I. DES MESURES BUDGÉTAIRES EN FORTE PROGRESSION POUR DES EFFECTIFS SCOLARISÉS EN DIMINUTION OU EN STAGNATION
A. L'ÉVOLUTION DES CRÉDITS POUR CHAQUE ORDRE D'ENSEIGNEMENT
Le
projet de loi de finances de 2002 pour l'enseignement scolaire
s'élève à 52,701 milliards d'euros
(345,698 milliards de francs), soit une augmentation de 4,11 % par rapport
à la loi de finances initiale pour 2001.
EVOLUTION DU BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT SCOLAIRE DEPUIS DIX ANS
(en milliards d'euros)
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
PLF
|
Budget de
l'enseignement scolaire
|
33,2
|
34,6
|
36,9
|
38,3
|
40,0
|
41,4
|
42,3
|
43,6
|
45,5
|
47,0
|
50,6
|
52,7
|
Budget de
l'éducation nationale
|
37,9
|
40,0
|
42,9
|
44,4
|
46,4
|
48,4
|
49,4
|
51,0
|
53,2
|
55,0
|
59,2
|
61,4
|
Part du budget de l'enseignement scolaire dans le budget de l'Etat (en %) |
16,8 |
17 |
17,3 |
17,3 |
17,6 |
17,6 |
17,7 |
18 |
18,4 |
18,3 |
19,4 |
19,8 |
L'évolution du budget de l'enseignement scolaire pour
2002
est articulée autour de deux priorités :
- la création de 10 942 emplois qui permet, notamment, de
tenir les engagements du plan pluriannuel. Les 10 942 emplois
budgétaires créés se répartissent entre
8 997 emplois d'enseignants et 1 945 emplois de non
enseignants. Le coût de ces créations d'emplois
s'élève à 2,1 milliards de francs
(320,2 millions d'euros) en année pleine ;
- le financement des réformes engagées dans l'enseignement
scolaire : réforme des collèges, rénovation de
l'enseignement professionnel, enseignement des langues vivantes à
l'école élémentaire, développement des langues et
cultures régionales, de l'éducation artistique et culturelle,
plan de relance de l'internat scolaire, intégration des
élèves handicapés.
Le tableau ci-après récapitule les 10 942 créations
d'emplois prévues au projet de loi de finances pour 2002 en fonction de
leur date d'entrée en vigueur :
|
Créations |
I - A effet du 1 er janvier 2002 |
3 587 |
1 - Personnels du premier degré |
1 500 |
Écoles |
1 500 |
2 - Personnels du second degré |
812 |
A - Personnels enseignants |
772 |
Collèges et lycées |
660 |
Lycées professionnels |
112 |
B - Personnels de direction |
|
C - Personnels d'encadrement et d'orientation |
40 |
3 - Personnels administratifs |
40 |
4 - Établissements publics |
35 |
5 - Résorption de l'emploi précaire |
1 200 |
II - A effet du 1 er septembre 2002 |
7 355 |
1 - Personnels du premier degré |
800 |
Écoles |
800 |
2 - Personnels du second degré |
5 000 |
A - Personnels enseignants |
4 580 |
Collèges et lycées |
2 830 |
Lycées professionnels |
1 750 |
B - Personnels de direction |
73 |
C - Personnels d'encadrement et d'orientation |
347 |
3 - Personnels administratifs |
1 135 |
4 - Personnels d'inspection générale et d'inspection |
40 |
IGEN et IGAENR |
6 |
IA-Adjoints |
5 |
IEN |
29 |
5 - Personnels médico-sociaux |
250 |
6 - Intégration personnels Diwan |
130 |
TOTAL I + II |
10 942 |
Outre
les 7 700 emplois inscrits dans le plan pluriannuel de recrutement,
le ministère de l'éducation nationale y ajoute les emplois qui
découlent de la titularisation des enseignants à statut
précaire et de la transformation en emplois des heures
supplémentaires.
Sur les 6 593 créations d'emplois d'enseignants et
assimilés annoncées dans le second degré, 1 000
résultent du protocole Sapin de résorption de la
précarité, prévu déjà dans le cadre du plan
pluriannuel, 1 200 du processus de résorption de l'emploi
précaire en plus de ce plan et 1 000 (500 certifiés et
500 PLP) de la transformation d'heures supplémentaires année
(HSA). Pour les personnels ATOS, 445 emplois seront créés au
titre de la résorption de la précarité.
Il convient donc de tenir compte de la titularisation, au demeurant souhaitable
de ces personnels déjà en place, pour apprécier la
réalité des emplois « nets »
créés et du renforcement de l'encadrement effectif des
élèves, en fonction de l'évolution de leurs effectifs.
Lors de son audition devant la commission, le ministre a indiqué que les
10 942 emplois budgétaires annoncés se ventilaient, pour
l'enseignement scolaire, entre 4 300 créations nettes, 2 312
emplois de stagiaires, 4 200 emplois destinés à
résorber la précarité et 130 emplois au titre de
l'intégration des enseignants des écoles associatives Diwan.
1. L'évolution des crédits de l'enseignement primaire public
Le montant total des crédits consacrés à l'enseignement primaire public progresse de 361,339 millions d'euros passant de 9,876 milliards d'euros en dotation 2001 à 10,237 milliards d'euros au projet de loi de finances 2002. Les principales mesures nouvelles inscrites au projet de loi de finances 2002 sont les suivantes :
a) La création de 2404 emplois d'enseignants
-
800 emplois de professeurs des écoles, dont 100 maîtres
formateurs en langue vivante, au 1er septembre 2002, ces nouveaux emplois
étant d'abord destinés à résorber les
inégalités de dotation entre les académies ;
- 1 500 emplois de stagiaires, au 1er janvier 2002, afin d'augmenter
le nombre de postes offerts aux concours externes de professeurs des
écoles ;
- 104 emplois destinés au dispositif d'intégration sous
statut public, au 1er septembre 2002, des personnels du premier degré
exerçant dans les écoles associatives Diwan (ces créations
d'emplois sont financées par la suppression de crédits sur le
chapitre : rémunération de l'enseignement privé).
Le coût de ces créations d'emplois est de 251,43 millions de
francs.
b) Les mesures catégorielles en faveur des personnels enseignants
Le
coût des deux mesures concernant les personnels enseignants du premier
degré public s'élève à 879,66 millions de
francs en année pleine :
- poursuite du plan d'intégration des instituteurs dans le corps des
professeurs des écoles (266,55 millions de francs en tiers
d'année), soit 20 735 transformations d'emplois ;
- revalorisation de l'indemnité de sujétions spéciales des
directeurs d'écoles, afin de pallier certaines difficultés de
recrutement. La revalorisation prévue s'étalera sur deux
années à compter du 1er janvier 2002. Elle
entraîne un coût de 80 millions de francs en année
pleine dans le projet de loi de finances 2002.
c) Les mesures en faveur des inspecteurs de l'éducation nationale
Une
réforme du statut des IEN est actuellement mise en oeuvre et a fait
l'objet de plusieurs mesures inscrites en loi de finances pour 2001. Elle a
notamment conduit au passage, au 1er janvier 2001, de l'indice terminal de la
hors classe de l'indice brut 1015 à la hors échelle A, et
à l'amélioration du pyramidage de ce grade, qui passe de 34
à 40 % au 1er septembre 2001.
