I. LES CRÉDITS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE ET DU DÉVELOPPEMENT

A. L'ÉVOLUTION GLOBALE

A l'intérieur d'un projet de budget en augmentation de 1,3 %, les crédits des relations culturelles extérieures sont gérés par la direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID), qui constitue depuis deux ans le cadre administratif de mise en oeuvre des compétences du ministère des affaires étrangères en matière de coopération culturelle, scientifique et éducative comme en matière de coopération technique et au développement, cette dernière n'étant pas du ressort de votre commission.

Nous disposons du premier bilan pour ce secteur de la réforme de 1999, qui avait décidé de fusionner les administrations du ministère des affaires étrangères et du ministère de la coopération. Ce bilan est retracé par le rapport d'activité 2000 de la DGCID, publié en avril 2001. Il rappelle que la DGCID, qui gère 40 % du budget du ministère des affaires étrangères, emploie 500 personnes à Paris et est à la tête d'un réseau de 6 000 personnes dans le monde.

Les crédits de la DGCID s'élèveront, en 2002, à 9,3 milliards de francs, et comporteront 130 millions de francs de mesures nouvelles.

Sans entreprendre la tentative aléatoire de ventiler les dotations de la DGCID entre ses deux blocs de compétence, le présent rapport va tenter d'illustrer l'orientation des crédits 2002 dans les domaines de compétence de votre commission en présentant les mesures nouvelles dédiées à la coopération culturelle, ce qui permettra de vérifier que l'action culturelle extérieure reste une priorité de notre diplomatie.

Le budget 2002 de la DGCID suit les lignes directrices suivantes :

- stabilisation de la part des crédits consacrés à l'expertise (missions de courte et moyenne durée et assistance technique) dans le total des crédits d'intervention ;

- priorité thématique aux idées et aux valeurs ;

- accueil des futures élites, exposition maximale des images françaises, exportation des produits culturels ;

- renforcement des outils de la coopération et spécialement des réseaux culturels et scolaires français à l'étranger, qui restent un instrument essentiel de la diplomatie d'influence.

On constate que les deux dernières priorités définies pour 2002 correspondent au champ de compétence de votre commission des affaires culturelles.

B. LA COOPÉRATION CULTURELLE ET SCIENTIFIQUE

En fonction de ces priorités, les mesures nouvelles prévues pour la coopération culturelle, scientifique et technique dans le projet de loi de finances s'analysent ainsi :

• Titre III (moyens des services)

Agence pour l'Enseignement Français à l'étranger : +3.316.558 euros (+ 21,75 millions de francs). Cette augmentation de crédits résulte du solde des mesures suivantes :

- mesures acquises et mesures d'ajustement : +3.574.580 euros (+ 23,45 millions de francs), incluant l'évolution de l'effet change-prix sur les rémunérations, la non reconduction des amendements parlementaires et les transformations d'emplois ;

- mesure nouvelle pour les bourses scolaires : +1.372.388 euros (+9 millions de francs) ;

- transfert de la gestion d'établissements scolaires assurée jusqu'à présent par l'AEFE : - 810.237 euros (- 5,3 millions de francs) ;

- rationalisation du réseau : - 820.173 euros (- 5,4 millions de francs).

Établissements à autonomie financière : + 4.718.642 d'euros (+30,95 millions de francs). Ce montant comprend :

- des mesures d'ajustement, à hauteur de 1,40 million d'euros (9,2 millions de francs) pour tenir compte de l'effet change-prix et de la revalorisation des rémunérations publiques pour le personnel expatrié des alliances françaises ;

- une mesure nouvelle de 1,52 million d'euros (10 millions de francs) pour financer la première étape d'une mesure d'harmonisation des statuts et des grilles de salaires des recrutés locaux des établissements à autonomie financière ;

- une mesure nouvelle de 1,52 million d'euros (10 millions de francs) pour le renforcement des moyens des établissements culturels.

• Titre IV (interventions publiques)

Programme des bourses d'excellence "Major" : +1,524 million d'euros (+10 millions de francs)

Ce programme concerne, comme on le verra ci-après, les titulaires des bourses d'excellence de l'AEFE, lauréats des concours d'entrée aux grandes Écoles ou des étudiants titulaires du premier cycle des universités.

Appui aux médiathèques : +0,765 million d'euros (+5 millions de francs).

La recherche française s'exprime traditionnellement dans des revues spécialisées grâce auxquelles la vie intellectuelle française peut connaître une diffusion internationale. Il est prévu d'accroître leur diffusion à l'étranger :

- en finançant l'abonnement à une sélection de 25 revues françaises (en philosophie, sciences humaines et sociales) de 2.000 personnalités francophones, universitaires, chercheurs, publicistes, journaux spécialisés, éditeurs, choisis par les ambassades en raison de l'importance de leurs travaux et de l'influence qu'elles exercent sur l'opinion publique ou leur milieu professionnel (0,381 million d'euros) ;

- par la création sur un site web français de la « revue des revues ». Il s'agit de mettre en ligne le sommaire et quelques articles, traduits en 6 langues, de la sélection des 25 revues (0,152 million d'euros).

L'Association pour la Diffusion de la Pensée Française (ADPF) sera l'opérateur de ces deux actions.

- les médiathèques françaises à l'étranger devront adapter leurs outils pour accompagner cette politique. En particulier, 0,232 million d'euros seront disponibles en mesure nouvelle pour leur permettre de mener des actions de promotion en réseau (formation, expertise, gestion, services questions-réponses, travaux documentaires).

Subventions aux opérateurs de l'action audiovisuelle extérieure : +4,634 millions d'euros (+30,4 millions de francs)

Ceci comprend :

- un supplément de crédit de 3,872 millions d'euros (25,4 millions de francs) pour TV5.

Comme on le verra ci-dessous, la réforme des structures de TV5 a conduit en janvier 2001 les partenaires de la chaîne à adopter le principe d'un dispositif gestionnaire unique comportant la reconfiguration de la diffusion de TV5 sur le continent américain. Ce dispositif confère à la France de nouvelles responsabilités dont l'étendue sera évoquée ci-dessous et dont il convient d'assurer le financement ;

- un supplément de crédit de 0,762 million d'euros (+5 millions de francs) pour RFI.

On notera qu'une partie des mesures nouvelles des titres III et IV a pu être financée, à hauteur de 2,16 millions d'euros (14,2 millions de francs), par redéploiement des marges dégagées à travers l'ensemble du dispositif de coopération, hors assistance technique.

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