Question de M. PATIENT Georges (Guyane - RDPI) publiée le 24/04/2025

M. Georges Patient attire l'attention de Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles sur la situation du secteur médical en Guyane. Bien que le centre hospitalier universitaire (CHU) soit en train de naître, ce processus se fait dans des conditions difficiles, presque « avec des forceps ». La structure qui le préfigure, le groupement de coopération sanitaire - établissement de santé, a commencé ses activités de soin début janvier 2025 et le 25 mars 2025 le comité national de l'organisation sanitaire et sociale a rendu un avis favorable à sa labellisation en tant que centre hospitalier régional, dernière étape avant le CHU. Pourtant, à ce jour, il n'a toujours pas de directeur général et sa situation financière est d'ores et déjà préoccupante avec un budget dont le déficit est estimé à 20 millions d'euros. De plus, sa capacité d'auto-financement est inexistante et ne permet pas le remboursement des emprunts en cours dont le capital s'élevait à 147,67 millions d'euros fin 2023. La seule bonne nouvelle financière est l'accord passé avec l'ensemble des organismes sociaux sur l'échelonnement de la dette sociale.
Au regard des objectifs de redressement financier, d'investissements pour le développement de nouvelles activités, d'amélioration des activités médicales existantes et plus généralement d'amélioration de l'attractivité des établissements constituant le futur CHU, il lui demande quelles mesures concrètes et urgentes le Gouvernement prévoit-il pour garantir un financement pérenne et une gestion adaptée au contexte de la Guyane, afin que ce CHU réponde réellement aux besoins de la population locale. Car un CHU performant en Guyane ne peut pas être un simple copier-coller du modèle hexagonal. Il doit impérativement prendre en compte les réalités culturelles, linguistiques et géographiques spécifiques de ce territoire. Cela nécessite un véritable engagement budgétaire de l'État. Quant aux médecins libéraux, leur nombre diminue chaque année de manière alarmante renforçant d'autant la pression sur les hôpitaux notamment dans l'ouest de la Guyane. Le risque est grand de voir la Guyane se retrouver dans la même situation que Mayotte, où il ne reste plus que sept médecins libéraux. Là encore, il est impératif de prendre des mesures d'urgence pour, d'une part, maintenir en activité le plus longtemps possible les médecins déjà présents en Guyane et d'autre part, améliorer l'attractivité du territoire par des mesures d'accompagnement matérielles et fiscales.

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En attente de réponse du Ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles.

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