Projet de loi de finances pour 2002 - Tome IV : Enseignement scolaire
RICHERT (Philippe)
AVIS 88 - TOME IV (2001-2002) - commission des affaires culturelles
Rapport au format Acrobat ( 201 Ko )Table des matières
-
INTRODUCTION
-
I. DES MESURES BUDGÉTAIRES EN FORTE PROGRESSION POUR
DES EFFECTIFS SCOLARISÉS EN DIMINUTION OU EN STAGNATION
-
A. L'ÉVOLUTION DES CRÉDITS POUR CHAQUE ORDRE
D'ENSEIGNEMENT
-
1. L'évolution des crédits de l'enseignement
primaire public
- a) La création de 2404 emplois d'enseignants
- b) Les mesures catégorielles en faveur des personnels enseignants
- c) Les mesures en faveur des inspecteurs de l'éducation nationale
- d) L'apprentissage des langues vivantes à l'école
- e) L'éducation artistique et culturelle
- f) L'informatique pédagogique et de gestion
- g) L'accueil des élèves handicapés
- 2. L'évolution des crédits de l'enseignement secondaire public
- 3. L'évolution des crédits de l'enseignement privé sous contrat
- 4. Le rappel des mesures prévues dans le plan pluriannuel de recrutement
- 5. Les besoins disciplinaires de recrutement à moyen terme
-
1. L'évolution des crédits de l'enseignement
primaire public
- B. LA POURSUITE DE LA BAISSE DES EFFECTIFS DES ÉLÈVES SCOLARISÉS
-
C. UNE GESTION DES PERSONNELS DU SECOND DEGRÉ
À AMÉLIORER
- 1. Le bilan de la réforme du « mouvement »
-
2. Les observations de la Cour des comptes
- a) Un nombre d'enseignants mal connu
- b) Un non-respect de l'autorisation budgétaire
- c) Des besoins d'enseignement mal satisfaits
- d) Des obligations de service variables
- e) Un système de remplacement peu satisfaisant
- f) Une plus grande rigueur observée dans l'enseignement privé
- g) La nécessité d'une gestion prévisionnelle des moyens et des personnels
- 3. Les réponses du ministère aux observations de la Cour des comptes
-
A. L'ÉVOLUTION DES CRÉDITS POUR CHAQUE ORDRE
D'ENSEIGNEMENT
-
II. DES MOYENS POUR QUOI FAIRE ?
-
A. LES PRIORITÉS PÉDAGOGIQUES DANS LE
PREMIER DEGRÉ : LA NÉCESSITÉ DE RECENTRER LES
PROGRAMMES SUR LA MAÎTRISE DES FONDAMENTAUX
- 1. La persistance du phénomène de l'illettrisme
- 2. Un accroissement des inégalités des élèves entre l'école et le collège au regard de l'acquisition des fondamentaux
- 3. La priorité donnée à la maîtrise de la lecture et de l'écriture
- 4. L'enseignement des langues vivantes à l'école élémentaire
- 5. La mise en place de l'enseignement artistique
- 6. Les observations de la commission
-
B. UNE RÉFORME DOUCE ET PROGRESSIVE DU
COLLÈGE
-
1. De nouvelles orientations pédagogiques :
« le collège pour tous et pour chacun »
- a) La réforme de la classe de sixième : un objectif d'adaptation et d'intégration
- b) La reconnaissance de la diversité des élèves en classes de cinquième et de quatrième
- c) La préparation à l'orientation en classe de troisième
- d) Le futur brevet d'études fondamentales
- e) Une réponse plus efficace aux élèves en difficultés
- 2. L'avenir des classes de quatrième et de troisième technologiques
- 3. Une globalisation des moyens du collège pour répondre à la diversité des élèves
- 4. Un collège unique pourtant source d'inégalités
- 5. Les observations de la commission
-
1. De nouvelles orientations pédagogiques :
« le collège pour tous et pour chacun »
-
C. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DES LYCÉES
- 1. Le rappel des objectifs de la réforme
-
2. Les mesures prévues à la rentrée
2001
- a) La consolidation et l'extension progressive des TPE dans les séries de la voie générale
- b) L'expérimentation des TPE et de l'éducation civique, juridique et sociale en classes de première technologique
- c) La poursuite de la rénovation des programmes
- d) La création d'un enseignement complémentaire d'éducation physique et sportive
- e) Le recentrage de l'aide individualisée en classes de seconde générale et technologique sur les élèves les plus en difficulté
- f) L'expérimentation de nouvelles modalités d'organisation de l'enseignement en langues vivantes.
- g) La consolidation du dispositif des ateliers artistiques
- h) Des aménagements au baccalauréat
-
A. LES PRIORITÉS PÉDAGOGIQUES DANS LE
PREMIER DEGRÉ : LA NÉCESSITÉ DE RECENTRER LES
PROGRAMMES SUR LA MAÎTRISE DES FONDAMENTAUX
-
III. LES DOSSIERS « TRANSVERSAUX »
- A. LES MODALITÉS DE MISE EN OEUVRE DES CLASSES À PROJET ARTISTIQUE ET CULTUREL
- B. UN REPOSITIONNEMENT DES AIDES-ÉDUCATEURS
- C. UNE ÉVOLUTION NÉCESSAIRE DE LA FONCTION DE DIRECTION
-
D. LE DÉVELOPPEMENT ANNONCÉ DE
L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES RÉGIONALES
- 1. Le plan gouvernemental en faveur de l'enseignement des langues régionales
- 2. Le développement annoncé de l'enseignement de la langue corse
-
3. L'intégration dans l'enseignement public des
écoles associatives pratiquant l'immersion linguistique
- a) L'importance de l'association Diwan
- b) Le protocole d'accord signé par l'association Diwan
- c) Les dispositions du protocole
- d) L'intégration des personnels Diwan dans l'enseignement public
- e) Un coup d'arrêt à l'enseignement des langues régionales par immersion linguistique : la décision du Conseil d'Etat
- 4. Les observations de la commission
-
I. DES MESURES BUDGÉTAIRES EN FORTE PROGRESSION POUR
DES EFFECTIFS SCOLARISÉS EN DIMINUTION OU EN STAGNATION
- EXAMEN EN COMMISSION
- CONCLUSION
N° 88
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 novembre 2001
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires culturelles (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
TOME IV
ENSEIGNEMENT SCOLAIRE
Par M. Philippe RICHERT,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : M. Jacques Valade, président ; MM. Xavier Darcos, Ambroise Dupont, Pierre Laffitte, Mme Danièle Pourtaud, MM. Ivan Renar, Philippe Richert, vice-présidents ; MM. Alain Dufaut, Philippe Nachbar, Philippe Nogrix, Jean-François Picheral, secrétaires ; MM. Jean Arthuis, François Autain, Mme Marie-Christine Blandin, MM. Louis de Broissia, Jean-Claude Carle, Jean-Louis Carrère, Gérard Collomb, Yves Dauge, Mme Annie David, MM. Fernard Demilly, Christian Demuynck, Jacques Dominati, Jean-Léonce Dupont, Louis Duvernois, Daniel Eckenspieller, Mme Françoise Férat, MM. Bernard Fournier, Jean François-Poncet, Jean-Noël Guérini, Michel Guerry, Marcel Henry, Jean-François Humbert, André Labarrère, Serge Lagauche, Robert Laufoaulu, Jacques Legendre, Serge Lepeltier, Pierre Martin, Jean-Luc Miraux, Bernard Murat, Mme Monique Papon, MM. Jack Ralite, Victor Reux, René-Pierre Signé, Michel Thiollière, Jean-Marc Todeschini, Jean-Marie Vanlerenberghe, Marcel Vidal, Henri Weber.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
et
87
(annexe n°
15
)
(2001-2002)
Lois de finances . |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Le projet de budget de l'enseignement scolaire pour 2002 s'élève
à 52,7 milliards d'euros (345,7 milliards de francs), soit une
progression de 4,11 % : 2,08 milliards d'euros (13,65 milliards
de francs) supplémentaires seront affectés aux écoles,
collèges et lycées en 2002.
Les crédits du budget de l'enseignement scolaire auront donc
enregistré une progression de quelque 57 milliards de francs en
trois ans, alors qu'ils n'avaient augmenté que ( !) de 113
milliards de francs entre 1989 et 1999.
S'agissant du projet de budget total de l'éducation nationale pour 2002,
enseignement supérieur inclus, celui-ci franchit pour la première
fois le cap des 400 milliards de francs et apparaît comme le premier
poste budgétaire ; avec une hausse de 3,84 %, il absorbe le
quart des dépenses de l'Etat et bénéficie de près
de la moitié des créations d'emplois publics et de l'augmentation
des dépenses inscrites au budget général de l'Etat.
Le seul budget de l'enseignement scolaire aura pour sa part absorbé
depuis 1997 plus de 40 % de l'augmentation des dépenses
budgétaires alors que le nombre des élèves s'est
réduit de plus de 300 000 pendant la même période.
Compte tenu de ces éléments le coût budgétaire d'un
élève a augmenté de près de 20 % depuis 1997
et ce coût devrait progresser encore de 4,5 % en 2002.
Force est donc de constater un emballement de la dépense publique
d'éducation, notamment pour ce qui relève de l'enseignement
scolaire, alors que les effectifs d'élèves scolarisés se
réduisent ou stagnent du fait de l'évolution démographique
et que s'accélèrent les départs en retraite des
enseignants nés dans les années d'après-guerre, dont plus
de 40 % devraient être remplacés dans les dix ans à
venir.
Il reste que les crédits dégagés pour couvrir la
deuxième étape du plan pluriannuel de recrutement des
enseignants, mis en place l'an dernier, ne constitue qu'une part réduite
de l'ensemble du projet de budget de l'enseignement scolaire pour 2002, qui est
constitué, il convient de le rappeler, à hauteur de plus de
95 %, de dépenses directes ou indirectes de
rémunérations.
Au total, l'augmentation de la masse salariale aura représenté
l'essentiel de la progression en volume du budget de l'enseignement scolaire
depuis dix ans, alors que les crédits pédagogiques, par exemple,
se seront réduits de 14 %.
La forte progression des crédits de l'enseignement scolaire
résulte donc davantage du poids du passé que des
conséquences d'un plan de recrutement et d'initiatives nouvelles,
appelés à remédier aux dysfonctionnements qui touchent
tous les degrés de l'enseignement.
Sur un plan général, le rapporteur de votre commission estime
qu'un certain nombre de ces dysfonctionnements résultent d'une
conception sans doute exagérément sélective de notre
enseignement, qui tend à privilégier dès l'école
primaire un apprentissage disciplinaire trop théorique au
détriment des facultés créatrices des
élèves, à conférer un quasi-monopole aux formations
initiales par rapport à une reconnaissance ultérieure des
qualifications, à faire dépendre trop exclusivement la
réussite d'une vie professionnelle, et même personnelle, d'un
parcours scolaire et universitaire sanctionné par des diplômes.
Notre pays aurait sans doute beaucoup à apprendre de l'exemple de
certains de nos voisins européens, notamment d'outre-Rhin.
*
* *
Après avoir analysé l'évolution des crédits, il conviendra d'examiner les mesures proposées pour améliorer le fonctionnement de l'école, du collège et du lycée avant de consacrer quelques développements transversaux à l'éducation artistique et culturelle, au devenir des aides-éducateurs, à l'évolution de la fonction de direction et au développement annoncé des langues régionales..
*
* *
I. DES MESURES BUDGÉTAIRES EN FORTE PROGRESSION POUR DES EFFECTIFS SCOLARISÉS EN DIMINUTION OU EN STAGNATION
A. L'ÉVOLUTION DES CRÉDITS POUR CHAQUE ORDRE D'ENSEIGNEMENT
Le
projet de loi de finances de 2002 pour l'enseignement scolaire
s'élève à 52,701 milliards d'euros
(345,698 milliards de francs), soit une augmentation de 4,11 % par rapport
à la loi de finances initiale pour 2001.
EVOLUTION DU BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT SCOLAIRE DEPUIS DIX ANS
(en milliards d'euros)
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
PLF
|
Budget de
l'enseignement scolaire
|
33,2
|
34,6
|
36,9
|
38,3
|
40,0
|
41,4
|
42,3
|
43,6
|
45,5
|
47,0
|
50,6
|
52,7
|
Budget de
l'éducation nationale
|
37,9
|
40,0
|
42,9
|
44,4
|
46,4
|
48,4
|
49,4
|
51,0
|
53,2
|
55,0
|
59,2
|
61,4
|
Part du budget de l'enseignement scolaire dans le budget de l'Etat (en %) |
16,8 |
17 |
17,3 |
17,3 |
17,6 |
17,6 |
17,7 |
18 |
18,4 |
18,3 |
19,4 |
19,8 |
L'évolution du budget de l'enseignement scolaire pour
2002
est articulée autour de deux priorités :
- la création de 10 942 emplois qui permet, notamment, de
tenir les engagements du plan pluriannuel. Les 10 942 emplois
budgétaires créés se répartissent entre
8 997 emplois d'enseignants et 1 945 emplois de non
enseignants. Le coût de ces créations d'emplois
s'élève à 2,1 milliards de francs
(320,2 millions d'euros) en année pleine ;
- le financement des réformes engagées dans l'enseignement
scolaire : réforme des collèges, rénovation de
l'enseignement professionnel, enseignement des langues vivantes à
l'école élémentaire, développement des langues et
cultures régionales, de l'éducation artistique et culturelle,
plan de relance de l'internat scolaire, intégration des
élèves handicapés.
Le tableau ci-après récapitule les 10 942 créations
d'emplois prévues au projet de loi de finances pour 2002 en fonction de
leur date d'entrée en vigueur :
|
Créations |
I - A effet du 1 er janvier 2002 |
3 587 |
1 - Personnels du premier degré |
1 500 |
Écoles |
1 500 |
2 - Personnels du second degré |
812 |
A - Personnels enseignants |
772 |
Collèges et lycées |
660 |
Lycées professionnels |
112 |
B - Personnels de direction |
|
C - Personnels d'encadrement et d'orientation |
40 |
3 - Personnels administratifs |
40 |
4 - Établissements publics |
35 |
5 - Résorption de l'emploi précaire |
1 200 |
II - A effet du 1 er septembre 2002 |
7 355 |
1 - Personnels du premier degré |
800 |
Écoles |
800 |
2 - Personnels du second degré |
5 000 |
A - Personnels enseignants |
4 580 |
Collèges et lycées |
2 830 |
Lycées professionnels |
1 750 |
B - Personnels de direction |
73 |
C - Personnels d'encadrement et d'orientation |
347 |
3 - Personnels administratifs |
1 135 |
4 - Personnels d'inspection générale et d'inspection |
40 |
IGEN et IGAENR |
6 |
IA-Adjoints |
5 |
IEN |
29 |
5 - Personnels médico-sociaux |
250 |
6 - Intégration personnels Diwan |
130 |
TOTAL I + II |
10 942 |
Outre
les 7 700 emplois inscrits dans le plan pluriannuel de recrutement,
le ministère de l'éducation nationale y ajoute les emplois qui
découlent de la titularisation des enseignants à statut
précaire et de la transformation en emplois des heures
supplémentaires.
Sur les 6 593 créations d'emplois d'enseignants et
assimilés annoncées dans le second degré, 1 000
résultent du protocole Sapin de résorption de la
précarité, prévu déjà dans le cadre du plan
pluriannuel, 1 200 du processus de résorption de l'emploi
précaire en plus de ce plan et 1 000 (500 certifiés et
500 PLP) de la transformation d'heures supplémentaires année
(HSA). Pour les personnels ATOS, 445 emplois seront créés au
titre de la résorption de la précarité.
Il convient donc de tenir compte de la titularisation, au demeurant souhaitable
de ces personnels déjà en place, pour apprécier la
réalité des emplois « nets »
créés et du renforcement de l'encadrement effectif des
élèves, en fonction de l'évolution de leurs effectifs.
Lors de son audition devant la commission, le ministre a indiqué que les
10 942 emplois budgétaires annoncés se ventilaient, pour
l'enseignement scolaire, entre 4 300 créations nettes, 2 312
emplois de stagiaires, 4 200 emplois destinés à
résorber la précarité et 130 emplois au titre de
l'intégration des enseignants des écoles associatives Diwan.
1. L'évolution des crédits de l'enseignement primaire public
Le montant total des crédits consacrés à l'enseignement primaire public progresse de 361,339 millions d'euros passant de 9,876 milliards d'euros en dotation 2001 à 10,237 milliards d'euros au projet de loi de finances 2002. Les principales mesures nouvelles inscrites au projet de loi de finances 2002 sont les suivantes :
a) La création de 2404 emplois d'enseignants
-
800 emplois de professeurs des écoles, dont 100 maîtres
formateurs en langue vivante, au 1er septembre 2002, ces nouveaux emplois
étant d'abord destinés à résorber les
inégalités de dotation entre les académies ;
- 1 500 emplois de stagiaires, au 1er janvier 2002, afin d'augmenter
le nombre de postes offerts aux concours externes de professeurs des
écoles ;
- 104 emplois destinés au dispositif d'intégration sous
statut public, au 1er septembre 2002, des personnels du premier degré
exerçant dans les écoles associatives Diwan (ces créations
d'emplois sont financées par la suppression de crédits sur le
chapitre : rémunération de l'enseignement privé).
Le coût de ces créations d'emplois est de 251,43 millions de
francs.
b) Les mesures catégorielles en faveur des personnels enseignants
Le
coût des deux mesures concernant les personnels enseignants du premier
degré public s'élève à 879,66 millions de
francs en année pleine :
- poursuite du plan d'intégration des instituteurs dans le corps des
professeurs des écoles (266,55 millions de francs en tiers
d'année), soit 20 735 transformations d'emplois ;
- revalorisation de l'indemnité de sujétions spéciales des
directeurs d'écoles, afin de pallier certaines difficultés de
recrutement. La revalorisation prévue s'étalera sur deux
années à compter du 1er janvier 2002. Elle
entraîne un coût de 80 millions de francs en année
pleine dans le projet de loi de finances 2002.
c) Les mesures en faveur des inspecteurs de l'éducation nationale
Une
réforme du statut des IEN est actuellement mise en oeuvre et a fait
l'objet de plusieurs mesures inscrites en loi de finances pour 2001. Elle a
notamment conduit au passage, au 1er janvier 2001, de l'indice terminal de la
hors classe de l'indice brut 1015 à la hors échelle A, et
à l'amélioration du pyramidage de ce grade, qui passe de 34
à 40 % au 1er septembre 2001.
Au titre du projet de loi de finances pour 2002, il est prévu de
transformer 40 emplois de classe normale en emplois de hors classe pour un
coût, en année pleine, de 0,388 million d'euros. Afin de maintenir
les équilibres de rémunération existant entre les IA IPR
et les IEN, une mesure portant sur la revalorisation de leur indemnité
de charges administratives est également prévue : le montant
versé aux IEN ex inspecteurs départementaux de l'éducation
nationale est augmenté de 457,35 euros, celui versé aux IEN ex
inspecteurs de l'enseignement technique et inspecteurs d'information et
d'orientation étant majoré de 487,84 euros (coût en
année pleine : 0,895 millions d'euros).
d) L'apprentissage des langues vivantes à l'école
L'objectif est de mettre en place, à la rentrée 2002, un enseignement de langue vivante dans les classes de CE2 et de grande section de maternelle : 110 millions de francs en année pleine de crédits supplémentaires sont prévus à cet effet. Ces crédits permettront notamment d'assurer la rémunération des personnels chargés de cet enseignement.
e) L'éducation artistique et culturelle
L'objectif poursuivi est d'ouvrir aux élèves, à tous les niveaux d'enseignement, l'accès à l'art et à la culture, notamment par la création de classe à projet artistique et culturel (20 000 pour le primaire, 4 000 pour le collège et 3 000 pour le lycée professionnel). Des crédits nouveaux à hauteur de 60 millions de francs sont mobilisés à cet effet dans le projet de loi de finances pour 2002 s'ajoutant aux 263 millions de francs prévus dans le cadre de la loi de finances 2001. Pour le 1er degré, les moyens nouveaux s'élèveront à 19 millions de francs.
f) L'informatique pédagogique et de gestion
Le
développement des nouvelles technologies de l'information et de la
communication dans l'enseignement est intégré aux systèmes
de l'information du ministère : 80 millions de francs de
crédits supplémentaires sont prévus notamment pour
financer le dispositif d'aide aux établissements scolaires, à la
mise en ligne de leurs productions, à la montée en charge du
dispositif Renater, ainsi qu'au développement des nouvelles technologies
dans les services centraux et déconcentrés.
