,881 |
603,535 |
4,6% |
510,107 |
519,689 |
1,9% |
TOTAL MINISTERE DE LA RECHERCHE |
6 238,157 |
6 349,701 |
1,8% |
6 157,165 |
6 213,377 |
0,9% |
Source : Annexe budgétaire « Etat de
la
recherche et du développement technologique »
NB : Un glossaire des sigles figure en annexe du présent
rapport.
Les
autorisations de programme
des établissements publics de
recherche
2(
*
)
progressent de 5,0 %. Plus
particulièrement, celles des établissements publics à
caractère scientifique et technologique (EPST) augmentent de 6,3 %.
La répartition de cette augmentation traduit les grandes
priorités de la recherche mentionnées ci-dessus, avec une
progression des dotations de l'INRIA (+ 30,0 %), de l'INSERM
(+ 10 % par rapport au projet de loi de finances 2001, +6,8 %
par rapport à la loi de finances initiale pour 2001), du CNRS
(+ 7,0 %) et de l'INRA (+ 9 % par rapport au projet de loi
de finances pour 2001). L'effort en faveur des transports et de leur
sécurité est concrétisé par une hausse des moyens
de l'INRETS (+ 9,1 %).
Cette augmentation des moyens d'investissement doit permettre de
réaliser des opérations programmées, notamment, dans le
cadre des contrats de plan État-régions de 2000-2006. Par
exemple, ces crédits permettront l'équipement des plates-formes
technologiques, la structuration des Instituts fédératifs de
recherche (IFR), le développement de centres de calcul (IDRIS) pour le
CNRS, la création d'équipes nouvelles dans le domaine de la
recherche clinique et le soutien aux centres de thérapie cellulaire
à l'INSERM, la modernisation et le développement des
unités de recherche de l'INRIA (à Nancy, Rennes, Sophia Antipolis
notamment), qui est appelé à devenir le pôle
européen de référence de la recherche appliquée en
informatique. Le financement de la phase I (construction et équipement,
sur quatre ans) du synchrotron de 3ème génération
« SOLEIL » sur le plateau de Saclay (voir ci-après),
est également provisionné dans le budget du CNRS.
Sans faire de trop longs commentaires supplémentaires sur ces
chiffres, qui donnent lieu, chaque année, à une analyse
approfondie du rapporteur spécial de la Commission des finances,
M. René Trégouët, votre commission formulera toutefois
deux remarques complémentaires portant plus précisément
sur deux établissements publics de recherche :
Le CEA est notamment chargé de préparer l'avenir de
l'électronucléaire
et d'apporter des solutions
permettant de renforcer l'acceptabilité et la
compétitivité de l'énergie nucléaire. Ses missions
recouvrent notamment le développement de la future
génération de réacteurs électronucléaires,
ainsi que l'augmentation de la durée de vie des réacteurs en
exploitation, tout en garantissant un niveau optimal de sûreté et,
enfin, des recherches sur la gestion des déchets à vie longue et
de haute activité, dans le but d'aboutir à un ensemble de
solutions flexibles et réversibles.
Plus particulièrement, dans le domaine de la
gestion des
déchets
, l'activité du CEA englobe l'ensemble des recherches
sur les déchets à vie longue, de haute, moyenne ou faible
activité. Ce dernier doit être en mesure de proposer des modes de
gestion des déchets qui permettront d'éclairer les
décisions du Parlement et du Gouvernement en matière de stockage,
à
l'échéance 2006
prévue par les
articles L. 542-1 et suivants du Code de l'environnement (loi dite
«
Bataille
» n°91-1381 du 30 décembre
1991). Pour cela, le CEA développe des
recherches sur la
séparation et la transmutation
des éléments à
vie longue, le
conditionnement
des déchets contenant des
radio-nucléides à vie longue et de haute activité, la mise
au point des procédés
d'entreposage
de longue durée
des déchets radioactifs en surface ou sub-surface.
A cet égard, votre commission est particulièrement soucieuse
du retard accumulé dans la recherche en matière de transmutation
des actinides mineurs et des produits de fission, suite aux opérations
de rénovation du réacteur
« Phénix ».
Interrogé par votre rapporteur pour avis, le CEA fait valoir que les
travaux devraient être achevés
« dans le courant du
premier semestre 2002 »
, permettant, sous réserve de
l'autorisation de l'Autorité de sûreté, une remise en
service au deuxième semestre 2002.
Rappelons que, dans le contexte de la fermeture du surgénérateur
Superphénix, l'Autorité de sûreté a demandé
au CEA , en décembre 1997, de procéder à un certain
nombre de travaux de rénovation et de maintenance sur le réacteur
Phénix, résultant notamment de l'évolution des
règles en matière de tenue aux séismes.
Or, ces travaux ont donné lieu à un dépassement de
durée d'environ 2 ans par rapport au calendrier initialement
établi. Au delà d'un inévitable glissement des
délais lié au fait que, Phénix étant un prototype,
il a fallu, la plupart du temps, mettre au point des méthodes
spécifiques, sur mesure, pour réaliser ces travaux, on peut se
demander quelle est la part, dans ce retard, des circonstances
extérieures et de l'absence de volonté politique de la part du
Gouvernement.
Votre rapporteur relève d'ailleurs que la Commission nationale
d'évaluation relative aux recherches sur la gestion des déchets
radioactifs relève, dans son dernier rapport
3(
*
)
que de nombreux produits et échantillons ont
été élaborés par le CEA dans le cadre de ses
recherches sur la transmutation, qui attendent d'être irradiés en
réacteur.
La commission fait part de son
« inquiétude face au nouveau retard annoncé pour le
redémarrage de Phénix, prévu aujourd'hui dans le courant
2002 ».
Votre commission partage totalement cette
inquiétude.
S'agissant du CNES
,
la dotation de l'Etat, qui avait
baissé l'an dernier, n'est que stabilisée dans le projet de loi
de finances pour 2002, comme le montre le tableau suivant :
SUBVENTIONS AU CENTRE NATIONAL D'ÉTUDES SPATIALES (CNES)
Dotation budgétaire en M€ |
Evolution |
||||
|
Budget 2000 (final) |
Budget 2001 (initial) |
Budget 2002 (projet) |
En valeur |
En % |
Dépense ordinaire (titre III) |
139,5 |
139,5 |
139,5 |
|
|
Dépense en capital |
|
|
|
|
|
Autorisation de programme |
1 205,9 |
1 186,1 |
1 186,1 |
|
|
Contribution ESA |
626,1 |
639,8 |
675,7 |
35,8 |
5,6 % |
Programme hors ESA |
579,8 |
546,2 |
510,4 |
-35,8 |
-6,6 % |
dont budget civil |
351,1 |
355,7 |
319,8 |
-35,8 |
-10,1 % |
dont transfert du budget de défense (ch. 66-50) |
228,7 |
190,6 |
190,6 |
|
|
Crédits de paiement |
1 224,6 |
1 203,6 |
1 203,6 |
|
|
Article 10 : ESA |
645,9 |
657,4 |
693,2 |
35,8 |
5,4 % |
contribution ESA |
626,1 |
639,8 |
675,7 |
35,8 |
5,6 % |
services votés |
19,8 |
17,5 |
17,5 |
|
|
Article 20 : hors ESA |
578,7 |
546,2 |
510,4 |
-35,8 |
-6,6 % |
dont budget civil |
350,0 |
355,7 |
319,8 |
-35,8 |
-10,1 % |
dont transfert du budget de défense (ch. 66-50) |
228,7 |
190,6 |
190,6 |
|
|
Dotations globales |
|
|
|
|
|
DO + AP |
1 345,4 |
1 325,5 |
1 325,5 |
0 |
0 % |
DO + CP |
1 346,1 |
1 343,1 |
1 343,1 |
0 |
0 % |
Source: Ministère de la recherche
Ce tableau indique qu'en 2002, le projet de dotation du CNES devrait
s'élever, en dépenses ordinaires et crédits de paiement,
à
1.343 millions d'euros (8.810 millions de francs)
,
soit une simple reconduction par rapport au budget 2001, dont 657 millions
d'euros (4.312 millions de francs) sont destinés à couvrir
la contribution de la France à l'Agence spatiale européenne (ESA).
Cette ventilation de la dotation budgétaire du CNES n'est toutefois,
à ce stade, qu'une estimation, le « besoin de
contribution » pour l'ESA en 2002 comportant en effet une part
d'incertitude, qui ne sera levée qu'à l'issue des discussions au
sein des conseils directeurs de programmes. La dotation budgétaire
retenue dans le projet de loi de finances pour 2002, à titre
prévisionnel, est en augmentation, compte tenu du développement
et de l'exploitation de la station spatiale internationale, du
programme-enveloppe d'observation de la Terre, et du programme
complémentaire « Ariane 5 plus »,
destiné à renforcer la capacité du lanceur européen.
Votre commission estime que le plan de développement du CNES
nécessitera, dans les années futures, une enveloppe
financière accrue dont il est souhaitable qu'elle monte en puissance,
jusqu'à 2005, pour atteindre environ 1.400 millions d'euros. Au
delà de la règle de l'annualité budgétaire, l'Etat
doit s'engager dans la durée, afin d'assurer à cet
établissement une prévisibilité de ses ressources
indispensable à son développement.
III. LES TRÈS GRANDS ÉQUIPEMENTS
Alors que les très grands équipements étaient auparavant un domaine réservé à la physique et aux sciences de la Terre et de l'univers, on assiste à un développement rapide de leur utilisation par les autres sciences : chimie, biologie et sciences de l'ingénieur, notamment.
A. LE RAYONNEMENT SYNCHROTRON DE TROISIÈME GÉNÉRATION
Votre
commission ne reviendra pas trop longuement sur les motifs ayant conduit le
ministre de la recherche à décider, en avril 2000, la
construction d'un rayonnement « synchrotron », à la
suite de nombreuses consultations et rapports d'experts, au rang desquels un
rapport très documenté de l'Office parlementaire
d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
4(
*
)
indiquant en effet que la décision de
construire en France un synchrotron de
troisième génération était scientifiquement
nécessaire.
Votre commission s'était félicitée de ce choix, tant
est structurant, pour l'appareil de recherche, le rôle des très
grands équipements scientifiques.
Un rayonnement synchrotron de troisième génération,
1.000 milliards de fois plus brillant que le rayonnement produit par les
meilleures sources de rayons X de laboratoire, est par sa brillance
exceptionnelle, l'outil d'analyse de la matière le plus performant
actuellement. Équipement polyvalent et pluridisciplinaire, il est
nécessaire aux chercheurs de nombreuses disciplines et utilisé
aussi bien en recherche fondamentale qu'en recherche appliquée. Ses
utilisations sont multiples.
Le projet finalement retenu par le Gouvernement, le projet de synchrotron
« SOLEIL » devant comporter à termes 24 lignes de
lumières, sera implanté sur le plateau de Saclay. Le
ministère de la Recherche, le CEA et le CNRS ont signé une
convention pour mettre en place les structures nécessaires. Un
comité de pilotage entre le CEA et le CNRS a été
constitué.
Le budget de l'avant projet définitif (APD) établi fin 1998 a
été révisé afin de tenir compte de l'augmentation
des coûts des bâtiments et du coût des lignes de
lumière ; il s'établit désormais à
372,28 millions d'euros
(2 442 millions de francs) pour
l'ensemble des phases I et II (2002/2009), dont 202,60 millions
d'euros (1 329 millions de francs) pour la phase I (2002/2005)
correspondant à la construction de l'anneau et des dix premières
lignes de lumière.
Le budget 2002 se monte à 34 millions
d'euros
(223 millions de francs).
Une société civile « synchrotron Soleil »,
entre le CEA et le CNRS, a été constituée. Cette structure
permet notamment la participation financière (pour 1,2 milliards de
francs) des collectivités territoriales aux coûts de construction,
ainsi que celle d'éventuels partenaires étrangers.
B. LES AUTRES TRÈS GRANDS ÉQUIPEMENTS
D'une
façon générale, les grands équipements peuvent
avoir un caractère purement national (c'est le cas par exemple du
laboratoire de LURE, ou de la flotte océanographique...), ou bien,
compte tenu de leur coût, être construits et gérés en
partenariat avec d'autres pays européens (c'est le cas par exemple du
CERN). On doit toutefois remarquer que les très grands
équipements dits « nationaux » sont utilisés
de façon importante (jusqu'à 30 %) par des chercheurs
étrangers.