Au titre du projet de loi de finances pour 2002, il est prévu de
transformer 40 emplois de classe normale en emplois de hors classe pour un
coût, en année pleine, de 0,388 million d'euros. Afin de maintenir
les équilibres de rémunération existant entre les IA IPR
et les IEN, une mesure portant sur la revalorisation de leur indemnité
de charges administratives est également prévue : le montant
versé aux IEN ex inspecteurs départementaux de l'éducation
nationale est augmenté de 457,35 euros, celui versé aux IEN ex
inspecteurs de l'enseignement technique et inspecteurs d'information et
d'orientation étant majoré de 487,84 euros (coût en
année pleine : 0,895 millions d'euros).
d) L'apprentissage des langues vivantes à l'école
L'objectif est de mettre en place, à la rentrée 2002, un enseignement de langue vivante dans les classes de CE2 et de grande section de maternelle : 110 millions de francs en année pleine de crédits supplémentaires sont prévus à cet effet. Ces crédits permettront notamment d'assurer la rémunération des personnels chargés de cet enseignement.
e) L'éducation artistique et culturelle
L'objectif poursuivi est d'ouvrir aux élèves, à tous les niveaux d'enseignement, l'accès à l'art et à la culture, notamment par la création de classe à projet artistique et culturel (20 000 pour le primaire, 4 000 pour le collège et 3 000 pour le lycée professionnel). Des crédits nouveaux à hauteur de 60 millions de francs sont mobilisés à cet effet dans le projet de loi de finances pour 2002 s'ajoutant aux 263 millions de francs prévus dans le cadre de la loi de finances 2001. Pour le 1er degré, les moyens nouveaux s'élèveront à 19 millions de francs.
f) L'informatique pédagogique et de gestion
Le
développement des nouvelles technologies de l'information et de la
communication dans l'enseignement est intégré aux systèmes
de l'information du ministère : 80 millions de francs de
crédits supplémentaires sont prévus notamment pour
financer le dispositif d'aide aux établissements scolaires, à la
mise en ligne de leurs productions, à la montée en charge du
dispositif Renater, ainsi qu'au développement des nouvelles technologies
dans les services centraux et déconcentrés.
Sur ce montant, 4,92 millions de francs seront consacrés à
l'enseignement primaire.
On notera que le nombre d'élèves par micro-ordinateur est
aujourd'hui de 25 en primaire, contre 14,5 en collège et 6 en
lycée.
Votre commission tient à souligner l'implication des
collectivités locales dans le développement de l'informatique
pédagogique puisqu'elles sont normalement chargées de l'entretien
des équipements, alors que le premier équipement et la formation
des personnels relèvent en principe de l'Etat, ainsi que du raccordement
des écoles et établissements à internet, du câblage
et de la mise en réseau interne.
Au cours de la dernière année scolaire, la moitié des
écoles, 68 % des collèges et 85 % des lycées
étaient équipés en matériels informatiques, dont la
moitié multimédia et communicants.
g) L'accueil des élèves handicapés
Le plan "Handiscol" prévoit de porter en 3 ans à 50 000 le nombre d'enfants et d'adolescents handicapés accueillis en milieu scolaire. Une mesure de 56,6 millions de francs est inscrite au titre de la deuxième tranche de ce plan qui permettra d'acquérir des matériels spécifiques pour adapter l'équipement des élèves handicapés moteurs ou atteints de déficiences auditives ou visuelles. Sur ce montant, 15,22 millions de francs seront consacrés aux enfants scolarisés dans le premier degré.
2. L'évolution des crédits de l'enseignement secondaire public
L'ensemble des crédits du second degré public progresse de 50,47 millions d'euros passant de 23,129 milliards d'euros en dotation 2001 à 23,180 milliards d'euros en 2002. Les principales mesures nouvelles inscrites au projet de loi de finances 2002 sont les suivantes :
a) La création d'emplois d'enseignants du second degré ou assimilés
Le
second degré bénéficie de la création de
6 593 emplois d'enseignants ou assimilés, dont
73 nouveaux personnels de direction, pour un montant total de 266,968
millions de francs.
- 1 000 emplois supplémentaires seront affectés
à la poursuite de la réforme des collèges et à la
relance de l'enseignement professionnel ainsi qu'au renforcement de la lutte
contre la violence avec la création de 82 emplois de CPE ;
- 1 000 emplois permettront de poursuivre la transformation d'heures
supplémentaires : 18 000 HSA sont supprimées et
transformées en 500 emplois de certifiés et 500 emplois
de PLP ;
- 3 755 emplois contribueront à la résorption de
l'emploi précaire conformément aux mesures décidées
par le gouvernement, dont 755 au profit des GRETA et des établissements
publics (CNDP, CNED, ONISEP) ;
- 812 emplois de stagiaires permettront d'augmenter le nombre de postes
ouverts aux recrutements afin de faire face à l'accroissement des
départs à la retraite et pourvoir les emplois nouveaux de
titulaires qui sont créés ;
- 26 emplois sont destinés au dispositif d'intégration sous
statut public des personnels du second degré exerçant dans les
écoles associatives Diwan (ces créations d'emplois sont
financées par la suppression de crédits sur le chapitre de
rémunération de l'enseignement privé).
b) La création d'emplois de non enseignants
L'effort
en faveur des personnels non enseignants se traduit par la création de
1 945 emplois supplémentaires dont 445 emplois au titre
de la résorption de la précarité. Ces emplois sont
répartis ainsi qu'il suit :
- 1 175 emplois d'ATOS (personnels administratifs et personnels
techniques), soit 30 emplois pour l'administration centrale et
1 145 emplois pour les services déconcentrés et pour
les EPLE ;
- 250 emplois de personnels médico-sociaux :
25 médecins, 150 infirmières et 75 assistants de
service social. Ils permettront en priorité d'améliorer le suivi
sanitaire et social des enfants les plus en difficulté, 55 de ces
emplois étant affectés dans les internats scolaires ;
- 40 emplois d'inspection : 29 emplois d'inspecteur de
l'éducation nationale, 3 emplois d'inspecteur général
de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche,
3 emplois d'inspecteur général de l'éducation
nationale et 5 emplois d'inspecteur d'académie-adjoint ;
- 35 emplois au profit des établissements publics nationaux,
destinés notamment à la poursuite du plan pour l'éducation
artistique et culturelle et à la création de CRDP et DRONISEP en
Guadeloupe et Guyane ;
- 445 emplois sont destinés à résorber l'emploi
précaire notamment dans les GRETA.
S'agissant de ces créations d'emplois non enseignants, votre commission
tient d'abord à se féliciter de l'effort engagé en faveur
des personnels médico-sociaux, dont elle dénonce l'insuffisance
depuis plusieurs années, et constate avec satisfaction qu'une part de
ces personnels seront affectés dans les internats scolaires.
Concernant plus particulièrement les personnels ATOS, qui
bénéficieront de 1 145 créations d'emplois dans les
services déconcentrés et surtout les établissements
scolaires, elle voudrait faire observer que cet effort est néanmoins
insuffisant pour accompagner celui accompli notamment par les
départements en matière de construction et d'agrandissement de
collèges : force est de constater que les emplois
créés depuis plusieurs années ne permettent pas de couvrir
les besoins nés de l'augmentation des surfaces construites par les
collectivités territoriales.
Par ailleurs, elle ne peut que regretter que les aides éducateurs
tendent à supplanter les surveillants d'externat et maîtres
d'internat traditionnellement affectés à l'encadrement des
élèves, cette formule permettant à des étudiants
non boursiers de poursuivre leurs études supérieures dans des
conditions satisfaisantes et ne présentant pas les inconvénients
de celle des emplois jeunes dont l'avenir reste souvent incertain au terme de
leur contrat.
c) Les mesures catégorielles en faveur des personnels du second degré public
(1) Les enseignants du second degré
Le
montant des mesures concernant les personnels enseignants du second
degré s'élève à 182,36 millions de francs en
année pleine dont 139,06 millions de francs pour
l'enseignement public :
* dernière tranche du plan d'intégration des PEGC dans le corps
des professeurs certifiés (600 transformations d'emplois) ;
* accès des PEGC et des chargés d'enseignement d'éducation
physique et sportive à la hors classe et à la classe
exceptionnelle (504 transformations) ;
* amélioration du pyramidage budgétaire des corps
d'enseignants : 1 182 transformations d'emplois en hors classe
sont prévues (344 professeurs agrégés,
446 professeurs certifiés, 315 PLP, 31 PEPS et
46 CPE) ;
* transformation de 100 emplois de professeurs agrégés qui
enseignent dans les CPGE en professeurs de chaire supérieure pour un
coût de 7,28 millions de francs en année pleine.
