Question de M. DEMILLY Stéphane (Somme - UC) publiée le 24/04/2025

M. Stéphane Demilly attire l'attention de Mme la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la désinformation relative au virus de l'immunodéficience humaine (VIH) chez les jeunes.
Au lendemain du lancement de la campagne annuelle du Sidaction, l'association a publié une étude inquiétante qui démontre une montée en puissance de la désinformation chez les jeunes concernant le VIH.
En 2023, 719 personnes âgées de moins de 25 ans ont découvert leur séropositivité en France.
Ils représentent ainsi plus d'un diagnostic sur sept, soit 14,4 %.
Et cette proportion augmente : elle n'était que de 12,7 % l'année dernière et de 13,1 % en 2019, juste avant la pandémie de covid-19, qui a fortement perturbé le dépistage.
Parallèlement à cette hausse relative des infections chez les plus jeunes, on constate un recul important des connaissances sur l'infection au VIH.
L'étude réalisée par Sidaction sur les « représentations associées aux risques de transmission du virus » sont inquiétantes !
Si les trois quarts des répondants, tous âgés de 15 à 24 ans, estiment être bien informés sur la question, on observe une très forte recrudescence des fausses informations.
42 % des personnes interrogées pensent encore que le virus peut se transmettre par un baiser. Un tiers pense qu'on peut se contaminer en partageant son assiette avec une personne séropositive.
À l'inverse, trop peu de jeunes savent qu'une personne sous traitement voit sa charge virale diminuer au point de ne plus être détectée dans les analyses.
Si les avancées scientifiques de ces dernières années ont été incroyables, les représentations sociales, elles, se dégradent.
C'est un véritable échec de l'école !
Depuis la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception, le code de l'éducation prévoit qu'une information et une éducation à la sexualité soient dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles.
Le compte n'y est pas !
Selon un récent rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE), moins de 15 % des élèves en avaient bénéficié en 2021.
Les messages importants ne passent pas suffisamment auprès des jeunes.
Seulement un tiers des jeunes de 15 à 24 ans interrogées par l'étude de Sidaction s'étaient fait dépister dans les 12 mois précédant l'étude.
Or, depuis le 1er janvier 2022, le dépistage du VIH est gratuit, sans rendez-vous et sans ordonnance, dans tous les laboratoires d'analyses médicales de France.
Il souhaite donc l'interroger pour savoir comment renforcer la prévention et la sensibilisation des jeunes concernant le VIH.

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En attente de réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

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