Il est souhaitable que les très grands équipements soient,
à l'avenir, construits et gérés en partenariat avec
d'autres pays, afin de rationaliser leur financement et de contribuer à
la consolidation d'un espace de recherche européen par la
mobilité des utilisateurs.
Dans les sciences de la Terre, de l'univers et de l'environnement,
interviennent des agences internationales comme l'ESA (European Space Agency)
ou des consortiums tels l'ESO (European Southern Laboratory, en charge des
grands télescopes de l'hémisphère sud (Chili)), dans
lesquels la participation de la France est de respectivement 29 % et
25 %.
Mais la physique des particules est la science la plus
internationalisée, les recherches conduites par les laboratoires
français s'effectuant pour l'essentiel au CERN (Centre européen
de recherche nucléaire,
laboratoire européen pour la physique
des particules, dans lequel la participation de la France est de
16 %
), où se construit actuellement le collisionneur de protons
« LHC » (Large Hadron Collider) qui sera terminé en
2005, pour un coût total de 1,52 milliards d'euros
(10 milliards de francs). Cette machine, au départ exclusivement
européenne, qui compte 19 Etats membres fondateurs,
bénéficie désormais d'une participation financière
des Etats-Unis et du Japon (en tant qu'utilisateurs).
Votre commission souhaite souligner combien cet équipement est
important pour la physique nucléaire et la physique des particules. A
son sens, les priorités budgétaires (sciences de la vie,
information et communication, environnement) ne doivent pas faire oublier le
rôle essentiel des autres disciplines, et notamment de la physique.
Il lui paraît très important que le Gouvernement français
soutienne financièrement cet important projet du CERN, au travers de la
participation budgétée aux crédits du ministère des
Affaires étrangères et en dépit des récents
renchérissements du coût du projet par rapport aux estimations
initiales. Le coût annuel global de la participation de la France au CERN
est de 102,93 millions d'euros (675 millions de francs) environ.
CHAPITRE II -
LA POLITIQUE DE L'EMPLOI SCIENTIFIQUE
I. UNE ÉVOLUTION SPONTANÉE PRÉOCCUPANTE
Comme
votre Commission s'en était inquiétée ces dernières
années, la pyramide des âges des personnels de recherche, avec un
âge moyen dépassant 46 ans, va entraîner des
départs en retraite massifs d'ici 10 ans.
Un rapport, rédigé en 1999 par MM. Le Déaut et Cohen,
et remis au Premier ministre, avait déjà dressé un
diagnostic très clair de cette situation.
Ce mouvement est à la fois une chance de renouvellement pour notre
appareil de recherche, mais aussi un facteur de fragilité pour le
maintien du niveau d'excellence de la recherche française.
Il importe donc de l'anticiper, afin de « lisser » cette
évolution spontanée et de ne pas déstabiliser nos
unités de recherche par des « coups
d'accordéon » trop marqués dans la politique de
recrutement.
A. DES DÉPARTS MASSIFS D'ICI 2010
1. Un renouvellement « forcé » de grande ampleur
Sans
s'appesantir trop longuement sur un bilan chiffré bien connu, rappelons
toutefois que 31 % des enseignants-chercheurs, 27% des chercheurs et
38 % des personnels d'accompagnement (ingénieurs, techniques) vont
prendre leur retraite dans les 10 prochaines années. Si l'on ajoute
aux retraites les autres cas de départs,
c'est près de
40 % de la population
scientifique actuelle qui doit être
renouvelée d'ici à 2010
.
Le graphique ci-dessous détaille les évolutions
prévisibles de taux de départ pour chaque grande catégorie
de personnels :
LES
TAUX DE DÉPARTS À LA RETRAITE DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS, DES
CHERCHEURS ET DES INGÉNIEURS TECHNICIENS ET ADMINISTRATIFS (ITA)
Source : Ministère de la recherche
2. Un mouvement qui concerne surtout les disciplines « traditionnelles »
Notons
que les
disciplines scientifiques sont diversement
concernées
: la proportion des départs d'ici 10 ans
atteint 50 % en physique, en chimie et en sciences de l'Univers. Elle
n'est en revanche que de 30 % en informatique, compte tenu du
caractère récent des recrutements dans cette discipline, et d'un
âge moyen des personnels moins élevé.
Le graphique ci-dessous fait état des situations très variables
selon les différentes disciplines, pour les taux de départ d'ici
10 ans :
DÉPARTS TOTAUX 2001-2010 DES CHERCHEURS ET ENSEIGNANTS CHERCHEURS PAR GRANDE DISCIPLINE
*STAPS : sciences et techniques des
activités physiques et sportives.
*STIC : sciences et technologies de l'information et de la communication.
*SPI : Sciences pour l'ingénieur.
Source : Ministère de la recherche
3. Un taux de départ important pour les personnels d'accompagnement de la recherche
Si l'ampleur des mouvements prévus dans les dix prochaines années, pour tous les personnels concernés, atteindront leur maximum en 2000-2007, le pourcentage des départs est particulièrement élevé chez les personnels d'accompagnement de la recherche (les ITA) , tant à cause de nombreux départs à la retraite qu'à la suite d'une mobilité supérieure, dans ce corps, à celle des autres métiers de la recherche. Le graphique ci-dessous établit, par discipline, les taux prévisionnels de départ dans les dix prochaines années pour les ITA :
DÉPARTS TOTAUX DES PERSONNELS D'ACCOMPAGNEMENT
DE
LA
RECHERCHE (ITA) PAR MÉTIER SUR LA PÉRIODE 2001-2010
Source : Ministère de la
recherche
B. UN TAUX DE MOBILITÉ TOUJOURS FAIBLE
La
mobilité des personnels scientifiques recouvre plusieurs
réalités : mobilité
thématique
(changement de discipline, de laboratoire ou d'organisme de recherche),
mobilité
géographique
, mobilité
fonctionnelle
vers d'autres fonctions que la recherche (administration,
information scientifique et technique...), mobilité
institutionnelle
(entre la recherche et l'enseignement supérieur,
l'industrie, l'ensemble des domaines socio-économiques).
Ces facettes sont souvent intimement liées. C'est ainsi que la
mobilité des chercheurs entre la recherche et l'industrie
-mobilité à laquelle on se réfère à le plus
souvent lorsqu'on évoque le transfert des connaissances- est
inséparable de la mobilité thématique : la prise en
compte par un laboratoire de sujets de recherche qui intéressent
directement les industriels est un facteur d'échanges entre la recherche
publique et l'industrie qui constitue souvent le préalable
nécessaire à un départ de chercheur confirmé vers
une entreprise.
Malgré les dispositions statutaires
5(
*
)
prises pour favoriser la mobilité, celle-ci est demeure faible pour
l'ensemble des organismes de recherche. Son développement doit donc
demeurer une des priorités de la politique de l'emploi scientifique
.
S'agissant, par exemple, de la mobilité
vers l'enseignement
supérieur
, elle a été organisée par une
circulaire du 10 janvier 1990 et un décret du
1
er
octobre 1990, qui permet aux chercheurs d'être
chercheurs puis ensuite intégrés dans les corps
d'enseignants-chercheurs. Des postes ont été
spécifiquement créés dans cet objectif (100 postes
spécifiques en 1998 par exemple) et cette procédure de
mobilité a été élargie en 2000, à partir des
emplois libérés par les professeurs admis à faire valoir
leurs droits à la retraite.
Toutefois, bien que l'objectif de renforcement des liens entre l'enseignement
supérieur et les organismes de recherche soit toujours affiché,
et entraîne la généralisation de « laboratoires
associés » entre les deux partenaires, à l'occasion
d'aménagements statutaires (CNRS, INSERM, IRD, INED) ou de dispositifs
conventionnels (accords-cadres signés avec la conférence des
présidents d'université), les chiffres restent faibles.
Ainsi, la direction générale du CNRS estime à
900 « équivalents temps plein » les chercheurs
effectuant les tâches d'enseignement universitaire, pour seulement
40 départs « définitifs » de chercheurs
vers l'université chaque année. Réciproquement, les
accueils d'enseignants-chercheurs sur des postes de chercheurs n'aboutissent
que très rarement à une intégration définitive
(346 accueils d'enseignants chercheurs ont été
réalisés en 1999 au CNRS).
En ce qui concerne la mobilité externe, les EPST ont recensé
environ
420 mobilités externes
par la voie du
détachement en 1999, chiffre assez mince compte-tenu de la masse des
effectifs (44.000 emplois).
Condition nécessaire, l'aménagement, réalisé, du
cadre juridique n'est cependant pas une condition suffisante.
En effet, la culture de l'évaluation par les pairs, dépendante
des critères académiques, reste très profondément
ancrée dans le monde de la recherche. Aussi longtemps que, comme c'est
le cas aujourd'hui, une mobilité, quelle qu'elle soit,
mettra en
péril la carrière d'un chercheur au lieu de la favoriser
, on
ne pourra atteindre l'objectif d'une plus grande fluidité des
scientifiques entre les organismes de recherche, les universités et les
entreprises.
C'est pourquoi votre Commission des Affaires économiques estime qu'il
faut prendre des initiatives nouvelles au cours des prochains mois, tendant
à faire évoluer les critères d'évaluation des
chercheurs pour intégrer davantage la mobilité.
C. LES PROBLÈMES D'INSERTION DES JEUNES SCIENTIFIQUES DANS L'APPAREIL DE RECHERCHE
1. Une « fuite » des cerveaux souvent dénoncée : le cas des « post-docs » établis à l'étranger
Les
difficultés d'insertion professionnelle des jeunes chercheurs, faute de
débouchés suffisants, conjuguées aux possibilités
de stages ou de contrats offertes par certains pays étrangers, sont
à l'origine d'une expatriation souvent dénoncée :
celle des
jeunes docteurs
, dans le cadre de stages post-doctoraux.
Le Ministre de la recherche a d'ailleurs coutume de dénoncer ce
phénomène et de rappeler
6(
*
)
que la
France n'a pas vocation à «
servir d'institut de
formation
aux Etats-Unis ou aux autres pays de l'Union
européenne, qui profiteraient gratuitement des fruits de notre
enseignement supérieur. (...) Notre pays ne saurait exercer une
quelconque fonction de mécénat au profit des grands pays
étrangers qui sont, de surcroît, nos concurrents dans la
compétition ou l'émulation scientifique, technologique et
économique internationale
».
A la suite du président Jean François-Poncet et de son rapport
d'information
7(
*
)
«
Fuite des
cerveaux, mythe ou réalité
?
»,
rédigé au nom de la commission des Affaires économiques,
la mission d'information du Sénat sur l'expatriation des hommes, des
capitaux et des compétences, sous la présidence de notre
collègue Denis Badré, dans son récent rapport
«
Mondialisation : réagir ou
subir ?
»
8(
*
)
s'est longuement
interrogée sur l'ampleur de ce phénomène. Son rapporteur,
notre collègue André Ferrand, a notamment rencontré
plusieurs « post doc » sur la côte est des
États-Unis.
Son rapport identifie plusieurs facteurs expliquant l'amplification
récente de ce mouvement. Le nombre de docteurs a, d'abord,
augmenté au début des années 1990, le nombre de
thèses soutenues, qui était inférieur à 7.000 en
1989, ayant dépassé 10.000 en 1994 et 11.000 à partir de
1996. Cette augmentation semble liée pour partie à la
démographie étudiante, au souhait d'allonger la durée des
études pour éviter le chômage, mais aussi au doublement,
entre 1988 et 1993, du contingent annuel d'allocations de recherche pour les
étudiants en thèse, qui est passé de 1.900 à 3.800.
Parallèlement, les recrutements à l'université ou dans les
organismes publics de recherche demeuraient limités, en raison du faible
taux de départ en retraite et du faible nombre de créations de
postes. Au-delà de la situation générale du marché
du travail, le secteur privé recrutait peu de docteurs, la
préférence allant traditionnellement aux ingénieurs.
Face à ce goulet d'étranglement, le rapport estime que
le
départ à l'étranger a pu constituer, pour les jeunes
docteurs, une solution de repli
. Les offres et les financements se sont
multipliés dans certains pays, surtout aux États-Unis, alors que
nombre de responsables de laboratoires ou de départements universitaires
encourageaient les titulaires de thèse à compléter
utilement leur formation en accomplissant une expérience à
l'étranger. Le fait est que les stages post-doctoraux à
l'étranger sont aujourd'hui considérés comme fortement
souhaitables, voire indispensables, notamment dans certaines disciplines comme
la chimie ou les sciences de la vie.