(2) L'enseignement professionnel
L'enseignement professionnel bénéficie de trois
séries de mesures :
* mise en place d'un dispositif de pré-recrutement dans certaines
disciplines professionnelles : une formation sur deux ans est offerte
à 200 professionnels, pour leur permettre de se préparer au
concours externe de recrutement ; 200 emplois d'élève de
cycle préparatoire au concours externe du CAPLP sont
créés, par transformation, pour un coût de
3,53 millions de francs en année pleine ;
* création d'une échelle de rémunération de PLP
bi-admissible à l'agrégation à l'instar de celle existante
pour les certifiés pour un coût de (2,26 millions de francs)
;
* revalorisation de l'indemnité de responsabilité de chef de
travaux de 30%. Cette mesure représente un coût de
8,99 millions de francs.
(3) Les personnels de direction
Faisant suite à la refonte du statut des personnels de direction engagée en 2001 (création d'un corps unique de trois grades et amélioration du classement des établissements), une mesure de pyramidage est inscrite avec 379 transformations au 1er janvier 2002 pour un coût de 23,64 millions de francs. Cette mesure complète le dispositif en faveur des personnels de direction (création de 73 emplois) qui sera détaillé plus loin.
(4) Les personnels d'inspection
En 2001,
la hors classe du corps des inspecteurs d'académie-inspecteurs
pédagogiques régionaux (IA IPR) a été
portée à 19 %, à compter du 1er septembre. Le taux de
l'indemnité de charges administratives versée aux personnels
chargés des fonctions de conseiller de recteur a également
été revalorisé.
En 2002, il est prévu de poursuivre cette politique de revalorisation.
La structure démographique du corps des IA IPR révèle en
effet un âge moyen de 54 ans. Le nombre de départs à la
retraite dans la hors classe étant faible, il est proposé, afin
d'offrir aux intéressés des perspectives de carrière
satisfaisantes, la transformation de 50 emplois, à compter du 1er
septembre 2002, pour un coût, en année pleine, de 0,621 million
d'euros. A cette même date, il est prévu de revaloriser
l'indemnité de charges administratives des IA IPR. Cette prime sera
portée à 6 860 euros. Cette dernière mesure
représente un coût en année pleine de 0,792 million
d'euros.
(5) Les personnels ATOSS
Le plan
d'intégration des agents administratifs dans le corps des adjoints
administratifs se poursuit par la transformation de 2 275 emplois sur la
section scolaire pour un coût de 12,20 millions de francs.
Par ailleurs, les perspectives de carrière dans plusieurs corps ATOS
d'administration centrale ou de services déconcentrés sont
améliorées par l'ouverture de nouveaux débouchés
dans les grades d'avancement (3,79 millions de francs) en année
pleine. En outre, dans la continuité avec les budgets de ces
dernières années, des mesures spécifiques sont
prévues en faveur de l'inspection générale et de
l'encadrement administratif supérieur (12,06 millions de francs).
Les personnels de service social bénéficieront dès le 1er
janvier 2002 d'une revalorisation de 20 % de l'indemnité de
sujétions spéciales (4,64 millions de francs).
d) Les autres mesures bénéficiant au second degré
(1) L'éducation artistique et culturelle
Sur l'ensemble des crédits nouveaux inscrits à ce titre en 2002, d'un montant de 60 millions de francs, les moyens destinés à l'enseignement du second degré public s'élèveront à près de 10 millions de francs.
(2) L'internat scolaire
Le plan
de relance et de développement de l'internat scolaire sera mis en oeuvre
dès la rentrée scolaire 2001 grâce à la mise en
place d'une aide financière destinée aux familles des
élèves boursiers internes. Cette aide d'un montant de
1 515 francs concerne tous les élèves boursiers
internes (55 000 bénéficiaires).
Le coût de la mesure est de 82 millions de francs en année
pleine. Parallèlement est prévue la création d'un fonds
national pour le développement de l'internat scolaire public. Il devrait
permettre à l'éducation nationale ainsi qu'à d'autres
partenaires (collectivités locales et le cas échéant
groupes privés), de participer à la réhabilitation
d'internats existants et/ou à la construction de nouveaux internats.
L'objectif annoncé est que chaque département dispose d'ici cinq
ans d'au moins un internat en collège, un internat en lycée et un
internat en lycée professionnel.
Le plan de relance prévoit également la création dans
chaque département d'une cellule chargée de la scolarité
en internat, un programme de formation des personnels et un
développement de l'information destiné aux familles visant
à valoriser la poursuite d'études en internat.
Votre commission est favorable à un développement de cette
formule et à une participation des collectivités territoriales
à son financement, mais s'inquiète de l'encadrement des internats
scolaires que certains responsables académiques souhaiteraient voir
financer par ces collectivités.
(3) Accueil des élèves handicapés
Dans le cadre du plan "Handiscol", le second degré bénéficiera d'une mesure nouvelle de 5,41 millions d'euros sur les 8,64 millions d'euros (56,6 millions de francs), inscrite au titre de la deuxième tranche de ce plan.
(4) La validation des acquis
Le projet de loi de modernisation sociale élargit les conditions d'accès à la validation des acquis professionnels et simplifie les procédures prévues à cet effet. Les moyens spécifiques accordés aux académies pour financer les services de validation des acquis sont abondés en 2002 de 5 millions de francs, soit une hausse de plus de 35 % par rapport à la dotation actuelle.
(5) Les bourses au mérite
Le dispositif de bourses au mérite destiné aux élèves boursiers de collège les plus méritants a été mis en place depuis la rentrée 2000. Il permet aux élèves de suivre une scolarité en lycée d'enseignement général, technologique ou professionnel conduisant au baccalauréat. Le montant annuel de la bourse est de 5 000 F. Il est créé 10 000 bourses supplémentaires pour un coût de 50 millions de francs en année pleine.
(6) L'informatique pédagogique et de gestion
La part des crédits destinés au développement des usages des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement s'élèveront à 30,24 millions de francs pour le second degré public.
(7) Les investissements
72,74 millions de francs supplémentaires
d'autorisations
de programmes sont ouvertes en 2002, ce qui porte le montant des autorisations
de programmes à 860,03 millions de francs. Elles sont
réparties en :
- 351,6 millions de francs dans le cadre de la troisième
annuité des CPER ;
- 30 millions de francs en AP/CP pour la création d'un fonds d'aide
à la construction et à la réhabilitation d'internats ;
- 308,56 millions de francs en faveur des investissements directs de
l'Etat auprès des académies, de l'administration centrale et des
établissements à la charge de l'Etat ;
- 130,01 millions de francs destinés à l'acquisition
d'équipements et de matériels pédagogiques ainsi que
39,88 millions de francs de subventions d'investissement, notamment pour
le plan exceptionnel d'investissement de la Corse et un complément de
moyens pour les constructions scolaires en Guyane.
3. L'évolution des crédits de l'enseignement privé sous contrat
Les crédits de l'enseignement privé sous contrat progressent de 286,383 millions d'euros passant de 6,180 milliards d'euros à 6,467 milliards d'euros. Les principales mesures nouvelle inscrites en 2002 au titre de l'enseignement privé sous contrat sont les suivantes :
a) Les moyens d'enseignement
645
contrats supplémentaires sont créés pour un coût de
52,161 millions de francs, soit :
- 20 contrats destinés aux établissements privés
d'enseignement spécialisé, au 1er janvier 2002, par
transfert du chapitre 31-92 ;
- 123 contrats de maîtres contractuels du premier degré, au
1er septembre 2002 ;
- 196 contrats de maîtres contractuels du second degré, au
1er septembre 2002 ;
- 306 contrats de stagiaires premier degré, au 1er septembre 2002.
b) Les mesures en faveur des personnels
Le
montant total des mesures intéressant la situation des personnels
inscrites dans le projet de loi de finances pour 2002 s'élève
à 154,87 millions de francs au titre de l'enseignement privé
(soit en année pleine 462,78 millions de francs). Les mesures
catégorielles prévues pour l'enseignement privé concernent
également le dispositif de résorption de l'emploi
précaire.
- les mesures concernant les personnels enseignants du 1er degré de
l'enseignement privé sous contrat s'élèvent à
178,16 millions de francs au titre de l'intégration des
instituteurs dans le corps des professeurs des écoles : en application
du principe de parité, 3 514 contrats sont transformés au titre
de l'enseignement privé.
