Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 24/04/2025
M. Fabien Gay interroge M. le ministre auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie sur la vente de Vencorex, en redressement judiciaire depuis septembre 2024.
Vencorex est un acteur majeur de la chimie dans le bassin grenoblois produisant du chlore, de la soude, de l'hydrogène et des isocyanates. C'est donc une entreprise stratégique, essentielle à garantir une souveraineté française industrielle dans le secteur de la défense et de la dissuasion nucléaire.
Le tribunal de commerce de Lyon a rendu le 11 avril 2025 une décision qui autorise la reprise de ce fleuron français par le groupe chinois Borsodchem / Wanhua, via l'une de ses filiales hongroises, alors que l'offre a été reconnue insuffisante, « très insatisfaisante et très partielle ».
De plus, cette offre ne concerne que l'activité de production des dérivés d'isocyanates, condamnant à la liquidation les autres activités de Vencorex.
Plus inquiétant encore, le risque demeure qu'à la moindre difficulté ou ralentissement de marché, le groupe Wanhua décide de fermer la seule activité maintenue en France.
Cette crainte est sérieuse, car si l'offre est avare quant au maintien de l'activité de production et des emplois en France, elle se porte en revanche acquéreuse de l'ensemble des brevets et process de production de Vencorex, dépositaire du savoir-faire historique de Rhône-Poulenc.
Sur le plan social, ce rachat entraînerait le licenciement de 255 salariés et l'offre ne s'engage à la reprise que de 30 salariés sur un site qui a pu en compter jusqu'à 600.
Enfin, la plateforme de Pont-de-Claix est également équipée d'un incinérateur haute température qui permet de traiter les déchets toxiques de Vencorex, mais aussi de ceux produits par d'autres sites industriels du bassin. C'est donc un atout environnemental décisif, et sa fermeture entraînerait des conséquences environnementales graves et irrémédiables qui seraient portées à la charge des collectivités.
Ainsi, cette offre de rachat apparaît extrêmement problématique : elle ne garantit ni la pérennité des activités en France, ni le maintien des emplois.
Le projet de coopérative industrielle de relance chimie électrochimie isocyanate (CIRCEI), soutenu par les salariés, collectivités locales et territoriales et autres acteurs économiques du bassin d'emploi, devrait donc être reconsidéré.
Cela, d'autant que les risques identifiés ayant conduits au rejet de cette proposition ont été réduits, alors qu'un investisseur indien présentant de solides garanties financières s'est manifesté, avec un projet pérenne pour l'ensemble des activités et une capacité d'investissement immédiat à hauteur de 44 millions d'euros.
Aussi, dans le prolongement des annonces du Gouvernement concernant la nécessaire réindustrialisation du pays afin de renforcer la souveraineté française, et au regard du gâchis humain, financier et écologique, que représenterait la vente de Vencorex, il lui demande la stratégie envisagée pour conserver les emplois et le savoir-faire de ce fleuron industriel sur le sol français.
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En attente de réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie.
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