Selon la direction des enseignements supérieurs du ministère de
la Recherche, on compterait
9(
*
)
actuellement
4.600 post-docs, dont 3.000 à l'étranger. Une autre étude,
qui ne concorde pas parfaitement avec ces chiffres, évalue à
30 % la proportion de docteurs effectuant un stage post-doctoral, les
trois quarts d'entre eux partant à l'étranger. D'après le
rapport précité de la mission d'information du Sénat, le
croisement de diverses sources statistiques conduit à estimer que chaque
année,
1.500 à 2.000 jeunes docteurs
, soit plus de
15 % du total des thèses soutenues, vont séjourner à
l'étranger ; 45 % vont en Amérique du Nord, 50 %
dans les pays européens et 3 % au Japon. Le nombre total de
« post-docs » à l'étranger est difficile
à évaluer puisqu'il dépend du flux annuel (1.500 à
2.000 docteurs), de la durée, très variable, du stage (entre 6
mois et 6 ans) et du taux de retour. La prise en compte de ces
différents facteurs a conduit la mission d'information à une
estimation de
5.000 jeunes docteurs à l'étranger au
minimum, dans le cadre d'un séjour post-doctoral
.
Le rapport, jugeant ce chiffre loin d'être négligeable,
soulignait que sa signification restait à éclaircir. Elle n'est
pas la même selon que le séjour post-doctoral représente un
stage préalable à une insertion professionnelle en France ou que,
faute d'une telle perspective, il prépare une installation durable
à l'étranger.
2. Un taux de retour à améliorer
Une
étude récente
10(
*
)
permet de faire
le point sur la situation des docteurs diplômés de 1996, trois ans
après leur soutenance de thèse, même si elle a
été réalisée sur un échantillon assez
étroit (2.131 docteurs, soit environ 20 % du nombre de
thèses soutenues en 1996). Elle révèle que, trois ans
après leur soutenance de thèse, 7 % des docteurs
diplômés en 1996 sont à l'étranger, la proportion
étant plus forte pour certaines disciplines (sciences naturelles :
15 % ; chimie 8 %) que pour d'autres (mathématiques,
physique : 6 % ; sciences humaines et sociales : 4 %).
La quasi-totalité de ces séjours à l'étranger
s'effectue dans le cadre d'un stage post-doctoral,
rémunéré autour de 12.500 F nets mensuels, soit
l'équivalent du traitement de départ d'un chargé de
recherche ou d'un maître de conférence en France.
L'enquête indique que 60 % des intéressés
souhaitent revenir le plus tôt possible ou dans un an en France, alors
que 21 % n'envisagent pas un tel retour. Il semble que le retour en France
soit majoritairement souhaité, mais que les conditions de ce retour
restant problématiques, une proportion significative de post-docs
s'intégrera, par choix ou par défaut, dans les organismes de
recherche étrangers, particulièrement aux États-Unis
Diverses analyses montraient en effet jusqu'à présent que le taux
de retour des post-docs établis en Amérique du nord était
inférieur à celui des jeunes docteurs établis dans
d'autres pays.
Toutefois, la Directrice Générale du CNRS a récemment
indiqué à votre rapporteur qu'un nombre non négligeable de
docteurs établis en Californie avaient postulé pour un poste de
chercheur au CNRS lors de la dernière campagne de recrutement, ce qui
pourrait constituer le signe avant-coureur d'un renversement de tendance.
Grâce, notamment, aux rapports parlementaires précités, le
Gouvernement commence à prendre conscience de l'ampleur du
problème et met progressivement en place deux types d'actions afin
d'améliorer les conditions du retour en France et d'attirer les jeunes
qui se sont installés à l'étranger : un effort
d'information et des mesures censées faciliter l'insertion
professionnelle.
Ainsi, le Ministère de l'éducation nationale indique avoir ouvert
un portail Internet « Antares », qui facilite l'inscription
des chercheurs notamment expatriés à la qualification de
maître de conférence et la diffusion de la liste des emplois
offerts sur Internet. Un « Forum Etats-Unis », mis en place
par l'ambassade de France, a permis 300 embauches, par des entreprises
françaises, de chercheurs expatriés en 1999. En outre, l'INSERM a
créé une mission spécialement orientée sur le
retour de docteurs ou post-doctorats. De même, pour fédérer
les informations sur les aides au financement et les emplois, le
Ministère de la recherche ouvrira fin 2001 un portail « Jeunes
chercheurs ».
Pour remédier au déséquilibre entre le nombre de docteurs
français formés en France et le nombre d'emplois pérennes
offerts par le secteur public, le
nombre d'emplois de chercheurs et
d'enseignants chercheurs offerts aux jeunes docteurs
a été
augmenté, par créations d'emplois, entre 1997 et 2001, de
4.600 par rapport aux années antérieures : à cet
égard, l'analyse du profil des maîtres de conférence
recrutés en 2000 révèle que 18 % d'entre eux avaient
effectué un séjour post-doctorat à l'étranger,
cette proportion s'élevant à 29 % dans les disciplines des
sciences « dures ». Un effort particulier a
été fait en direction de
l'accueil des post-doctorants dans
des PME-PMI
et dans des
établissements publics industriels et
commerciaux (EPIC)
: depuis 1998, 250 bourses de post-doctorans
sont attribuées chaque année dans ce domaine. Diverses autres
mesures ont également été prises : augmentation du
nombre de postes de maîtres de conférences et de chargés de
recherche de première classe ; ouverture à certaines
équipes bénéficiaires du Fonds national de la science
(FNS) dans le cadre des actions concertées incitatives (ACI), de la
possibilité de se renforcer en effectifs, en autorisant les
établissements concernés à recruter des jeunes
scientifiques sur contrat à durée déterminée.
Au-delà de ces mesures ponctuelles, votre commission estime que
beaucoup reste à faire pour inverser réellement la
tendance
.
II. LES MESURES EN FAVEUR DE L'EMPLOI SCIENTIFIQUE DANS LE PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2002
A. LES NOUVEAUX POSTES ET LES MESURES INDEMNITAIRES
1. Les créations d'emplois surtout affectées aux thématiques prioritaires
Après les 265 créations d'emplois du budget
2001, ce
sont 463 créations d'emplois qui sont proposées dans le
projet de budget pour 2002. En deux ans, les effectifs budgétaires des
EPST seront passés de 44.044 à 44.772, soit 1,7 % de
croissance.
Le Gouvernement indique que ces créations d'emplois poursuivent
plusieurs objectifs :
- elles constituent la deuxième étape de la
«
gestion prévisionnelle et pluriannuelle de l'emploi
scientifique
» qui sera présentée ci-dessous ;
- elles permettent d'offrir plus de possibilités de recrutements et
de débouchés aux jeunes docteurs ;
- elles permettent d'améliorer l'encadrement des laboratoires en
personnel technique et administratifs. Pour réajuster l'équilibre
entre les diverses catégories, sur les 463 emplois proposés
au budget 2002,
363 (soit près de quatre sur cinq) sont des postes
d'ingénieurs et de techniciens
, un rattrapage étant
nécessaire en la matière.
Le tableau suivant détaille les créations d'emplois de chercheurs
ou d'ingénieurs techniciens et administratifs (ITA) prévues dans
les différents établissements au cours de l'année
2002 :
MESURES DU BUDGET 2002 POUR L'EMPLOI SCIENTIFIQUE
|
MESURES NETTES DU PLF 2002 |
EFFECTIF 2002 |
|||||
ORGANISMES |
chercheurs |
I.T.A |
Chercheurs |
I.T.A |
TOTAL |
||
|
créations |
autres |
créations |
autres |
|||
EPST |
d'emplois |
mesures |
d'emplois |
mesures |
|||
INRA |
11 |
89 |
1 862 |
6 771 |
8 633 |
||
CEMAGREF |
4 |
4 |
-4 |
80 |
536 |
616 |
|
INRETS |
2 |
5 |
156 |
267 |
423 |
||
LCPC |
133 |
441 |
574 |
||||
INRIA |
50 |
60 |
456 |
536 |
992 |
||
CNRS |
20 |
120 |
11 789 |
14 761 |
26 550 |
||
INSERM |
15 |
65 |
2 252 |
2 910 |
5 162 |
||
IRD |
2 |
18 |
833 |
821 |
1 654 |
||
INED |
2 |
59 |
109 |
168 |
|||
EPST |
100 |
4 |
363 |
-4 |
17 620 |
27 152 |
44 772 |
|
cadres |
non-cadres |
Non cadres |
||||
EPIC |
emplois |
emplois |
emplois |
emplois |
Cadres |
Total |
|
|
créés |
transférés |
créés |
transférés |
|||
IFREMER |
n.d. |
n.d. |
1 375 |
||||
CIRAD |
n.d. |
n.d. |
1 853 |
||||
ADEME |
90 |
53 |
143 |
||||
BRGM |
n.d. |
n.d. |
920 |
||||
CEA |
n.d. |
n.d. |
11 857 |
||||
CNES |
n.d. |
n.d. |
2 516 |
||||
EPIC |
0 |
0 |
0 |
0 |
n.d. |
n.d. |
18 664 |
FONDATIONS |
|||||||
Institut Pasteur de Paris |
150 |
599 |
749 |
||||
Institut Pasteur de Lille |
10 |
59 |
69 |
||||
Instituts
Pasteur du
|
49 |
47 |
96 |
||||
Institut Curie |
4 |
99 |
103 |
||||
CEPH |
2 |
0 |
2 |
||||
Fondations |
0 |
0 |
0 |
0 |
215 |
804 |
1 019 |
IFRTP |
7 |
5 |
12 |
||||
Organismes de recherche |
100 |
4 |
363 |
-4 |
nd. |
n.d. |
64 467 |
Ministères ** |
37 |
1 924 |
3 382 |
5 306 |
|||
TOTAL BCRD |
100 |
4 |
400 |
-4 |
n.d. |
n.d. |
69 773 |
CEMAGREF
: mesure particulière de transformation de 4 emplois de techniciens en 4
emplois de chercheurs
**Ministères : création de 37 emplois non cadres sur le fascicule
"Culture & Communication " (programme "carte archéologique" :
35 ; INHA : 2)
Source : Annexe budgétaire « Etat de la
recherche et du développement technologique »
Les créations d'emplois sont principalement destinées à
l'INRA (100), à l'INSERM (80), à l'INRIA (110) et au CNRS (140).
Elles sont destinées à renforcer les effectifs des
domaines
prioritaires de recherche
(les sciences et technologies de l'information et
de la communication, les sciences du vivant avec la sécurité
alimentaire et l'environnement), qui bénéficient, en outre,
par redéploiement
, d'une fraction des capacités de
recrutement libérées par l'accélération des
départs en retraite dans d'autres secteurs.
2. Les mesures catégorielles et indemnitaires
Des
mesures catégorielles et indemnitaires, destinées à
améliorer les perspectives de carrière des personnels et à
prendre en compte les sujétions et les astreintes auxquelles ils sont
soumis, sont en outre proposées par le projet de loi de finances pour
2002. Les possibilités de promotions entre les corps de chargé de
recherche et de directeur de recherche seront améliorées et des
emplois d'ingénieurs et techniciens seront requalifiés, par
l'évolution du « pyramidage » de certaines classes,
suite à l'intégration des personnels administratifs dans les
corps techniques.
En particulier, le projet de budget prévoit 10 millions d'euros
(65,6 millions de francs) de mesures catégorielles et
indemnitaires. Ces mesures s'élevaient, par comparaison, à
6,52 millions d'euros (42,8 millions de francs) en 2001 et à
3,81 millions d'euros (25 millions de francs) par an en moyenne pour
la période 1998-2000. Un abondement indemnitaire sera également
accordé aux organismes pour leur permettre de prendre en compte les
sujétions et les astreintes auxquelles sont soumis certains personnels
(travail de nuit, le dimanche, en horaires décalés, variations
saisonnières de la durée hebdomadaire de travail). Par ailleurs,
des moyens ont été prévus en 2002 pour l'application
pratique de la réduction du temps de travail dans les EPST, par
arrêté interministériel du 31 août 2001.
B. LES MESURES FAVORABLES AUX JEUNES DOCTEURS
1. L'augmentation du nombre d'allocations de recherche
Comme
cela a été dit, la politique d'encouragement à la
formation par la thèse engagée depuis plus de dix ans a conduit
à
une augmentation du nombre d'allocations de recherche
attribuées annuellement
, qui a été doublé entre
1989 et 2000, passant de 1 900 allocations à 3 800. Ce chiffre
atteint 4 000 en 2001.