Sur ce montant, 4,92 millions de francs seront consacrés à
l'enseignement primaire.
On notera que le nombre d'élèves par micro-ordinateur est
aujourd'hui de 25 en primaire, contre 14,5 en collège et 6 en
lycée.
Votre commission tient à souligner l'implication des
collectivités locales dans le développement de l'informatique
pédagogique puisqu'elles sont normalement chargées de l'entretien
des équipements, alors que le premier équipement et la formation
des personnels relèvent en principe de l'Etat, ainsi que du raccordement
des écoles et établissements à internet, du câblage
et de la mise en réseau interne.
Au cours de la dernière année scolaire, la moitié des
écoles, 68 % des collèges et 85 % des lycées
étaient équipés en matériels informatiques, dont la
moitié multimédia et communicants.
g) L'accueil des élèves handicapés
Le plan "Handiscol" prévoit de porter en 3 ans à 50 000 le nombre d'enfants et d'adolescents handicapés accueillis en milieu scolaire. Une mesure de 56,6 millions de francs est inscrite au titre de la deuxième tranche de ce plan qui permettra d'acquérir des matériels spécifiques pour adapter l'équipement des élèves handicapés moteurs ou atteints de déficiences auditives ou visuelles. Sur ce montant, 15,22 millions de francs seront consacrés aux enfants scolarisés dans le premier degré.
2. L'évolution des crédits de l'enseignement secondaire public
L'ensemble des crédits du second degré public progresse de 50,47 millions d'euros passant de 23,129 milliards d'euros en dotation 2001 à 23,180 milliards d'euros en 2002. Les principales mesures nouvelles inscrites au projet de loi de finances 2002 sont les suivantes :
a) La création d'emplois d'enseignants du second degré ou assimilés
Le
second degré bénéficie de la création de
6 593 emplois d'enseignants ou assimilés, dont
73 nouveaux personnels de direction, pour un montant total de 266,968
millions de francs.
- 1 000 emplois supplémentaires seront affectés
à la poursuite de la réforme des collèges et à la
relance de l'enseignement professionnel ainsi qu'au renforcement de la lutte
contre la violence avec la création de 82 emplois de CPE ;
- 1 000 emplois permettront de poursuivre la transformation d'heures
supplémentaires : 18 000 HSA sont supprimées et
transformées en 500 emplois de certifiés et 500 emplois
de PLP ;
- 3 755 emplois contribueront à la résorption de
l'emploi précaire conformément aux mesures décidées
par le gouvernement, dont 755 au profit des GRETA et des établissements
publics (CNDP, CNED, ONISEP) ;
- 812 emplois de stagiaires permettront d'augmenter le nombre de postes
ouverts aux recrutements afin de faire face à l'accroissement des
départs à la retraite et pourvoir les emplois nouveaux de
titulaires qui sont créés ;
- 26 emplois sont destinés au dispositif d'intégration sous
statut public des personnels du second degré exerçant dans les
écoles associatives Diwan (ces créations d'emplois sont
financées par la suppression de crédits sur le chapitre de
rémunération de l'enseignement privé).
b) La création d'emplois de non enseignants
L'effort
en faveur des personnels non enseignants se traduit par la création de
1 945 emplois supplémentaires dont 445 emplois au titre
de la résorption de la précarité. Ces emplois sont
répartis ainsi qu'il suit :
- 1 175 emplois d'ATOS (personnels administratifs et personnels
techniques), soit 30 emplois pour l'administration centrale et
1 145 emplois pour les services déconcentrés et pour
les EPLE ;
- 250 emplois de personnels médico-sociaux :
25 médecins, 150 infirmières et 75 assistants de
service social. Ils permettront en priorité d'améliorer le suivi
sanitaire et social des enfants les plus en difficulté, 55 de ces
emplois étant affectés dans les internats scolaires ;
- 40 emplois d'inspection : 29 emplois d'inspecteur de
l'éducation nationale, 3 emplois d'inspecteur général
de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche,
3 emplois d'inspecteur général de l'éducation
nationale et 5 emplois d'inspecteur d'académie-adjoint ;
- 35 emplois au profit des établissements publics nationaux,
destinés notamment à la poursuite du plan pour l'éducation
artistique et culturelle et à la création de CRDP et DRONISEP en
Guadeloupe et Guyane ;
- 445 emplois sont destinés à résorber l'emploi
précaire notamment dans les GRETA.
S'agissant de ces créations d'emplois non enseignants, votre commission
tient d'abord à se féliciter de l'effort engagé en faveur
des personnels médico-sociaux, dont elle dénonce l'insuffisance
depuis plusieurs années, et constate avec satisfaction qu'une part de
ces personnels seront affectés dans les internats scolaires.
Concernant plus particulièrement les personnels ATOS, qui
bénéficieront de 1 145 créations d'emplois dans les
services déconcentrés et surtout les établissements
scolaires, elle voudrait faire observer que cet effort est néanmoins
insuffisant pour accompagner celui accompli notamment par les
départements en matière de construction et d'agrandissement de
collèges : force est de constater que les emplois
créés depuis plusieurs années ne permettent pas de couvrir
les besoins nés de l'augmentation des surfaces construites par les
collectivités territoriales.
Par ailleurs, elle ne peut que regretter que les aides éducateurs
tendent à supplanter les surveillants d'externat et maîtres
d'internat traditionnellement affectés à l'encadrement des
élèves, cette formule permettant à des étudiants
non boursiers de poursuivre leurs études supérieures dans des
conditions satisfaisantes et ne présentant pas les inconvénients
de celle des emplois jeunes dont l'avenir reste souvent incertain au terme de
leur contrat.
c) Les mesures catégorielles en faveur des personnels du second degré public
(1) Les enseignants du second degré
Le
montant des mesures concernant les personnels enseignants du second
degré s'élève à 182,36 millions de francs en
année pleine dont 139,06 millions de francs pour
l'enseignement public :
* dernière tranche du plan d'intégration des PEGC dans le corps
des professeurs certifiés (600 transformations d'emplois) ;
* accès des PEGC et des chargés d'enseignement d'éducation
physique et sportive à la hors classe et à la classe
exceptionnelle (504 transformations) ;
* amélioration du pyramidage budgétaire des corps
d'enseignants : 1 182 transformations d'emplois en hors classe
sont prévues (344 professeurs agrégés,
446 professeurs certifiés, 315 PLP, 31 PEPS et
46 CPE) ;
* transformation de 100 emplois de professeurs agrégés qui
enseignent dans les CPGE en professeurs de chaire supérieure pour un
coût de 7,28 millions de francs en année pleine.
(2) L'enseignement professionnel
L'enseignement professionnel bénéficie de trois
séries de mesures :
* mise en place d'un dispositif de pré-recrutement dans certaines
disciplines professionnelles : une formation sur deux ans est offerte
à 200 professionnels, pour leur permettre de se préparer au
concours externe de recrutement ; 200 emplois d'élève de
cycle préparatoire au concours externe du CAPLP sont
créés, par transformation, pour un coût de
3,53 millions de francs en année pleine ;
* création d'une échelle de rémunération de PLP
bi-admissible à l'agrégation à l'instar de celle existante
pour les certifiés pour un coût de (2,26 millions de francs)
;
* revalorisation de l'indemnité de responsabilité de chef de
travaux de 30%. Cette mesure représente un coût de
8,99 millions de francs.
(3) Les personnels de direction
Faisant suite à la refonte du statut des personnels de direction engagée en 2001 (création d'un corps unique de trois grades et amélioration du classement des établissements), une mesure de pyramidage est inscrite avec 379 transformations au 1er janvier 2002 pour un coût de 23,64 millions de francs. Cette mesure complète le dispositif en faveur des personnels de direction (création de 73 emplois) qui sera détaillé plus loin.
(4) Les personnels d'inspection
En 2001,
la hors classe du corps des inspecteurs d'académie-inspecteurs
pédagogiques régionaux (IA IPR) a été
portée à 19 %, à compter du 1er septembre. Le taux de
l'indemnité de charges administratives versée aux personnels
chargés des fonctions de conseiller de recteur a également
été revalorisé.
En 2002, il est prévu de poursuivre cette politique de revalorisation.
La structure démographique du corps des IA IPR révèle en
effet un âge moyen de 54 ans. Le nombre de départs à la
retraite dans la hors classe étant faible, il est proposé, afin
d'offrir aux intéressés des perspectives de carrière
satisfaisantes, la transformation de 50 emplois, à compter du 1er
septembre 2002, pour un coût, en année pleine, de 0,621 million
d'euros. A cette même date, il est prévu de revaloriser
l'indemnité de charges administratives des IA IPR. Cette prime sera
portée à 6 860 euros. Cette dernière mesure
représente un coût en année pleine de 0,792 million
d'euros.
(5) Les personnels ATOSS
Le plan
d'intégration des agents administratifs dans le corps des adjoints
administratifs se poursuit par la transformation de 2 275 emplois sur la
section scolaire pour un coût de 12,20 millions de francs.
Par ailleurs, les perspectives de carrière dans plusieurs corps ATOS
d'administration centrale ou de services déconcentrés sont
améliorées par l'ouverture de nouveaux débouchés
dans les grades d'avancement (3,79 millions de francs) en année
pleine. En outre, dans la continuité avec les budgets de ces
dernières années, des mesures spécifiques sont
prévues en faveur de l'inspection générale et de
l'encadrement administratif supérieur (12,06 millions de francs).
Les personnels de service social bénéficieront dès le 1er
janvier 2002 d'une revalorisation de 20 % de l'indemnité de
sujétions spéciales (4,64 millions de francs).
d) Les autres mesures bénéficiant au second degré
(1) L'éducation artistique et culturelle
Sur l'ensemble des crédits nouveaux inscrits à ce titre en 2002, d'un montant de 60 millions de francs, les moyens destinés à l'enseignement du second degré public s'élèveront à près de 10 millions de francs.
(2) L'internat scolaire
Le plan
de relance et de développement de l'internat scolaire sera mis en oeuvre
dès la rentrée scolaire 2001 grâce à la mise en
place d'une aide financière destinée aux familles des
élèves boursiers internes. Cette aide d'un montant de
1 515 francs concerne tous les élèves boursiers
internes (55 000 bénéficiaires).
Le coût de la mesure est de 82 millions de francs en année
pleine. Parallèlement est prévue la création d'un fonds
national pour le développement de l'internat scolaire public. Il devrait
permettre à l'éducation nationale ainsi qu'à d'autres
partenaires (collectivités locales et le cas échéant
groupes privés), de participer à la réhabilitation
d'internats existants et/ou à la construction de nouveaux internats.
L'objectif annoncé est que chaque département dispose d'ici cinq
ans d'au moins un internat en collège, un internat en lycée et un
internat en lycée professionnel.
Le plan de relance prévoit également la création dans
chaque département d'une cellule chargée de la scolarité
en internat, un programme de formation des personnels et un
développement de l'information destiné aux familles visant
à valoriser la poursuite d'études en internat.
Votre commission est favorable à un développement de cette
formule et à une participation des collectivités territoriales
à son financement, mais s'inquiète de l'encadrement des internats
scolaires que certains responsables académiques souhaiteraient voir
financer par ces collectivités.
(3) Accueil des élèves handicapés
Dans le cadre du plan "Handiscol", le second degré bénéficiera d'une mesure nouvelle de 5,41 millions d'euros sur les 8,64 millions d'euros (56,6 millions de francs), inscrite au titre de la deuxième tranche de ce plan.
(4) La validation des acquis
Le projet de loi de modernisation sociale élargit les conditions d'accès à la validation des acquis professionnels et simplifie les procédures prévues à cet effet. Les moyens spécifiques accordés aux académies pour financer les services de validation des acquis sont abondés en 2002 de 5 millions de francs, soit une hausse de plus de 35 % par rapport à la dotation actuelle.
(5) Les bourses au mérite
Le dispositif de bourses au mérite destiné aux élèves boursiers de collège les plus méritants a été mis en place depuis la rentrée 2000. Il permet aux élèves de suivre une scolarité en lycée d'enseignement général, technologique ou professionnel conduisant au baccalauréat. Le montant annuel de la bourse est de 5 000 F. Il est créé 10 000 bourses supplémentaires pour un coût de 50 millions de francs en année pleine.
(6) L'informatique pédagogique et de gestion
La part des crédits destinés au développement des usages des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement s'élèveront à 30,24 millions de francs pour le second degré public.
(7) Les investissements
72,74 millions de francs supplémentaires
d'autorisations
de programmes sont ouvertes en 2002, ce qui porte le montant des autorisations
de programmes à 860,03 millions de francs. Elles sont
réparties en :
- 351,6 millions de francs dans le cadre de la troisième
annuité des CPER ;
- 30 millions de francs en AP/CP pour la création d'un fonds d'aide
à la construction et à la réhabilitation d'internats ;
- 308,56 millions de francs en faveur des investissements directs de
l'Etat auprès des académies, de l'administration centrale et des
établissements à la charge de l'Etat ;
- 130,01 millions de francs destinés à l'acquisition
d'équipements et de matériels pédagogiques ainsi que
39,88 millions de francs de subventions d'investissement, notamment pour
le plan exceptionnel d'investissement de la Corse et un complément de
moyens pour les constructions scolaires en Guyane.
3. L'évolution des crédits de l'enseignement privé sous contrat
Les crédits de l'enseignement privé sous contrat progressent de 286,383 millions d'euros passant de 6,180 milliards d'euros à 6,467 milliards d'euros. Les principales mesures nouvelle inscrites en 2002 au titre de l'enseignement privé sous contrat sont les suivantes :
a) Les moyens d'enseignement
645
contrats supplémentaires sont créés pour un coût de
52,161 millions de francs, soit :
- 20 contrats destinés aux établissements privés
d'enseignement spécialisé, au 1er janvier 2002, par
transfert du chapitre 31-92 ;
- 123 contrats de maîtres contractuels du premier degré, au
1er septembre 2002 ;
- 196 contrats de maîtres contractuels du second degré, au
1er septembre 2002 ;
- 306 contrats de stagiaires premier degré, au 1er septembre 2002.
b) Les mesures en faveur des personnels
Le
montant total des mesures intéressant la situation des personnels
inscrites dans le projet de loi de finances pour 2002 s'élève
à 154,87 millions de francs au titre de l'enseignement privé
(soit en année pleine 462,78 millions de francs). Les mesures
catégorielles prévues pour l'enseignement privé concernent
également le dispositif de résorption de l'emploi
précaire.
- les mesures concernant les personnels enseignants du 1er degré de
l'enseignement privé sous contrat s'élèvent à
178,16 millions de francs au titre de l'intégration des
instituteurs dans le corps des professeurs des écoles : en application
du principe de parité, 3 514 contrats sont transformés au titre
de l'enseignement privé.
- les mesures concernant les personnels enseignants, d'éducation et
d'orientation du second degré prennent effet à compter du 1er
septembre 2002. Leur coût s'élève à 43,29 millions
de francs pour l'enseignement privé. Viennent s'ajouter des mesures
spécifiques prévues pour l'enseignement privé, dans le
cadre de l'application du protocole d'accord sur la résorption de
l'emploi précaire signé le 10 juillet 2000 (36,597 millions
d'euros en année pleine).
c) Le forfait d'externat
A
l'ajustement annuel des crédits du forfait d'externat, à hauteur
de 109,76 millions de francs, s'ajoutent trois mesures d'actualisation :
- ajustement des crédits pour tenir compte de la diminution des
effectifs pour - 3,811 millions d'euros ;
- actualisation de la part "matériel" du forfait de Nouvelle
Calédonie et de Saint Pierre et Miquelon pour 0,071 million d'euros
;
- application des deux coefficients de majoration à la part "personnel"
du forfait de Nouvelle Calédonie pour 0,685 million d'euros.
d) L'enseignement des langues vivantes à l'école
Les crédits destinés à l'enseignement des langues vivantes à l'école élémentaire sont abondés de 14,69 millions de francs en année pleine.
e) Les conventions passées dans les T.O.M.
L'application de la convention du 28 février 1995 entre l'Etat et l'enseignement privé de Wallis se traduit par l'inscription d'une somme de 0,153 million d'euros pour l'intégration dans la catégorie unique de 18 maîtres de la troisième catégorie. S'agissant de la Polynésie française, l'ajustement de la contribution de l'Etat aux dépenses d'éducation au titre des établissements d'enseignement privés atteint 0,021 million d'euros. L'ajustement des crédits pour l'application des conventions passées dans les T.O.M. (Wallis) s'élève à 0,035 million d'euros. Enfin, sont prévus, à hauteur de 0,428 million d'euros, des crédits destinés au financement du régime temporaire de retraite des maîtres contractuels et agréés à titre définitif des établissements d'enseignement privés sous contrat avec l'Etat, exerçant en Polynésie française et en Nouvelle Calédonie.
f) Les moyens d'intervention
L'adaptation de la structure des emplois au dispositif d'intégration des établissements associatifs Diwan sous statut public entraîne la suppression de 156 contrats à compter du 1er septembre 2002 soit 13,230 millions de francs. Enfin, une mesure de suppression de crédits est opérée sur le chapitre 43-02 pour - 41,89 millions de francs.
4. Le rappel des mesures prévues dans le plan pluriannuel de recrutement
Annoncé le 15 novembre 2000, ce plan se décomposait en deux séries de mesures :
a) Une programmation des recrutements sur cinq ans
Afin de
répondre aux départs à la retraite de près de
40 % des enseignants dans les dix ans à venir, le plan de
programmation des recrutements concernant les années 2001 à 2005
prévoit que le nombre des postes mis aux concours devrait augmenter de
30 % pour le premier degré et de 50 % pour le second
degré.
S'agissant des personnels ATOS et médico-sociaux, les postes mis aux
concours devraient augmenter respectivement de l'ordre de 45 % et de
125 %.
b) Un plan de créations d'emplois sur trois ans
Pour la
période 2001-2003, le plan prévoit la création de
33 200 emplois budgétaires, dont 27 600 pour
l'enseignement scolaire contre 5 600 pour l'enseignement supérieur.
Ces emplois se ventileraient ainsi qu'il suit :
- pour le premier degré, 8 025 emplois dont
2 400 emplois nouveaux de professeurs des écoles et
5 625 emplois de stagiaires ;
- pour le second degré, 5 900 emplois nouveaux, dont
3 000 créés par transformation d'heures
supplémentaires ;
- création de 9 000 emplois par transformation de
crédits de rémunération permettant la titularisation de
professeurs contractuels ;
- création de 4 675 emplois de personnels ATOS.
c) Les observations de la commission
Si elle
ne peut que se féliciter de la mise en place d'une programmation des
recrutements, qu'elle réclame depuis plusieurs années, de la
consolidation de l'emploi précaire, et de la transformation des heures
supplémentaires, qui introduisent toutefois une souplesse de gestion,
votre commission tient d'abord à souligner que le nombre de
créations nettes d'emplois d'enseignants, ne sera que de 4 300 dans
le premier et le second degrés.
Sur un plan plus général, elle observe un décalage entre
les créations d'emplois annoncées et l'évolution
prévisible des effectifs scolarisés : les
5 900 nouveaux emplois enseignants prévus de 2001 à
2003 pour les collèges et les lycées sont très
supérieurs à ceux créés au cours des huit
années précédentes.
Elle ne peut que s'inquiéter du caractère exclusivement
quantitatif du plan pluriannuel de créations d'emplois qui n'est assorti
d'aucune orientation pédagogique nouvelle, concernant notamment
l'obligation de service des enseignants, permettant de répondre aux
dysfonctionnements constatés dans chaque degré d'enseignement.
Elle se demande enfin si les conséquences de la mise en oeuvre de la
réduction du temps de travail dans l'éducation nationale, qui
fait actuellement l'objet de négociations, ne sera pas encore à
l'origine d'un accroissement substantiel des emplois enseignants et non
enseignants.
5. Les besoins disciplinaires de recrutement à moyen terme
a) Des viviers de candidats satisfaisants ?
