Question de M. COURTIAL Édouard (Oise - UC) publiée le 27/03/2025

M. Édouard Courtial appelle l'attention de Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles sur la hausse préoccupante des suicides et des hospitalisations pour gestes auto-infligés (GAI) chez les femmes de moins de 25 ans.

En effet, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) publiait en février 2025 une enquête sur les suicides et sur les GAI (tentatives de suicide et automutilations non suicidaires comme la scarification) en France, laquelle faisait état d'une dynamique alarmante. Si le nombre global de suicides et d'hospitalisations pour GAI reste stable à l'échelle de la société française dans son ensemble, les cas touchant les jeunes filles de moins de 25 ans ont explosé depuis quelques années. Entre 2017 et 2023, le nombre d'adolescentes de 15 à 19 ans ayant été hospitalisées au moins une fois pour GAI a bondi de 46 %, passant de 113 sur 100 000 à 516 sur 100 000. Sur la même période, le nombre de cas touchant des filles de 10 à 14 ans a augmenté de 70 %. Le nombre de femmes s'étant suicidées est, quant à lui, passé de 132 à 183 entre 2019 et 2022. Ces chiffres viennent noircir un sombre constat déjà dressé par la DREES dans une étude similaire publiée en février 2024, laquelle faisait état d'une augmentation de 101 % du taux de suicide chez les femmes de moins de 25 ans entre 2015 et 2022.

L'augmentation drastique de ce phénomène est d'autant plus préoccupante que la DREES ne parvient pas à en expliquer totalement les causes. Des suggestions sont seulement esquissées, notamment sur le rôle des réseaux sociaux qui peuvent favoriser la création des ''suicidosmes, c'est-à-dire d'espaces d'échange facilitant la contagion suicidaire,'' ou la ''surexposition'' des femmes aux violences sexistes et sexuelles. Le rapport de la DREES souligne également le rôle que la précarité pourrait jouer dans les logiques conduisant aux suicides et aux GAI. Entre 2014 et 2016, ce sont 280 pour 100 000 filles de 10 à 25 ans appartenant aux 20 % des ménages les plus modestes qui ont été hospitalisées pour GAI, contre environ 110 pour les filles appartenant aux 20 % des ménages les plus aisés.

Aussi, il lui demande comment le Gouvernement entend agir pour endiguer ce phénomène le plus rapidement possible et plus généralement, quelles mesures le Gouvernement compte mettre en place pour diminuer les GAI et les suicides en France.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins


En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins .

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