L'allocation de recherche
, attribuée dans le cadre d'un contrat
de travail d'une durée maximale de trois ans, constitue le principal
mécanisme d'aide financière susceptible d'être
accordée par l'État aux doctorants pour préparer leur
thèse.
Le nombre de thèses soutenues a quasiment doublé, passant de
5 900 en 1989 à 9300 en 1993 et se situant aujourd'hui à
10 500. Les « écoles doctorales », mises en
place en 1992, regroupent maintenant l'ensemble des études et formations
doctorales conduisant à la thèse et couvrent désormais
l'ensemble des formations complémentaires.
2. La revalorisation de l'allocation de recherche et la réforme du monitorat
L'augmentation du nombre d'allocations de recherche
décrite
ci-dessus (4.000 en 2001) porte leur chiffre à une proportion de
25 % des étudiants inscrits en première année de
thèse. Ce chiffre de 4.000 sera maintenu en 2002. Au total, on comptera
alors près de 12.000 allocataires de recherche.
Mais le montant de cette allocation, inchangé depuis plusieurs
années est peu attractif pour les doctorants, certains de leurs
représentants jugeant qu'une hausse de 20 % du montant de cette
allocation est nécessaire.
Prenant en partie en compte cette aspiration, le projet de budget pour 2002
propose une
augmentation du montant de l'allocation de recherche
. Il
était resté fixé à 1.128 € (7.400 F)
brut par mois, au cours de la décennie écoulée. Dès
le 1
er
janvier 2002, ce montant sera valorisé de
5,5 %, passant à 1.190,17 € brut par mois (7.807 F).
Ajoutons que les allocataires de recherche bénéficiant d'un
monitorat, soit 55 % de l'ensemble des allocataires, percevront
1.526 € (10.000 F) brut mensuels. En effet, les doctorants
allocataires de recherche peuvent exercer la fonction de moniteurs et
perçoivent alors une rémunération complémentaire de
335,39 € (2.200 F) par mois pour un service d'enseignement
(64 heures par an) équivalent au tiers de celui d'un maître
de conférence. Le nombre des monitorats a été
augmenté et, en cinq ans, a presque doublé, passant de 1.450
à 2.700 en 2001.
Plus de 67 % des nouveaux allocataires ont vu leur allocation de recherche
complétée par un monitorat à la rentrée 2001,
contre 45 % il y a quatre ans. Ce taux devrait être maintenu en
2002, pour attirer plus de jeunes vers les métiers de la recherche.
Par ailleurs, le Gouvernement entend procéder à une
révision de l'ensemble du dispositif allocation-monitorat,
en liant
l'allocation, de façon plus systématique, à un monitorat
élargi par rapport à ses conditions actuelles
,
pouvant
aller au-delà des seules activités d'enseignement :
recherche en entreprise, consultance auprès d'organismes publics,
valorisation, etc. Cette réforme devrait permettre, outre une
augmentation du revenu des allocataires, d'adapter l'allocation et le monitorat
aux métiers de la recherche et de diversifier les
débouchés professionnels des jeunes docteurs.
En outre, des fonctions d'attachés temporaires d'enseignement et de
recherche (ATER) permettent à des doctorants en fin de thèse ou
à des docteurs en attente de recrutement, dans l'année qui suit
leur thèse, d'obtenir un contrat à durée
déterminée dans une université, pour une durée d'un
an. Le nombre d'ATER actuellement en fonction, à temps plein et à
temps partiel, est d'environ 5.600. Ils constituent une des sources principales
de renouvellement des corps d'enseignants-chercheurs.
Enfin, le nombre de CIFRE (conventions industrielles de formation à la
recherche, voir ci-après), sera porté, en 2002, à
820 par an environ, contre 600 trois ans plus tôt. Cette mesure
vise à attirer les jeunes dans la recherche en leur garantissant des
débouchés dans le secteur privé. Plus de 90 % des
doctorants trouvent en effet un emploi dans l'entreprise à l'issue de
leur thèse.
C. L'ENCOURAGEMENT À LA MOBILITÉ DES CHERCHEURS VERS L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Pour
mémoire, et malgré l'étroitesse du bilan chiffré
dressé ci-dessus, rappelons q'une politique de mise en place, dans les
établissements d'enseignement supérieur, de postes d'accueil
réservés à des chercheurs des EPST -et ne venant pas en
compétition avec l'éventuelle promotion d'enseignants- a
été entreprise. C'est ainsi que 100 emplois
réservés à la mobilité et soumis à
l'évaluation scientifique du laboratoire d'accueil ont été
créés, l'objectif de l'opération étant de favoriser
la diffusion du savoir des chercheurs dans le monde universitaire.
Parallèlement, des mesures d'incitation financière ont
été mises en place, concernant à la fois les chercheurs
mobiles, qui peuvent se porter candidats à une prime d'encadrement
doctoral et de recherche, sans attendre la prise d'effet de leur
détachement ou de leur recrutement, et les laboratoires accueillant un
chercheur en détachement ou en recrutement définitif. Une
subvention de 7.622 € à 15.245 € (50.000 F
à 100.000 F), selon les besoins identifiés et l'ampleur de
l'accueil, est versée à leur établissement de
rattachement. Cette subvention est destinée à faciliter la mise
en oeuvre de la politique de recherche de l'établissement, l'insertion
matérielle du chercheur en milieu universitaire et la poursuite de ses
activités de recherche dans les meilleures conditions possibles.
Cette politique a abouti au recrutement de 100 chercheurs lors de la
campagne 1998-1999. Élargie en 2000, cette procédure se poursuit
depuis lors, à partir des emplois libérés par les
professeurs admis à faire valoir leurs droits à la retraite et
maintenus en activité en surnombre (plus de 100 nouveaux recrutements
sont attendus).
III. LE PLAN PRÉVISIONNEL DE L'EMPLOI SCIENTIFIQUE
Alors
que le rapport précité de MM. Le Deaut et Cohen jugeait
nécessaire l'adoption d'une loi de programmation, c'est un
«
plan décennal (2001-2010) de gestion
prévisionnelle et pluriannuelle de l'emploi scientifique
»
qui a été présenté le 24 octobre dernier en
Conseil des ministres par le Ministre de la recherche. Ce plan concerne la
totalité des personnels de recherche des EPST, soit, en 2002, 44.772
personnes, dont 17.620 chercheurs et 27.512 ITA. Il est conçu en
«
articulation
» avec le plan triennal (2001-2003)
du ministère de l'Education nationale relatif à l'enseignement
supérieur, et vise à «
créer une vraie
complémentarité entre la recherche et l'enseignement
supérieur
», selon ses propres termes.
Ce plan décennal du ministère de la Recherche comporte
principalement les trois mesures suivantes :
A. DES CRÉATIONS NETTES D'EMPLOIS (1.000) DANS LES ORGANISMES DE RECHERCHE DE 2001 À 2004
Ce plan
prévoit 1.000 créations d'emplois dans les organismes de
recherche de 2001 à 2004, pour pouvoir anticiper les départs
à la retraite et «
renforcer la recherche
publique
». Ces postes seront répartis en
500 créations d'emplois de chercheurs et 500 créations
d'emplois d'ingénieurs et de techniciens.
Compte-tenu des créations d'emplois engagées aux budgets 2001 et
2002, comptabilisées dans les « 1.
000 créations
d'emplois
» ce sont en réalité
500
créations d'emplois
qui sont
« programmées » sur la période 2003-2004.
Ces créations d'emplois s'ajoutent aux créations d'emplois
d'enseignants-chercheurs prévues dans les établissements
d'enseignement supérieur par le plan du ministère de l'Education
nationale.
Elles sont destinées à assurer l'anticipation des départs
à la retraite et le «
lissage
» des
recrutements au sein des organismes de recherche publique de 2001 à
2005, en permettant un taux de renouvellement largement supérieur
à 4 % pour cette période.
Compte-tenu de la pyramide des âges précédemment
décrite, au-delà de 2005, l'importance des départs
à la retraite permettra de «
rendre
» une
partie des emplois créés antérieurement à cette
date, sans mettre en péril le potentiel de recherche ni le
renouvellement nécessaire des différentes disciplines. Ces
suppressions d'emplois seront de 200 au sein des organismes de recherche (pour
1.000 emplois « crées »), ce qui permettra de
conserver sur cette période un taux de renouvellement lui aussi
supérieur à 4 %.
Le plan de gestion prévisionnelle de l'emploi scientifique devrait donc
contribuer à obtenir un
taux de recrutement homogène
sur
l'ensemble de la période 2001-2010 et à régulariser le
nombre annuel de postes mis au concours, garantissant chaque année aux
jeunes docteurs un nombre constant d'emplois dans la recherche publique.
Au total, s'il est mis en oeuvre sur la durée, le plan aboutira
à un renforcement définitif du potentiel de recherche des
organismes publics de 800 emplois nets d'ici à 2010.
Votre commission regrette toutefois que l'effet
« d'absorption » de ces nouveaux emplois par le seul
passage de la durée de travail à 35 heures ne soit pas
détaillé par les documents de présentation du
Gouvernement. Elle interrogera le Ministre sur ce sujet. Les créations
« nettes » d'emplois pourraient ne pas être,
finalement, si importantes, une fois pris en compte l'effet « 35
heures ».
Le graphique ci-dessous compare les effets du plan par rapport à une
évolution spontanée qui aurait consisté à ne
recruter que sur les emplois devenus vacants à la suite des
départs en retraite ou en mobilité, avec des volumes annuels de
recrutements irréguliers, et des augmentations brutales n'assurant pas
la même qualité des recrutements.
LE
LISSAGE DES TAUX DE RENOUVELLEMENT
DE L'EMPLOI SCIENTIFIQUE ENTRE 2001 ET
2010
Source : Ministère de la recherche
B. DES REDÉPLOIEMENTS DISCIPLINAIRES
Par
ailleurs, le Gouvernement envisage des redéploiements d'emplois, pour un
volant de postes égal à 20 % des postes concernés par
les départs à la retraite, au service d'une
«
stratégie scientifique
». Deux cent postes
de chercheurs seraient concernés par un redéploiement
interdisciplinaire d'ici à 2004, destiné en
priorité :
- aux sciences du vivant : plus de 400 postes de chercheurs
supplémentaires seraient attribués à ce secteur. Compte
tenu des créations d'emplois qui seront probablement effectuées
par les établissements d'enseignement supérieur, le potentiel de
recherche dans les sciences du vivant devrait s'accroître d'ici à
2004 de plus de 5 % par rapport à ses effectifs actuels ;
- aux sciences et technologies de l'information et de la
communication : 275 postes de chercheurs supplémentaires leur
seraient consacrés ce qui, compte tenu des créations d'emplois
attendues dans l'enseignement supérieur, devrait porter le renforcement
de leurs effectifs à près de 10 % ;
- à l'environnement : 100 postes supplémentaires de
chercheurs y seraient consacrés, essentiellement au travers d'un
« fléchage » environnement de postes au sein des
autres disciplines de recherche, compte-tenu du caractère
« transversal » de cette discipline.
Toutefois, si les créations d'emplois et les redéploiements sont,
dans les organismes de recherche, ciblés sur les sciences du vivant et
les sciences et technologies de l'information et de la communication, les
créations d'emplois dans
l'enseignement supérieur
devraient, quant à elles, concerner davantage, d'après les
tendances observées, les sciences humaines et sociales, le droit,
l'économie ou les sciences pour l'ingénieur, permettant qu'aucune
discipline ne perde, globalement, d'emplois d'ici à 2004, mais que
toutes bénéficient de taux de renouvellement compris entre
4 % et 5 %.
Au-delà de 2004, le Gouvernement propose de procéder au
réexamen des choix des disciplines prioritaires.
C. LE RENFORCEMENT DE LA MOBILITÉ DES PERSONNELS DE RECHERCHE
Le plan
décennal du ministère de la recherche vise, enfin, à
mettre en oeuvre «
une politique ambitieuse de mobilité des
personnels de recherche
», mobilité jugée
profitable à ses bénéficiaires, car elle leur donne
l'opportunité de diversifier leurs activités et donc d'enrichir
leurs compétences au cours de leur carrière. Le Gouvernement
considère à juste titre que la mobilité est aussi
profitable aux établissements de recherche, car elle leur permet de
mieux gérer le renouvellement de leurs compétences, en
diversifiant les sources de recrutement. Elle peut également fournir le
cadre d'une meilleure gestion des ressources humaines, au travers d'une
articulation des carrières des chercheurs et d'enseignants-chercheurs,
notamment au sein des unités mixtes de recherche.
