Question de M. REDON-SARRAZY Christian (Haute-Vienne - SER) publiée le 10/04/2025
M. Christian Redon-Sarrazy appelle l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins sur l'inquiétante hausse de la mortalité infantile en France.
Une récente étude de l'Institut national d'études démographiques démontre que la France est le seul pays européen où la mortalité infantile a augmenté ces dernières années. Ainsi, depuis 2020, 70 % des bébés qui décèdent avant l'âge d'un an meurent à la maternité, et 70 % de ces décès concernent les enfants prématurés. Ce constat frappe particulièrement les territoires ruraux qui subissent une désertification médicale importante et où les maternités se situent au-delà de 45 minutes du domicile.
Les territoires de grande précarité sont également plus impactés, puisque la pauvreté multiplie de 5 à 7 le risque de mortalité infantile pour un enfant au cours de ses trois premières années.
Ce phénomène s'explique par plusieurs causes : fermeture systématisée des petites maternités pratiquant moins de 300 accouchements annuels depuis 1998, délitement des centres de protection maternelle et infantile, augmentation du nombre de femmes en âge de procréer habitant à plus de 30 minutes d'une maternité, manque de moyens humains dans les grandes maternités chargées d'absorber le flux. Aujourd'hui, dix départements français ne compte aucune maternité, et à l'échelle nationale, c'est près de 75 % des maternités qui ont disparu en 50 ans.
Cette hausse de la mortalité infantile se trouve donc directement liée aux inégalités territoriales et sociales dans l'accès aux soins. Mais outre la grave question sanitaire posée par ce déficit de service de maternités, celui-ci touche plus largement au développement des territoires : l'absence ou la disparition des maternités impactera négativement leur démographie, par une réduction des naissances mais aussi des installations de nouvelles populations. D'autres conséquences négatives suivront, comme les fermetures de classes, la suppression de services publics, entraînant un appauvrissement généralisé de ces territoires.
L'étude préconise la mise en place rapide d'un registre des naissances, qui permettrait d'établir avec précision les causes des cas de mortalité observés et d'envisager par la suite des politiques publiques adaptées. Le développement d'un réseau de maisons de naissance, comme suggéré par une proposition de loi des sénateurs socialistes, serait notamment une piste à envisager pour pallier au déficit de maternités sur le territoire national.
Il lui demande donc son opinion sur cet état de fait préoccupant et comment elle entend y répondre.
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En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins .
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