Dans le
premier et le second degrés, on enregistre respectivement en moyenne 6
et 7 candidats par poste. Cependant certaines académies connaissent
déjà une situation moins favorable et susceptible de se
détériorer encore dans l'avenir : Reims, Créteil ou
Versailles sont ainsi des académies où la demande de mutation est
la plus forte et où le nombre de candidats par poste n'est que de
4 à 5.
Dans le second degré, la situation est contrastée selon les
disciplines. Pour l'enseignement des langues, on compte seulement
5 candidats par poste aux CAPES d'anglais ou d'espagnol. De même,
les sciences et les disciplines d'enseignement technique ou professionnel
souffrent de la concurrence avec le secteur privé (secteurs de
l'hôtellerie, du génie civil, industriel ou mécanique).
b) Des adaptations au système de recrutement
Ces
adaptations empruntent deux modalités :
- mise en place d'un troisième concours de recrutement dans certains
corps de l'enseignement pris en application de l'article 19 de la loi du
11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la
fonction publique de l'Etat, modifié par l'article 15 de la loi du
3 janvier 2001 relative à la résorption de l'emploi
précaire et à la modernisation du recrutement dans la fonction
publique. Ce concours devrait permettre de diversifier les voies de recrutement
actuelles ;
- en matière de pré recrutement, et comme il a été
vu,
une formation sur deux ans est offerte à
200 professionnels, pour leur permettre de se préparer au concours
externe de recrutement, dès la rentrée 2001 : 200 emplois
d'élèves de cycle préparatoire au concours externe du
CAPLP sont créés au projet de loi de finances pour 2002, pour un
coût de 3,53 millions de francs en année pleine.
c) La programmation des recrutements selon le plan pluriannuel
La programmation des recrutements pour les cinq prochaines années résulte du plan pluriannuel annoncé le 15 novembre 2000. Dès 2001, l'augmentation des postes offerts aux concours externes dans les premier et second degrés, a été respectivement de 9 et 10 %.
(1) Dans le premier degré
S'agissant des postes aux concours externes de professeur des
écoles, 8 500 places ont été ouvertes au
concours en 1997. Ce chiffre a été porté à un peu
plus de 10 000 l'année dernière et à 11 000 en
2001. Cet effort est poursuivi avec 12 000 postes en 2002, ce qui
correspond à une augmentation de près de 20 % sur les deux
dernières années et de plus de 40 % depuis 1997.
L'augmentation régulière du nombre des postes offerts sur liste
principale devrait ainsi ramener le recours aux listes complémentaires
à un niveau de 15 % du total des recrutements dès 2003 et de
10 % en 2004.
La répartition présentée pour la session 2002 est cette
année connue très en amont de la date des épreuves, qui
auront lieu en mai ; elle pourra être ajustée à la
marge en janvier 2002 pour prendre en compte notamment les décisions de
carte scolaire qui seront intervenues à l'automne et des
dernières données connues sur les départs à la
retraite.
Le volume des postes annoncé devra être réparti au
début de 2002 entre :
- les concours externes et les concours de troisième voie, en cours de
création ;
- ces mêmes concours et les concours externes spéciaux de
recrutement de professeurs des écoles chargés d'un enseignement
de langue régionale dans 17 académies.
(2) Dans le second degré
Après une baisse observée depuis plusieurs
années, les postes offerts aux concours externes ont crû en 2001
de plus de 10 % pour accompagner des départs à la retraite
plus nombreux ainsi que les créations d'emplois du plan pluriannuel.
En 2002, les postes aux concours externes pour le second degré sont
fixés à 18 000, soit une croissance de 20 % par rapport
à 2001. En deux ans, l'augmentation aura été de 32 %.
Pour permettre la mise en place des concours de troisième voie,
17 200 postes ont d'ores et déjà été
répartis entre les différents concours et disciplines. Cette
répartition s'appuie sur les départs à la retraite et
vient conforter la mise en place des réformes pédagogiques.
EVOLUTION DES POSTES OFFERTS AUX CONCOURS EXTERNES DU SECOND
DEGRE
Sessions 2000 à 2002
|
2000 |
2001 |
2002 |
Évolution
|
Evolution
|
AGREGATION |
1 950 |
2 000 |
2 080 |
+ 4 % |
+ 7 % |
CAPES |
6 925 |
7 680 |
8 905 |
+ 16 % |
+ 29 % |
CAPEPS |
1 050 |
1 155 |
1 330 |
+ 15 % |
+ 27 % |
CAPET |
840 |
890 |
1 025 |
+ 15 % |
+ 22 % |
CAPLP |
2 200 |
2 610 |
3 070 |
+ 18 % |
+ 40 % |
Total enseignants |
12 965 |
14 335 |
16 410 |
+ 14 % |
+ 27 % |
CPE |
470 |
500 |
600 |
+ 20 % |
+ 28 % |
COP |
155 |
165 |
190 |
+ 15 % |
+ 23 % |
Total |
13 590 |
15 000 |
17 200 |
+ 15 % |
+ 27 % |
d) Une crise de recrutement des enseignants ?
Votre
commission a exprimé la crainte qu'une certaine désaffection des
étudiants à l'égard de l'enseignement se traduise par une
réduction du nombre des candidats aux concours de recrutement et
conduise, de ce fait, à une baisse du niveau des professeurs dans les
années à venir.
Lors de son audition, le ministre a réfuté la thèse
véhiculée par la presse selon laquelle il existerait une crise de
recrutement des enseignants, en rappelant le nombre des candidats aux
concours ; il a souligné le caractère sélectif des
concours actuels, alors que l'on a pu connaître des difficultés de
recrutement dans les années d'explosion démographique.
Il est cependant convenu que des difficultés se rencontraient dans
certaines spécialités professionnelles et dans des
filières scientifiques.
Il a enfin insisté sur les efforts engagés pour créer une
véritable dynamique de recrutement centrée sur la
rénovation de la formation des maîtres et sur l'accompagnement des
jeunes enseignants ; celle-ci se traduit par un maintien du niveau des
vocations à l'université et dans les IUFM, le plan pluriannuel
constituant par ailleurs un instrument de maîtrise des recrutements.
B. LA POURSUITE DE LA BAISSE DES EFFECTIFS DES ÉLÈVES SCOLARISÉS
Le taux
d'encadrement des élèves doit également s'apprécier
au regard de l'évolution récente et attendue des effectifs
d'élèves accueillis à chaque niveau de la scolarité.
D'une manière générale, le mouvement de baisse ou de
stagnation constaté notamment depuis la rentrée 1995 se poursuit,
en dépit de légères inflexions dues à
l'évolution démographique mais aussi à des orientations
parfois difficiles à anticiper dans le second cycle de l'enseignement
secondaire.
L'ÉVOLUTION DES EFFECTIFS D'ÉLÈVES DE L'ENSEIGNEMENT SCOLAIRE
(en milliers)
Rentrée |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
1 er degré |
6 721 |
6 650 |
6 606 |
6 572 |
6 552 |
6 536 |
2 ème degré |
5 736 |
5 719 |
5 692 |
5 664 |
5 619 |
5 600 |
Enseignement post-baccalauréat |
272 |
272 |
271 |
272 |
272 |
272 |
Total |
12 729 |
12 641 |
12 570 |
12 508 |
12 442 |
12 407 |
1. La baisse des effectifs constatée depuis 1995
a) Dans le premier degré : moins 226 000 élèves entre 1995 et 2000
Entre
les rentrées 1995 et 2000, on a constaté une baisse de
225 800 élèves qui concerne plus particulièrement les
effectifs du préélémentaire (- 57 700
élèves), étant précisé que ces derniers ont
augmenté de 23 600 élèves entre les rentrées
1998 et 1999 du fait de la reprise des naissances à partir de 1995.
Le nombre d'élèves de l'enseignement élémentaire et
de l'enseignement spécialisé a aussi diminué
respectivement de 162 000 et 6 100.
Ces variations résultent de la baisse démographique touchant les
générations nées entre 1990 et 1994. Elles
prennent en compte également les évolutions de la scolarisation
des très jeunes enfants et la réduction de la fréquence
des redoublements induite par le découpage en cycles de l'enseignement
élémentaire.
b) Dans le second degré : moins 141 500 élèves entre 1995 et 2000
Dans
l'ensemble du second degré, entre les rentrées 1995
et 2000 , la baisse a concerné 141 500
élèves.
Dans les
collèges
, une baisse des effectifs de 62 200 a
été constatée, les effectifs ayant diminué
jusqu'en 1998 et légèrement augmenté respectivement
de 3 600 et de 4 100 aux rentrées 1999 et 2000.
Dans les classes des
lycées généraux et
technologiques
, les effectifs ont diminué de 31 000
élèves entre les rentrées 1995 et 2000. Comme
dans les lycées professionnels, s'est produite dans un premier temps une
augmentation des effectifs (+ 7 900 élèves) suivie d'une
baisse de 25 500 élèves. En 1998, la reprise de
l'orientation vers la seconde n'a pas contrebalancé l'évolution
démographique, fortement orientée à la baisse. Les
variations d'effectifs des lycées à la rentrée 1998
sont dues pour partie à une réduction des taux de redoublement en
terminale, mais surtout à celle des effectifs de seconde. En 1999,
la baisse résulte de l'arrivée des générations
moins nombreuses nées en 1983 et 1984 et qui touche les classes de
première et de seconde.
En 2000, une nouvelle baisse de 13 300 élèves
s'explique pour l'essentiel par un effet purement démographique, la
génération de 1982, sensiblement plus nombreuse que les
suivantes, quittant le second cycle général et technologique.
L'enseignement adapté a vu ses effectifs diminuer de 800
élèves entre les rentrées 1995 et 1999 ;
les effectifs, qui étaient stables aux rentrées 1997
et 1998, diminuent en 1999 et en 2000.
Le tableau ci-après récapitule de manière
détaillée l'évolution récente des effectifs
d'élèves de l'enseignement scolaire (en millions
d'élèves) :
|
1995-1996 |
Écart |
1996-1997 |
Écart |
1997-1998 |
Écart |
1998-1999 |
Écart |
1999-2000 |
Écart |
2000-2001 |
Préélémentaire |
2 598,9 |
- 53,5 |
2 545,4 |
- 45,7 |
2 499,7 |
- 10,6 |
2 489,1 |
23,9 |
2 513,0 |
27,2 |
2 540,2 |
Élémentaire |
4 106,1 |
5,0 |
4 111,1 |
- 24,9 |
4 086,2 |
- 31,9 |
4 054,3 |
- 55,4 |
3 998,9 |
- 43,1 |
3 952,8 |
Spécial 1 er degré |
64,1 |
0,3 |
64,4 |
- 0,3 |
64,1 |
- 0,8 |
63,3 |
- 3,3 |
60,0 |
- 1,4 |
58,6 |
Total 1 er degré |
6 769,1 |
- 48,2 |
6 720,9 |
- 70,9 |
6 650,0 |
- 43,3 |
6 606,7 |
- 34,8 |
6 571,9 |
- 20,3 |
6 551,6 |
Collèges |
3 300,6 |
- 30,3 |
3 270,3 |
- 29,6 |
3 240,8 |
- 7,6 |
3 233,2 |
4,5 |
3 237,7 |
6,5 |
3 244,2 |
L.P. |
804,3 |
3,5 |
807,8 |
4,9 |
812,7 |
- 8,4 |
804,2 |
- 19,0 |
785,2 |
- 39,6 |
745,6 |
Lycées 2 nd cycle long |
1 526,3 |
3,3 |
1 529,6 |
6,9 |
1 536,6 |
- 11,6 |
1 525,0 |
- 12,0 |
1 513,0 |
- 11,7 |
1 501,3 |
SEGPA-EREA |
124,7 |
- 1,7 |
123,0 |
1,0 |
124,0 |
0,0 |
124,1 |
- 0,2 |
123,8 |
- 1,6 |
122,2 |
Prep. Diverses & F.C. |
4,5 |
0,6 |
5,1 |
0,2 |
5,3 |
- 0,1 |
5,3 |
- 0,5 |
4,7 |
0,9 |
5,6 |
Total 2 nd degré |
5 760,4 |
- 24,5 |
5 735,9 |
- 16,4 |
5 719,4 |
- 27,7 |
5 691,7 |
- 27,2 |
5 664,5 |
- 45,6 |
5 618 ,9 |
Ens. Post-bac |
265,7 |
6,5 |
272,2 |
- 0,5 |
271,7 |
19,1 |
290,8 |
1,9 |
292,7 |
1,6 |
294,3 |
Totaux généraux |
12 795,2 |
- 66,2 |
12 729,0 |
- 87,9 |
12 641,1 |
- 51,9 |
12 589,2 |
- 60,1 |
12 529,1 |
- 64,3 |
12 464,7 |
2. L'évolution des effectifs prévus pour les rentrées 2001 et 2002
a) Dans le premier degré : une reprise attendue en 2002
Alors
que les effectifs de l'enseignement du premier degré ne cessent de
diminuer depuis plusieurs années, une baisse est encore attendue
à la rentrée 2001. Cette baisse touche essentiellement
l'enseignement élémentaire. Dans l'enseignement
préélémentaire, les effectifs sont en hausse à
chacune des deux rentrées. Dès 2002, il en
résulterait une reprise à la hausse des effectifs du premier
degré dans son ensemble.
La baisse attendue serait de 17 100 élèves à la
rentrée 2001 (soit - 0,3 %) et l'augmentation
en 2002 se chiffrerait à 9 100 élèves (+ 0,1 %).
L'enseignement spécialisé connaîtrait une
légère baisse à chacune des deux rentrées
respectivement de 1 300 et de 900 élèves dans le public.
Dans le privé, la diminution serait très légère en
2001 et les effectifs resteraient stables en 2002. En revanche, les
effectifs du préélémentaire devraient augmenter
en 2001 et 2002 dans le public et dans le privé.
L'augmentation serait respectivement de l'ordre de 14 100 et de
24 600 élèves dans le public et de 2 600 et 4 000
élèves dans le privé.
b) Dans le second degré : des évolutions contrastées
A la
rentrée 2000, le nombre d'élèves scolarisés
dans l'ensemble du second degré, dans les secteurs public et
privé, est de 5 618 900 élèves.
Si les effectifs des
collèges
ont connu une diminution sensible
entre 1995 et1998, une légère inversion de tendance
observée à la rentrée 1999 s'est confirmée
à la rentrée 2000. Pour 2001 et 2002, les
effectifs devraient diminuer d'environ 7 200 élèves pour
chacune des rentrées dans les secteurs public et privé.
La principale cause de cette diminution résulte de l'arrivée de
classes d'âges moins nombreuses en sixième et en cinquième.
Mais d'autres facteurs interviennent, tels que la diminution des effectifs des
classes technologiques qui s'accompagne d'un accueil plus large des
élèves dans les classes
« générales » de collège ou encore la
forte chute de l'orientation vers la voie professionnelle à l'issue de
la classe de cinquième.
Dans les lycées d'enseignement général et
technologique
, la tendance à la baisse des effectifs observée
depuis 1991-1992, s'est poursuivie en 2000. Cette tendance
s'inverserait en 2001. Les hausses d'effectifs devraient être de
l'ordre de 5 700 élèves à la rentrée 2001
et de 6 500 élèves à la
rentrée 2002. La rénovation du collège est
entrée en vigueur à la rentrée 1996 pour les classes
de sixième, elle ne touche la classe de troisième qu'à la
rentrée 1999. Cette rénovation progressive qui s'accompagne
d'une baisse sensible des redoublements, de la disparition du palier
d'orientation en fin de cinquième et de la suppression des classes
technologiques, va provoquer une « vague »
d'élèves entrants dans les classes de second cycle
général et technologique. L'effet démographique est
accentué par le maintien, au niveau observé à la
rentrée 2000, du taux de passage de troisième
générale vers la seconde et par la diminution des sorties de
première et de terminale.
Les effectifs des sections d'enseignement général et
professionnel adapté
(SEGPA) devraient légèrement se
réduire en 2001 et 2002. Les effectifs des
établissements régionaux d'enseignement adapté (EREA),
près de 12 000 élèves, correspondent à la
capacité d'accueil de ce type d'établissement et restent
très stables.
Le tableau ci-après retrace l'évolution attendue des effectifs
d'élèves de l'enseignement scolaire public et privé pour
les rentrées 2001 et 2002 :
|
2000-2001 |
Écart |
Prévision 2001 |
Écart |
Prévision 2002 |
Préélémentaire |
2 540,2 |
18,6 |
2 558,8 |
30,4 |
2 589,2 |
Élémentaire |
3 952,8 |
- 33,6 |
3 919,2 |
- 20,0 |
3 899,2 |
Spécial 1 er degré |
58,6 |
- 1,1 |
57,5 |
-1,1 |
56,4 |
Total 1 er degré |
6 551,6 |
- 16,1 |
6 535,5 |
9,3 |
6 544,8 |
Collèges |
3 244,2 |
- 6,9 |
3 237,3 |
- 7,3 |
3 230,0 |
L.P. |
745,6 |
- 17,8 |
727,8 |
- 8,0 |
719,8 |
Lycées 2 nd cycle long |
1 501,3 |
6,9 |
1 508,2 |
7,2 |
1 515,4 |
SEGPA-EREA |
122,2 |
- 1,1 |
121,1 |
- 0,8 |
120,3 |
Prep. Diverses & F.C. |
5,6 |
0,0 |
5,6 |
0,0 |
5,6 |
Total 2 nd degré |
5 618,9 |
- 18,9 |
5 600,0 |
- 8,8 |
5 591,2 |
Ens. Post-baccalauréat |
271,9 |
0,1 |
272,0 |
- 0,2 |
271,8 |
TOTAL GÉNÉRAL |
12 442,3 |
- 34,9 |
12 407,4 |
0,3 |
12 407,8 |
Selon les prévisions du ministère, pour les cinq années à venir, le nombre d'élèves devrait au total se stabiliser : les effectifs progresseraient de 212 000 élèves dans le premier degré mais se réduiraient de 171 000 dans l'enseignement secondaire.
C. UNE GESTION DES PERSONNELS DU SECOND DEGRÉ À AMÉLIORER
Si le
nombre des enseignants est en augmentation continue, il convient aussi de
s'interroger sur leur gestion, notamment dans l'enseignement secondaire.
Après avoir établi un bilan de la réforme du mouvement des
enseignants du second degré, mis en place maintenant depuis trois ans,
il faudra rappeler rapidement les observations de la Cour des comptes sur la
gestion de ces personnels effectuée au niveau des rectorats, qui
rejoignent d'ailleurs très largement les critiques de la commission
d'enquête du Sénat sur la gestion des personnels de
l'éducation
1(
*
)
et d'indiquer les
réponses du ministère pour améliorer cette gestion, et
ainsi optimiser la dépense publique d'éducation.
1. Le bilan de la réforme du « mouvement »
Afin de
remédier à un centralisme excessif, le décret du
13 octobre 1998 a institué une déconcentration de gestion
des personnels de l'enseignement secondaire en fixant un nouveau cadre
réglementaire aux procédures de mutation et d'affectation.
Après trois années d'application, quel est le bilan de la
réforme du mouvement ?
a) Un calendrier plus satisfaisant
Pour
l'année en cours, on peut d'abord constater que les opérations du
mouvement intra-académique étaient réalisées dans
la totalité des académies le 27 juin 2001.
On rappellera que le dispositif antérieur permettait de clore les
opérations du mouvement national à peu près à cette
date mais que chaque recteur devait ensuite organiser localement un processus
de mouvement complémentaire pour affecter des enseignants titulaires de
l'académie que le mouvement centralisé n'avait pas affecté
en établissement. Dans ce cadre, étaient également
examinées les demandes de « délégations
rectorales » des enseignants titulaires d'une affectation à
titre définitif qui sollicitaient une affectation provisoire plus proche
de leurs intérêts au sein de l'académie.
b) Les postes à pourvoir en établissement
Les nouvelles procédures du calendrier ont également permis d'augmenter de près de 50 % le nombre des postes à pourvoir à titre définitif en établissement en 1999, (11 984) de stabiliser ce nombre en 2000 et de constater une nouvelle augmentation en 2001 (+ 1 432). En effet, la politique menée par le ministère pour réduire le nombre des moyens provisoires en heures a été rendue possible par une concertation avec les établissements qui a pu se dérouler jusqu'en avril-mai, alors que l'ancienne organisation concentrée imposait aux recteurs de « remonter » les postes offerts au mouvement à l'administration centrale pour le 1 er mars. Tous les postes vacants qui n'étaient pas déclarés à cette date trop précoce étaient automatiquement traités comme provisoires.
c) La mobilité des enseignants
Le
nombre de demandes de mutation présentées par les enseignants est
en progression par rapport aux dernières années :
83 459 demandes en 1998, 88 155 (+ 5,6 %) en 1999,
97 930 (+ 11 %) en 2000 et semble se stabiliser en 2001
(93 886). La déconcentration du mouvement ne semble donc pas avoir
modifié le comportement des enseignants.