Dans cet objectif, le plan décennal prévoit l'augmentation de la
capacité d'accueil des chercheurs dans les universités, ainsi que
le doublement, d'ici à 2004, du nombre de postes réservés
à l'accueil des enseignants-chercheurs dans les organismes de
recherche.
CHAPITRE III -
LA VALORISATION ECONOMIQUE
DE LA RECHERCHE
I. VALORISER LES TRAVAUX DES LABORATOIRES DE RECHERCHE
A. UN OBJECTIF RELANCÉ PAR LA LOI SUR L'INNOVATION ET LA RECHERCHE
1. Un objectif ancien, traditionnellement délaissé
a) Une mission clairement fixée par la loi du 15 juillet 1982 d'orientation sur la recherche
La loi
n° 82-610 du 15 juillet 1982 d'orientation et de programmation pour
la recherche et le développement technologique de la France avait fait
de la
valorisation technologique de leurs résultats
une mission
des établissements publics de recherche. C'est toutefois un bilan bien
décevant qu'ont dressé, d'abord, un rapport particulier de la
Cour des Comptes sur ce sujet, en 1996, puis, le rapport très
commenté de M. Henri Guillaume, en mars 1998, qui a mis en avant le
faible rendement technologique de la recherche française et de son
incapacité à déboucher sur la création
d'entreprises innovantes
.
Des «
Assises de l'innovation
» furent tenues en mai
de la même année, relançant la politique de promotion de
l'innovation, suivies par l'adoption de la loi n° 99-587 du 12
juillet 1999 sur l'innovation et la recherche, qui reprenait, elle-même,
en partie, des dispositions d'un projet de loi
11(
*
)
déposé par le précédent
Gouvernement et d'une proposition de loi
12(
*
)
adoptée par le Sénat le 22 octobre 1998, permettant aux
fonctionnaires du service public de la recherche de participer à la
création d'entreprises innovantes.
Toutes tendances confondues, Gouvernement et Parlement travaillent ainsi depuis
1996 à relancer la dynamique de valorisation économique de la
recherche.
b) Une priorité réaffirmée par la loi du 12 juillet 1999 sur l'innovation et la recherche
La loi
sur l'innovation et la recherche du 12 juillet 1999 a pour objectif de
permettre aux chercheurs et enseignants-chercheurs de
participer à la
création d'une entreprise
qui valorise leurs recherches, d'y
apporter leur concours
scientifique ou de prendre une
participation
minoritaire
dans son capital, voire d'en devenir un dirigeant. Elle
organise par ailleurs la possibilité de créer de
nouvelles
structures de valorisation de la recherche
dans les établissements
publics d'enseignement supérieur et de recherche. Elle propose un cadre
juridique nouveau aux
créateurs d'entreprises
par des
dispositions sur les « incubateurs » et les fonds
d'amorçage (financement de pré-création), ainsi que par
des dispositions sur le statut de société par actions
simplifiée (SAS).
Plus précisément, cette loi comporte quatre grands volets,
liés à la diffusion dans l'économie des résultats
de la recherche :
1°) des mesures d'incitation à la mobilité et à la
création d'entreprise par les personnels de recherche ;
2°) des mesures qui visent à développer les collaborations
entre les organismes de recherche et d'enseignement supérieur et les
entreprises ;
3°) un cadre fiscal favorable aux entreprises innovantes ;
4°) un cadre juridique adapté aux entreprises innovantes.
2. Des progrès récents, à amplifier
a) Une mise en oeuvre de la loi « innovation et recherche » à parachever
En ce
qui concerne tout d'abord les mesures d'incitation à la mobilité
et à la création d'entreprise par les chercheurs
(article 1
er
, de la loi insérant les articles 25-1
à 25-4 dans la loi du 15 juillet 1982 sur la recherche), ces
dispositions offrent un cadre juridique désormais clarifié aux
personnels de recherche en les soumettant
à un système
d'autorisation administrative
, après avis de la commission
instituée par l'article 87 de la loi n° 93-122 du
29 janvier 1993, dite
commission de déontologie
. La
circulaire du 7 octobre 1999 a précisé les conditions
d'application de cet article, qui a été étendu à
certains personnels non fonctionnaires de l'enseignement supérieur et de
la recherche, par un décret du 6 février 2001, qui
prévoit que les personnels non fonctionnaires chargés de
fonctions d'enseignement ou de recherche relevant du ministère
chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche, sous
réserve d'être employés de manière continue depuis
moins d'un ans, peuvent être autorisés par le chef
d'établissement à bénéficier de l'article 25-1
ou de l'article 25-2.
D'après le ministère de la recherche, au
31 juillet 2001,
118 dossiers
soumis à la
commission de déontologie depuis le début de l'application de la
loi ont reçu un avis favorable :
- 48 dossiers concernant l'article 25-2, qui permet au fonctionnaire
qui quitte sont laboratoire pour créer une entreprise qui valorise ses
travaux de recherche d'être
mis à disposition de
l'entreprise
, en délégation ou détaché pendant
6 ans ;
- 60 dossiers concernent l'article 25-1 qui permet au
fonctionnaire, tout en restant dans son laboratoire,
d'apporter son concours
scientifique ou d'apporter son concours scientifique et d'être
actionnaire
, dans la limite de 15 %, d'une entreprise qui valorise ses
travaux ;
- 10 dossiers concernent l'article 25-3 qui permet au fonctionnaire,
tout en restant dans son laboratoire, d'être
membre du conseil
d'administration
ou du conseil de surveillance d'une société
anonyme.
Sur 118 dossiers, 42 concernent des enseignants-chercheurs, 36 des
chercheurs et ingénieurs du CNRS, 16 des chercheurs et ingénieurs
de l'INRIA, 3 des chercheurs et ingénieurs de l'INRA, 5 des chercheurs
et ingénieurs de l'IRD, 4 des chercheurs de l'INSERM, 4 des chercheurs,
ingénieurs et techniciens de l'INRETS, 3 des ingénieurs des
travaux publics de l'Etat, 3 des ingénieurs du corps des mines.
Du point de vue des disciplines, 57 dossiers concernent
l'informatique ou
les nouvelles technologies de l'information et de la communication
, 6 la
chimie, 2 la physique,
43 les sciences de la vie
, 8 les sciences
humaines et sociales et 2 les sciences pour l'ingénieur.
En ce qui concerne, ensuite, la mise en place
d'« incubateurs » d'entreprises innovantes liés
à la recherche publique
, la loi du 12 juillet 1999 a
inséré des dispositions prévoyant que les
établissements publics à caractère scientifique et
technologique (EPST) et les établissements publics d'enseignement
supérieur peuvent, en vue de la valorisation des résultats de la
recherche dans leur domaine d'activité, par convention et pour une
durée limitée, avec information de l'instance scientifique
compétente,
fournir à des entreprises ou à des
personnes physiques
(les « incubants »),
des moyens
de fonctionnement
, notamment en mettant à leur disposition des
locaux, des équipements et des matériels.
Le décret d'application nécessaire à la mise en oeuvre de
ces dispositions est enfin paru le 13 septembre 2000.
Il précise en particulier :
- les prestations de service qui peuvent faire l'objet de ces
conventions ;
- les modalités de leur évaluation ;
- et celles de la rémunération des établissements.
La grande majorité des établissements de recherche (et
d'enseignement supérieur) s'est mobilisée pour répondre
à « l'appel à projets » lancé par le
Gouvernement sur ce thème (voir ci-dessous).
Toutefois, la mise en place des services d'activités industrielles et
commerciales
(SAIC) prévue par la loi, a, quant à elle,
avancé plus lentement depuis la parution du texte.
Si le ministère indique que l'inspection générale de
l'administration de l'éducation nationale et de la recherche a
été chargée de rédiger un rapport sur les
conditions de création de ces services dans les établissements
d'enseignement supérieur, force est de constater que
les
décrets d'application de la loi ne sont toujours pas parus
.
Votre commission regrette ce retard, préjudiciable à la
valorisation de la recherche universitaire.
Il est toutefois prévu de mettre en place le
1
er
janvier 2002, à titre expérimental, un
service d'activités industrielles et commerciales dans quelques
établissements volontaires. Rappelons que les SAIC seront des structures
professionnelles de valorisation technologique : prestation de services
juridiques, gestion des contrats de recherche avec les industriels,
dépôt et exploitation de brevets, voire commercialisation de
produits.
Bien que sa mise en oeuvre soit progressive, cette loi a
indéniablement relancé la dynamique de la valorisation et
contribué à impulser un nouvel état d'esprit parmi les
chercheurs publics.
b) Un exemple : la valorisation au CNRS
Au CNRS,
la valorisation et le transfert technologique reposent sur les
délégations régionales : chaque région dispose
d'une structure de relation avec les entreprises. Il y a au total
18 structures chargées des contrats de collaboration sous la
responsabilité du délégué régional.
Parallèlement, une filiale, France Innovation Scientifique et Transfert
(FIST) a été créée pour gérer cette
valorisation au niveau notamment de la propriété industrielle
(recherche de partenaires et accords de licences) et pour accompagner la
création d'entreprises technologiques par des prises de participation
dans les « jeunes pousses ». A l'instar d'autres grands
organismes de recherche, le CNRS dispose ainsi d'une filiale
spécialisée dans le transfert de technologie et la valorisation
au capital de 1,13 millions d'euros (7,4 millions de francs)
créée en 1992. Filiale du CNRS et de l'ANVAR, elle propose
à ses clients (organismes de recherche publique, PME/PMI et inventeurs
indépendants) les services suivants :
- l'évaluation et la sélection de projets innovants ;
- la définition et la mise en place d'une stratégie de
protection des technologies (brevets...) ;
- la recherche de partenaires industriels et la mise en place d'accords
d'exploitation ;
- la création d'entreprises pour l'exploitation des
technologies ;
- l'accompagnement des nouvelles sociétés après leur
création.
En volume, FIST a ainsi procédé depuis sa création
à :
- l'analyse de plus de 1.000 dossiers d'innovations en hautes
technologies ;
- la création d'une base de données de plus de
1.000 contacts dans le monde industriel ;
- la négociation et la rédaction de 300 accords de
transfert ;
- le dépôt de 3.000 demandes de brevets nationaux et
internationaux.
FIST participe à un incubateur qu'elle gère en propre et à
une dizaine d'incubateurs régionaux et met à la disposition des
porteurs de projets innovants issus de la recherche académique
l'ensemble de ses services d'accompagnement à la création
d'entreprises. Une vingtaine de nouvelles sociétés sont
actuellement accompagnées dans les différentes étapes de
leur création, de l'étude de faisabilité et de
liberté d'exploitation jusqu'à la levée des capitaux
initiaux. FIST est également associée à des fonds
d'amorçage, soit par une participation directe soit à travers des
contacts privilégiés.
Les principaux résultats obtenus sont détaillés
ci-dessous :
CHIFFRES CLÉS DU PARTENARIAT ET DE LA VALORISATION AU CNRS
- 2033 contrats signés en 1999 dont 1270 avec des
entreprises ;
- 4650 contrats en cours en 1999 dont 2790 contrats industriels ;
- 516 millions de francs de contrats industriels signés en
1999 ;
- 1570 partenaires dont 1040 entreprises ;
- 1986 dossiers de valorisation actifs ;
- 192 brevets prioritaires
(1)
déposés en
2000 ;
- 5105 brevets actifs (prioritaires et extensions) ;
- 497 licences actives ;
- 192 MF de redevances en 2000 ;
- 70 entreprises issues de laboratoires propres ou associés du CNRS
depuis 1999.
Source : CNRS
(1) Par opposition aux brevets étendus.
Le graphique suivant détaille les secteurs d'activités des
entreprises issues de laboratoires du CNRS et créées depuis
1999 :
SECTEURS D'ACTIVITÉ DES ENTREPRISES
CRÉÉES
À PARTIR DU CNRS
Source : CNRS
D'autres établissements de recherche disposent d'outils de valorisation
performants (INRIA, CEA, INSERM...).
