Question de M. BACCI Jean (Var - Les Républicains-A) publiée le 27/03/2025
M. Jean Bacci attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur l'intention du Président américain Donald Trump d'imposer des droits de douane de 200 % sur les vins et spiritueux européens, en réponse à une éventuelle taxation du bourbon et des whiskies américains par l'Union européenne.
En effet, les exploitants viticoles du département du Var, qui constituent un secteur clé de l'économie et du patrimoine local et, plus largement, toute la filière française sont aujourd'hui en danger face à cette menace commerciale. S'il est compréhensible que l'Union européenne cherche à établir un rapport de force pour négocier de manière plus équilibrée avec les États-Unis, elle doit, pour être efficace, choisir des leviers adaptés. Or, cibler le whisky américain, le bourbon ou encore les vins américains ne permet pas d'atteindre cet objectif. Au contraire, cette stratégie met en péril les viticulteurs et producteurs de spiritueux.
D'une part, le Président Trump accorde peu d'attention au secteur agricole en général, comme en témoignent ses récentes décisions. Il ne montre aucun intérêt particulier pour les vins et spiritueux américains, qu'ils proviennent d'États démocrates comme la Californie et l'Oregon ou d'États républicains comme le Kentucky. D'autre part, les producteurs américains eux-mêmes dénoncent le risque d'une guerre tarifaire qui nuirait gravement à leurs intérêts. L'Union européenne est leur principal marché d'exportation, encore plus crucial depuis la mise en place de droits de douane par le Canada. De plus, les importateurs, distributeurs et détaillants américains rappellent que chaque dollar de vin et spiritueux européen importé aux États-Unis génère 4,5 dollars de richesse supplémentaire sur le sol américain. Cette taxation aurait donc des conséquences désastreuses non seulement pour nos entreprises, mais aussi pour l'économie et l'emploi américains. L'impact sur les exploitants français serait tout aussi dramatique. Des droits de douane à 200% entraîneraient l'arrêt immédiat des exportations vers les États-Unis et une perte de près de 4 milliards d'euros pour la filière française. Aucune alternative ne permettrait de compenser ce manque à gagner et les répercussions seraient brutales, immédiates et irréversibles.
C'est pourquoi la Commission européenne doit revoir sa stratégie. Il ne s'agit pas d'abandonner l'idée d'un rapport de force, mais de choisir des leviers mieux adaptés et réellement efficaces. Les vins et spiritueux ne doivent pas être pris en otage dans ce conflit commercial. La Commission doit en prendre conscience et faire preuve d'intelligence stratégique en les retirant des listes de sanctions. Des alternatives existent. La filière viticole a déjà soumis des propositions concrètes visant à établir une approche plus constructive avec les États-Unis, notamment en matière d'accès réciproque aux marchés. Ces pistes doivent être privilégiées pour parvenir à une négociation équilibrée et bénéfique pour tous.
Il lui demande donc de porter ce message avec conviction auprès de la Commission européenne afin qu'elle adopte une stratégie plus adaptée aux enjeux économiques et diplomatiques de ce dossier. Il en va de l'avenir des exploitations viticoles et de tout un pan de l'économie française.
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Transmise au Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé des comptes publics
En attente de réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé des comptes publics.
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