Du fait d'un héliotropisme traditionnel, on constate toujours que les
demandes de mutation sont majoritairement dirigées vers les
académies méridionales. Si les flux migratoires entre les
académies sont restés stables depuis 1999, l'analyse montre que
le mouvement traditionnel des titulaires du nord vers le sud se poursuit.
Les enseignants titulaires ont été sensiblement aussi nombreux
à changer d'académie en 1998 qu'en 1999 sachant que, depuis 2000,
les candidats à la réintégration ne sont plus
obligés de participer au mouvement inter-académique
(1 500 réintégrations en 1999) et qu'un certain nombre
de postes pour lesquels les choix étaient en 1999 de compétence
ministérielle sont désormais de la responsabilité des
académies (750 postes depuis 1999). L'essentiel des mutations se
faisant sur des voeux larges depuis de nombreuses années, il est logique
que la forme déconcentrée du mouvement n'ait pas eu d'incidence
sur la satisfaction des voeux académiques.
d) Les taux de mutation et de satisfaction
Entre
mouvement général et mouvements spécifiques, le taux
général de mutation pour le mouvement inter-académique
(demandes/mutations) est stable depuis trois ans (64,6 % en 2001,
65,8 % en 2000, 64,1 % en 1999). Cette évolution recouvre
évidemment des réalités très différentes
entre les titulaires (42,3 %) qui ne sont mutés que s'ils trouvent
une affectation conforme à leurs voeux et les stagiaires, qui, tous,
doivent impérativement trouver une affectation à l'issue du
mouvement. Le taux de mutation conforme aux voeux est également
stable : 61,7 % en 2001 pour 62,5 % en 2000 et 61,4 % en
1999. Il est de 42,3 % pour les titulaires qui ne peuvent être
affectés en dehors de leurs voeux (y compris pour les candidats à
la réintégration) et de 90,9 % pour les stagiaires. Ce
dernier taux est en augmentation de plus de 6 % par rapport à 1999
(84,3 %).
Le taux de satisfaction des enseignants titulaires mutés lors du
mouvement intra-académique conformément à leurs voeux en
établissement ou en zone de remplacement a progressé
d'année en année : de 34 % en 1998, il est passé
à 47,6 % en 1999, à 65,1 % en 2000 et à
69,6 % en 2001.
e) L'aide et le conseil aux enseignants
La mise en place dès 1999 de dispositifs d'information et d'accueil exceptionnels a permis d'aider et de conseiller les enseignants dans leur projet de mutation dans le cadre de ces nouvelles règles d'organisation. La mise en place d'un outil accessible sur Internet (système d'information et d'aide pour les mutations) permet la consultation d'un guide interactif, la consultation des dossiers et l'estimation des chances de mutation, la saisie des voeux et l'affichage des résultats.
f) Les ajustements effectués en 2000
Le
traitement de l'affectation des jeunes enseignants et du rapprochement des
conjoints séparés a été privilégié,
depuis 2000, par la voie d'une valorisation des barèmes.
Dans la perspective d'un meilleur
équilibre entre les
générations d'enseignants
, et afin d'éviter une trop
grande concentration de jeunes enseignants dans un petit nombre
d'académies, les stagiaires IUFM et les enseignants ayant une
première affectation depuis la rentrée 1999 (ex-stagiaires IUFM
1998-1999) peuvent bénéficier d'une bonification pour leur
premier voeu. Cette possibilité est offerte à ces jeunes
enseignants une fois pendant les trois premières années de la
carrière : 72 % d'entre eux (58 % pour les seuls
stagiaires IUFM du mouvement 2000) l'ont exercée dès 2000 ;
70,4 % de ceux qui ont utilisé cette possibilité en 2001 ont
obtenu l'académie souhaitée en premier voeu en 2000. En 2001,
60 % des stagiaires IUFM l'ont utilisé, 68,7 % ayant obtenu
satisfaction et les académies d'Amiens, Créteil, Lille,
Nancy-Metz, Orléans-Tours, Rouen et Versailles ont accueilli 60 %
des nouveaux titulaires contre 67 % en 1999.
Les nouveaux titulaires (stagiaires d'IUFM et stagiaires en situation) peuvent
désormais être nommés dans la totalité des
académies.
Différentes mesures ont été également prises en
2000 pour faciliter le
rapprochement des conjoints
(attribution de
points supplémentaires, prise en compte du PACS). Elles ont conduit,
d'une part, à une augmentation de ce type de demandes
(10 693 demandes de mutations pour rapprochement de conjoints en
1999, 12 945 en 2000, 13 068 en 2001) et, d'autre part, à un
accroissement des taux de satisfaction qui passent de 88,3 % en 1999,
à 89,8 % en 2000 et à 90,1 % en 2001.
Après ces trois premières années de déconcentration
du mouvement, une réflexion est actuellement en cours, en liaison avec
les services académiques, sur la révision globale des
règles relatives aux conditions d'affectation et de déroulement
de carrière des personnels du second degré. Les travaux
menés dans le cadre d'un groupe permanent de gestion des ressources
humaines ont permis d'élaborer un projet de charte pluriannuelle de la
mobilité qui est en cours d'examen avec les représentants des
personnels.
2. Les observations de la Cour des comptes
Après avoir analysé en 1999 la politique de
recrutement des enseignants au niveau du ministère de l'éducation
nationale, et constaté le décalage entre les emplois
budgétaires autorisés et les effectifs réels,
conséquence de recrutements supérieurs aux besoins, la Cour s'est
penchée, dans le cadre d'une enquête approfondie menée dans
cinq académies (Rennes, Nantes, Limoges, Versailles et Nancy-Metz) sur
la gestion des enseignants du secondaire au niveau des rectorats. Elle tire de
cet examen diverses constatations, qui rejoignent d'ailleurs très
largement les observations effectuées par la commission d'enquête
du Sénat.
La Cour constate notamment que 12 % des enseignants du second degré
n'enseignent pas et que l'horaire moyen de ceux qui enseignent tend à se
réduire en raison de la multiplication des décharges, de
l'augmentation de la proportion des agrégés et de la
réduction de celle des PEGC.
On notera que dans la seule académie de Nantes, ce
phénomène s'est traduit par la perte de 1 180 emplois
entre 1994 et 1998.
a) Un nombre d'enseignants mal connu
Aucune des académies contrôlées n'est en mesure de fournir à une date donnée le nombre exact des enseignants qu'elle est chargée de gérer et leur répartition en fonction de leur affectation et de leur discipline. Cette méconnaissance -qui fait écho à celle existant au niveau central- est révélatrice d'un système qui n'est ni maîtrisé ni contrôlé.
b) Un non-respect de l'autorisation budgétaire
La complexité des opérations de conversion des emplois budgétaires autorisés par le Parlement en postes implantés dans les établissements d'enseignement est telle qu'elle ne garantit plus le respect de l'autorisation budgétaire initiale. Cette mécanique inflationniste, dénoncée par la commission d'enquête du Sénat, est le fruit de diverses opérations de constitution de moyens (heures supplémentaires, quotités d'heures libérées par des professeurs travaillant à temps partiel...) qui permettent de créer artificiellement des postes et d'utiliser le volant disponible d'enseignants recrutés en excès au niveau central.
c) Des besoins d'enseignement mal satisfaits
Paradoxalement, la souplesse ainsi obtenue ne garantit pas pour autant la satisfaction des besoins d'enseignement. Le nombre des disciplines (350) et leur cloisonnement, la lourdeur des procédures d'affectation, le fait que les enseignants soient de plus en plus « monovalents » et refusent d'enseigner dans des disciplines proches de la leur, la difficulté pour les chefs d'établissements de pouvoir obtenir des enseignants des heures supplémentaires, sont autant de causes qui expliquent que puissent coexister des professeurs sans élèves et des élèves sans professeurs dans des disciplines où les enseignants ne sont pas en nombre suffisant.
d) Des obligations de service variables
La
situation des enseignants du secondaire, telle qu'elle résulte des
obligations de service fixées par le décret de 1950, est
caractérisée par le fait que plus le concours initial est
réputé difficile, plus la rémunération est
élevée et plus le nombre d'heures d'enseignement à
effectuer est faible : un professeur agrégé effectue
généralement quinze heures, un professeur certifié
dix-huit, un professeur de lycée professionnel entre vingt et
vingt-deux. Cette situation est aggravée par l'attribution, qui n'est
jamais contrôlée, de décharges de service de nature diverse
qui amputent leurs obligations statutaires. Pour autant, il est fréquent
que des enseignants qui bénéficient d'une heure de
décharge, par exemple pour « heure de première
chaire », effectuent également une heure supplémentaire
pour compléter leur service.
Le système des heures supplémentaires est parfois utilisé
pour octroyer à des enseignants un avantage financier, comparable
à celui que constituent les primes pour d'autres catégories de
fonctionnaires.
e) Un système de remplacement peu satisfaisant
Malgré l'existence de moyens de remplacement croissants (titulaires spécifiquement affectés en zone de remplacement, jeunes enseignants titulaires en surnombre, maîtres auxiliaires...), le remplacement des professeurs absents est loin d'être correctement assuré en raison de la complexité du système d'affectation par zones et du cloisonnement des disciplines.
f) Une plus grande rigueur observée dans l'enseignement privé
A l'inverse, et comme l'avait constaté la commission d'enquête du Sénat, la gestion très déconcentrée des recrutements et de l'affectation des maîtres de l'enseignement privé permet aux recteurs d'imposer un strict respect des enveloppes financières et des postes créés. Il n'existe aucune possibilité de création de postes en dehors de l'enveloppe attribuée classe par classe à l'établissement et tous les enseignants bénéficient d'un contrat de travail qui est limité au nombre d'heures d'enseignement nécessaire à l'établissement.
g) La nécessité d'une gestion prévisionnelle des moyens et des personnels
L'évolution à la baisse des effectifs des élèves, l'accélération des départs en retrait, la nécessité de revoir la carte des formations et d'assurer une meilleure gestion des compétences des enseignants au regard des missions qui leur sont confiées imposent la mise en place urgente d'une gestion prévisionnelle des moyens et des personnels et l'ouverture d'une réflexion sur les règles de gestion des enseignants du second degré, qu'il s'agisse des règles de mutation, des modalités d'affectation ou du contenu des obligations de service.
3. Les réponses du ministère aux observations de la Cour des comptes
D'après les indications fournies au rapporteur de votre
commission, le ministère s'efforce d'améliorer la gestion
prévisionnelle des personnels, au plan national par une programmation
pluriannuelle des recrutements et au plan déconcentré, par une
meilleure prise en compte des besoins d'enseignants par discipline.
S'agissant des recrutements
, le plan pluriannuel vise plusieurs
objectifs :
- adapter la carte des emplois aux réformes pédagogiques
envisagées ;
- mieux couvrir les sorties dues au développement du travail à
temps partiel, aux départs anticipés, aux évolutions
professionnelles des enseignants (promotions dans les emplois de direction ou
de l'enseignement supérieur) ;
- favoriser les vocations au métier d'enseignant, en maintenant le
niveau de qualité de recrutement et le rendement des concours externes
d'enseignants.
Au plan déconcentré
, la gestion prévisionnelle
devrait être améliorée :
- par une ventilation de la demande d'enseignement par discipline en fonction
de la carte des formations ;
- par une prise en compte de l'implantation des établissements et des
zones de remplacement.
Dans le cadre de la déconcentration du mouvement et de la
contractualisation, le ministère s'est engagé dans une politique
de soutien des services déconcentrés et de mise à
disposition d'outils de gestion prévisionnelle : une
synthèse des besoins académiques devrait permettre de mieux
définir le niveau de recrutement par discipline pour les concours
nationaux.
Cet objectif suppose une meilleure connaissance du potentiel enseignant. Le
système d'informatique de gestion du ministère rend parfois
complexe le dénombrement des effectifs qui peut s'effectuer selon de
multiples entrées. D'ores et déjà, la question du
remplacement, et celle de la définition du potentiel d'enseignement
(analyse des décharges de service, mises à disposition...),
auraient suscité une réflexion au niveau central.
Afin de répondre aux exigences du
contrôle financier
déconcentré
qui, depuis 1997, reçoit mensuellement
l'état de la consommation en emplois des chapitres budgétaires de
la section scolaire, il a été demandé aux services
informatiques du ministère d'élaborer des systèmes de
contrôle de gestion permettant à chaque service
déconcentré de chiffrer plus aisément les effectifs des
personnels employés. Le ministère devra ensuite s'assurer, tout
au long de la procédure de préparation de la rentrée, de
l'adéquation entre l'autorisation budgétaire académique et
les moyens effectivement mis en place.
Concernant la
monovalence des enseignants
, il a été
indiqué au rapporteur que ceux-ci sont très attachés aux
spécificités de leur discipline et éprouvent quelques
réticences à intervenir dans les disciplines connexes. Cependant,
conscient des difficultés dans les collèges ruraux, le
ministère mène une action incitative afin que les enseignants
optent pour un complément de service dans une autre discipline.
S'agissant du
dispositif de remplacement
dans le second degré,
son amélioration résulterait sans doute d'une articulation plus
claire des niveaux de responsabilité :
- le remplacement de courte durée relève de la
responsabilité du chef d'établissement ;
- celui des absences de moyenne et longue durée est géré
par la division des personnels enseignants des rectorats.
Le remplacement de courte durée devrait désormais être
assuré par des pratiques diversifiées :
- prise en charge des élèves par l'équipe
pédagogique ou par l'équipe disciplinaire ou, en dernier recours,
par des aides éducateurs ;
- mise en place d'activités pédagogiques ou
éducatives ;
- recours aux enseignants remplaçants en dehors de leur mission de
remplacement fixée par les autorités académiques, à
des vacataires ; dans quelques académies a été mis en
place sur intranet un service permettant aux établissements d'identifier
plus rapidement les vacataires disponibles dans la discipline recherchée.
Votre commission ne peut que constater que ces réponses reprennent
très largement les explications fournies à la commission
d'enquête du Sénat au cours de ses auditions et lors de ses
déplacements effectués dans les académies il y a
maintenant trois ans et n'observe guère d'amélioration dans la
gestion de personnels enseignants.
II. DES MOYENS POUR QUOI FAIRE ?
Alors
que les crédits attribués à l'enseignement scolaire
enregistrent pour 2002 une progression non négligeable, il convient de
se demander si les moyens nouveaux dégagés seront de nature, en
l'absence de réformes de structure touchant l'organisation de cet
enseignement, à répondre aux principaux dysfonctionnements qui
affectent les trois niveaux de la scolarité, notamment l'école
primaire et le collège.
D'une manière générale, votre commission constate que
l'école n'est aujourd'hui plus en mesure d'assurer de manière
satisfaisante l'intégration de tous ses élèves, de
favoriser l'égalité des chances et de jouer le rôle
d'ascenseur social qui était le sien dans le passé.
A. LES PRIORITÉS PÉDAGOGIQUES DANS LE PREMIER DEGRÉ : LA NÉCESSITÉ DE RECENTRER LES PROGRAMMES SUR LA MAÎTRISE DES FONDAMENTAUX
Les différentes évaluations effectuées à l'issue de l'enseignement élémentaire, à l'entrée au collège et au terme de la scolarité obligatoire montre qu'entre 10 et 20 % de la population scolaire est en plus ou moins grande difficulté de compréhension face à l'écrit, voire en situation d'illettrisme pour une partie d'entre elle.
1. La persistance du phénomène de l'illettrisme
Selon
l'évaluation menée conjointement par l'éducation
nationale, la direction du service national et l'université Paris V,
publiée le 19 octobre dernier, parmi les 600 000 jeunes de
17-18 ans qui se sont rendus en 2000-2001 aux journées d'appel de
préparation à la défense, 11,6 % d'entre eux
présentaient de graves difficultés en matière de lecture
et la moitié d'entre eux (6,5 %) étaient dans une situation
d'illettrisme.
Ces difficultés concernent 13,9 % des garçons et 8,6 %
des filles et touchent 20,8 % des jeunes qui ne sont pas allés
au-delà du collège et 11,8 % de ceux qui ont un niveau CAP
ou BEP.
D'après le professeur Alain Bentolila, enseignant à
l'université Paris V, qui a signé avec le ministère
de la défense une convention pour étudier le résultat des
tests de lecture et d'écriture effectués lors des JAPD, la
proportion de jeunes de 17 ans éprouvant des difficultés de
lecture aurait progressé depuis un an. Ils montrent que 90 % des
appelés réussissent le test de compréhension
immédiate, 70 % celui de compréhension logique et 60 %
celui de compréhension « fine ».
Il souligne en outre que ce phénomène touche aussi, et peut
être plus gravement, les jeunes d'origine rurale (le département
du Loir-et-Cher enregistre les plus mauvais résultats) que ceux des
milieux urbains, y compris les plus défavorisés, où existe
cependant une véritable communication ; en milieu rural, certains
jeunes pâtissent d'une absence totale de communication écrite, la
télévision les éloignant de plus en plus de la pratique de
l'écrit.
Il estime en outre que 12 à 15 % des élèves sont dans
le «
couloir de l'illettrisme
» à
l'entrée au collège ; il exprime la crainte que les nouveaux
programmes du cycle CE2-CM2, qui supprimeraient les plages spécifiques
consacrées à la lecture et à l'écriture, renforcent
une sorte de fatalité de l'échec tout au long du parcours
scolaire.
2. Un accroissement des inégalités des élèves entre l'école et le collège au regard de l'acquisition des fondamentaux
Les
derniers résultats des traditionnelles évaluations nationales des
élèves conduites à l'entrée du CE2 et de la classe
de sixième publiées par la DPD montrent que le score moyen de
réussite des élèves s'élève en CE2 à
72 % en français et à 67 % en mathématique, et
à l'entrée au collège respectivement à 68,5 %
et à 64,6 %.
Ils indiquent que les trois quarts des élèves entrant en CE2
réussissent à écrire un texte bref informatif à
l'imitation d'un texte de référence et que 80 %
reconnaissent des mots écrits du vocabulaire courant : ils sont
moins de 60 % à maîtriser la concordance des temps et
47 % l'orthographe ; en classe de 6
e
, les exercices
d'évaluation liés à la compréhension d'un texte
sont réussis à 80 % mais les outils de la langue ne sont
maîtrisés qu'à 56,3 %.
En mathématiques, 71,4 % des élèves de CE2
réussissent des épreuves de travaux géométriques et
65,7 % de calcul ; en classe de sixième, le succès aux
exercice de mathématiques atteint 70 %.
En outre, fait plus préoccupant, l'écart entre les
élèves les plus faibles et les plus forts se creuse entre le
milieu de la scolarité élémentaire et l'arrivée au
collège : en CE2 les 10 % d'élèves les plus
forts réussissent en moyenne deux fois plus d'exercices que les
10 % les plus faibles et à l'entrée au collège, trois
fois plus.
Des variables comme le retard scolaire et l'origine sociale des
élèves jouent un rôle important : selon la DPD, dix
points séparent le score moyen en français et en
mathématiques des entrants et des redoublants en classe de
6
e
; le même écart distingue les
élèves issus des milieux favorisés des autres.
Enfin, les résultats moyens des élèves scolarisés
en ZEP sont sensiblement inférieurs à ceux des autres
élèves, ceux des collèges privés affichent des
scores supérieurs à ceux du public et l'apprentissage d'une
langue vivante dès l'école primaire ne joue aucun rôle sur
les résultats en sixième.