- les mesures concernant les personnels enseignants, d'éducation et
d'orientation du second degré prennent effet à compter du 1er
septembre 2002. Leur coût s'élève à 43,29 millions
de francs pour l'enseignement privé. Viennent s'ajouter des mesures
spécifiques prévues pour l'enseignement privé, dans le
cadre de l'application du protocole d'accord sur la résorption de
l'emploi précaire signé le 10 juillet 2000 (36,597 millions
d'euros en année pleine).
c) Le forfait d'externat
A
l'ajustement annuel des crédits du forfait d'externat, à hauteur
de 109,76 millions de francs, s'ajoutent trois mesures d'actualisation :
- ajustement des crédits pour tenir compte de la diminution des
effectifs pour - 3,811 millions d'euros ;
- actualisation de la part "matériel" du forfait de Nouvelle
Calédonie et de Saint Pierre et Miquelon pour 0,071 million d'euros
;
- application des deux coefficients de majoration à la part "personnel"
du forfait de Nouvelle Calédonie pour 0,685 million d'euros.
d) L'enseignement des langues vivantes à l'école
Les crédits destinés à l'enseignement des langues vivantes à l'école élémentaire sont abondés de 14,69 millions de francs en année pleine.
e) Les conventions passées dans les T.O.M.
L'application de la convention du 28 février 1995 entre l'Etat et l'enseignement privé de Wallis se traduit par l'inscription d'une somme de 0,153 million d'euros pour l'intégration dans la catégorie unique de 18 maîtres de la troisième catégorie. S'agissant de la Polynésie française, l'ajustement de la contribution de l'Etat aux dépenses d'éducation au titre des établissements d'enseignement privés atteint 0,021 million d'euros. L'ajustement des crédits pour l'application des conventions passées dans les T.O.M. (Wallis) s'élève à 0,035 million d'euros. Enfin, sont prévus, à hauteur de 0,428 million d'euros, des crédits destinés au financement du régime temporaire de retraite des maîtres contractuels et agréés à titre définitif des établissements d'enseignement privés sous contrat avec l'Etat, exerçant en Polynésie française et en Nouvelle Calédonie.
f) Les moyens d'intervention
L'adaptation de la structure des emplois au dispositif d'intégration des établissements associatifs Diwan sous statut public entraîne la suppression de 156 contrats à compter du 1er septembre 2002 soit 13,230 millions de francs. Enfin, une mesure de suppression de crédits est opérée sur le chapitre 43-02 pour - 41,89 millions de francs.
4. Le rappel des mesures prévues dans le plan pluriannuel de recrutement
Annoncé le 15 novembre 2000, ce plan se décomposait en deux séries de mesures :
a) Une programmation des recrutements sur cinq ans
Afin de
répondre aux départs à la retraite de près de
40 % des enseignants dans les dix ans à venir, le plan de
programmation des recrutements concernant les années 2001 à 2005
prévoit que le nombre des postes mis aux concours devrait augmenter de
30 % pour le premier degré et de 50 % pour le second
degré.
S'agissant des personnels ATOS et médico-sociaux, les postes mis aux
concours devraient augmenter respectivement de l'ordre de 45 % et de
125 %.
b) Un plan de créations d'emplois sur trois ans
Pour la
période 2001-2003, le plan prévoit la création de
33 200 emplois budgétaires, dont 27 600 pour
l'enseignement scolaire contre 5 600 pour l'enseignement supérieur.
Ces emplois se ventileraient ainsi qu'il suit :
- pour le premier degré, 8 025 emplois dont
2 400 emplois nouveaux de professeurs des écoles et
5 625 emplois de stagiaires ;
- pour le second degré, 5 900 emplois nouveaux, dont
3 000 créés par transformation d'heures
supplémentaires ;
- création de 9 000 emplois par transformation de
crédits de rémunération permettant la titularisation de
professeurs contractuels ;
- création de 4 675 emplois de personnels ATOS.
c) Les observations de la commission
Si elle
ne peut que se féliciter de la mise en place d'une programmation des
recrutements, qu'elle réclame depuis plusieurs années, de la
consolidation de l'emploi précaire, et de la transformation des heures
supplémentaires, qui introduisent toutefois une souplesse de gestion,
votre commission tient d'abord à souligner que le nombre de
créations nettes d'emplois d'enseignants, ne sera que de 4 300 dans
le premier et le second degrés.
Sur un plan plus général, elle observe un décalage entre
les créations d'emplois annoncées et l'évolution
prévisible des effectifs scolarisés : les
5 900 nouveaux emplois enseignants prévus de 2001 à
2003 pour les collèges et les lycées sont très
supérieurs à ceux créés au cours des huit
années précédentes.
Elle ne peut que s'inquiéter du caractère exclusivement
quantitatif du plan pluriannuel de créations d'emplois qui n'est assorti
d'aucune orientation pédagogique nouvelle, concernant notamment
l'obligation de service des enseignants, permettant de répondre aux
dysfonctionnements constatés dans chaque degré d'enseignement.
Elle se demande enfin si les conséquences de la mise en oeuvre de la
réduction du temps de travail dans l'éducation nationale, qui
fait actuellement l'objet de négociations, ne sera pas encore à
l'origine d'un accroissement substantiel des emplois enseignants et non
enseignants.
5. Les besoins disciplinaires de recrutement à moyen terme
a) Des viviers de candidats satisfaisants ?
Dans le
premier et le second degrés, on enregistre respectivement en moyenne 6
et 7 candidats par poste. Cependant certaines académies connaissent
déjà une situation moins favorable et susceptible de se
détériorer encore dans l'avenir : Reims, Créteil ou
Versailles sont ainsi des académies où la demande de mutation est
la plus forte et où le nombre de candidats par poste n'est que de
4 à 5.
Dans le second degré, la situation est contrastée selon les
disciplines. Pour l'enseignement des langues, on compte seulement
5 candidats par poste aux CAPES d'anglais ou d'espagnol. De même,
les sciences et les disciplines d'enseignement technique ou professionnel
souffrent de la concurrence avec le secteur privé (secteurs de
l'hôtellerie, du génie civil, industriel ou mécanique).
b) Des adaptations au système de recrutement
Ces
adaptations empruntent deux modalités :
- mise en place d'un troisième concours de recrutement dans certains
corps de l'enseignement pris en application de l'article 19 de la loi du
11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la
fonction publique de l'Etat, modifié par l'article 15 de la loi du
3 janvier 2001 relative à la résorption de l'emploi
précaire et à la modernisation du recrutement dans la fonction
publique. Ce concours devrait permettre de diversifier les voies de recrutement
actuelles ;
- en matière de pré recrutement, et comme il a été
vu,
une formation sur deux ans est offerte à
200 professionnels, pour leur permettre de se préparer au concours
externe de recrutement, dès la rentrée 2001 : 200 emplois
d'élèves de cycle préparatoire au concours externe du
CAPLP sont créés au projet de loi de finances pour 2002, pour un
coût de 3,53 millions de francs en année pleine.
c) La programmation des recrutements selon le plan pluriannuel
La programmation des recrutements pour les cinq prochaines années résulte du plan pluriannuel annoncé le 15 novembre 2000. Dès 2001, l'augmentation des postes offerts aux concours externes dans les premier et second degrés, a été respectivement de 9 et 10 %.
(1) Dans le premier degré
S'agissant des postes aux concours externes de professeur des
écoles, 8 500 places ont été ouvertes au
concours en 1997. Ce chiffre a été porté à un peu
plus de 10 000 l'année dernière et à 11 000 en
2001. Cet effort est poursuivi avec 12 000 postes en 2002, ce qui
correspond à une augmentation de près de 20 % sur les deux
dernières années et de plus de 40 % depuis 1997.
L'augmentation régulière du nombre des postes offerts sur liste
principale devrait ainsi ramener le recours aux listes complémentaires
à un niveau de 15 % du total des recrutements dès 2003 et de
10 % en 2004.
La répartition présentée pour la session 2002 est cette
année connue très en amont de la date des épreuves, qui
auront lieu en mai ; elle pourra être ajustée à la
marge en janvier 2002 pour prendre en compte notamment les décisions de
carte scolaire qui seront intervenues à l'automne et des
dernières données connues sur les départs à la
retraite.
