Question de M. HINGRAY Jean (Vosges - UC) publiée le 10/04/2025

M. Jean Hingray attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur la crise profonde que traverse actuellement la filière automobile française et européenne.

La transition vers l'électrique, bien qu'indispensable, engendre une baisse structurelle des volumes de production et met en difficulté de nombreux acteurs, notamment les sous-traitants. Par ailleurs, la concurrence accrue des pays à bas coûts, comme la Chine, l'Inde, la Turquie et le Maroc, fragilise davantage l'industrie automobile nationale. La délocalisation progressive des fournisseurs hors de France, conjuguée à des coûts de production élevés, risque d'entraîner une perte de souveraineté industrielle et de savoir-faire.

Dans ce contexte, il apparaît essentiel de stabiliser les aides publiques et d'assurer une visibilité pluriannuelle des subventions pour les entreprises du secteur, en veillant à inclure les acteurs industriels déjà implantés en France. Une politique d'intégration locale des pièces et sous-ensembles, à l'image des modèles adoptés par la Chine ou l'Inde, permettrait de renforcer la production en France et en Europe. De plus, une adaptation de la réglementation européenne, en reconsidérant les normes d'émission de CO2 selon une approche en Analyse du Cycle de Vie complet et non seulement en phase de roulage, semble nécessaire pour accompagner une transition énergétique réaliste et soutenable.

Enfin, il devient urgent d'adopter une fiscalité plus incitative pour les entreprises du secteur, en mettant en place des allègements de charges ciblés et un guichet administratif dédié à l'innovation et à la transition industrielle. Un soutien accru aux consommateurs est également indispensable pour encourager l'achat de véhicules électriques fabriqués en Europe, notamment par des aides renforcées et une fiscalité dissuasive sur les véhicules importés.

Il lui demande quelles mesures le Gouvernement envisage pour soutenir la filière automobile française face à ces défis et garantir sa compétitivité à long terme.

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En attente de réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

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