Au vu de ces évaluations, votre commission ne peut que constater une
certaine incapacité de l'école à remédier au poids
des inégalités sociales et scolaires.
3. La priorité donnée à la maîtrise de la lecture et de l'écriture
a) Les objectifs du plan gouvernemental
En
annonçant l'an dernier un plan pour le premier degré, le ministre
a réaffirmé «
la priorité accordée
à la maîtrise de la langue nationale et aux pratiques de lecture,
d'écriture et d'échanges oraux
», qui s'est
notamment traduite par la mise en place de deux mesures à la
rentrée 2001 :
- une meilleure exploitation des évaluations nationales consistant en
particulier à mettre en oeuvre des programmes personnalisés
d'aide et de progression pour les élèves qui connaissent les
difficultés les plus lourdes, afin de remédier à leurs
lacunes et renforcer l'acquisition des fondamentaux en classe de CE2 ;
- un repérage systématique du niveau des élèves, de
leurs difficultés et de leurs retards, au début de la grande
section de maternelle et du cours préparatoire. Ces nouvelles
évaluations devraient porter sur le langage oral et une première
maîtrise de l'écrit afin de détecter les acquis et les
difficultés naissantes.
Les résultats de ces nouvelles évaluations, destinées
à compléter celles des classes de CE2 et de sixième,
seront d'abord utilisés par les équipes pédagogiques pour
adapter les parcours d'apprentissage et de remédiation et seront
communiqués aux parents.
b) Les nouveaux programmes scolaires : un enseignement interdisciplinaire du français ?
A la
rentrée 2002, les écoles maternelles et primaires devraient
appliquer de nouveaux programmes scolaires dont le projet,
élaboré par un groupe d'experts présidé par
l'historien Philippe Joutard, a été récemment soumis
à tous les enseignants du premier degré.
D'après les informations publiées par voie de presse, tout en
conservant l'organisation par cycle de trois ans, résultant de la loi
d'orientation de 1989, ces nouveaux programmes auraient pour objectif
prioritaire la maîtrise de la langue orale ou écrite ;
ils
innoveraient cependant en supprimant tout volume horaire spécifique pour
le français qui désormais devrait être abordé
à travers toutes les disciplines
.
Pour le cycle 1, l'école maternelle est «
d'abord
l'école de la parole
» : le langage devient le
premier des domaines d'activité, et l'éveil de l'enfant n'est
plus structuré autour des seules activités pédagogiques.
Pour le cycle 2 (grande section de maternelle jusqu'au CE1), les
«
enseignements sont encore organisés en grands domaines
d'activités plutôt qu'en champs disciplinaires
»
tandis que 9 à 10 heures par semaine sont consacrées
à la maîtrise du langage ; le vocabulaire, l'orthographe et
la grammaire ne sont plus des disciplines spécifiques.
Pour le cycle 3 (CE2 jusqu'au CM2), deux «
domaines
transversaux
» sans horaires propres sont abordés à
travers toutes les autres disciplines : la maîtrise du langage oral
et écrit, «
priorité des
priorités
» et l'instruction civique.
La «
littérature
» est introduite pour
constituer une «
culture
commune
» par la
lecture, pendant la durée du cycle, d'un ouvrage par mois choisi sur une
liste officielle. La grammaire, l'orthographe et la conjugaison seront
étudiées lors de «
l'observation
réfléchie
de la langue
», en évitant
les «
exercices répétitifs
» et en se
fondant sur «
l'examen de productions
écrites
».
Il a été indiqué au rapporteur que les enseignants
pourront adapter leurs choix pédagogiques aux besoins de leurs
élèves en recourant notamment aux exercices d'une
« banque d'outils d'aide à
l'évaluation »
disponible sur Internet pour
compléter leurs propres constats ; ces outils devraient permettre
d'évaluer les élèves en cours d'année et de faire
évoluer les choix pédagogiques en fonction des besoins
repérés...
Dans l'attente d'une refonte officielle des programmes, trois recommandations
ont été faites aux enseignants :
- continuer à enseigner le lecture du CE2 au CM2,
c'est-à-dire au cours du cycle des approfondissements ;
- faire écrire le plus possible les élèves dans la
perspective de leur entrée au collège ;
- inciter à la constitution d'un bagage de livres lus et
appréciés.
c) Les inquiétudes de la commission
Sans
avoir connaissance des résultats de la consultation menée
auprès des enseignants sur ces nouveaux programmes, votre commission ne
peut qu'exprimer sa perplexité et aussi son inquiétude.
Elle se demande si l'innovation annoncée, consistant à instituer
un apprentissage interdisciplinaire du français, permettra aux
élèves, notamment en difficulté, de mieux acquérir
les bases qui leur permettront de maîtriser leur langue et de progresser.
Considérant que l'expérimentation pédagogique
généralisée peut être dévastatrice pour les
jeunes en difficulté, elle exprime la crainte que l'abandon des
méthodes éprouvées, de l'apprentissage cohérent de
la grammaire, des exercices de dictée, des leçons
traditionnelles, contribue encore davantage à creuser le fossé
entre les élèves favorisés et ceux qui le sont moins, et
aille à l'encontre des objectifs poursuivis.
Elle souhaiterait en conséquence que le ministre veuille bien apporter
des explications sur les modalités qui seront finalement retenues pour
l'apprentissage et la maîtrise de la langue française dans nos
écoles.
4. L'enseignement des langues vivantes à l'école élémentaire
Depuis
la dernière rentrée, tous les élèves des classes de
CM1 doivent bénéficier de l'enseignement d'une langue vivante
étrangère à l'instar des élèves de CM2 qui,
l'an dernier, suivaient dans leur quasi totalité de tels enseignements,
même si ceux-ci étaient de qualité inégale, faute de
locuteurs adaptés.
Le ministre s'est engagé à ce qu'en 2005, l'enseignement des
langues vivantes débute en grande section de maternelle, et que tous les
élèves arrivant au collège bénéficient d'une
seconde langue vivante.
Il convient de noter que les nouveaux programmes de l'école
élémentaire confèrent aux langues vivantes le statut d'une
discipline à part entière comportant un horaire spécifique.
Votre commission tient à faire observer que la
généralisation de l'apprentissage d'une langue vivante en CM2 au
cours de la dernière année scolaire s'est réalisée
dans des conditions souvent difficiles en raison d'une insuffisance
d'enseignants qualifiés et du manque de référentiels.
La prise en charge de cet enseignement, qui reste encore largement
assuré par des vacataires extérieurs, des professeurs du second
degré volontaires, des locuteurs natifs, voire des étudiants,
suppose une formation initiale adaptée des nouveaux professeurs des
écoles (choix d'une dominante linguistique, possession d'un certificat
de langue pour les candidats au concours), ainsi qu'une formation
spécifique des enseignants du premier degré en poste, des postes
fléchés, un recours à des enseignants itinérants et
à des échanges internationaux.
5. La mise en place de l'enseignement artistique
Il est
prévu de mettre en place 20 000 classes à projet artistique
et culturel (PAC) au cours de la présente année scolaire,
l'objectif étant que dans les trois ans, chaque élève
bénéficie deux fois d'une classe à PAC pendant la
durée de sa scolarité à l'école primaire.
Une partie de l'activité de la classe au cours de l'année
scolaire sera organisée autour d'une réalisation artistique dans
le domaine des arts plastiques, de la photographie, de la musique, du
théâtre, de la danse, de l'architecture.
Un appel à projet sera lancé par les inspections
académiques, chacun de ces projets pouvant bénéficier
d'une aide financière d'un montant maximum de 8 000 francs dont la
moitié sera acquittée par l'éducation nationale. Enfin,
toutes les écoles seront incitées à créer une
chorale.
Pour le premier degré, les moyens nouveaux mobilisés en faveur de
l'enseignement artistique et culturel s'élèveront en 2002
à 19 millions de francs.
6. Les observations de la commission
Outre
les observations déjà formulées sur l'aménagement
éventuel des modalités d'apprentissage et de maîtrise de la
lecture et de l'écriture, et sur la généralisation de
l'étude d'une langue étrangère, voire régionale
à partir de la maternelle, qui s'accompagneront en outre de la mise en
place d'un enseignement artistique et culturel et du développement d'une
initiation aux sciences, votre commission se demande si la multiplication des
initiatives pédagogiques proposées par le ministre ne va pas
à l'encontre de la première finalité de l'école
primaire qui est sobrement résumée par le triptyque de Jules
Ferry : lire, écrire, compter.
Elle n'est pas persuadée que ces nouvelles activités qui sont
fortement « chronophages », la semaine scolaire
n'étant pas extensible à l'infini, et dont l'utilité en
termes pédagogiques peut être discutée, comme le montre
l'évaluation décevante des élèves entrant au
collège et ayant bénéficié d'une initiation
à une langue étrangère en classe de CM2, ne
détournent pas l'école de sa vocation première qui est
l'acquisition des fondamentaux.
Après les inquiétudes suscitées il y a quelques
années par la mise en oeuvre d'un lycée
« light », dont l'idée a été
heureusement abandonnée par le ministre actuel, il ne faudrait pas que
des initiatives pédagogiques, parfois à dominante ludique,
conduisent à une école élémentaire
« allégée », celle-ci conditionnant la
réussite du parcours scolaire ultérieur des
élèves.
B. UNE RÉFORME DOUCE ET PROGRESSIVE DU COLLÈGE
1. De nouvelles orientations pédagogiques : « le collège pour tous et pour chacun »
Annoncées le 5 avril 2001, les nouvelles
orientations pour le collège s'inscrivent dans le prolongement de celles
annoncées pour l'école. Elles reposent sur le principe d'un
«
collège républicain
» visant
à démocratiser non plus seulement l'accès au
collège, mais aussi la réussite scolaire et à donner aux
futurs citoyens la possibilité de «
vivre dans
l'unité
tout en reconnaissant la richesse des
différences
».
Il s'agit désormais de proposer au collégien un parcours de
formation conciliant un niveau élevé d'exigences et une
pluralité d'itinéraires pour les atteindre, de mieux gérer
l'hétérogénéité, notamment par une meilleure
prise en charge des élèves en difficulté et une meilleure
préparation aux choix d'orientation.
Pour atteindre ces objectifs, les collèges verront leur autonomie accrue
et étendue à la gestion des moyens qui devront être
utilisés pour mettre en place les actions prioritaires prévues
par le projet d'établissement.
Le principe de globalisation des moyens délégués dans les
collèges concernera la classe de sixième dès la
rentrée 2001, et s'étendra progressivement à toutes les
autres classes : les nouvelles classes de cinquième et de
quatrième seront concernées à la rentrée 2002
et la nouvelle troisième à la rentrée 2003.
Enfin, la première session du brevet d'études fondamentales, qui
remplacera le diplôme national du brevet, aura lieu en juin 2004.
a) La réforme de la classe de sixième : un objectif d'adaptation et d'intégration
(1) Une meilleure transition entre l'école élémentaire et le collège
Le
passage de l'école élémentaire au collège doit
être accompagné pour aider chaque élève à
poursuivre sa scolarité dans les meilleures conditions. Les
collèges sont invités à innover dans le domaine de
l'accueil des élèves, au-delà des seules journées
de rentrée qui lui sont habituellement consacrées.
Dès les premières semaines, les repères indispensables
à une bonne intégration seront donnés aux
élèves. Un horaire sera explicitement consacré à
cet accueil et à cette intégration pendant les deux premiers mois
du premier trimestre.
(2) L'apprentissage d'une langue vivante ou régionale étudiée en primaire
Le collège devrait accueillir en sixième, à la rentrée de 2001, des élèves du primaire qui auront bénéficié pendant au moins une année de l'apprentissage d'une langue étrangère ou régionale.
(3) L'apprentissage de l'expression orale
Au niveau des programmes de toutes les disciplines, une rubrique « maîtrise des langages », telle qu'elle existe déjà en histoire-géographie, devrait être généralisée.
(4) Le développement des arts et de la culture
Mis en place en décembre 2000, ce plan a pour objet de démocratiser l'accès des jeunes à la culture. A la rentrée 2001, il est prioritairement mis en oeuvre dans les classes de 6e, en particulier dans les collèges situés en ZEP et en zone rurale.
(5) L'évaluation nationale à l'entrée en 6ème
Cette évaluation doit permettre de repérer les méthodes de travail acquises, ainsi que le niveau des élèves, de façon à ajuster les progressions aux besoins spécifiques de chacun. Elle est conçue pour favoriser un travail commun entre professeurs des écoles et professeurs de collège et devrait être étendue à d'autres disciplines que le français et les mathématiques.
b) La reconnaissance de la diversité des élèves en classes de cinquième et de quatrième
Les
actions conduites ces dernières années en cinquième et en
quatrième, dans le cadre des « parcours
diversifiés » puis des « travaux
croisés » dans de nombreux établissements ont
déjà permis d'offrir des parcours individualisés,
notamment en utilisant les technologies de l'information et de la communication.
Les nouveaux itinéraires de découverte seront mis en place, au
cycle central, à partir de la rentrée 2002. Fondés
sur une approche interdisciplinaire, ils devraient privilégier le
travail autonome autour de projets et favoriser le travail en équipe des
enseignants. Chaque élève choisira plusieurs itinéraires
de découverte parmi quatre pôles : la nature et le corps
humain, les arts et les humanités, les langues et les civilisations,
l'initiation à la création et aux techniques. L'évaluation
des travaux réalisés dans ces itinéraires sera l'une des
composantes du nouveau brevet d'études fondamentales.
En outre, des ateliers artistiques facultatifs seront en place, de deux
à trois heures hebdomadaires, dans douze domaines reconnus :
l'architecture, les arts appliqués, les arts plastiques, le
cinéma et l'audiovisuel, le cirque, la danse, l'écriture, la
musique, le patrimoine, le paysage, la photographie, le théâtre.
Les activités artistiques et culturelles peuvent être
développées également dans le cadre des parcours
diversifiés et des travaux croisés et sont susceptibles de se
prolonger dans le cadre des itinéraires de découverte
expérimentés en 2001-2002.
c) La préparation à l'orientation en classe de troisième
La
circulaire du 31 juillet 1996 a défini les objectifs
généraux et les modalités de mise en oeuvre de
l'éducation à
l'orientation au collège. Afin de
préparer l'orientation en fin de 3
ème
, les
élèves doivent avoir connaissance des possibilités qui
s'ouvrent à eux, notamment au travers des nouveaux itinéraires de
découverte choisis en classe de cinquième et de quatrième.
Par ailleurs, une nouvelle répartition des enseignements laissant une
part de choix aux élèves a été
décidée : 15 % de l'horaire de la 3
ème
seront ainsi consacrés à des enseignements choisis par
l'élève, en plus des enseignements communs. Plusieurs domaines
devraient être proposés : langues et cultures de
l'Antiquité, langues et cultures du monde, arts, sciences
expérimentales, technologie, découverte professionnelle. Sur la
base de quatre heures hebdomadaires, l'élève pourra choisir deux
domaines pour une durée de deux heures.
Enfin, la classe de troisième à projet professionnel,
déjà expérimentée dans certaines académies,
devra être développée : elle permettra aux
élèves qui choisiront le domaine « découverte
professionnelle » d'approfondir leurs centres d'intérêt
en bénéficiant, pour tout ou partie de leur scolarité, de
l'expérience des enseignants de lycée professionnel.
d) Le futur brevet d'études fondamentales
A partir
de la rentrée 2003, le parcours de la scolarité au
collège sera sanctionné par un brevet d'études
fondamentales. Inspiré du baccalauréat, il devrait remplacer
l'actuel diplôme national du brevet et constituera un
«
élément déterminant
» pour la
poursuite d'études en classes de seconde générale,
technologique ou professionnelle.
L'évaluation portera sur les enseignements suivis lors de toute la
scolarité au collège. Le futur brevet comportera des
épreuves communes et une ou deux épreuves au choix, dotées
d'un fort coefficient, afin de valoriser les enseignements choisis par les
élèves.
e) Une réponse plus efficace aux élèves en difficultés
La
spécificité des sections d'enseignement général et
professionnel adapté (SEGPA), qui reçoivent des
élèves en grande difficulté scolaire, devrait être
renforcée. Des efforts seront poursuivis pour favoriser l'accès
de ces élèves en grande difficulté à une formation
qualifiante et diplômante de niveau V.
Dans le même sens, les classes relais, fondées sur un partenariat
avec la protection judiciaire de la jeunesse et les collectivités
locales, seront étendues : les deux tiers des élèves
accueillis dans ces dispositifs ont vocation à réintégrer
un cursus de formation.
Enfin, l'intégration des élèves handicapés est
également appelée à se développer. L'ensemble des
mesures prévues par le plan Handiscol doit permettre de réaliser
l'objectif, annoncé le 25 janvier 2000, de doubler le nombre
d'élèves handicapés intégrés dans le premier
et le second degré d'ici trois ans.
2. L'avenir des classes de quatrième et de troisième technologiques
Il
convient de rappeler que les classes de quatrième technologiques ont
été supprimées en collège à la
rentrée 1998 et que les classes de troisième technologiques
l'ont été à la rentrée 1999. Dans le
même temps, du fait de la suppression du palier d'orientation de fin de
cinquième, le nombre des classes de quatrième technologiques en
lycée professionnel s'est considérablement réduit,
certaines subsistant à titre transitoire, dans l'attente de la mise en
oeuvre de la réforme.
Cette évolution a conduit un grand nombre d'académies à
expérimenter, dans plusieurs lycées professionnels, de nouveaux
modes de formation au sein des troisièmes technologiques accueillant
dorénavant des élèves ayant quitté le
collège à la fin de la quatrième. Les acquis de cette
expérimentation pourront être utilisés dans des classes de
type « troisième à projet professionnel »
évoquées ci-dessus. En tout état de cause, les
élèves scolarisés dans de telles classes en lycée
professionnel conserveront le statut de collégiens.
3. Une globalisation des moyens du collège pour répondre à la diversité des élèves
La
globalisation des moyens dans une même enveloppe, intégrant heures
postes et heures supplémentaires, vise à renforcer l'autonomie de
l'établissement. Au-delà des moyens nécessaires aux
enseignements obligatoires, elle permet de répondre à la
diversité des élèves accueillis. Ainsi, en ce qui concerne
la classe de sixième à la rentrée 2001, l'autonomie
pédagogique s'appuie sur les éléments suivants :
- attribution à chaque division de 26 heures pour l'organisation
des enseignements : cette dotation en heures d'enseignement est distincte
de l'horaire-élève fixé au maximum à 24 heures
et permet une prise en compte spécifique de la diversité des
élèves à travers l'organisation d'enseignements en
effectifs allégés ou de toute autre forme de
différenciation pédagogique ;
- attribution à chaque division de deux heures pour l'accueil et
l'accompagnement du travail personnel des élèves ;
- complément de dotation pour le traitement des difficultés
scolaires importantes. Ce complément de dotation est modulé en
fonction des caractéristiques de l'établissement. Son utilisation
ne se limitera pas à la classe de sixième, mais pourra
également s'étendre à l'accompagnement des dispositifs
individualisés pour les élèves en rupture scolaire.
Si l'essentiel des structures actuelles de la classe de sixième sont
conservées, un arrêté, se substituant à celui
du 29 mai 1996, devrait prochainement préciser
l'organisation des enseignements dans les classes de sixième de
collège, dans le cadre d'une gestion globalisée des moyens.
Ce principe de globalisation sera, dès l'année 2002,
étendu à tous les niveaux de classe : les moyens utilisables
seront modulés en fonction du projet de l'établissement et
contractualisés sur une durée de trois ou quatre ans. Sur le
modèle des contrats de réussite qui associent un nombre important
de collèges dans les zones et réseaux d'éducation
prioritaire, un contrat sera établi entre l'établissement et les
autorités académiques.
Enfin, les itinéraires de découverte en classe de
quatrième et les enseignements choisis en classe de troisième,
seront organisés dans le cadre de la dotation horaire globale telle
qu'elle est définie par les arrêtés de 1996
actuellement en vigueur, mais augmentée d'une demi-heure hebdomadaire
par division.
4. Un collège unique pourtant source d'inégalités
a) Les disparités entre collèges et académies
Dans le
droit fil de l'étude menée sur les inégalités de
réussite dans les premiers cycles universitaires, la direction de la
programmation et du développement (DPD) du ministère de
l'éducation nationale a publié le 23 octobre dernier une
analyse sur les disparités constatées entre les collèges
et sur les inégalités scolaires qui en résultent.