Le volume des postes annoncé devra être réparti au
début de 2002 entre :
- les concours externes et les concours de troisième voie, en cours de
création ;
- ces mêmes concours et les concours externes spéciaux de
recrutement de professeurs des écoles chargés d'un enseignement
de langue régionale dans 17 académies.
(2) Dans le second degré
Après une baisse observée depuis plusieurs
années, les postes offerts aux concours externes ont crû en 2001
de plus de 10 % pour accompagner des départs à la retraite
plus nombreux ainsi que les créations d'emplois du plan pluriannuel.
En 2002, les postes aux concours externes pour le second degré sont
fixés à 18 000, soit une croissance de 20 % par rapport
à 2001. En deux ans, l'augmentation aura été de 32 %.
Pour permettre la mise en place des concours de troisième voie,
17 200 postes ont d'ores et déjà été
répartis entre les différents concours et disciplines. Cette
répartition s'appuie sur les départs à la retraite et
vient conforter la mise en place des réformes pédagogiques.
EVOLUTION DES POSTES OFFERTS AUX CONCOURS EXTERNES DU SECOND
DEGRE
Sessions 2000 à 2002
|
2000 |
2001 |
2002 |
Évolution
|
Evolution
|
AGREGATION |
1 950 |
2 000 |
2 080 |
+ 4 % |
+ 7 % |
CAPES |
6 925 |
7 680 |
8 905 |
+ 16 % |
+ 29 % |
CAPEPS |
1 050 |
1 155 |
1 330 |
+ 15 % |
+ 27 % |
CAPET |
840 |
890 |
1 025 |
+ 15 % |
+ 22 % |
CAPLP |
2 200 |
2 610 |
3 070 |
+ 18 % |
+ 40 % |
Total enseignants |
12 965 |
14 335 |
16 410 |
+ 14 % |
+ 27 % |
CPE |
470 |
500 |
600 |
+ 20 % |
+ 28 % |
COP |
155 |
165 |
190 |
+ 15 % |
+ 23 % |
Total |
13 590 |
15 000 |
17 200 |
+ 15 % |
+ 27 % |
d) Une crise de recrutement des enseignants ?
Votre
commission a exprimé la crainte qu'une certaine désaffection des
étudiants à l'égard de l'enseignement se traduise par une
réduction du nombre des candidats aux concours de recrutement et
conduise, de ce fait, à une baisse du niveau des professeurs dans les
années à venir.
Lors de son audition, le ministre a réfuté la thèse
véhiculée par la presse selon laquelle il existerait une crise de
recrutement des enseignants, en rappelant le nombre des candidats aux
concours ; il a souligné le caractère sélectif des
concours actuels, alors que l'on a pu connaître des difficultés de
recrutement dans les années d'explosion démographique.
Il est cependant convenu que des difficultés se rencontraient dans
certaines spécialités professionnelles et dans des
filières scientifiques.
Il a enfin insisté sur les efforts engagés pour créer une
véritable dynamique de recrutement centrée sur la
rénovation de la formation des maîtres et sur l'accompagnement des
jeunes enseignants ; celle-ci se traduit par un maintien du niveau des
vocations à l'université et dans les IUFM, le plan pluriannuel
constituant par ailleurs un instrument de maîtrise des recrutements.
B. LA POURSUITE DE LA BAISSE DES EFFECTIFS DES ÉLÈVES SCOLARISÉS
Le taux
d'encadrement des élèves doit également s'apprécier
au regard de l'évolution récente et attendue des effectifs
d'élèves accueillis à chaque niveau de la scolarité.
D'une manière générale, le mouvement de baisse ou de
stagnation constaté notamment depuis la rentrée 1995 se poursuit,
en dépit de légères inflexions dues à
l'évolution démographique mais aussi à des orientations
parfois difficiles à anticiper dans le second cycle de l'enseignement
secondaire.
L'ÉVOLUTION DES EFFECTIFS D'ÉLÈVES DE L'ENSEIGNEMENT SCOLAIRE
(en milliers)
Rentrée |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
1 er degré |
6 721 |
6 650 |
6 606 |
6 572 |
6 552 |
6 536 |
2 ème degré |
5 736 |
5 719 |
5 692 |
5 664 |
5 619 |
5 600 |
Enseignement post-baccalauréat |
272 |
272 |
271 |
272 |
272 |
272 |
Total |
12 729 |
12 641 |
12 570 |
12 508 |
12 442 |
12 407 |
1. La baisse des effectifs constatée depuis 1995
a) Dans le premier degré : moins 226 000 élèves entre 1995 et 2000
Entre
les rentrées 1995 et 2000, on a constaté une baisse de
225 800 élèves qui concerne plus particulièrement les
effectifs du préélémentaire (- 57 700
élèves), étant précisé que ces derniers ont
augmenté de 23 600 élèves entre les rentrées
1998 et 1999 du fait de la reprise des naissances à partir de 1995.
Le nombre d'élèves de l'enseignement élémentaire et
de l'enseignement spécialisé a aussi diminué
respectivement de 162 000 et 6 100.
Ces variations résultent de la baisse démographique touchant les
générations nées entre 1990 et 1994. Elles
prennent en compte également les évolutions de la scolarisation
des très jeunes enfants et la réduction de la fréquence
des redoublements induite par le découpage en cycles de l'enseignement
élémentaire.
b) Dans le second degré : moins 141 500 élèves entre 1995 et 2000
Dans
l'ensemble du second degré, entre les rentrées 1995
et 2000 , la baisse a concerné 141 500
élèves.
Dans les
collèges
, une baisse des effectifs de 62 200 a
été constatée, les effectifs ayant diminué
jusqu'en 1998 et légèrement augmenté respectivement
de 3 600 et de 4 100 aux rentrées 1999 et 2000.
Dans les classes des
lycées généraux et
technologiques
, les effectifs ont diminué de 31 000
élèves entre les rentrées 1995 et 2000. Comme
dans les lycées professionnels, s'est produite dans un premier temps une
augmentation des effectifs (+ 7 900 élèves) suivie d'une
baisse de 25 500 élèves. En 1998, la reprise de
l'orientation vers la seconde n'a pas contrebalancé l'évolution
démographique, fortement orientée à la baisse. Les
variations d'effectifs des lycées à la rentrée 1998
sont dues pour partie à une réduction des taux de redoublement en
terminale, mais surtout à celle des effectifs de seconde. En 1999,
la baisse résulte de l'arrivée des générations
moins nombreuses nées en 1983 et 1984 et qui touche les classes de
première et de seconde.
En 2000, une nouvelle baisse de 13 300 élèves
s'explique pour l'essentiel par un effet purement démographique, la
génération de 1982, sensiblement plus nombreuse que les
suivantes, quittant le second cycle général et technologique.
L'enseignement adapté a vu ses effectifs diminuer de 800
élèves entre les rentrées 1995 et 1999 ;
les effectifs, qui étaient stables aux rentrées 1997
et 1998, diminuent en 1999 et en 2000.
