2. La bonne marche de la professionnalisation se heurte aux difficultés de recrutement des médecins d'active

Compte tenu du rôle que jouaient les appelés du contingent pourvus d'une formation médicale ou paramédicale dans le fonctionnement du service de santé, la professionnalisation impose une politique de recrutement de médecins et de personnels paramédicaux civils et militaires, ainsi que la création d'un corps de chirurgiens dentistes d'active actuellement inexistant.

En raison de la durée des études médicales, seul un recrutement immédiat de médecins déjà formés était de nature à satisfaire les besoins générés par la disparition du contingent. Ce recrutement complémentaire se révèle pour le moment très insuffisant puisqu'en 1998, seuls 15% des postes offerts ont pu être pourvus. En 1999, sur 48 postes offerts, 10 seulement ont été pourvus. Cette situation inquiétante pourrait, si elle perdure, fragiliser le service de santé et aggraver dans de notables proportions un déficit déjà significatif en médecins d'active, surtout au sein des forces.

Ce déficit se creuse d'autant plus que l'on assiste depuis l'an passé à une accélération des départs de médecins . Ce phénomène, qui avait régressé jusqu'en 1997, s'amplifie désormais, le taux de départ par rapport à l'effectif global au ler janvier ayant atteint 4,9 % en 1999, et 6,2 % pour les spécialistes hospitaliers. La tendance à des départs plus nombreux et plus précoces s'accentue chez les chirurgiens, et surtout chez les radiologues et les réanimateurs, spécialités cruciales pour le soutien des forces.

L'étroitesse du vivier potentiel semble être la cause essentielle des résultats décevants du recrutement complémentaire de médecins pourtant indispensable. Outre un effort de communication, sans doute conviendra-t-il de réfléchir au niveau des soldes de médecins des armées, particulièrement en début de carrière, afin de renforcer l'attractivité des postes offerts.

Le fort déficit en personnels civils, lié à des départs massifs lors des restructurations et à l'impossibilité de les remplacer en raison des contraintes imposées au recrutement d'ouvriers et de fonctionnaires, est la seconde source de difficultés dans la mise en oeuvre de la professionnalisation. Elle crée, dans les hôpitaux des armées, des situations tendues auxquelles pourrait seul remédier un nécessaire assouplissement des conditions d'embauche.

La professionnalisation du service de santé s'accompagnera par ailleurs d'une importante simplification et rationalisation des statuts des personnels paramédicaux, l'actuelle mosaïque de statuts disparates étant à terme remplacée par deux statuts, l'un pour les militaires et l'autre pour les civils, inspirés de la fonction publique hospitalière.

Le tableau ci-après retrace l'évolution des effectifs du service de santé et leur réalisation au l er juillet dernier.

Evolution des effectifs du Service de Santé des Armées

Catégories

Effectifs budgétaires 2000

Effectifs réalisés l er juillet 2000

Ecart

Effectifs budgétaires 2001

Officiers

3 472

3 084

- 388

3 448

dont médecins

2 449

2 295

- 134

2 430

Sous-officiers

4 070

3 183

- 887

4 041

MDR engagés

200

119

- 81

230

Appelés

756

1 263

+ 507

548

dont médecins

148

325

+ 177

Volontaires

94

66

- 28

154

Civils

5 890

4 799

- 1091

5 840

Fonctionnaires

2 352

1 914

- 438

2 829

Ouvriers

3 538

2 885

- 653

3 020

Total

14 482

12 514

- 1 968

14 261

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