Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 20/03/2025

M. Fabien Gay interroge M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur l'absence de réaction de la diplomatie française suite aux annonces de cessez-le-feu entre les membres du PKK et l'État turc.

Le 1er mars 2025, Abdullah Öcalan a appelé à cesser la lutte armée entre les membres du PKK et l'État turc.

Il a notamment déclaré que « Les solutions nationalistes extrêmes, telles que l'État nation séparé, la fédération, l'autonomie administrative et les solutions culturalistes » n'offrent aucune réponse de fond à la question kurde.

Depuis l'édification de la République laïque de Turquie, les populations kurdes font l'objet de discriminations systémiques et de persécutions, encore aggravée depuis l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan.

Leur culture est niée, les élus emprisonnés arbitrairement, les associations fermées.

Après 40 ans de lutte armée dans les régions kurdes de Turquie entre l'État turc et l'organisation politico-militaire du PKK, ayant conduit à un bilan humain très lourds avec près de 70 000 personnes mortes, 15 000 du côté des forces de sécurité turques et plus de 50 000 dans les rangs kurdes, la voie d'un désarmement serait un tournant considérable.

Cependant, il semble que la condition d'une normalisation des relations entre l'État central turc et la communauté kurde ne peut se faire par un simple arrêt des combats.

Il s'agit désormais d'obtenir une paix durable, qui passerait obligatoirement par la reconnaissance des droits des personnes Kurdes, et par la cessation de la politique de criminalisation constante de leurs représentants et représentants, élus démocratiquement.

À l'heure actuelle, aucune réaction de la diplomatie française n'a été publiée.

Il semble pourtant opportun que la France pèse de tout son poids pour soutenir ce processus de négociation en imposant les conditions de respect des droits fondamentaux, sociaux et politiques de la population kurde.

La libération des prisonniers politiques, dont en premier lieu Abdullah Öcalan, apparaît être un préalable nécessaire à cette démarche.

Aussi, il souhaiterait connaître la position du ministre suite aux annonces de cessez-le-feu en date du 1er mars, et la manière dont la France entend intervenir dans le processus de paix durable entre le Gouvernement turque et la communauté kurde.

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En attente de réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères.

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