Le tableau ci-après récapitule de manière
détaillée l'évolution récente des effectifs
d'élèves de l'enseignement scolaire (en millions
d'élèves) :
|
1995-1996 |
Écart |
1996-1997 |
Écart |
1997-1998 |
Écart |
1998-1999 |
Écart |
1999-2000 |
Écart |
2000-2001 |
Préélémentaire |
2 598,9 |
- 53,5 |
2 545,4 |
- 45,7 |
2 499,7 |
- 10,6 |
2 489,1 |
23,9 |
2 513,0 |
27,2 |
2 540,2 |
Élémentaire |
4 106,1 |
5,0 |
4 111,1 |
- 24,9 |
4 086,2 |
- 31,9 |
4 054,3 |
- 55,4 |
3 998,9 |
- 43,1 |
3 952,8 |
Spécial 1 er degré |
64,1 |
0,3 |
64,4 |
- 0,3 |
64,1 |
- 0,8 |
63,3 |
- 3,3 |
60,0 |
- 1,4 |
58,6 |
Total 1 er degré |
6 769,1 |
- 48,2 |
6 720,9 |
- 70,9 |
6 650,0 |
- 43,3 |
6 606,7 |
- 34,8 |
6 571,9 |
- 20,3 |
6 551,6 |
Collèges |
3 300,6 |
- 30,3 |
3 270,3 |
- 29,6 |
3 240,8 |
- 7,6 |
3 233,2 |
4,5 |
3 237,7 |
6,5 |
3 244,2 |
L.P. |
804,3 |
3,5 |
807,8 |
4,9 |
812,7 |
- 8,4 |
804,2 |
- 19,0 |
785,2 |
- 39,6 |
745,6 |
Lycées 2 nd cycle long |
1 526,3 |
3,3 |
1 529,6 |
6,9 |
1 536,6 |
- 11,6 |
1 525,0 |
- 12,0 |
1 513,0 |
- 11,7 |
1 501,3 |
SEGPA-EREA |
124,7 |
- 1,7 |
123,0 |
1,0 |
124,0 |
0,0 |
124,1 |
- 0,2 |
123,8 |
- 1,6 |
122,2 |
Prep. Diverses & F.C. |
4,5 |
0,6 |
5,1 |
0,2 |
5,3 |
- 0,1 |
5,3 |
- 0,5 |
4,7 |
0,9 |
5,6 |
Total 2 nd degré |
5 760,4 |
- 24,5 |
5 735,9 |
- 16,4 |
5 719,4 |
- 27,7 |
5 691,7 |
- 27,2 |
5 664,5 |
- 45,6 |
5 618 ,9 |
Ens. Post-bac |
265,7 |
6,5 |
272,2 |
- 0,5 |
271,7 |
19,1 |
290,8 |
1,9 |
292,7 |
1,6 |
294,3 |
Totaux généraux |
12 795,2 |
- 66,2 |
12 729,0 |
- 87,9 |
12 641,1 |
- 51,9 |
12 589,2 |
- 60,1 |
12 529,1 |
- 64,3 |
12 464,7 |
2. L'évolution des effectifs prévus pour les rentrées 2001 et 2002
a) Dans le premier degré : une reprise attendue en 2002
Alors
que les effectifs de l'enseignement du premier degré ne cessent de
diminuer depuis plusieurs années, une baisse est encore attendue
à la rentrée 2001. Cette baisse touche essentiellement
l'enseignement élémentaire. Dans l'enseignement
préélémentaire, les effectifs sont en hausse à
chacune des deux rentrées. Dès 2002, il en
résulterait une reprise à la hausse des effectifs du premier
degré dans son ensemble.
La baisse attendue serait de 17 100 élèves à la
rentrée 2001 (soit - 0,3 %) et l'augmentation
en 2002 se chiffrerait à 9 100 élèves (+ 0,1 %).
L'enseignement spécialisé connaîtrait une
légère baisse à chacune des deux rentrées
respectivement de 1 300 et de 900 élèves dans le public.
Dans le privé, la diminution serait très légère en
2001 et les effectifs resteraient stables en 2002. En revanche, les
effectifs du préélémentaire devraient augmenter
en 2001 et 2002 dans le public et dans le privé.
L'augmentation serait respectivement de l'ordre de 14 100 et de
24 600 élèves dans le public et de 2 600 et 4 000
élèves dans le privé.
b) Dans le second degré : des évolutions contrastées
A la
rentrée 2000, le nombre d'élèves scolarisés
dans l'ensemble du second degré, dans les secteurs public et
privé, est de 5 618 900 élèves.
Si les effectifs des
collèges
ont connu une diminution sensible
entre 1995 et1998, une légère inversion de tendance
observée à la rentrée 1999 s'est confirmée
à la rentrée 2000. Pour 2001 et 2002, les
effectifs devraient diminuer d'environ 7 200 élèves pour
chacune des rentrées dans les secteurs public et privé.
La principale cause de cette diminution résulte de l'arrivée de
classes d'âges moins nombreuses en sixième et en cinquième.
Mais d'autres facteurs interviennent, tels que la diminution des effectifs des
classes technologiques qui s'accompagne d'un accueil plus large des
élèves dans les classes
« générales » de collège ou encore la
forte chute de l'orientation vers la voie professionnelle à l'issue de
la classe de cinquième.
Dans les lycées d'enseignement général et
technologique
, la tendance à la baisse des effectifs observée
depuis 1991-1992, s'est poursuivie en 2000. Cette tendance
s'inverserait en 2001. Les hausses d'effectifs devraient être de
l'ordre de 5 700 élèves à la rentrée 2001
et de 6 500 élèves à la
rentrée 2002. La rénovation du collège est
entrée en vigueur à la rentrée 1996 pour les classes
de sixième, elle ne touche la classe de troisième qu'à la
rentrée 1999. Cette rénovation progressive qui s'accompagne
d'une baisse sensible des redoublements, de la disparition du palier
d'orientation en fin de cinquième et de la suppression des classes
technologiques, va provoquer une « vague »
d'élèves entrants dans les classes de second cycle
général et technologique. L'effet démographique est
accentué par le maintien, au niveau observé à la
rentrée 2000, du taux de passage de troisième
générale vers la seconde et par la diminution des sorties de
première et de terminale.
Les effectifs des sections d'enseignement général et
professionnel adapté
(SEGPA) devraient légèrement se
réduire en 2001 et 2002. Les effectifs des
établissements régionaux d'enseignement adapté (EREA),
près de 12 000 élèves, correspondent à la
capacité d'accueil de ce type d'établissement et restent
très stables.
Le tableau ci-après retrace l'évolution attendue des effectifs
d'élèves de l'enseignement scolaire public et privé pour
les rentrées 2001 et 2002 :
|
2000-2001 |
Écart |
Prévision 2001 |
Écart |
Prévision 2002 |
Préélémentaire |
2 540,2 |
18,6 |
2 558,8 |
30,4 |
2 589,2 |
Élémentaire |
3 952,8 |
- 33,6 |
3 919,2 |
- 20,0 |
3 899,2 |
Spécial 1 er degré |
58,6 |
- 1,1 |
57,5 |
-1,1 |
56,4 |
Total 1 er degré |
6 551,6 |
- 16,1 |
6 535,5 |
9,3 |
6 544,8 |
Collèges |
3 244,2 |
- 6,9 |
3 237,3 |
- 7,3 |
3 230,0 |
L.P. |
745,6 |
- 17,8 |
727,8 |
- 8,0 |
719,8 |
Lycées 2 nd cycle long |
1 501,3 |
6,9 |
1 508,2 |
7,2 |
1 515,4 |
SEGPA-EREA |
122,2 |
- 1,1 |
121,1 |
- 0,8 |
120,3 |
Prep. Diverses & F.C. |
5,6 |
0,0 |
5,6 |
0,0 |
5,6 |
Total 2 nd degré |
5 618,9 |
- 18,9 |
5 600,0 |
- 8,8 |
5 591,2 |
Ens. Post-baccalauréat |
271,9 |
0,1 |
272,0 |
- 0,2 |
271,8 |
TOTAL GÉNÉRAL |
12 442,3 |
- 34,9 |
12 407,4 |
0,3 |
12 407,8 |
Selon les prévisions du ministère, pour les cinq années à venir, le nombre d'élèves devrait au total se stabiliser : les effectifs progresseraient de 212 000 élèves dans le premier degré mais se réduiraient de 171 000 dans l'enseignement secondaire.
C. UNE GESTION DES PERSONNELS DU SECOND DEGRÉ À AMÉLIORER
Si le
nombre des enseignants est en augmentation continue, il convient aussi de
s'interroger sur leur gestion, notamment dans l'enseignement secondaire.
Après avoir établi un bilan de la réforme du mouvement des
enseignants du second degré, mis en place maintenant depuis trois ans,
il faudra rappeler rapidement les observations de la Cour des comptes sur la
gestion de ces personnels effectuée au niveau des rectorats, qui
rejoignent d'ailleurs très largement les critiques de la commission
d'enquête du Sénat sur la gestion des personnels de
l'éducation
1(
*
)
et
d'indiquer les réponses du ministère pour améliorer cette
gestion, et ainsi optimiser la dépense publique d'éducation.
1. Le bilan de la réforme du « mouvement »
Afin de
remédier à un centralisme excessif, le décret du
13 octobre 1998 a institué une déconcentration de gestion
des personnels de l'enseignement secondaire en fixant un nouveau cadre
réglementaire aux procédures de mutation et d'affectation.