Si ces résultats sont encourageants, votre commission estime
toutefois qu'il convient de mieux faire jouer deux leviers potentiels pour une
meilleure prise en compte de la valorisation par les chercheurs :
- former les chercheurs à
l'impératif de la
propriété industrielle
, la reconnaissance des pairs
découlant encore trop, aujourd'hui, des publications dans les grandes
revues scientifiques et non des brevets déposés ;
- intégrer la valorisation dans les
critères de
promotion
des chercheurs
. La direction générale du
CNRS a fait part, à cet égard, à votre rapporteur, d'une
récente inflexion en la matière lors de récentes
promotions, un « quota » de promotions ayant
été accordé au regard du critère de la valorisation
technologique.
Votre commission souhaite une généralisation de ce type
d'expériences.
B. LES INCITATIONS À LA CRÉATION D'ENTREPRISES INNOVANTES
1. Le concours national d'aide à la création d'entreprises innovantes
En
accompagnement de la réforme législative
précédemment citée, en 1999, le ministère
chargé de la recherche a lancé un «
Concours
national d'aide à la création d'entreprises
innovantes
» qui connaît, en 2001 sa troisième
édition. Le budget dont cette initiative a été
dotée a représenté 15,245 millions d'euros
(100 millions de francs) en 1999 et 30,490 millions d'euros
(200 millions de francs) en 2000 et 2001.
Les premières éditions du concours ont sélectionné
540 lauréats (323 entreprises en émergence, 217
entreprises en création) qui ont reçu en moyenne sur
l'année 2000 152.449 euros (un million de francs) pour les
créations et 35.063 euros (230 000 F) pour les projets en
« émergence ». Plus précisément,
s'agissant des lauréats du concours de 1999, 14 lauréats en
« émergence » ont déjà
créé leur entreprise, 46 lauréats en
« émergence » de 1999 ayant été
sélectionnés lauréats en
« création » du concours 2000 et
67 lauréats en « création » ont
déjà créé leur entreprise. Pour l'édition
2000, 70 % de l'ensemble des projets de création d'entreprise
étaient engagés au 1
er
janvier 2001.
La troisième édition du concours, en 2001, a consacré au
total 238 lauréats, soit 99 projets en
« création-développement » et 139 en
« émergence ».
Cette opération sera poursuivie en 2002, et dotée de la
même enveloppe budgétaire (200 millions de francs de prix,
soit 30,490 millions d'euros).
2. L'aide aux structures d' « incubation » et au capital-amorçage
Parallèlement, afin d'encourager la création
d'entreprises technologiques innovantes, le Gouvernement a lancé, en
mars 1999,
un appel à projets « Incubation et
capital-amorçage des entreprises technologiques »,
destiné notamment aux établissements d'enseignement
supérieur, aux organismes de recherche, aux professionnels de
l'accompagnement des entreprises et aux professionnels du capital-risque
.
Sans trop détailler ce dispositif, déjà largement
évoqué dans le rapport pour avis sur le projet de loi de finances
pour 2001 rédigé au nom de la Commission des Affaires
économiques par notre collègue Jean-Marie Rausch, rappelons
toutefois que, dans sa partie « incubation », l'appel
à projets vise à susciter la mise en place de
nouvelles
structures d'incubation de projets de créations d'entreprises
émanant d'établissements d'enseignement supérieur ou de
recherche
. Sont en particulier encouragés les projets nouveaux
organisés en partenariat entre plusieurs établissements et
bénéficiant du concours des collectivités locales. Un
« incubateur d'entreprises innovantes » est défini
comme un lieu d'accueil et d'accompagnement de porteurs de projets de
création d'entreprises innovantes, qui offre à ces derniers un
appui en matière de formation, de conseil et de financement, et les
héberge jusqu'à ce qu'ils trouvent leur place dans une
pépinière d'entreprises ou dans des locaux industriels.
S'agissant du deuxième volet de l'appel à projets, le volet
« amorçage », il vise, quant à lui, à
apporter aux établissements d'enseignement supérieur et de
recherche les moyens de faire des avances en capital pour la constitution, avec
des partenaires publics et privés, de fonds d'investissement dans des
entreprises en création
.
Les chiffres communiqués à votre rapporteur pour avis par le
ministère de la recherche sur le bilan de cet appel à projets
indiquent qu'initialement doté de 30,490 millions d'euros
(200 millions de francs), moitié pour les incubateurs et
moitié pour les fonds d'amorçage, le budget de l'appel à
projets, en raison du nombre important de projets présentés, a
été porté à 24,65 millions d'euros
(161,7 millions de francs) pour les incubateurs (en provenance du Fonds de
la recherche technologique), et à 22,867 millions d'euros
(150 millions de francs) pour les fonds d'amorçage (cette
dernière enveloppe étant financée par la direction du
Trésor).
En avril 2001, 31 projets d'incubateurs avaient
été sélectionnés
, couvrant l'ensemble du
territoire. Par ailleurs, ont été sélectionnés ou
pris en considération
trois fonds d'amorçage
thématiques nationaux et sept fonds d'amorçage
régionaux
.
Les 31 incubateurs sélectionnés au terme de l'appel à
projets prévoient d'accueillir sur trois ans près de
900 projets de créations d'entreprises, soit un potentiel d'au
moins 750 créations effectives. En moyenne, une entreprise
aidée créée deux à dix emplois dans les deux
années qui suivent sa création.
Au 31 mai 2001, 340 projets avaient déjà été
accueillis dans les incubateurs, soit près d'un tiers de plus que
prévu, dont 94 lauréats du concours précité de
création d'entreprises innovantes. Près de 100 entreprises
avaient déjà été créées,
représentant au total plus de 350 emplois.
À la même date, les dix fonds d'amorçage
sélectionnés représentaient un montant en capital
d'environ 135,34 millions d'euros (887,8 millions de francs) dont
91,61 millions d'euros (600,9 millions de francs) pour les fonds
nationaux et 43,74 millions d'euros (286,9 millions de francs) pour
les fonds régionaux. L'investissement moyen d'un fonds d'amorçage
national thématique est de 1 millions d'euros (6,56 millions
de francs) et celui d'un fonds d'amorçage régional peut atteindre
0,305 millions d'euros (2 millions de francs).
D'ores et déjà, le ministère de la recherche estime que le
capital-amorçage mobilisé dans le cadre de l'appel à
projet représente une part très significative du
capital-amorçage disponible nationalement. Rappelons que
l'amorçage était, traditionnellement, le « maillon
faible » de la chaîne de financement de la création
d'entreprises dans notre pays.
II. INCITER LES PME À LA RECHERCHE
A. LES « STRUCTURES D'INTERFACE » ENTRE PME ET LABORATOIRES
L'Etat,
mais également les collectivités locales, très actives
dans le domaine de la recherche, ont mis en place, afin de soutenir
l'innovation et le développement technologique dans les PME, des
structures d'appui technologique aux entreprises, chargées de faire
le lien entre la recherche publique et la demande de l'industrie
(CRITT,
centres de ressources technologiques, réseaux de diffusion
technologique, pôles, agences de développement, cellules de
valorisation des universités,...).
Depuis 2000, ce dispositif a été complété par des
« plates-formes technologiques » (PFT), mises en place
notamment dans les établissements d'enseignement, et qui constituent la
priorité du volet « transfert et développement
technologique » des contrats de plan 2000-2006, signés entre
l'État et les régions.
Faute d'une base de données nationale, portant sur l'ensemble des
structures d'appui technologique aux PME, votre commission n'est pas à
même de fournir des données chiffrées sur l'activité
de ces structures, notamment en termes de chiffre d'affaires, de volume
d'activité avec les entreprises ou de répartition de leurs
clients.
1. Les centres régionaux d'innovation et de transfert de technologie (CRITT)
Les
CRITT ont été créés au début des
années 1980, à l'instigation du ministère chargé de
la recherche, en partenariat avec les collectivités territoriales, avec
l'objectif de
faire progresser le niveau technologique des PME-PMI
. Ils
ont été installés en liaison avec les organismes et les
établissements publics de recherche et d'enseignement supérieur
situés dans leur environnement. On en dénombre actuellement 180
(certains s'appellent « Agence » ou
« Pôle »), répartis sur l'ensemble du
territoire, départements d'Outre-mer compris. On peut distinguer deux
types de CRITT selon la nature de leur activité prioritaire et l'origine
de leurs ressources : les
CRITT
« prestataires »
(120 environ) qui interviennent
principalement en répondant aux demandes de prestations sur mesure
émanant des PME-PMI, permettant à ces entreprises de s'approprier
des technologies qu'elles ne maîtrisent pas (expertises, études de
faisabilité technico-économiques, amélioration de produits
et procédés, réalisation de prototypes industriels...) et
les
CRITT « interfaces »
, qui sont des structures
plus légères, ayant pour mission de prospecter les PME-PMI, de
les sensibiliser à l'innovation, de les aider à formaliser leurs
problèmes technologiques, et de les orienter vers les structures
compétentes pour résoudre ces problèmes et les accompagner
dans la conduite de leurs projets.
Certains CRITT « prestataires » sont, de surcroît,
reconnus « centres de ressources technologiques » (CRT) par
le ministère de la recherche et celui chargé de l'industrie,
après avis d'une commission nationale. Cette reconnaissance garantit aux
PME leur professionnalisme et leur ressourcement scientifique et technique.
À ce jour, 39 structures d'appui technologique aux PME ont
reçu le label « CRT ».
2. Les plates-formes technologiques (PFT)
Pour
favoriser l'accès des PME aux technologies et développer
l'innovation, les « plate-formes technologiques » (PFT),
rassemblées en réseau, ont été constituées
prioritairement autour d'établissements d'enseignement (lycées
technologiques ou professionnels, universités), ainsi que des
écoles d'ingénieur, des centres d'appui technologique (CRITT,
CRT...) et d'entreprises. Elles ont pour mission de faire
bénéficier le tissu local des PME/PMI de leurs compétences
et moyens, en leur permettant l'accès à des formations, des
équipements, des prestations et des expertises. Les
établissements du réseau mutualisent, à cette fin, leurs
équipements et partagent leurs ressources, suivant une
thématique technologique et
industrielle clairement
identifiée
. Elles sont adossées à des laboratoires de
recherche, pour permettre l'actualisation et la maîtrise des
avancées technologiques.
Le plan Université troisième millénaire (U3M) et les
contrats de plan État-régions ont prévu la mise en place
d'une centaine de PFT, dans des villes moyennes pour l'essentiel. Mi-2001, une
vingtaine ont déjà été créées.
3. Les réseaux de diffusion technologiques (RDT)
Créés en 1990, les
réseaux de diffusion
technologique (RDT)
ont pour mission de soutenir le développement
des petites et moyennes entreprises, par du
conseil et de la mise en
relation
.
Dans chaque région, le RDT regroupe, en un réseau informel, mais
coordonné, les
acteurs publics et para-publics impliqués dans
le transfert de technologie ou le développement industriel
:
les DRRT
13(
*
)
, DRIRE, ANVAR, conseils
régionaux, chambres consulaires, CRITT et structures d'interface
technologique, universités, lycées techniques, organismes de
recherche...
Principalement orientés vers les PME peu familiarisées avec
l'innovation et le partenariat technologique, les réseaux agissent dans
le cadre d'un cahier des charges et d'une déontologie définis au
niveau national. Financés d'une part par l'État
(ministères chargés de la recherche et de l'industrie via
l'ANVAR), d'autre part par chaque conseil régional, les objectifs et les
moyens des RDT sont contractualisés, dans chaque région, pour une
stratégie adaptée au contexte régional et à
l'environnement des PME. Des fonds européens sont parfois aussi
mobilisés pour démultiplier les actions.
Les RDT sont aujourd'hui présents dans les 22 régions de
France métropolitaine. Ils s'appuient, dans chaque région, sur
une association-support et sont coordonnés, au niveau national, par le
réseau interrégional de diffusion technologique (RIDT),
équipe légère constituée au sein de l'ANVAR.
B. LA RECHERCHE PARTENARIALE ENTRE LABORATOIRES ET ENTREPRISES
1. La formation des chercheurs par la recherche en entreprises : des dispositifs en voie de simplification
Faciliter l'entrée de jeunes diplômés dans
les
entreprises, particulièrement dans les PME, sur un projet de recherche
technologique, permet à la fois de former les jeunes par la recherche et
de les sensibiliser à la culture entrepreneuriale tout en stimulant
l'innovation dans les entreprises.
