Question de Mme BOYER Valérie (Bouches-du-Rhône - Les Républicains) publiée le 24/04/2025
Mme Valérie Boyer attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur sur les menaces qui pèsent, en France, sur les ex-musulmans, convertis ou non.
D'après une enquête de 2021 menée par l'European Centre for Law and Justice (ECLJ), entre 4 000 et 30 000 ex-musulmans se seraient convertis au christianisme en France. Parmi eux, beaucoup subissent des persécutions. En effet, dans l'islam, l'apostasie est condamnée par le Coran.
Certains hadiths - paroles attribuées à Mahomet - ne se contentent pas d'une condamnation post-mortem, et vouent à une mort immédiate ceux qui quittent la religion. Selon un rapport du Centre européen pour le droit et la justice, « une écrasante majorité de personnes quittant l'islam pour rejoindre le christianisme subit une persécution familiale et communautaire dont l'intensité varie grandement, du mépris à la violence » évoquant d'abord et surtout une persécution intra-familiale, des phénomènes de bannissement social, d'exclusion pure et simple de la communauté entraînant parfois la mise à la rue et la perte d'un emploi dans les quartiers où le communautarisme est exacerbé.
Dans certains pays ces anciens musulmans risquent jusqu'à la peine de mort, comme par exemple en Arabie saoudite, au Pakistan ou en Afghanistan.
Rappelons-le, l'islam est considéré comme la religion d'État dans toutes les constitutions des pays arabes (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, Irak, Jordanie, Yémen, Oman, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït) et en Iran.
Pour prendre l'exemple spécifique de l'Algérie, si jusqu'en 2020, la liberté de conscience était garantie par la constitution algérienne, cette garantie a été supprimée dans la dernière révision constitutionnelle. Fait marquant en Algérie, Yacine Mebarki, militant de la cause berbère, avait était condamné, le 8 octobre 2020, à dix ans de prison ferme et à une amende de 10 millions de dinars (66 000 euros) par le tribunal algérien de première instance notamment pour « incitation à l'athéisme », « offense à l'islam », « incitation à convertir un musulman à une autre religion » et « pression sur un musulman pour l'inciter à renoncer sa religion ».
Aussi, d'anciens musulmans ont décidé de témoigner ouvertement sur les réseaux sociaux, souvent accompagnés du mot-clé #ExMuslim. Les thèmes abordés les plus récurrents concernent notamment le mariage des petites filles, l'interdiction de l'homosexualité, l'infériorisation de la femme à travers par exemple le port du voile, la condamnation à mort des apostats ou encore les menaces permanente contre les non musulmans.
Venu d'Allemagne et du Royaume-Uni, ce mouvement « #ExMuslim » se développe en France depuis plusieurs années. Ces anciens musulmans défendent leur droit à l'apostasie et à la critique de l'islam. Certains ont même publié des livres, à l'image de Majid Oukacha.
Aussi, certains médias rapportent plusieurs témoignages. Il peut s'agir par exemple d'une femme qui a quitté l'islam pour se convertir au christianisme et qui subit désormais d'incessantes « agressions physiques et verbales ». Une autre qui s'est détachée de la religion mais qui est contrainte de porter le voile en présence de son mari. Ou enfin une jeune fille de 16 ans homosexuelle qui ne se sent plus musulmane et dont le père lui a « juré qu'elle irait en enfer ».
Ces militants de la liberté comme Jack le Fou, Adelaxia, Casus Lady, Hana, Mihoub, Jordanix pour ne citer qu'eux font preuve d'un grand courage. Ils sont aujourd'hui en première ligne contre le totalitarisme islamique qui touche notre pays. Aussi, dans le contexte de menace que connaissent ces personnes, elle souhaite savoir si des mesures sont envisagées par le Gouvernement pour assurer leur protection et garantir leur liberté, notamment d'expression et religieuse.
- page 2012
En attente de réponse du Ministère de l'intérieur.
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