Après trois années d'application, quel est le bilan de la
réforme du mouvement ?
a) Un calendrier plus satisfaisant
Pour
l'année en cours, on peut d'abord constater que les opérations du
mouvement intra-académique étaient réalisées dans
la totalité des académies le 27 juin 2001.
On rappellera que le dispositif antérieur permettait de clore les
opérations du mouvement national à peu près à cette
date mais que chaque recteur devait ensuite organiser localement un processus
de mouvement complémentaire pour affecter des enseignants titulaires de
l'académie que le mouvement centralisé n'avait pas affecté
en établissement. Dans ce cadre, étaient également
examinées les demandes de « délégations
rectorales » des enseignants titulaires d'une affectation à
titre définitif qui sollicitaient une affectation provisoire plus proche
de leurs intérêts au sein de l'académie.
b) Les postes à pourvoir en établissement
Les nouvelles procédures du calendrier ont également permis d'augmenter de près de 50 % le nombre des postes à pourvoir à titre définitif en établissement en 1999, (11 984) de stabiliser ce nombre en 2000 et de constater une nouvelle augmentation en 2001 (+ 1 432). En effet, la politique menée par le ministère pour réduire le nombre des moyens provisoires en heures a été rendue possible par une concertation avec les établissements qui a pu se dérouler jusqu'en avril-mai, alors que l'ancienne organisation concentrée imposait aux recteurs de « remonter » les postes offerts au mouvement à l'administration centrale pour le 1 er mars. Tous les postes vacants qui n'étaient pas déclarés à cette date trop précoce étaient automatiquement traités comme provisoires.
c) La mobilité des enseignants
Le
nombre de demandes de mutation présentées par les enseignants est
en progression par rapport aux dernières années :
83 459 demandes en 1998, 88 155 (+ 5,6 %) en 1999,
97 930 (+ 11 %) en 2000 et semble se stabiliser en 2001
(93 886). La déconcentration du mouvement ne semble donc pas avoir
modifié le comportement des enseignants.
Du fait d'un héliotropisme traditionnel, on constate toujours que les
demandes de mutation sont majoritairement dirigées vers les
académies méridionales. Si les flux migratoires entre les
académies sont restés stables depuis 1999, l'analyse montre que
le mouvement traditionnel des titulaires du nord vers le sud se poursuit.
Les enseignants titulaires ont été sensiblement aussi nombreux
à changer d'académie en 1998 qu'en 1999 sachant que, depuis 2000,
les candidats à la réintégration ne sont plus
obligés de participer au mouvement inter-académique
(1 500 réintégrations en 1999) et qu'un certain nombre
de postes pour lesquels les choix étaient en 1999 de compétence
ministérielle sont désormais de la responsabilité des
académies (750 postes depuis 1999). L'essentiel des mutations se
faisant sur des voeux larges depuis de nombreuses années, il est logique
que la forme déconcentrée du mouvement n'ait pas eu d'incidence
sur la satisfaction des voeux académiques.
d) Les taux de mutation et de satisfaction
Entre
mouvement général et mouvements spécifiques, le taux
général de mutation pour le mouvement inter-académique
(demandes/mutations) est stable depuis trois ans (64,6 % en 2001,
65,8 % en 2000, 64,1 % en 1999). Cette évolution recouvre
évidemment des réalités très différentes
entre les titulaires (42,3 %) qui ne sont mutés que s'ils trouvent
une affectation conforme à leurs voeux et les stagiaires, qui, tous,
doivent impérativement trouver une affectation à l'issue du
mouvement. Le taux de mutation conforme aux voeux est également
stable : 61,7 % en 2001 pour 62,5 % en 2000 et 61,4 % en
1999. Il est de 42,3 % pour les titulaires qui ne peuvent être
affectés en dehors de leurs voeux (y compris pour les candidats à
la réintégration) et de 90,9 % pour les stagiaires. Ce
dernier taux est en augmentation de plus de 6 % par rapport à 1999
(84,3 %).
Le taux de satisfaction des enseignants titulaires mutés lors du
mouvement intra-académique conformément à leurs voeux en
établissement ou en zone de remplacement a progressé
d'année en année : de 34 % en 1998, il est passé
à 47,6 % en 1999, à 65,1 % en 2000 et à
69,6 % en 2001.
e) L'aide et le conseil aux enseignants
La mise en place dès 1999 de dispositifs d'information et d'accueil exceptionnels a permis d'aider et de conseiller les enseignants dans leur projet de mutation dans le cadre de ces nouvelles règles d'organisation. La mise en place d'un outil accessible sur Internet (système d'information et d'aide pour les mutations) permet la consultation d'un guide interactif, la consultation des dossiers et l'estimation des chances de mutation, la saisie des voeux et l'affichage des résultats.
f) Les ajustements effectués en 2000
Le
traitement de l'affectation des jeunes enseignants et du rapprochement des
conjoints séparés a été privilégié,
depuis 2000, par la voie d'une valorisation des barèmes.
Dans la perspective d'un meilleur
équilibre entre les
générations d'enseignants
, et afin d'éviter une trop
grande concentration de jeunes enseignants dans un petit nombre
d'académies, les stagiaires IUFM et les enseignants ayant une
première affectation depuis la rentrée 1999 (ex-stagiaires IUFM
1998-1999) peuvent bénéficier d'une bonification pour leur
premier voeu. Cette possibilité est offerte à ces jeunes
enseignants une fois pendant les trois premières années de la
carrière : 72 % d'entre eux (58 % pour les seuls
stagiaires IUFM du mouvement 2000) l'ont exercée dès 2000 ;
70,4 % de ceux qui ont utilisé cette possibilité en 2001 ont
obtenu l'académie souhaitée en premier voeu en 2000. En 2001,
60 % des stagiaires IUFM l'ont utilisé, 68,7 % ayant obtenu
satisfaction et les académies d'Amiens, Créteil, Lille,
Nancy-Metz, Orléans-Tours, Rouen et Versailles ont accueilli 60 %
des nouveaux titulaires contre 67 % en 1999.
Les nouveaux titulaires (stagiaires d'IUFM et stagiaires en situation) peuvent
désormais être nommés dans la totalité des
académies.
Différentes mesures ont été également prises en
2000 pour faciliter le
rapprochement des conjoints
(attribution de
points supplémentaires, prise en compte du PACS). Elles ont conduit,
d'une part, à une augmentation de ce type de demandes
(10 693 demandes de mutations pour rapprochement de conjoints en
1999, 12 945 en 2000, 13 068 en 2001) et, d'autre part, à un
accroissement des taux de satisfaction qui passent de 88,3 % en 1999,
à 89,8 % en 2000 et à 90,1 % en 2001.
Après ces trois premières années de déconcentration
du mouvement, une réflexion est actuellement en cours, en liaison avec
les services académiques, sur la révision globale des
règles relatives aux conditions d'affectation et de déroulement
de carrière des personnels du second degré. Les travaux
menés dans le cadre d'un groupe permanent de gestion des ressources
humaines ont permis d'élaborer un projet de charte pluriannuelle de la
mobilité qui est en cours d'examen avec les représentants des
personnels.
2. Les observations de la Cour des comptes
Après avoir analysé en 1999 la politique de
recrutement des enseignants au niveau du ministère de l'éducation
nationale, et constaté le décalage entre les emplois
budgétaires autorisés et les effectifs réels,
conséquence de recrutements supérieurs aux besoins, la Cour s'est
penchée, dans le cadre d'une enquête approfondie menée dans
cinq académies (Rennes, Nantes, Limoges, Versailles et Nancy-Metz) sur
la gestion des enseignants du secondaire au niveau des rectorats. Elle tire de
cet examen diverses constatations, qui rejoignent d'ailleurs très
largement les observations effectuées par la commission d'enquête
du Sénat.
La Cour constate notamment que 12 % des enseignants du second degré
n'enseignent pas et que l'horaire moyen de ceux qui enseignent tend à se
réduire en raison de la multiplication des décharges, de
l'augmentation de la proportion des agrégés et de la
réduction de celle des PEGC.