Du technicien supérieur au docteur, selon le niveau de formation,
différentes procédures
ont été mises au
point, qui ont donné lieu, l'an dernier, à d'importants
développements dans le rapport pour avis précité de notre
collègue Jean-Marie Rausch. Certaines accompagnent une formation
diplômante, telles les conventions industrielles de formation par la
recherche (CIFRE) pour des Bac + 5, ou les diplômes de
recherche technologique (DRT) pour des Bac + 4 ou Bac + 5.
D'autres constituent essentiellement un soutien à l'innovation, comme
les conventions de recherche pour les techniciens supérieurs -CORTECHS-
(Bac + 2 ou Bac + 3), les stages de longue durée
à partir de Bac + 4, et les subventions
« post-docs » pour des docteurs diplômés.
L'ensemble de ces procédures financées par le ministère de
la recherche relève d'une logique unique :
l'embauche d'un jeune
par l'entreprise pour traiter un projet de recherche ou d'innovation, avec
l'appui d'un laboratoire-centre de compétences et une aide
financière de l'État
.
Ces procédures ont été en partie contractualisées
dans le cadre des contrats plan État-régions 2000-2006, avec des
possibilités d'intervention complémentaire du fonds social
européen (au titre des objectifs 3 et 4 des fonds structurelles
européens).
Pour simplifier l'accès à ces aides, le ministère de la
Recherche a confié la gestion de ces procédures à l'ANVAR,
à l'exception de celle des CIFRE assurée par l'ANRT
14(
*
)
, et des stages longue durée, qui continuent
à être gérés directement par les DRRT.
Cette simplification a permis un rapprochement entre la procédure
« post-doc »
15(
*
)
et l'aide
au recrutement pour l'innovation dans des PME (ARI), gérée
jusqu'alors par l'ANVAR de façon indépendante et s'adressant
à la fois des ingénieurs et des docteurs.
Les tableaux ci-après retracent les principales données
chiffrées concernant ces aides :
LES
PLAFOND DES AIDES POUR LA FORMATION
DES CHERCHEURS EN
ENTREPRISE
Mesures |
Niveau |
Plafond sans centre de compétences |
Plafond avec centre de compétences |
CORTECHS |
Bac + 2 - Bac + 3 |
- |
13 000 € (85 270 F) |
DRT |
Bac + 4 - Bac + 5 |
- |
11 000 € (72 160 F) |
ARI |
Bac + 5 - Bac + 8 |
25 000 € (164 000 F) |
28 000 € (183 670 F) |
ARI docteur et post-doc |
Bac + 8 |
27 000 € (177 000 F) |
30 000 € (196 790 F) |
CRÉDITS ACCORDÉS À LA FORMATION PAR LA
RECHERCHE
EN ENTREPRISE EN 2001
|
En millions d'euros |
En millions de francs |
CORTECHS |
6,86 |
45 |
CIFRE et autres |
29,42 |
193 |
POST DOC |
7,62 |
50 |
Source : Annexe budgétaire « Etat de la recherche et du développement technologique »
2. Les réseaux de recherche et d'innovation technologiques
Les
réseaux de recherche et d'innovation technologiques, crées
à compter de 1997, ont pour but de favoriser,
sur des thèmes
précis, la collaboration entre l'ensemble de la recherche publique et
celui des entreprises
, petites ou grandes. Il s'agit notamment :
- de développer en commun des produits et services basés sur
de nouvelles technologies ;
- d'inscrire cette recherche dans une logique de satisfaction de besoins
économiques ou sociétaux à moyen terme ;
- de contribuer à la création et/ou à la croissance
d'entreprises innovantes.
Ces réseaux, actuellement au nombre de quinze, bénéficient
de financements incitatifs notamment en provenance du FRT.
A titre d'exemple, les réseaux « Génoplante »
et « GenHomme » ont pour priorités de mieux
identifier les secteurs clefs des
biotechnologies
dans le domaine de la
génétique des plantes et dans celui de la génétique
humaine.
Les réseaux des
technologies de l'information et de la
communication
ont, quant à eux, d'abord été
créés autour du RNRT (réseau national de recherche en
télécommunications) et du RMNT (réseau
micro-nanotechnologies). Le réseau « Supersonique »
concerne le domaine des transports terrestres et aériens, le
réseau « Pile à combustible » est un point
fort pour la maîtrise de l'énergie, le réseau
« Génie Civil et Urbain » est consacré
à la conception, à l'exécution, à l'entretien et
à la gestion des constructions, pour une réponse optimale aux
besoins de performance, de durabilité, d'insertion dans l'environnement
naturel, de confort et de sécurité des usagers et des riverains.
Les cinq nouveaux réseaux créés en 2000 sont les
réseaux « Eau et technologies de l'environnement »,
« Matériaux et procédés »,
« Terre et Espace » ; « RNTL »
(réseau national de recherche et d'innovation en technologie logicielle)
et le réseau « Technologie pour la Santé »
(RNTS).
Les deux réseaux créés depuis le début 2001 sont le
réseau national « audiovisuel et multimédia »
et le réseau RITMER « Pollutions marines accidentelles et
conséquences écologiques ». Le réseau RARE (en
agroalimentaire) va bientôt s'y ajouter.
C. LES MESURES FISCALES ET FINANCIÈRES
Sans prétendre à l'exhaustivité, rappelons toutefois que s'agissant des incitations fiscales et financières à la recherche en entreprise, l'ANVAR apporte des aides à des projets d'innovation proche du marché, le plus souvent sous la forme d'avances remboursables. Ces aides sont réservées aux PME. Le ministère chargé de l'industrie soutient également le développement des PME via une aide à la modernisation, la procédure ATOUT. Il accompagne par ailleurs, comme les autres ministères, les aides de recherche sur projets des entreprises, notamment dans le cadre commun des réseaux de recherche et d'innovation technologiques. Ces dispositifs sont examinés dans le cadre du rapport pour avis de notre collègue Francis Grignon, rédigé au nom de votre Commission des Affaires économiques sur les crédits de l'industrie dans le projet de loi de finances pour 2002.
1. Le crédit d'impôt recherche
Le
crédit d'impôt recherche est une mesure fiscale d'ordre
général qui contribue à promouvoir la recherche au sein
des entreprises françaises.
Cette mesure, régulièrement reconduite depuis 1983, est en
application jusqu'en 2003.
Le dispositif, non discriminatoire, du crédit d'impôt recherche
prend en compte l'ensemble des dépenses de recherche et permet un
allègement fiscal, qui est de droit, sur simple déclaration, sans
qu'aucun examen particulier, ni aucun accord préalable ne soit requis.
Du point de vue de l'entreprise, il fonctionne comme un apport en
trésorerie. Neutre vis à vis de ses choix techniques, il lui
permet de rester maîtresse de son projet, y compris de l'intensité
technologique de son développement, tout en l'incitant à
élever son niveau technologique et celui de son personnel, le
crédit d'impôt étant proportionnel à l'accroissement
de sa recherche.
En 2000,
6.623 entreprises ont souscrit une déclaration de
crédit d'impôt au titre de l'année 1999
. Parmi
celles-ci, 3.271 ont déclaré un crédit positif pour un
montant total de 510,7 millions d'euros (3.350 millions de francs).
L'examen de la répartition des dépenses de recherche
déclarées montre que les frais de personnel constituent à
eux seuls plus de 42 % des dépenses brutes de recherche et
73 % de celles-ci si on leur ajoute les frais de fonctionnement.
La mesure est favorable aux PME
: les entreprises de moins de
30,49 millions d'euros (200 millions de francs) de chiffre d'affaires
réalisent 15 % des dépenses globales de
recherche-développement et obtiennent 35 % des crédits
d'impôt consentis au niveau national. En revanche les entreprises de plus
de 76,22 millions d'euros (500 millions de francs) de chiffre
d'affaires totalisent 77,5 % des frais de recherche, mais ne
bénéficient que de 55 % du crédit d'impôt,
comme cela est détaillé dans le tableau ci-après :
BÉNÉFICIAIRES DU CRÉDIT D'IMPÔT RECHERCHE
|
Nombre d'entreprises |
R&D |
CIR |
Taux de couverture CIR/R&D |
Entreprises de moins de 20 personnes |
34,36 % |
3,62 % |
11,80 % |
15,89 % |
PME/PMI 20 à 500 personnes |
56,34 % |
23,04 % |
39,51 % |
8,36 % |
Grandes entreprises de plus de 500 personnes |
9,30 % |
73,34 % |
48,69 % |
3,24 % |
Source : Ministère de la recherche
La répartition régionale fait apparaître une domination
apparente de la région Île-de-France dans le dispositif, due
à l'importance de sa recherche industrielle mais aussi à la
localisation au siège social de nombreuses déclarations fiscales.
Les régions Rhône-Alpes, Pays de la Loire,
Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Nord-Pas de Calais, Alsace et
Midi-Pyrénées conservent, au fil des années, une place
prépondérante dans les bénéficiaires du
crédit d'impôt recherche.
2. Les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI)
Bien que
sur ce sujet, votre commission pour avis renvoie aux travaux de votre
commission des finances, votre rapporteur évoquera brièvement le
dispositif des FCPI, mis en place par le précédent Gouvernement.
Bénéficiant d'avantages fiscaux pour les particuliers qui y
souscrivent, les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI) ont pour
vocation d'investir 60 % de leurs fonds dans des
entreprises innovantes
non cotées
, comptant moins de 500 salariés. Le
caractère innovant de l'entreprise est notamment apprécié
par l'ANVAR.
L'avantage fiscal accordé aux souscripteurs n'est pas
négligeable :
- les versements ouvrant droit à la réduction d'impôt
doivent avoir été effectués par des personnes physiques
domiciliées en France qui s'engagent à détenir les parts
de FCPI pendant cinq ans au moins à compter de la date de leur
souscription ;
- le porteur ou sa famille ne doit pas détenir plus de 10 % du
fonds et 25 % des droits dans des sociétés qui figurent
à l'actif du fonds ;
- la souscription de parts de FCPI ouvre droit à une
réduction d'impôt de 25 % du montant investi, plafonné
à 11.430 € (75.000 F) pour les célibataires et
22.867 € (150.000 F) pour les couples mariés.
Les personnes physiques sont exonérées d'impôt sur le
revenu sur les sommes auxquelles ces parts donnent droit, à condition
que les revenus générés par ces parts soient
immédiatement réinvestis dans le FCPI.
Les plus-values réalisées à l'occasion de la vente de
parts ne sont pas soumises à imposition quand ces parts ont
été détenues plus de cinq ans.
Avec le soutien actif du Sénat, la loi sur l'innovation et la recherche,
notamment, a assoupli le critère d'éligibilité des
sociétés dans lesquelles les FCPI pouvaient investir :
initialement, ces entreprises devaient être détenues
majoritairement par des personnes physiques ; depuis, il suffit que leur
capital ne soit pas détenu majoritairement, directement ou
indirectement, par une ou plusieurs personnes morales ayant des liens entre
elles.
*
* *
Au
cours de la réunion de la commission du 21 novembre, après
l'exposé du rapporteur pour avis, un large débat s'est
instauré, portant notamment sur la recherche sur l'aval de la
filière nucléaire et sur la nécessité d'une
répartition territoriale plus équilibrée de l'effort de
recherche français.
Constatant, dans sa majorité, que le projet de budget n'apportait pas de
réponse en la matière, la commission a, sur proposition de son
rapporteur pour avis, ensuite émis, notamment pour ces motifs, un avis
défavorable à l'adoption des crédits de la recherche dans
le projet de loi de finances pour 2002.
