Question de M. PLA Sebastien (Aude - SER) publiée le 20/03/2025
M. Sebastien Pla signale au M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur qu'à l'occasion de la conférence nationale des services d'incendie et de secours du 12 mars 2025, l'inspection générale de la sécurité civile a publié des données alarmantes sur les 273 suicides et tentatives de suicides recensés chez les pompiers en six ans, correspondant à un taux de suicide sept fois supérieur à la moyenne nationale.
Il l'interroge donc sur la volonté du Gouvernement d'agir pour stopper ce fléau et s'il entend notamment encourager la consolidation des informations relatives aux risques psychosociaux des sapeurs-pompiers, comme, par exemple, la prise en compte, dans les données recensées, des suicides en caserne et pendant le service, mais aussi des suicides de celles et ceux qui ne se sont pas donné la mort à la caserne, mais l'ont fait, en tenue, ou alors qui expliquent, dans la lettre qu'ils ont laissée, les raisons de leur geste imputable au mal-être en service, ainsi que le réclament, de très longue date, leurs représentants syndicaux.
Il lui signale que le suicide reste un sujet tabou dans notre société qui n'épargne pas le monde de l'engagement et de la protection civile, dont les effectifs restent stables avec 200 000 sapeurs-pompiers volontaires, 43 000 professionnels et 13 000 militaires à Paris et à Marseille, malgré une progression constante de leur engagement sur le terrain. Avec près de 5 millions d'interventions par an, alors même que le nombre de casernes a baissé de 30 %, l'allongement des délais d'intervention et la réduction des moyens sont à l'évidence des facteurs de stress qui concourent, selon lui, à renforcer les risques de mal-être en caserne.
Il lui demande donc de déclencher, sans attendre, une mission relative au suicide chez les sapeurs-pompiers afin d'en connaître davantage sur l'ampleur de la souffrance ressentie, et, d'engager toutes initiatives utiles pour favoriser la prévention de tels drames.
À ce titre, il souhaite savoir s'il compte être à l'initiative d'une réflexion avec les départements de France afin de favoriser et systématiser la reconnaissance de "l'imputabilité du service" à titre posthume pour les situations concernées, et d'éviter, ainsi, de rajouter de la peine aux familles endeuillées, lesquelles doivent, parfois, engager de longues procédures juridiques en réparation.
Il le prie donc de bien vouloir tenir le Parlement informé des suites qu'il entend donner au travail mené durant le Beauvau de la sécurité civile, et plus particulièrement de lui préciser s'il entend agir pour préserver, au coeur de ce maillon indispensable de la gestion des crises et de la politique de sécurité nationale, la santé mentale des hommes et femmes, qui servent l'intérêt général, avec dévouement et abnégation.
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En attente de réponse du Ministère de l'intérieur.
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