Cette étude officielle souligne pour la première fois
l'hétérogénéité des académies et des
établissements, souvent directement ressentie par les parents et les
enseignants mais jusqu'à maintenant relativisée par l'institution
scolaire au nom de l'unicité du système éducatif.
A partir de l'examen de la situation des quelque
5 000 collèges publics où la question de la
mixité sociale est la plus sensible, la DPD a établi une
typologie des établissements qui prend notamment en compte la
catégorie socio-professionnelle des parents, la proportion
d'élèves étrangers et le pourcentage
d'élèves en retard dans leur scolarité.
Il ressort de cette étude que les collèges confrontés
à des situations délicates représentent le quart des
établissements, que 12,6 % des collèges sont
qualifiés de « très difficiles ou
difficiles » du fait de leurs caractéristiques sociales et
scolaires, que 14,6 % des établissements sont « en
retard » du fait de la proportion de leurs élèves ayant
redoublé une ou plusieurs fois et que les 10 % de collèges
considérés comme « favorisés »
accueillent deux fois moins d'élèves en retard que la moyenne
nationale.
S'agissant des académies, l'étude montre que Paris et Versailles
se caractérisent par une sur-représentation des collèges
favorisés et très difficiles, tandis que Créteil,
académie urbaine et la Corse, académie rurale, concentrent
curieusement la plus grande proportion de collèges difficiles et
très difficiles.
A l'inverse, des académies comme celle de Rennes, Nantes ou Limoges, qui
regroupent de nombreux collèges de taille moyenne et peu
d'établissements difficiles, enregistrent les meilleures
réussites scolaires.
b) Une nécessaire réflexion sur l'avenir des ZEP
Ce
travail d'évaluation de la DPD devrait être prolongé en
liaison avec la DATAR et pourrait relancer la réflexion sur les mesures
de discrimination positive à l'école lancées depuis vingt
ans dans le cadre de l'éducation prioritaire.
S'agissant des ZEP, il convient de se demander si leur création n'a pas
contribué à mettre en place un système éducatif
à deux vitesses
2(
*
)
.
Initialement conçu pour réduire les inégalités
sociales en attribuant plus de moyens matériels et humains aux
établissements situés dans les quartiers difficiles, le
dispositif des ZEP ne s'est pas accompagné d'un volet pédagogique
spécifique et l'on y enseigne toujours pour l'essentiel comme dans les
collèges de centre-ville : coexistent ainsi au sein d'un
collège en théorie unique deux écoles, l'une fonctionnant
sur le mode de la compétition organisée et du mérite,
l'autre orientant vers les filières professionnelles.
Tout projet politique en faveur de la mixité sociale conduit donc
à concevoir autrement le système éducatif et la
pédagogie dans ces établissements difficiles.
Dans cette perspective, votre commission ne peut qu'appeler à une
revisitation du système de l'éducation prioritaire, né au
siècle dernier, et qui n'est plus adapté aux
réalités du moment.
5. Les observations de la commission
Sans
remettre en cause le principe même du collège unique,
hypothèse qui avait pourtant été évoquée
l'an dernier par le ministre délégué à
l'enseignement professionnel, les orientations retenues pour le collège
visent à gérer de manière plus satisfaisante
l'hétérogénéité des élèves par
des parcours individuels différenciés, et non pas au moyen de
filières diversifiées, voire de classes de niveau qui existent
pourtant aujourd'hui de manière clandestine, et qui seraient
institutionnalisées.
Votre commission ne peut que souscrire à la plupart des orientations
raisonnables proposées pour aménager le collège qui reste,
en dépit de tous les aménagement proposés depuis plusieurs
années, le maillon faible de notre système scolaire.
Elle souhaite en effet depuis longtemps que la transition entre la classe de
CM2 et le collège soit améliorée et que l'accent soit mis
sur l'accueil des nouveaux collégiens ; elle ne peut cependant que
regretter qu'une certaine polyvalence des enseignants n'ait pas
été encouragée en classe de sixième pour faciliter
plus encore cette transition. Elle note cependant une possibilité
d'expérimentation intéressante, celle qui permettrait une prise
en charge de deux disciplines par des professeurs volontaires.
Elle ne peut que se satisfaire d'un développement du travail en petits
groupes et des compléments de dotation prévus et utilisés
de manière autonome par les établissements pour accueillir et
apporter une aide personnelle aux élèves, voire traiter des
difficultés scolaires les plus graves.
A cet égard, la formule consistant à constituer dans quelques
collèges, à titre expérimental, des équipes
rassemblant des enseignants, des conseillers principaux d'éducation, et
des infirmières chargés du suivi des élèves de
sixième en rupture scolaire, apparaît intéressante.
Au total, la commission n'est pas en mesure de porter un jugement global sur
une réforme qui ne se mettra en place que progressivement et dont
certaines mesures sont au demeurant de caractère expérimental.
A cet égard, elle rappellera que les 40 mesures
préconisées dans le cadre de la précédente
réforme du collège, initiée et annoncée par
Mme Ségolène Royal à la rentrée 1999, mise en
place avec une certaine précipitation, sans explication ni
accompagnement suffisant, comme l'a constaté l'inspection
générale de l'éducation nationale, n'a été
que très partiellement appliquée.
L'IGEN a notamment constaté que l'aide individualisée en classe
de cinquième avait été mise en place dans moins de
70 % des collèges, et s'était heurtée à des
difficultés pédagogiques résultant d'une non remise en
cause des méthodes de travail des enseignants ; que le tutorat
n'avait été installé que dans moins d'un collège
sur deux, faute d'implication des enseignants ; que les travaux
croisés en classe de quatrième n'ont été mis en
oeuvre que dans 18 % des collèges interrogés ; que les
groupes de nouvelles technologies appliquées, appelés à se
substituer aux classes de 3
ème
et 4
ème
technologiques n'avaient été installés que d'une
manière très limitée.
Votre commission ne peut donc qu'exprimer son scepticisme quant à
l'efficacité de mesures de réformes ponctuelles, souvent
expérimentales, à application progressive, qui se
succèdent de ministre en ministre et finissent par se chevaucher en
développant l'incompréhension, voire l'indifférence des
enseignants et des parents d'élèves.
C. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DES LYCÉES
Engagée à la rentrée 1999 en classes de seconde générale et technologique et à la rentrée 2000 en classes de première des séries générales, la réforme du lycée se poursuit à la rentrée 2001 avec la mise en place de nouvelles structures en classes terminales.
1. Le rappel des objectifs de la réforme
On
rappellera brièvement que les objectifs de la réforme du
lycée, engagée par M. Claude Allègre, visaient
d'abord à rénover les contenus des enseignements disciplinaires,
via l'élaboration de nouveaux programmes.
Cette réforme devait permettre de mieux accompagner chaque
élève et de valoriser son autonomie en apportant une aide
individualisée en classe de seconde, des travaux personnels
encadrés en classes de première et terminale et une augmentation
des horaires en classes dédoublées à tous les niveaux.
Elles devait également favoriser une orientation progressive à
partir de la classe de seconde dans la perspective d'un choix d'études
dans l'enseignement supérieur.
Enfin, des orientations pédagogiques nouvelles devaient être
définies pour améliorer l'acquisition de nouvelles
compétences en langues vivantes, pour développer la pratique des
outils informatique, mettre en place des actions artistiques, insérer
des heures de vie de classe dans l'emploi du temps des élèves,
dispenser une éducation civique, juridique et sociale dans le cadre
d'une initiation à la citoyenneté.
2. Les mesures prévues à la rentrée 2001
Plusieurs mesures applicables depuis la dernière rentrée scolaire sont destinées à mettre en oeuvre ou poursuivre les objectifs de la réforme du lycée.
a) La consolidation et l'extension progressive des TPE dans les séries de la voie générale
On
rappellera que les travaux personnels encadrés visent à
développer chez les élèves l'autonomie dans le travail et
les capacités d'initiative autour d'un sujet choisi par chaque
élève avec l'aide de ses professeurs, qui s'appuie sur les
connaissances du programme, dans une démarche interdisciplinaire.
A la rentrée 2001, les TPE entrent dans une phase de consolidation
et d'extension progressive. Confortés en classe de première, ils
sont introduits en classe terminale dans tous les lycées et dans toutes
les séries de la voie générale. A titre transitoire et
pour la seule année scolaire 2001-2002, les élèves
pourront choisir de s'engager ou non dans un TPE et de présenter ou non
le travail effectué comme épreuve supplémentaire au
baccalauréat, (c'est-à-dire en plus des deux options
facultatives). Seuls les points au-dessus de la moyenne seront
comptabilisés à l'examen.
En première comme en terminale, les élèves auront à
mener un seul TPE relevant d'au moins deux disciplines. A partir de
thèmes définis nationalement pour chaque série et en
liaison avec leurs professeurs, les élèves choisissent le sujet
sur lequel portera leur réalisation. Deux heures consécutives
sont prévues dans l'emploi du temps des élèves de
première comme de terminale. A chacun des deux niveaux, soixante-douze
heures annuelles sont à répartir e
ntre les professeurs concernés et
volontaires.
b) L'expérimentation des TPE et de l'éducation civique, juridique et sociale en classes de première technologique
La voie
technologique est également concernée par la réforme des
lycées dont bénéficient déjà les
élèves de la voie générale.
Dans l'attente d'une réforme spécifique de la voie technologique,
actuellement à l'étude, et à laquelle doit contribuer le
rapport Decomps, la rentrée 2001 sera marquée par
l'extension aux classes de première des séries technologiques
STI, STL, STT et SMS, des heures de vie de classe, des ateliers artistiques et,
à titre expérimental dans des établissements volontaires,
des TPE et de l'ECJS.
c) La poursuite de la rénovation des programmes
En
classe de seconde, l'entrée en application de nouveaux programmes ne
vise que certaines disciplines (histoire-géographie, latin et grec) et
certains enseignements de détermination technologiques et scientifiques.
La réforme du lycée se poursuit en classes de première par
l'entrée en vigueur de nouveaux programmes dans la majorité des
disciplines, à l'exception de l'histoire-géographie, des langues
vivantes et des langues anciennes. Le nouveau programme de français
donne lieu à une nouvelle définition d'épreuve applicable
dès juin 2002. Les nouveaux programmes de philosophie, tenant
compte des résultats de la consultation menée dans les
académies,
d'éducation civique,
juridique et sociale, et aussi de danse... entrent également en
vigueur.
d) La création d'un enseignement complémentaire d'éducation physique et sportive
A partir
de la rentrée 2001, un nouveau dispositif s'appliquera, dans les
séries ES, L, S, SMS, STI, STL et STT, pour les élèves
ayant suivi l'enseignement de détermination d'EPS en classe de seconde
et souhaitant le prolonger au cours du cycle terminal.
Ces élèves bénéficieront d'un enseignement
complémentaire de 4 heures, dont une heure en classe
dédoublée, qui s'ajoute à l'enseignement obligatoire de
2 heures en classes de première et terminale. Dans ce cas, le cumul
de cet enseignement de complément avec l'option facultative d'EPS de
3 heures n'est pas autorisé. Par ailleurs, ces élèves
ne pourront suivre qu'une seule autre option facultative. En séries
générales, l'enseignement complémentaire d'EPS pourra
être mis en compte dans les TPE, l'objectif étant d'offrir cet
enseignement dans 200 établissements au plan national d'ici trois
ans.
Cet enseignement sera évalué au baccalauréat de la session
2002 et affecté d'un coefficient 2, celui-ci s'ajoutant au coefficient 2
de l'enseignement obligatoire.
e) Le recentrage de l'aide individualisée en classes de seconde générale et technologique sur les élèves les plus en difficulté
Les enquêtes réalisées dans plusieurs établissements durant l'année scolaire 1999-2000 font apparaître que ce dispositif reste encore insuffisamment centré sur les élèves le plus en difficulté. Le complément d'heures (en plus des 2 heures hebdomadaires attribuées à tous les établissements), qui est reconduit pour l'année scolaire 2001-2002, sera attribué sur des critères privilégiant les établissements dont le pourcentage d'élèves en retard ou en difficulté est le plus important.
f) L'expérimentation de nouvelles modalités d'organisation de l'enseignement en langues vivantes.
Dès la rentrée 2001, une expérimentation sera mise en place dans des établissements volontaires afin d'assouplir la gestion des moyens horaires attribués aux établissements pour les langues vivantes. Elle prévoit la possibilité, pour les équipes pédagogiques, de moduler l'utilisation de l'enveloppe horaire globale de ces disciplines en fonction du projet pédagogique de l'établissement, des besoins spécifiques des élèves et du niveau d'avancement atteint par les élèves dans chaque langue.
g) La consolidation du dispositif des ateliers artistiques
Ces
ateliers doivent être des espaces d'innovation pédagogique et de
sensibilisation artistique. Une circulaire conjointe des ministères de
la culture et de l'éducation précise leurs objectifs
pédagogiques et les modalités de leur mise en oeuvre.
On rappellera que le plan quinquennal visant à développer
l'enseignement artistique et à étendre l'accès aux arts et
à la culture, prévoit également l'ouverture de
1 000 chorales supplémentaires, le renforcement des moyens des
ateliers artistiques et des classes culturelles, et la présence dans les
classes d'artistes et de professionnels de la culture, le plus souvent
vacataires.
h) Des aménagements au baccalauréat
Les
modifications apportées à la structure, aux horaires et aux
programmes des enseignements du cycle terminal entraînent un certain
nombre d'aménagements de la réglementation du
baccalauréat : application de la nouvelle définition des
épreuves anticipées de français, évaluation
obligatoire de la LV2 en terminale scientifique, évaluation de
l'enseignement complémentaire d'EPS, prise en compte pour les
élèves qui le souhaitent des TPE dans le cadre d'une
épreuve supplémentaire.
Sur ce point, votre commission évoquera la polémique née
de la publication de la note ministérielle du 27 septembre dernier
fixant les modalités d'évaluation des TPE au baccalauréat
général. En introduisant une part de contrôle
« local » dans l'évaluation des TPE,
c'est-à-dire par des professeurs ayant encadré le projet, ce
dispositif porterait selon certains atteinte à l'indépendance des
examinateurs et des jurys, à l'anonymat de l'examen, à la valeur
nationale du diplôme et amorcerait une mise en oeuvre du contrôle
continu au baccalauréat. Votre commission souhaiterait obtenir des
précisions du ministre sur les modalités d'évaluation des
TPE qui apparaissent particulièrement complexes.
*
* *
S'il
convient de poursuivre la réforme du lycée en cours, afin d'en
apprécier tous les effets, votre commission partage aussi les
préoccupations exprimées par le ministre lors de son audition
concernant l'organisation sans doute trop complexe des grandes filières,
notamment de la voie technologique qui est devenue illisible pour les
élèves et leurs familles, mais aussi celle de la voie
littéraire, dont la réhabilitation doit être poursuivie et
de la filière scientifique, qui doit être rénovée.
A l'évidence, les grandes voies de formation du lycée doivent
être clarifiées et le ministère devra en particulier
rapidement se prononcer sur les préconisations du rapport Decomps, remis
le 14 juin 2001, relatif à la rénovation des filières
de sciences et technologies.
III. LES DOSSIERS « TRANSVERSAUX »
Les modalités de mise en place des classes à projet artistique et culturel, l'avenir des emplois jeunes, l'évolution de la fonction de direction et le développement des langues régionales, qui concernent aussi bien l'enseignement du premier degré que les collèges et les lycées appellent en raison de leur caractère transversal, et de leur actualité, des développements spécifiques.
A. LES MODALITÉS DE MISE EN OEUVRE DES CLASSES À PROJET ARTISTIQUE ET CULTUREL
Ce
nouveau dispositif, déjà évoqué rapidement pour
chaque degré d'enseignement, permet aux enseignants volontaires de
proposer, dans le cadre des horaires et des programmes, une expérience
artistique et culturelle pour tous les élèves de la classe
concernée, et non aux seuls élèves volontaires.
Les classes à projet artistique et culturel constituent une forme
pédagogique nouvelle qui s'ajoute aux ateliers de pratiques artistiques
et aux classes culturelles pour contribuer au renforcement des enseignements
artistiques obligatoires. L'activité d'une année scolaire est
marquée, pour tout le groupe-classe, par la réalisation d'un
projet artistique et culturel. Ce projet constitue un prolongement des
enseignements, qui s'appuie sur les programmes et s'inscrit dans les horaires
habituels de la classe.
1. La nécessité d'un projet artistique et culturel préalable
Trois éléments caractérisent obligatoirement un tel projet :
-
l'existence de passerelles entre un domaine artistique et d'autres domaines de
connaissance ;
- un partenariat mis en oeuvre par une équipe associant l'enseignant de
la classe et le praticien d'un art (artistes, gens de métier) ou d'un
domaine culturel (conservateurs, chercheurs, etc.) ;
- une production artistique ou culturelle, donnant lieu à
présentation publique (autres classes de l'école, parents
d'élèves, public extérieur à l'école, etc.).
Les pratiques mises en oeuvre dans ce cadre doivent permettre aux
élèves d'accéder à une véritable culture
artistique. A terme, chaque élève participera à deux
projets de cette nature durant sa scolarité primaire (l'un à
l'école maternelle, l'autre à l'école
élémentaire) et un dans chaque cycle du second degré.
2. Les domaines et les partenaires concernés
Les
domaines concernés sont la musique, les arts plastiques, la
photographie, le cinéma, la danse, le théâtre, la
littérature, l'architecture, le patrimoine, les arts du quotidien (arts
du goût et design), les sciences et les techniques.
Les projets artistiques et culturels sont définis par l'enseignant de la
classe à l'école primaire et par une équipe de plusieurs
enseignants dans le second degré. Ils mobilisent des partenaires pour
une durée de 8 à 15 heures par an qui appartiennent aux
institutions culturelles, aux associations ou aux milieux professionnels
locaux. Dans chaque département, les ressources locales avec lesquelles
bâtir des partenariats (auteurs, artistes, professionnels, institutions
culturelles, associations, etc.) sont recensées par des
représentants de l'éducation nationale et la culture, auxquels
peuvent se joindre des acteurs de la société civile reconnus pour
leur compétence.
Dans le premier degré, les conseillers pédagogiques
spécialisés en éducation musicale et en arts plastiques
seront appelés à aider les maîtres dans
l'élaboration et la conduite des projets, voire dans la recherche de
partenaires culturels.
3. Les développements attendus de la formule
Pour
l'année scolaire 2001-2002, 20 000 classes d'école primaire
(maternelle ou élémentaire) devraient être
concernées, plusieurs milliers en collège
et 3000 en
lycée professionnel.
Des aides financières
pour les classes à projet artistique
et culturel sont attribuées après étude des dossiers au
niveau local ; des crédits ont été
délégués sur les chapitres 37-83 article 10 pour
l'enseignement primaire (71 millions de francs pour les arts et la
culture) et 36-71 article 30 pour les collèges et les lycées
publics (74,694 millions de francs).
Les aides que l'éducation nationale peut attribuer à un projet
artistique et culturel sont de l'ordre de 4 000 francs. Des
compléments de financement peuvent être apportés par les
DRAC, des collectivités territoriales ou d'autres partenaires.
L'évaluation des acquisitions des élèves se fera pour
chaque projet en fonction des objectifs définis à l'origine,
objectifs qui doivent être en adéquation avec les programmes
scolaires des niveaux concernés. Outre des savoirs et des savoir-faire
spécialisés liés au domaine artistique abordé, les
compétences méthodologiques développées dans ces
projets devront aussi faire l'objet d'une évaluation.
Votre commission considère que l'introduction de l'éducation
artistique et culturelle dès le premier degré est de nature
à réduire les inégalités entre les
élèves mais elle tient à souligner la faiblesse de l'aide
apportée par l'éducation nationale aux projets, qui devra
nécessairement être complétée par les
collectivités territoriales.
B. UN REPOSITIONNEMENT DES AIDES-ÉDUCATEURS
1. Le coût du dispositif : un financement partagé
La
rémunération des aides-éducateurs de l'éducation
nationale fait l'objet d'un financement partagé entre les
ministères de l'emploi et de la solidarité et de
l'éducation nationale. En 1997, le ministère de l'emploi et de la
solidarité, a pris en charge la totalité de la
rémunération des emplois-jeunes de l'éducation nationale.