ANNEXE -
GLOSSAIRE DES SIGLES
A
ACC-SV Actions concertées coordonnées en sciences du vivant
ACCT Agence de coopération culturelle et technique
ACI Action concertée incitative
ACTA Association de coordination technique agricole
ACTIA Association de coordination technique pour les industries agroalimentaire
ADEME Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
ADIT Agence pour la diffusion de l'information scientifique et technique
AFSSA Agence française de sécurité sanitaire des aliments
AFNOR Association française de normalisation
AGRICE Programme spécifique « agriculture pour la chimie et
l'énergie »
ANDRA Agence nationale pour les déchets radioactifs
ANRS Agence nationale pour la recherche sur le SIDA
ANRT Association nationale pour la recherche technique
ANVAR Agence nationale de valorisation de la recherche
AP Autorisation de programme
ATER Attaché temporaire d'enseignement et de recherche
AUPELF-UREF Association des universités partiellement ou
entièrement de langue française
Université des réseaux d'expression française
B
BAAC Budget annexe de l'aviation civile
BCRD Budget civil de recherche et développement technologique
BIST Bourse d'information scientifique et technique
BRGM Bureau de recherches géologiques et minières
BTP Secteur du bâtiment et des travaux publics
CAO Conception assistée par ordinateur
C
CAREN Centre armoricain de recherche en environnement
CAO Conception assistée par ordinateur
CCPRTM Comité de coordination des programmes de recherche et
technologies marines
CDT Conseiller en développement technologique
CE Comité de l'éducation
CEA Commissariat à l'énergie atomique
CEE Centre d'études de l'emploi
CEMAGREF Centre national du machinisme agricole, du génie rural, des
eaux et des forêts
CEPH Centre d'études du polymorphisme humain. Fondation Jean Dausset
CEPII Centre d'études prospectives et d'informations internationales
CEPMMT Centre européen de prévisions
météorologiques à moyen terme
CEPREMAP Centre d'études prospectives d'économie et de
mathématiques appliquées à la planification
CERN Centre européen pour la recherche nucléaire
CEVA Centre d'étude et de valorisation des algues
CGP Commissariat général du Plan
CIAT Comité interministériel d'aménagement du territoire
CICRP Centre interrégional de conservation et de restauration du
patrimoine
CIFRE Convention industrielle de formation de la recherche
CIR Crédit d'impôt recherche
CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour
le développement
CIRC Centre international de recherche sur le cancer (Lyon)
CIRST Comité interministériel de la recherche scientifique et
technique
CNES Centre national d'études spatiales
CNET Centre national d'études des télécommunications
CNEVA Centre national d'études vétérinaires et animales
CNG Centre national de génotypage
CNRM Centre national de recherche météorologique
CNRS Centre national de la recherche scientifique
CNRT Centre national de recherche technologique
CNS Conseil national de la science
CNS Centre national de séquençage
CNU Conseil national des universités
COMMEND programme EUREKA
CORTECHS Convention de formation par la recherche des techniciens
supérieurs
COST Coopération européenne dans le domaine scientifique et
technique
CP Crédit de paiement
CPER Contrats de plan État-région
CPST Comité de la politique scientifique et technologique (OCDE)
CREDOC Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions
de vie
CREST Comité de la recherche scientifique et technique de l'UE
CRIE Consortium de recherche et d'innovation pour l'entreprise
CRITT Centres régionaux d'innovation et de transfert de technologie
CRNH Centre de recherche en nutrition humaine (Clermont-Ferrand et Nantes)
CRT Centre de ressources technologiques
CSI Cité des sciences et de l'industrie
CSTB Centre scientifique et technique du bâtiment
CTI Centre technique industriel
D
DBRDM Dépense budgétaire de recherche et développement
militaire
DEA Diplôme d'études approfondies
DGA Délégation générale pour l'armement du
ministère de la défense
DGAC Direction générale de l'aviation civile
DIRD Dépense intérieure de recherche et développement
DIRDA Dépense intérieure de recherche et développement des
administrations
DIRDE Dépense intérieure de recherche et développement des
entreprises
DNRD Dépense nationale de recherche et développement
DO Dépenses ordinaires
DRAST Direction de la recherche et des activités scientifique et
technique du ministère de l'équipement, des transports et du
logement
DRET Direction de la recherche et des études techniques du
ministère de la défense
DRIRE Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de
l'environnement
DRRT Délégué régional à la recherche et
à la technologie
DRT Diplôme de recherche technologique
E
EASDAQ European association for security dealers and automatic quotation
EMBL Organisation européenne pour la biologie
ENPC École nationale des ponts et chaussées
ENSTA École nationale supérieure des techniques avancées
ENTPE École nationale des travaux publics de l'État
EPA Établissement public à caractère administratif
EPIC Établissement public à caractère industriel et
commercial
EPICA European project for ice-coring in Antarctica
EPST Établissement public à caractère scientifique et
technologique
ERT Équipe de recherche technologique
ESA European spatial agency
ESO Organisation de recherche astronomique
ESRF European synchrotron radiation facility (TGE)
ESST Encéphalopathie spongiforme subaiguë transmissible
ETCA Établissement technique central de l'armement
EUREKA Initiative de recherche européenne entre 19 états
européens et la CEE
EUTELSAT Organisation européenne de télécommunications par
satellites
EUROSTAT Organisation européenne pour les statistiques
F
FARI Fonds d'aide à la recherche et à l'innovation
FARIT Fonds d'aide à la recherche et à l'innovation dans les
transports
FBCF Formation brut de capital fixe
FCPI Fonds commun de placements pour l'innovation
FCPR Fonds commun de placement à risque
FEDER Fonds européen de développement régional
FINES Fichier national en matière scientifique et technologique
FIST France innovation scientifique et transfert
FNS Fonds national de la science
FRT Fonds de la recherche technologique
FSE Fonds structurel européen
G
GANIL Grand accélérateur national à ions lourds (TGE)
GCRAI Groupe consultatif pour la recherche agronomique internationale
GDR Groupement de recherche
GERCO Grand équipement de recherche sur les composants et ouvrages du
bâtiment
GF giga francs ou milliards de francs
GIE Groupement d'intérêt économique
GIP Groupement d'intérêt public
GIS Groupement d'intérêt scientifique.
GPS Global positioning system
GRECO Groupement d'études coordonnées
GREG Groupement de recherche et d'études sur le génome
GRISELI Dispositif national d'accès à la littérature grise
I
IBL Institut de biologie de Lille
ICTA Instituts et centres techniques agricoles
IFP Institut français du pétrole
IFR Institut fédératif de recherche
IFREMER Institut français pour l'exploitation de la mer
IFRTP Institut français pour la recherche et la technologie polaire
IGN Institut géographique national
IGR Institut Gustave Roussy
IHES Institut des hautes études scientifiques
ILL Institut Laüe-Langevin (Grenoble)
IN2P3 Institut national de physique nucléaire et de physique des
particules
INED Institut national d'études démographiques
INERIS Institut national de l'environnement industriel et des risques
(environnement)
INPI Institut national de la propriété industrielle
INRA Institut national de la recherche agronomique
INRETS Institut national de recherche sur les transports et leur
sécurité
INRIA Institut national de recherche en informatique et en automatique
INSA Institut national des sciences appliquées
INSEE Institut national de la statistique et des études
économiques
INSTM Institut national des sciences et des techniques nucléaires
INSERM Institut national de la santé et de la recherche médicale
INSU Institut national des sciences de l'univers
IPSN Institut de protection et de sécurité nucléaire
IRAM Institut de radioastronomie millimétrique
IRD Institut de recherche pour le développement (exORSTOM)
IRES Institut de recherches économiques et sociales
IRESCO Institut de recherche européen en sociologie et
socio-économie
ISBL Institutions sans but lucratif
ISL Institut Saint-Louis
IST Information scientifique et technique
ITA Ingénieurs, techniciens, administratifs
ITER Très grand équipement au niveau mondial
IUT Institut universitaire de technologie
J
JESSI Joint european submicron silicon (grand programme)
JET Joint european torus (TGE)
JGOFS Joint global ocean flux study
L
LCPC Laboratoire central des ponts et chaussées
LEP Large électron-positron ring
LETI Laboratoire d'électronique et de technologie de l'informatique
LFI Loi de finances initiale
LFR Loi de finances rectificative
LHC Large Hadron Collider (en projet au CERN)
LURE Laboratoire d'utilisation du rayonnement électromagnétique
M
MD2 Marion-Dufresne 2
MdF Milliard de francs
MEDEA Programme EUREKA
METEOSAT Satellite européen de météorologie
MF Million de francs
MiRe Mission recherche (ministère de l`emploi et de la
solidarité)
MOST Programme scientifique de l'UNESCO
MSU Mission scientifique universitaire
N
NASA National aeronautics and space administration
NASDAQ National association for security dealers and automatic quotation
O
OACI Organisation de l'aviation civile
OCDE Organisation de coopération et de développement
économiques
ODP Ocean Drilling Program
OFCE Observatoire français des conjonctures économiques
OGM Organismes génétiquement modifiés
OMS Organisation mondiale de la santé
ONERA Office national d'études et de recherches aérospatiales
ORAP Organisation associative du parallélisme (CEA, INRIA, CNRS)
ORSTOM Institut français de recherche scientifique pour le
développement en coopération
OST Observatoire des sciences et techniques
P
PAT Prime à l'aménagement du territoire
PCRD Programme cadre de recherche et développement
PFT Plate-forme technologique
PIB Produit intérieur brut
PIBM Produit intérieur brut marchand
PIGB Programme international géosphère-biosphère
PIR-Villes Programme interdisciplinaire de recherche sur les villes
PLF Projet de loi de finances
PME Petites et moyennes entreprises
PMI Petites et moyennes industries
PMRC Programme mondial de recherche sur le climat
PNCA Programme national de la chimie atmosphérique
PNEAT Programme national efflorescences alguales toxiques
PNEDC Programme national d'étude du climat
PNEM Programme national d'écotoxicologie marine
PNOC Programme national d'océanographie côtière
POST Plan d'orientation scientifique et technique
PREDIT Programme de recherche et de développement pour l'innovation
technologique dans les transports
PRIMEQUAL Programme de recherche interorganismes pour une meilleure
qualité de l'air à l'échelle locale
PUCA Plan urbanisme, construction, architecture
PUCE Programme pour l'utilisation des composants électroniques
PUMA Programme pour l'utilisation des matériaux avancés
R
RDE Recherche développement essais
RDT Réseau de diffusion technologique
REACTIF Recherches en entreprises sur les applications de la chimie aux
technologies industrielles du futur
RENATER Réseau national de télécommunication pour la
technologie, l'enseignement et la recherche
REPHY Réseau phytoplanctonique
RNO Réseau national d'observation
RMN Résonance magnétique nucléaire
RMNT Réseau micro et nanotechnologies
RNRT Réseau national de la recherche en télécommunications
RNTL Réseau national de recherche et d'innovation en technologies
logicielles
RNTS Réseau national de recherche et d'innovation en technologies de
santé
RRIT Réseau national de recherche et d'innovation technologique
S
SEP Société européenne de propulsion
SFACT Service de la formation aéronautique et du contrôle technique
SIDA Syndrome d'immunodéficience acquise
SNECMA Société nationale d'études et de construction de
moteurs d'avion
SNIAS Société nationale industrielle aéronautique et
spatiale
SOLEIL Projet de source de rayonnement synchrotron
SPOT Satellite pour l'observation de la Terre
SRC Société de recherche sous contrat
T
TAAF Terres australes et antarctiques françaises
TGE Très grand équipement
THEMIS Télescope héliographique pour l'étude du
magnétisme et des instabilités
TIC Technologies de l'information et de la communication
U
UMR Unité Mixte de Recherche
UNESCO Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la
culture
U3M Université du troisième millénaire
UE Union Européenne
V
VIRGO Projet franco-italien de détection des ondes gravitationnelles
(TGE)
VLT Very Large Telescope
W
W3C World Wide Web Consortium
1
Un glossaire des principaux sigles et
abréviations figure en annexe du présent rapport.
2
Non détaillées dans le tableau
précédent.
3
Rapport d'évaluation n°7, juin 2001
4
de MM. Christian Cuvilliez, député et
René Trégouët, sénateur, Rapport n° 273,
Sénat, Tome I : « Les conditions d'implantation d'un
nouveau synchrotron ».
5
Par exemple la loi n° 99-587 du
12 juillet 1999 sur l'innovation et la recherche.
6
Propos tirés de la discussion budgétaire du projet
de loi de finances pour 2001 et repris lors de la présentation du plan
du Gouvernement pour l'emploi scientifique.
7
Sénat n° 386, 2000-2001.
8
Sénat n° 388, 1999-2000.
9
Ces chiffres sont tirés du rapport d'information
précité « Mondialisation : Réagir ou
subir ? »
10
Publiée par le Centre d'études et de recherche sur
les qualifications (CEREQ) en juin 2000 et dont les résultats sont
cités dans le rapport précité de la mission d'information
du Sénat
11
Portant diverses dispositions d'ordre économique et
financier.
12
Déposée par notre collègue Pierre Laffitte
et dont le rapporteur au nom de la Commission des Affaires culturelles
était le Président Adrien Gouteyron.
13
Un glossaire des sigles figure en annexe du présent
rapport.
14
Un glossaire des sigles figure en annexe du présent
rapport.
15
Qui facilite les séjours post-doctoraux dans les PME ou
les EPIC de recherche sur des projets de recherche industrielle.