Question de Mme ANTOINE Jocelyne (Meuse - UC) publiée le 10/04/2025

Mme Jocelyne Antoine attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'accès réduit des jeunes des territoires ruraux à l'enseignement supérieur.

Dans son rapport public annuel 2025, la Cour des comptes dresse en effet un constat préoccupant : les jeunes ruraux sont confrontés à davantage d'obstacles que les jeunes urbains pour accéder à des formations supérieures. À titre d'exemple, le département de la Meuse comptait, en 2020, 20,3% de diplômés de l'enseignement supérieur contre près de 32 % en France métropolitaine.

Bien que des filières d'excellence existent dans les espaces ruraux, ce rapport met en évidence une offre de formation limitée et principalement concentrée sur des cursus courts et professionnalisants. Les étudiants ruraux sont ainsi contraints à une mobilité coûteuse et complexe pour poursuivre leurs études dans les grandes agglomérations. En Meuse, ce sont près de 39 % des jeunes qui étudient hors de leur académie.

Pourtant, ces jeunes ruraux affichent des résultats supérieurs à la moyenne malgré les obstacles rencontrés. Avec 92 % de réussite en licence à l'université de Lorraine en 2022 pour les étudiants ayant obtenu leur baccalauréat en Meuse, c'est bien la preuve qu'il n'existe pas de fatalité en la matière.

Face à ces constats et alors que l'égal accès à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture est un principe à valeur constitutionnelle, il est plus qu'indispensable d'améliorer l'accès des jeunes issus des territoires ruraux à l'enseignement supérieur. Si le développement local de l'offre de formations supérieures demeure limité compte tenu des moyens restreints des acteurs locaux, il apparaît nécessaire de faciliter la mobilité spécifique des étudiants ruraux.

À cet égard, la Cour des comptes, qui relève que la mobilité étudiante coûte entre 1 000 et 1 500 euros par mois, recommande non seulement de mieux prendre en compte l'éloignement géographique dans l'attribution d'aides différenciés pour les étudiants issus de la ruralité mais également de simplifier les modalités de versement de ces aides avec un guichet unique.

Aussi, elle souhaite savoir si le Gouvernement entend suivre les recommandations formulées par la Cour des comptes pour mieux prendre en compte les obstacles rencontrés par les étudiants ruraux afin de leur garantir un égal accès à l'enseignement supérieur.

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En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche .

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