Les crédits prévus sur le budget du ministère de
l'éducation nationale pour assurer le financement des
rémunérations des aides-éducateurs ont été
les suivants :
-
en 1998
: 730,58 millions de francs ;
-
en 1999
: 1,148 milliard de francs ;
-
en 2000
: 1,200 milliard de francs ;
-
en 2001
: 1,264 milliard de francs.
La part de ces rémunérations financée par le
ministère de l'emploi et de la solidarité représente, pour
les emplois-jeunes de l'enseignement scolaire :
-
en 1997
: 600 millions de francs ;
-
en 1998
: 3,56 milliards de francs ;
-
en 1999
: 5,03 milliards de francs ;
-
en 2000
: 5,94 milliards de francs ;
- en
2001
: 5,20 milliards de francs.
Au total, le coût des aides-éducateurs aura été de
près de 6,5 milliards de francs en 2001.
2. L'avenir du dispositif
a) Les mesures de consolidation du programme
Le
gouvernement a présenté le mercredi 6 juin 2001 les mesures
arrêtées en faveur de l'avenir des nouveaux services et des
emplois-jeunes, les priorités pour l'éducation nationale
étant d'assurer l'avenir professionnel de ces jeunes vers un autre
emploi et de consolider les services créés.
Le ministère de l'éducation nationale a obtenu que soient
maintenus les supports financiers permettant le recrutement d'emplois-jeunes
sous un statut de contrat de droit privé d'une durée de
5 ans.
Chaque aide-éducateur recruté sur un emploi rendu vacant par le
départ de son bénéficiaire précédent se
verra proposer la prolongation de son contrat pour obtenir un total de cinq
années : environ 16 000 jeunes pourront
bénéficier de cette mesure leur permettant de disposer du temps
nécessaire pour faire aboutir leur projet de professionnalisation.
Afin de mener à leur terme des projets de professionnalisation, la
durée du temps consacré à la réalisation de ce
projet pourra être augmentée pendant les deux dernières
années du contrat et passer ainsi de 200 à 300, voire
400 heures annuelles.
Les jeunes recrutés lors de la première phase du programme,
depuis la fin de l'année 1997, verront leur contrat prolongé
jusqu'à la fin de l'année scolaire 2003 : ce délai
supplémentaire devrait leur permettre de mener à terme un projet
professionnel tout en assurant la fin de l'année scolaire.
Les dispositions du projet de loi de modernisation sociale relatives à
la validation des acquis de l'expérience seront mises en oeuvre en
faveur des aides éducateurs afin de les accompagner dans la
réalisation de leur projet professionnel.
Le ministère envisage ainsi d'ouvrir aux aides-éducateurs des
concours de troisième voie pour l'accès aux corps enseignants,
aux corps de personnels d'éducation et aux corps de personnels
administratifs qui prendront en compte la validation de leurs acquis. Ces
concours devraient être ouverts dès l'année 2002.
b) Les conséquences de cette consolidation pour l'éducation nationale
(1) Le redéploiement des aides éducateurs
Les
conditions initiales de mise en oeuvre du programme des emplois-jeunes à
l'éducation nationale, les changements de responsables des
établissements et les évolutions des projets
d'établissement se traduisent par une répartition emplois-jeunes
qui ne correspond plus nécessairement à des besoins
avérés.
Une réflexion sera entreprise avec les services académiques afin
de mener à bien les redéploiements, en s'appuyant sur les
politiques rectorales et la mise en oeuvre des projets
d'établissement.
(2) La définition de fonctions prioritaires pour les aides-éducateurs
L'IGAEN
a défini pour les aides-éducateurs six fonctions prioritaires
dans les domaines de l'informatique, de la lecture et de l'aide à
l'intégration scolaire des handicapés, du renforcement
d'activités portant sur l'aide à l'encadrement
pédagogique, l'aide aux activités d'animation et de surveillance
et l'aide au fonctionnement du CDI.
Cette analyse devrait permettre de déterminer les fonctions à
privilégier en fonction des besoins des responsables académiques
et des priorités ministérielles, la définition de
fonctions prioritaires ne remettant pas en cause le principe de la polyvalence
des aides-éducateurs.
(3) Une nouvelle gestion du dispositif
Même si la priorité en matière de
formation des
aides-éducateurs reste l'aide à l'insertion à l'issue du
contrat, la mise en place de formations courtes est envisagée pour
faciliter les prises de fonction.
Enfin, la gestion locale du dispositif reposant sur un système de
conventionnement et de rattachement des écoles maternelles et primaires
à des EPLE, qui a permis de répondre efficacement aux
recrutements, devra être réexaminée dès lors que les
fonctions dans les établissements sont consolidées.
3. Les observations de la commission
Tout en
reconnaissant que les aides-éducateurs ont acquis droit de cité
dans les écoles et les établissements scolaires, et sont
désormais accueillis sans réticences par la communauté
éducative, votre commission estime que la fonction, et non pas le
contrat individuel, est susceptible d'être pérennisée
compte tenu de son utilité.
Après avoir rappelé le coût de la formule, elle exprime
toutefois la crainte que la définition de nouvelles fonctions
prioritaires amorce un transfert des aides-éducateurs vers des
activités pédagogiques, qui normalement relèvent des seuls
enseignants. Elle déplore par ailleurs que les emplois-jeunes se
substituent trop souvent, pour les activités de surveillance, aux
traditionnels maîtres d'internat et surveillants d'externat, et elle
exprime le souhait que le concours de troisième voie leur ouvre les
portes de l'éducation nationale dans des conditions de sélection
satisfaisantes.
C. UNE ÉVOLUTION NÉCESSAIRE DE LA FONCTION DE DIRECTION
1. La revalorisation du rôle des chefs d'établissement
a) Les objectifs de la réforme
A la
suite de la publication du rapport Blanchet, des négociations ont
été menées avec les organisations représentatives
des personnels de direction qui ont abouti à la signature d'un protocole
d'accord le 16 novembre 2000.
Les principales dispositions du protocole visent à clarifier les
missions et les responsabilités des chefs d'établissement,
notamment en matière pédagogique et de gestion des personnels,
à créer les conditions d'un fonctionnement plus efficace des
établissements, en allégeant les tâches administratives des
principaux et des proviseurs, à mettre au point un dispositif
d'évaluation conçu comme un instrument de gestion des
carrières et destiné à enrichir leur formation initiale et
continue.
b) Les mesures proposées
La
refonte des dispositions applicables aux personnels de direction s'est traduite
par l'inscription en loi de finances initiale pour 2001, de diverses mesures
devant prendre effet à compter du 1
er
septembre 2001.
Plusieurs mesures qui ont pour effet de revaloriser leur carrière ont
été mises en oeuvre à la rentrée 2001 :
- un corps unique de personnels de direction est
créé : constitué de trois grades dont la
structure reprend celle des grades des deux corps de 1ère et 2ème
catégories, il comprend deux niveaux de recrutement : le grade de base
(professeurs certifiés et assimilés) et le grade
intermédiaire (professeurs agrégés et assimilés) ;
- leur régime de rémunération accessoire est
simplifié et revalorisé à compter de la dernière
rentrée, pour un coût en année pleine de
42,6 millions de francs ;
- le classement des établissements est amélioré : les
pourcentages attachés à chaque catégorie sont revus, afin
notamment de mieux prendre en compte les effectifs d'élèves dont
la gestion est plus lourde ; cette mesure a pour conséquence une
augmentation des rémunérations accessoires et son coût en
année pleine est de 31,29 millions de francs ;
- une mesure de « repyramidage » : celui-ci
s'établit à 57 % pour le grade de base, à 41 % pour le
grade intermédiaire et à 2 % pour le grade supérieur, par
le jeu de la fusion des deux corps actuels. Ces proportions seront
portées à terme à 45 % pour le grade
intermédiaire et 8 % pour le grade supérieur.
Une mesure est inscrite au projet de loi de finances pour 2002, pour poursuivre
ce plan de revalorisation : il est prévu de porter respectivement ces
grades, à compter du 1er janvier 2002, à 52 %, 43 % et 5 %. Le
coût de cette mesure est de 23,29 millions de francs.
Votre commission tient à préciser que les postes de chefs
d'établissement vacants ou occupés par des « faisant
fonction » sont au nombre de 70 à la rentrée 2001, et
surtout implantés dans les petits collèges ruraux.
2. L'amélioration de la situation des directeurs d'école
L'effort
engagé ces dernières années pour améliorer la
situation des directeurs d'école a concerné la formation
préalable, la prise en compte pour l'intégration dans le corps
des professeurs des écoles des contraintes liées à leurs
fonctions, les décharges de service, les bonifications indiciaires et
l'indemnité de sujétions spéciales, ainsi qu'une meilleure
information des conditions d'exercice de leur responsabilité.
Afin de résoudre les problèmes de recrutement de directeurs
d'école, il est envisagé de revaloriser le montant de leur
indemnité de sujétions spéciales. La revalorisation
prévue s'étalera sur deux années à compter de
janvier 2002 et entraînera un coût de 80 millions de francs
inscrits au projet de loi de finances 2002.
a) Les décharges des directeurs d'école
On
rappellera que l'attribution des décharges de service est
destinée à compenser les charges de travail
entraînées par la direction d'école, dont l'importance
croît en fonction du nombre de classes. En application de ce principe,
certains directeurs sont ainsi totalement ou partiellement
déchargés de classe selon le nombre de classes des écoles
qu'ils dirigent.
Le régime des décharges de service des directeurs d'école
prévoit l'attribution :
- d'une décharge totale aux directeurs d'école primaire de plus
de 13 classes et aux directeurs d'école maternelle de plus de 12
classes ;
- d'une demi-décharge aux directeurs d'école primaire de 10
à 13 classes et aux directeurs d'école maternelle de 9
à 12 classes ;
- de quatre jours de décharge par mois aux directeurs d'école
primaire de 6 à 9 classes et aux directeurs d'école maternelle de
6 à 8 classes.
Le relevé de décisions d'octobre 1996 a prévu, que le
régime dont bénéficient les directeurs d'école de 6
classes serait à partir de la rentrée 1997, progressivement
étendu, dans la limite des moyens disponibles, aux directeurs
d'écoles de 5 classes.
Le relevé de conclusions du 10 juillet 1998 prévoit que
l'application des mesures décidées pour les écoles
à 5 classes, sera poursuivie et étendue, en privilégiant
le regroupement, pour des périodes déterminées, des
journées de décharge et dans la limite de 30 jours par an. Dans
ce cadre, une attention particulière est accordée aux directeurs
d'école en zone d'éducation prioritaire.
A la rentrée 1999, sur 53 984 écoles, 21 720 sont
concernées par le régime des décharges, soit
40,65 % ; globalement, près de 8 000 emplois sont
affectés au régime des décharges de service des directeurs
d'école.
S'agissant des écoles à 6 classes, hormis quelques
exceptions, tous les directeurs d'école bénéficiaient,
à la rentrée 2000, d'un quart de décharge.
S'agissant des écoles à 5 classes, la priorité a
été donnée aux directeurs des écoles en ZEP pour
l'attribution d'un quart de décharge. Ainsi, à la rentrée
2000, la moitié des directeurs des écoles à 5 classes
bénéficiaient d'un quart de décharge, cette proportion
atteignant 91 % en ZEP.
Pour que tous les directeurs d'écoles à 5 classes
bénéficient d'un quart de décharge, 725 emplois au
total seraient nécessaires. S'agissant des ZEP, la
généralisation de l'attribution d'un quart de décharge
devait se réaliser à la rentrée 2001. Hors ZEP, compte
tenu des mesures de carte scolaire à la rentrée 2001, les
estimations quant à l'implantation de nouveaux moyens de
décharges par les inspecteurs d'académie permettent
d'évaluer à 250 le nombre d'emplois supplémentaires qui
serviront à améliorer le régime de décharge des
directeurs d'école à 5 classes. Il restera ainsi 1 901
écoles de 5 classes sans décharge.
b) Les vacances de postes de directeur d'école
Votre
commission tient à faire observer que les mesures prises n'ont pas
permis de rendre les fonctions de direction suffisamment attractives et que des
postes demeurent vacants, principalement dans les écoles de deux
à quatre classes, à l'issue des opérations du mouvement.
A la rentrée scolaire 2001, 4 536 postes restaient vacants, contre
4 505 à la rentrée 2000, et donnaient lieu à la
nomination d'un instituteur ou d'un professeur des écoles faisant
fonction de directeur d'école durant l'année scolaire.
La répartition de ces postes vacants en 2001 s'établissait comme
suit :
- écoles de 2 à 4 classes : 72,4 % des vacances ;
- écoles de 5 à 9 classes, 25,3 % ;
- écoles de 10 classes et plus : 2,3 %.
D. LE DÉVELOPPEMENT ANNONCÉ DE L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES RÉGIONALES
Dans le
droit fil de la charte européenne des langues régionales et
minoritaires, proposée en 1992 par le Conseil de l'Europe et
signée par le gouvernement français le 7 mai 1999, le
ministre de l'éducation nationale a élaboré un plan en
faveur de l'enseignement des langues régionales dans lequel s'inscrit,
d'une part le développement de l'enseignement de la langue corse,
prévu par le processus dit de Matignon et précisé par
l'article 7 du projet de loi relatif à la Corse actuellement en
discussion, et d'autre part l'intégration dans l'enseignement public des
écoles associatives bretonnes, dites Diwan, pratiquant au-delà du
bilinguisme, à parité horaire, une méthode
pédagogique immersive.
On rappellera que la charte européenne des langues régionales et
minoritaires a été déclarée inconstitutionnelle par
le Conseil constitutionnel, le 15 juin 1999, après une saisine par
le Président de la République en date du 20 mai 1999.
1. Le plan gouvernemental en faveur de l'enseignement des langues régionales
a) Les nouvelles orientations
Annoncées le 25 avril 2001, les nouvelles
orientations
du plan gouvernemental se traduisent par une série de dispositions
réglementaires et pédagogiques. Les priorités
assignées à l'enseignement des langues régionales sont les
suivantes :
-
ouverture à la reconnaissance de la diversité
culturelle ;
- contribution de ces langues au programme de développement des langues
dès l'école primaire ;
- garantie de la continuité de cet enseignement sur l'ensemble des
cycles ;
Le conseil académique des langues régionales doit contribuer au
développement de l'enseignement bilingue et constitue un lieu de
réflexion pour définir la politique académique des langues
régionales ainsi qu'un lieu d'expression du partenariat, notamment avec
les collectivités territoriales.
L'enseignement bilingue bénéficie d'une reconnaissance
réglementaire et est dispensé soit dans des sites bilingues
où le français et la langue régionale sont à
parité horaire, soit dans les « établissements langues
régionales » issus du mouvement associatif et pratiquant la
méthode pédagogique dite de l'immersion.
Un concours de recrutement des professeurs des écoles chargés
d'un enseignement de langue régionale permettra de disposer de
maîtres susceptibles d'enseigner non seulement une langue
régionale, mais également une autre discipline dans le cadre de
l'enseignement bilingue. Les langues concernées sont le basque, le
corse, le breton, le catalan, le créole, l'occitan-langue d'oc, les
langues régionales d'Alsace et des pays mosellans.
La première session de ce concours doit avoir lieu en 2002, de
même que la première session du CAPES de créole pour le
second degré. Des préparations à ce concours ont
été mises en place par les IUFM dès la rentrée 2001
ainsi que des actions de formations initiale et continue.
b) Un plan gouvernemental rejeté par le Conseil supérieur de l'éducation
Le rejet
de l'ensemble du plan gouvernemental par le CSE, le 3 mai 2001, exprimait un
désaccord de ses membres sur l'opportunité de proposer, au sein
du système public, un tel enseignement et des inquiétudes
à l'égard de la reconnaissance de l'enseignement par immersion.
La part résiduelle laissée à la langue française
dans l'enseignement immersif, la crainte d'une dérive communautariste et
de l'émergence d'une filière élitiste et
ségrégative, semblent également avoir été
à l'origine de ce vote négatif du CSE.
c) Un enseignement des langues régionales déjà largement répandu : 152 000 élèves concernés
Lors de
la dernière année scolaire, plus de
152 000 élèves ont bénéficié d'un
enseignement de langues et cultures régionales dans les écoles et
établissements publics ou privés sous contrat :
- près de 72 000 pour l'occitan-langue d'oc ;
- plus de 27 000 pour le corse ;
- plus de 20 000 pour le breton ;
- près de 9 000 pour le basque ;
- plus de 8 900 pour le catalan ;
- près de 7 500 pour les langues alsaciennes ;
- près de 6 000 pour les langues des pays mosellans.
Parmi ces élèves, près de 20 %, soit 29 000,
suivaient un enseignement bilingue, à parité d'horaire avec le
français, dont 25 200 dans le premier degré, près de
3 400 au collège et près de 800 au lycée, notamment
en breton (2 165 dans l'enseignement public, 1 455 dans
l'enseignement privé confessionnel et 2 347 dans les
établissements de l'association Diwan), et en basque (2 921 dans le
public, 1 295 dans le privé confessionnel et 1 881 dans le
privé associatif).
2. Le développement annoncé de l'enseignement de la langue corse
La
commission tient à rappeler que la langue corse bénéficie,
comme la plupart des autres langues régionales, des dispositions de la
loi dite Deixonne du 11 janvier 1951 depuis le décret du
16 janvier 1974.
Le corse est donc soumis, pour l'organisation de son enseignement aux
dispositions fixées par la circulaire du 7 avril 1995 relative
à l'enseignement des langues et cultures régionales et telles
qu'elles s'appliqueront, sauf dispositions particulières à la
Corse, dans le cadre des textes pris en application des nouvelles orientations
en faveur des langues régionales.
En application de la loi du 13 mai 1991 portant statut de la
collectivité territoriale de la Corse, le plan de développement
de l'enseignement de la langue corse, élaboré par les
autorités rectorales, doit être soumis à l'assemblée
territoriale qui arrête également la carte scolaire des
établissements.
a) Un enseignement déjà très répandu dans l'île
(1) Dans le premier degré
Aujourd'hui 19 570 élèves (78,72 % des
élèves du primaire) reçoivent un enseignement de corse
dans 882 classes (78,61 % des classes dans l'île).
Cet enseignement est dispensé à raison d'un horaire hebdomadaire
inférieur à trois heures pour
15 533 élèves (79,37 %), de trois heures pour
2 886 élèves (14,75 %) et de plus de trois heures
pour 1 151 élèves (5,88 %). Seules
240 classes ne proposent pas cet enseignement, celles-ci regroupant
5 344 élèves et au sein des classes proposant la langue
corse, 203 élèves seulement (1,03 %) ne suivent pas cet
enseignement.
Dans le premier degré, 692 enseignants sont chargés de cet
enseignement (57,3 % des maîtres) et 69 (5,72 %) sont
habilités à l'enseignement bilingue ;
113 aides-éducateurs « à profil langue
corse » et 23 intervenants extérieurs complètent
l'action des enseignants.
Dès l'école maternelle, l'enseignement de la langue corse est
intégré aux activités pédagogiques et
éducatives. A l'école élémentaire, cet
enseignement, dispensé principalement en initiation, s'intègre
dans les programmes et horaires nationaux selon les aménagements
acceptés par l'inspecteur d'académie dans le cadre des projets
d'école. Il existe également des classes bilingues où
l'horaire d'enseignement du corse peut aller jusqu'à la parité
avec le français et où, parallèlement à
l'enseignement de la langue régionale, certaines disciplines sont
enseignées dans la langue régionale.
D'après les indications fournies au rapporteur, l'extension de la mise
en place des 3 heures d'enseignement hebdomadaires de langue corse
à l'ensemble des 1 122 classes de l'île doit être
poursuivie pour les prochaines années, ainsi que le développement
des sites bilingues, actuellement au nombre de 20. Ce programme sera
accompagné par un effort accru de formation à l'intention des
enseignants du premier degré.
(2) Dans le second degré
Au
collège
,
6 514 élèves (43,5 %)
bénéficient de cet enseignement ; 5 992 de ces
élèves dans les 29 collèges publics
bénéficient de trois heures hebdomadaires (46,6 % des
élèves).