On notera que dans la seule académie de Nantes, ce
phénomène s'est traduit par la perte de 1 180 emplois
entre 1994 et 1998.
a) Un nombre d'enseignants mal connu
Aucune des académies contrôlées n'est en mesure de fournir à une date donnée le nombre exact des enseignants qu'elle est chargée de gérer et leur répartition en fonction de leur affectation et de leur discipline. Cette méconnaissance -qui fait écho à celle existant au niveau central- est révélatrice d'un système qui n'est ni maîtrisé ni contrôlé.
b) Un non-respect de l'autorisation budgétaire
La complexité des opérations de conversion des emplois budgétaires autorisés par le Parlement en postes implantés dans les établissements d'enseignement est telle qu'elle ne garantit plus le respect de l'autorisation budgétaire initiale. Cette mécanique inflationniste, dénoncée par la commission d'enquête du Sénat, est le fruit de diverses opérations de constitution de moyens (heures supplémentaires, quotités d'heures libérées par des professeurs travaillant à temps partiel...) qui permettent de créer artificiellement des postes et d'utiliser le volant disponible d'enseignants recrutés en excès au niveau central.
c) Des besoins d'enseignement mal satisfaits
Paradoxalement, la souplesse ainsi obtenue ne garantit pas pour autant la satisfaction des besoins d'enseignement. Le nombre des disciplines (350) et leur cloisonnement, la lourdeur des procédures d'affectation, le fait que les enseignants soient de plus en plus « monovalents » et refusent d'enseigner dans des disciplines proches de la leur, la difficulté pour les chefs d'établissements de pouvoir obtenir des enseignants des heures supplémentaires, sont autant de causes qui expliquent que puissent coexister des professeurs sans élèves et des élèves sans professeurs dans des disciplines où les enseignants ne sont pas en nombre suffisant.
d) Des obligations de service variables
La
situation des enseignants du secondaire, telle qu'elle résulte des
obligations de service fixées par le décret de 1950, est
caractérisée par le fait que plus le concours initial est
réputé difficile, plus la rémunération est
élevée et plus le nombre d'heures d'enseignement à
effectuer est faible : un professeur agrégé effectue
généralement quinze heures, un professeur certifié
dix-huit, un professeur de lycée professionnel entre vingt et
vingt-deux. Cette situation est aggravée par l'attribution, qui n'est
jamais contrôlée, de décharges de service de nature diverse
qui amputent leurs obligations statutaires. Pour autant, il est fréquent
que des enseignants qui bénéficient d'une heure de
décharge, par exemple pour « heure de première
chaire », effectuent également une heure supplémentaire
pour compléter leur service.
Le système des heures supplémentaires est parfois utilisé
pour octroyer à des enseignants un avantage financier, comparable
à celui que constituent les primes pour d'autres catégories de
fonctionnaires.
e) Un système de remplacement peu satisfaisant
Malgré l'existence de moyens de remplacement croissants (titulaires spécifiquement affectés en zone de remplacement, jeunes enseignants titulaires en surnombre, maîtres auxiliaires...), le remplacement des professeurs absents est loin d'être correctement assuré en raison de la complexité du système d'affectation par zones et du cloisonnement des disciplines.
f) Une plus grande rigueur observée dans l'enseignement privé
A l'inverse, et comme l'avait constaté la commission d'enquête du Sénat, la gestion très déconcentrée des recrutements et de l'affectation des maîtres de l'enseignement privé permet aux recteurs d'imposer un strict respect des enveloppes financières et des postes créés. Il n'existe aucune possibilité de création de postes en dehors de l'enveloppe attribuée classe par classe à l'établissement et tous les enseignants bénéficient d'un contrat de travail qui est limité au nombre d'heures d'enseignement nécessaire à l'établissement.
g) La nécessité d'une gestion prévisionnelle des moyens et des personnels
L'évolution à la baisse des effectifs des élèves, l'accélération des départs en retrait, la nécessité de revoir la carte des formations et d'assurer une meilleure gestion des compétences des enseignants au regard des missions qui leur sont confiées imposent la mise en place urgente d'une gestion prévisionnelle des moyens et des personnels et l'ouverture d'une réflexion sur les règles de gestion des enseignants du second degré, qu'il s'agisse des règles de mutation, des modalités d'affectation ou du contenu des obligations de service.
3. Les réponses du ministère aux observations de la Cour des comptes
D'après les indications fournies au rapporteur de votre
commission, le ministère s'efforce d'améliorer la gestion
prévisionnelle des personnels, au plan national par une programmation
pluriannuelle des recrutements et au plan déconcentré, par une
meilleure prise en compte des besoins d'enseignants par discipline.
S'agissant des recrutements
, le plan pluriannuel vise plusieurs
objectifs :
- adapter la carte des emplois aux réformes pédagogiques
envisagées ;
- mieux couvrir les sorties dues au développement du travail à
temps partiel, aux départs anticipés, aux évolutions
professionnelles des enseignants (promotions dans les emplois de direction ou
de l'enseignement supérieur) ;
- favoriser les vocations au métier d'enseignant, en maintenant le
niveau de qualité de recrutement et le rendement des concours externes
d'enseignants.
Au plan déconcentré
, la gestion prévisionnelle
devrait être améliorée :
- par une ventilation de la demande d'enseignement par discipline en fonction
de la carte des formations ;
- par une prise en compte de l'implantation des établissements et des
zones de remplacement.
Dans le cadre de la déconcentration du mouvement et de la
contractualisation, le ministère s'est engagé dans une politique
de soutien des services déconcentrés et de mise à
disposition d'outils de gestion prévisionnelle : une
synthèse des besoins académiques devrait permettre de mieux
définir le niveau de recrutement par discipline pour les concours
nationaux.
Cet objectif suppose une meilleure connaissance du potentiel enseignant. Le
système d'informatique de gestion du ministère rend parfois
complexe le dénombrement des effectifs qui peut s'effectuer selon de
multiples entrées. D'ores et déjà, la question du
remplacement, et celle de la définition du potentiel d'enseignement
(analyse des décharges de service, mises à disposition...),
auraient suscité une réflexion au niveau central.
Afin de répondre aux exigences du
contrôle financier
déconcentré
qui, depuis 1997, reçoit mensuellement
l'état de la consommation en emplois des chapitres budgétaires de
la section scolaire, il a été demandé aux services
informatiques du ministère d'élaborer des systèmes de
contrôle de gestion permettant à chaque service
déconcentré de chiffrer plus aisément les effectifs des
personnels employés. Le ministère devra ensuite s'assurer, tout
au long de la procédure de préparation de la rentrée, de
l'adéquation entre l'autorisation budgétaire académique et
les moyens effectivement mis en place.
Concernant la
monovalence des enseignants
, il a été
indiqué au rapporteur que ceux-ci sont très attachés aux
spécificités de leur discipline et éprouvent quelques
réticences à intervenir dans les disciplines connexes. Cependant,
conscient des difficultés dans les collèges ruraux, le
ministère mène une action incitative afin que les enseignants
optent pour un complément de service dans une autre discipline.
S'agissant du
dispositif de remplacement
dans le second degré,
son amélioration résulterait sans doute d'une articulation plus
claire des niveaux de responsabilité :
- le remplacement de courte durée relève de la
responsabilité du chef d'établissement ;
- celui des absences de moyenne et longue durée est géré
par la division des personnels enseignants des rectorats.
Le remplacement de courte durée devrait désormais être
assuré par des pratiques diversifiées :
- prise en charge des élèves par l'équipe
pédagogique ou par l'équipe disciplinaire ou, en dernier recours,
par des aides éducateurs ;
- mise en place d'activités pédagogiques ou
éducatives ;
- recours aux enseignants remplaçants en dehors de leur mission de
remplacement fixée par les autorités académiques, à
des vacataires ; dans quelques académies a été mis en
place sur intranet un service permettant aux établissements d'identifier
plus rapidement les vacataires disponibles dans la discipline recherchée.
Votre commission ne peut que constater que ces réponses reprennent
très largement les explications fournies à la commission
d'enquête du Sénat au cours de ses auditions et lors de ses
déplacements effectués dans les académies il y a
maintenant trois ans et n'observe guère d'amélioration dans la
gestion de personnels enseignants.