Au lycée, le corse est dispensé à
949 élèves des 8 lycées d'enseignement
général et technologique et à
2 420 élèves des 7 lycées professionnels
(35,83 % de leur effectif).
Pour la session 2001 du baccalauréat, 370 candidats ont
présenté la langue corse (33 en bac professionnel, 102 en bac
technologique, 235 en bac général), l'enseignement du corse dans
le second degré étant assuré par 94 professeurs
certifiés.
Tous les collèges devraient progressivement proposer 3 heures
d'enseignement de corse pour chacun des niveaux d'enseignement. Cette extension
visait les classes de sixième à la rentrée scolaire 1999
et devait être ensuite étendue aux autres classes.
Le renforcement des sections méditerranéennes (enseignement du
corse associé à une langue romane, puis à une langue
ancienne à partir de la cinquième ainsi que l'étude des
civilisations du monde méditerranéen) participe également
aux actions engagées en faveur de la langue corse.
Le développement de l'enseignement du corse s'inscrit enfin dans le
cadre d'un accord avec les représentants de l'exécutif corse,
concrétisé par la signature, le 19 mars 2000, du contrat de
plan Etat-région. Celui-ci prévoit 25 millions de francs,
financés à égalité par l'Etat et la région
pour promouvoir l'offre de l'enseignement du corse dans l'ensemble de la
scolarité à raison de 3 heures hebdomadaires de la
maternelle à l'université et pour développer
l'enseignement bilingue dans les établissements scolaires.
b) L'article 7 du projet de loi relatif à la Corse : un dispositif symbolique mais juridiquement superfétatoire
Cet
article, relatif à l'enseignement de la langue corse est l'une des
dispositions les plus controversées du projet de loi actuellement en
cours de discussion devant le Parlement.
Comme l'a signalé récemment, et avec raison, la commission
spéciale du Sénat, le débat ne porte pas sur
l'opportunité d'offrir ou non un enseignement facultatif de langue corse
dans le cadre du service public de l'éducation nationale, puisque cette
question est tranchée par la loi Deixonne du 11 janvier 1951, qui a
été étendue à la langue corse en 1974, ainsi que
par l'article premier de la loi d'orientation sur l'éducation de 1989 et
par une circulaire du 21 juin 1982 qui consacrent l'enseignement des
langues régionales «
comme une matière
spécifique
» reposant sur le volontariat des
élèves et des enseignants. Par ailleurs, la circulaire du
7 avril 1995 a précisé les deux modalités de
l'enseignement des langues régionales :
- l'initiation, c'est-à-dire l'enseignement
des
langues
régionales à raison de trois heures hebdomadaires ;
- l'enseignement bilingue, c'est-à-dire un enseignement partiellement
en
langue régionale, celle-ci étant à la fois
langue enseignée et langue d'enseignement, à parité
horaire avec la langue française.
Le débat ne porte pas non plus sur l'opportunité de rendre ou non
cet enseignement juridiquement obligatoire, ce qui serait contraire aux
principes constitutionnels, comme en témoignent deux décisions du
Conseil constitutionnel de 1991 et de 1996 relatives respectivement au statut
de la collectivité territoriale de Corse et au statut de la
Polynésie française : selon cette jurisprudence,
l'enseignement d'une langue régionale dans le cadre de l'horaire normal
des écoles est possible à la double condition qu'il ne
revête pas un caractère obligatoire et n'ait pas pour objet de
soustraire les élèves aux droits et obligations applicables
à l'ensemble des usagers du service public de l'éducation.
Or, force est de constater que la rédaction ambivalente de
l'article 7 du projet de loi, dans son texte initial, revenait à
instituer dans les faits un enseignement obligatoire de la langue corse :
«
la langue corse est enseignée dans le cadre de l'horaire
normal des écoles maternelles et élémentaires, à
tous les élèves, sauf volonté contraire des
parents
».
A l'initiative du gouvernement et de sa commission des lois, l'Assemblée
nationale a supprimé la référence à la
volonté des parents de dispenser leurs enfants de l'enseignement de la
langue corse («
la langue corse est une matière
proposée à tous les élèves dans le cadre de
l'horaire normal des écoles maternelles et
élémentaires
») en reprenant la rédaction de
l'article 115 de la loi organique du 12 avril 1996 portant statut
d'autonomie de la Polynésie française.
Afin de lever toute ambiguïté quant au caractère non
obligatoire de cet enseignement, la commission spéciale du Sénat
a précisé que la langue corse était une matière
dont l'enseignement est proposé aux élèves des
écoles de Corse.
Elle a par ailleurs opportunément proposé de modifier
l'organisation du CAPES de corse afin de l'aligner sur les modalités de
droit commun des concours de langues régionales et qui, comportant des
épreuves dans une discipline à option, permettent au titulaire
d'enseigner dans une autre matière. En mettant fin à une
singularité insulaire, une telle polyvalence permettrait aux enseignants
de langue corse d'élargir leurs perspectives de carrière.
3. L'intégration dans l'enseignement public des écoles associatives pratiquant l'immersion linguistique
En 1999, dans le prolongement de la signature de la charte européenne des langues régionales et minoritaires, et à la demande du Premier ministre, des négociations ont été ouvertes avec les mouvements associatifs pour examiner les modalités d'une éventuelle intégration dans l'enseignement public, du réseau de leurs écoles, collèges et lycées pratiquant la méthode pédagogique dite de l'immersion (Diwan pour le breton, Seaska pour le basque, Calandretas pour l'occitan-langue d'oc, Bressolas pour le catalan, A.B.C.M-Zweisprachigkeit 3( * ) pour l'alsacien). Une telle intégration permettait d'accorder une reconnaissance culturelle aux associations et aussi de faire financer les investissements de leurs écoles et établissements par les collectivités territoriales.
a) L'importance de l'association Diwan
On
rappellera brièvement que, fondée en 1977, l'association Diwan a
ouvert sa première école en 1980, son premier collège en
1987 et un lycée en 1994. Elle bénéficie de subventions de
l'Etat depuis 1983 et est placée sous contrat d'association depuis 1994.
Les écoles et établissements d'enseignement privé sous
contrat relevant de l'association Diwan accueillaient au cours de la
dernière année scolaire environ
1 500 élèves du premier degré dans
25 écoles et 900 élèves du second degré
dans trois collèges et un lycée qui sont répartis sur les
cinq départements des Côtes d'Armor, du Finistère, de
l'Ille-et-Vilaine, de la Loire-Atlantique et du Morbihan.
b) Le protocole d'accord signé par l'association Diwan
Seule
l'association Diwan, fédérant les écoles et
établissements d'enseignement privé d'immersion en langue
bretonne a signé un protocole d'accord, le 28 mai 2001, avec le
ministre de l'éducation nationale, pour le passage sous statut public de
ses établissements. Ce protocole recouvre les domaines de la
pédagogie, du recrutement, de la formation, de la gestion du personnel
et l'intégration des personnels en fonction lors du transfert, tout en
définissant le calendrier de ce transfert.
Le processus d'intégration des établissements Diwan devait
être mis en oeuvre de manière progressive, l'objectif étant
de clore le processus en 2002. Le suivi de l'application des clauses du
protocole devrait être assuré au sein d'un comité paritaire
composé de représentants du ministère et de
l'association.
c) Les dispositions du protocole
Les
principales dispositions du protocole sont les suivantes :
- la reconnaissance de la méthode pédagogique utilisée
dans les établissements Diwan pour l'apprentissage du bilinguisme, ainsi
que le maintien de la spécificité de leur organisation au niveau
de leur fonctionnement ;
- une formation des enseignants adaptée au projet pédagogique de
l'établissement, concrétisée par la création du
centre de formation des enseignants bilingues des premier et second
degrés dans le cadre de l'IUFM de Rennes ;
- un plan de développement pluriannuel de l'enseignement bilingue en
langue régionale.
Ce protocole comporte également des clauses qui assurent le respect des
objectifs qui ont été assignés par les programmes à
l'acquisition de la maîtrise de la langue française à
l'école primaire.
Pour des raisons pédagogiques, un tel enseignement bilingue par
immersion se caractérise par l'utilisation principale de la langue
régionale comme langue d'enseignement et de communication pour tous les
élèves, toutes les classes et tous les personnels de
l'établissement.
Concernant l'école maternelle, toutes les activités scolaires et
leur accompagnement se font en breton, tandis que le français n'est
introduit dans l'enseignement élémentaire qu'en classe de CE2, et
de manière progressive, selon des horaires modulés librement
à chaque niveau, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture
se faisant d'abord en breton.
S'agissant du second degré, l'enseignement est dispensé
principalement en breton, mais il inclut néanmoins deux disciplines
enseignées en français ainsi que l'utilisation d'une langue
vivante étrangère selon les dispositions en vigueur dans les
sections
européennes.
d) L'intégration des personnels Diwan dans l'enseignement public
L'article 65 du projet de loi de finances pour 2002
prévoit
l'intégration dans l'enseignement public des personnels enseignants, et
non enseignants en fonction dans les établissements d'enseignement
privés du premier et du second degrés gérés par
l'association Diwan. Un décret en Conseil d'Etat devrait fixer les
modalités de cette intégration, de vérification de
l'aptitude professionnelle et de classement de ces personnels.
A compter du 1
er
septembre 2002, il est ainsi prévu de
créer 194 emplois, au titre de l'intégration sous statut
public, des personnels exerçant dans les établissements
associatifs Diwan, dont 50 non titulaires, soit :
- 105 personnels enseignants du premier degré ;
- 27 personnels enseignants du second degré titulaires ;
- 38 personnels enseignants du second degré non titulaires ;
- 5 personnels de direction ;
- 2 conseillers principaux d'éducation ;
- 5 ATOS ;
- 12 personnels de surveillance non titulaires.
Cette mesure s'accompagne, sur le chapitre 43-01 (Etablissements d'enseignement
privés-contrats de maîtres de l'enseignement privé) de la
suppression de 156 contrats à compter du
1
er
septembre 2002, l'intégration des personnels
étant donc neutre pour le budget de l'Etat.
Au plan local, les collectivités territoriales concernées devront
instruire les demandes d'intégration en liaison avec les
autorités académiques (vérification des locaux à
transférer, détermination du cadre juridique de transfert des
locaux et de transfert des biens matériels et d'équipement).
Cette instruction devrait être suivie de la création des
écoles et des établissements publics locaux d'enseignement.
Si les autres mouvements associatifs n'ont pas souhaité souscrire
à ce processus d'intégration dans l'enseignement public, et
demeurent donc sous le régime de l'enseignement privé sous
contrat, ils n'en bénéficieront pas moins de la reconnaissance
statutaire de leur mode d'enseignement et se verront appliquer les dispositions
prévues par les textes concernant l'enseignement par immersion.
e) Un coup d'arrêt à l'enseignement des langues régionales par immersion linguistique : la décision du Conseil d'Etat
Saisi
par plusieurs organisations relevant de la nébuleuse laïque (FCPE,
fédération des délégués
départementaux de l'éducation nationale, Ligue de l'enseignement,
syndicats SE-UNSA et SNES-FSU), le Conseil d'Etat, statuant en procédure
de référé, a prononcé par une ordonnance du
30 octobre dernier, la suspension de l'exécution du protocole
d'accord signé le 28 mai 2001 par le ministre de l'éducation
nationale prévoyant le passage sous statut public des
établissements associatifs Diwan, ainsi que l'arrêté du
31 juillet 2001 en tant qu'il concerne l'enseignement bilingue par la
méthode dite de « l'immersion » et la circulaire
n° 2001-168 du 5 septembre 2001 du ministre de
l'éducation nationale relative à la mise en oeuvre de
l'enseignement bilingue par immersion dans les écoles et
établissements « langues régionales ».
Même s'il ne s'agit que d'une procédure d'urgence qui ne
préjuge pas de l'examen du fond, le Conseil d'Etat a estimé qu'il
existait un doute sérieux quant à la légalité des
textes contestés, l'enseignement par immersion comportant
«
l'usage à titre principal de la langue régionale
comme langue de l'enseignement, comme langue de travail des
élèves et du personnel et comme langue de la vie
scolaire
».
Le Conseil d'Etat a également reconnu la situation d'urgence, qui
était contestée par le ministère en relevant
«
que les procédures devant conduire à l'affectation
de personnels sont dès à présent
engagées
» et que «
le conseil
général du Finistère a, le 3 septembre 2001,
accepté la prise en charge des dépenses liées à
l'intégration au service public du collège Diwan de la commune de
Relecq-Kerhnon
».
4. Les observations de la commission
Si elle
n'est évidemment pas opposée à l'enseignement des langues
régionales, qui contribue à préserver notre patrimoine
linguistique national et son héritage culturel, votre commission
considère que celui-ci doit s'exercer dans le cadre légal, qu'il
s'agisse de l'article 2 de la Constitution qui dispose que «
la
langue de la République est le français
» et de la
loi dite Toubon du 4 août 1994 qui stipule que le français
«
est la langue de l'enseignement, des examens et des concours...
sauf exceptions justifiées par les nécessités de
l'enseignement des langues et cultures régionales ou
étrangères
».
Son rapporteur, qui a quelques raisons de bien connaître
l'intérêt du bilinguisme régional à parité
horaire dans l'académie de Strasbourg considère que les langues
régionales font partie d'un socle culturel qu'il convient d'entretenir,
notamment par l'implication des collectivités locales, et sont aussi
source d'ouverture intellectuelle.
S'agissant de l'apprentissage d'une langue régionale par immersion,
telle que celui-ci est pratiqué par l'association des écoles
Diwan, votre commission ne pourrait approuver une méthode
pédagogique qui conduirait à faire du français une langue
étrangère.
En revanche, et à partir du moment où le principe de
l'intégration des écoles Diwan est retenu, elle considère
qu'il appartient à l'Etat d'effectuer les contrôles et les
inspections nécessaires pour s'assurer de la qualité de
l'enseignement dispensé, et notamment que la méthode immersive ne
porte pas atteinte à la transmission et à l'acquisition de la
langue française qui reste la priorité et la clé de
l'accès des élèves aux savoirs dans les autres champs
disciplinaires.
Dans l'attente d'une décision au fond du Conseil d'Etat, l'arrêt
du 30 octobre dernier n'ayant qu'un effet suspensif, votre commission se
demande s'il ne conviendrait pas de clarifier le texte même du protocole
du 28 mai, de modifier l'arrêté du 31 juillet et la
circulaire du 5 septembre 2001, voire d'envisager un statut expérimental
pour les écoles et établissements concernés.
Par ailleurs, votre commission ne peut que s'étonner que le
problème de l'enseignement des langues régionales, et notamment
de ses modalités pédagogiques les plus novatrices, comme
l'enseignement par immersion, n'ait fait l'objet d'aucun débat national,
en particulier devant le Parlement.
Elle souhaiterait qu'un véritable débat soit organisé au
Sénat sur ce sujet et que le ministre fournisse des précisions
sur les aménagements susceptibles d'être apportés au
protocole et à ses textes d'application afin de préciser le
rôle du breton comme langue d'enseignement et de communication dans la
vie scolaire.
*
* *
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
d'une séance tenue dans l'après-midi du
mercredi
21 novembre 2001
, sous la présidence de M. Jacques Valade,
président, la commission a examiné le rapport pour avis de
M.
Philippe Richert
sur les
crédits de l'enseignement scolaire pour
2002.
Un large débat s'est ensuite instauré.
M. Xavier Darcos
a rappelé qu'une enquête de l'inspection
générale avait montré que de nombreux professeurs
acceptaient d'aller enseigner dans les établissements situés en
zone d'éducation prioritaire pour y capitaliser les points
nécessaires à une autre affectation, et pour en repartir
dès que possible.
Il s'est par ailleurs déclaré opposé à une
intégration des écoles Diwan, qui développent un
particularisme linguistique, dans le service public de l'éducation
nationale et s'est inquiété des conséquences
financières de cette intégration pour les collectivités
locales concernées en termes d'investissements immobiliers.
M. Daniel Eckenspieller
a souhaité que la discussion
budgétaire soit l'occasion d'évoquer le problème des
écoles élémentaires qui sont astreintes à signer
des contrats prévoyant le versement d'un droit forfaitaire au centre
français d'exploitation du droit de copie (CFC) et qui sont
obligées, étant dépourvues de ressources propres et de
personnalité morale, de se retourner vers les communes, alors que les
collèges et les lycées peuvent verser directement ce droit de
copie au CFC, qui leur est ensuite restitué par le rectorat. Il a
estimé qu'il serait logique que le ministère de
l'éducation nationale passe une convention avec le CFC pour
régler ce problème.
M. Louis Duvernois
a rappelé que le conseil supérieur des
Français de l'étranger réclamait depuis longtemps que
l'éducation nationale contribue aux ressources financières de
l'agence pour l'enseignement français à l'étranger,
celle-ci ayant la responsabilité de quelque 400 établissements
français à l'étranger qui scolarisent environ 100 000
élèves français sur tous les continents.
M. Bernard Murat
a fait observer que l'éducation nationale ne
finançait que 13 % du développement des activités
sportives, contre 43 % pour les collectivités locales, et que
l'essentiel de cette contribution consistait à rémunérer
les professeurs d'éducation physique et sportive.
M. René-Pierre Signé
a souligné le caractère
très positif du projet de budget de l'enseignement scolaire, notamment
au regard de l'augmentation de ses moyens et a regretté que les mesures
innovantes proposées par le ministre pour moderniser notre
système scolaire, dans le respect des exigences pédagogiques,
suscitent autant de scepticisme.
Il a également rappelé que le montant de l'allocation de
rentrée scolaire avait été triplé et que les
écoles de l'association Diwan étaient passées sous contrat
d'association en 1994, avec la bénédiction du gouvernement
précédent.
M. Pierre Laffitte
s'est enquis des résultats de la concertation
engagée par le ministre dans le domaine de l'innovation scolaire.
Répondant à ces interventions,
M. Philippe Richert,
rapporteur
pour avis
, a notamment apporté les
précisions suivantes :
- les établissements scolaires situés en zones d'éducation
prioritaire ont besoin de professeurs chevronnés et le système
incitatif mis en place pour stabiliser ces enseignants pendant plusieurs
années peut être considéré comme un progrès
par rapport à la situation antérieure où ces postes
difficiles étaient occupés par de jeunes enseignants non
volontaires et inexpérimentés ;
- si l'intégration dans le service public des écoles pratiquant
l'enseignement d'une langue régionale par immersion peut être
considérée par certains comme choquante, il convient de rappeler
que l'association Diwan est sous contrat d'association depuis 1994 et que cette
intégration peut être un moyen pour l'éducation nationale
de mieux contrôler les méthodes pédagogiques
pratiquées, en y apportant les aménagements nécessaires
dans une perspective souhaitable d'ouverture aux langues régionales ;
- la signature d'une convention entre le ministère de l'éducation
nationale et le centre français d'exploitation du droit de copie pour
régler le problème des écoles élémentaires
constituerait sans doute une solution opportune ;
- l'éducation nationale devrait sans doute s'impliquer davantage dans le
développement des activités sportives ;
- les bourses de collège sont aujourd'hui d'un montant dérisoire,
de l'ordre de 300 francs par an, qui est très inférieur à
l'allocation de rentrée scolaire ; alors qu'elles constituaient un droit
pour certaines familles modestes, permettant notamment d'acquitter les frais de
cantine, elles ont été en quelque sorte supplantées par un
système d'aides attribuées au cas par cas par le fonds social
collégien, dont l'attribution suppose une démarche personnelle
des familles en situation difficile.
M. Xavier Darcos
a rappelé que la gestion des bourses de
collège était si coûteuse, compte tenu de leur faible
montant, qu'elles ont été temporairement transformées en
prestations familiales.
Au terme de ce débat, suivant les propositions de son rapporteur pour
avis, la commission a décidé de donner un
avis
défavorable à l'adoption des crédits de l'enseignement
scolaire pour 2002.
*
* *
CONCLUSION
1
Mieux gérer, mieux
éduquer,
mieux réussir. Redonner sens à l'autorisation budgétaire
n° 328-1998-1999
2
L'école des riches, l'école des pauvres - Nestor
Romero - Syros 2001
3
Association de parents pour le bilinguisme en classe dès la
maternelle.