Question de M. KANNER Patrick (Nord - SER) publiée le 13/03/2025

M. Patrick Kanner attire l'attention de Mme la ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargée du travail et de l'emploi sur les conséquences préoccupantes de la baisse drastique du budget alloué aux postes d'insertion pour l'année 2025.

Les structures d'insertion par l'activité économique (IAE) sont bien plus que de simples dispositifs d'accompagnement : elles sont un levier essentiel pour celles et ceux qui, après un accident de la vie, une période de précarité ou un éloignement du marché du travail, cherchent à retrouver une place dans la société. Elles offrent une chance, une seconde chance parfois, à plus de 300 000 personnes chaque année. Une formation, un emploi, une dignité retrouvée.

Or, le budget récemment adopté acte une baisse brutale de 50 millions d'euros sur les postes d'insertion et de 30 millions sur les fonds de formation dédiés aux parcours d'insertion (PIC IAE). À cela s'ajoute l'absence de prise en compte des revalorisations du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC), alors même que les salaires du secteur y sont indexés. Ces coupes budgétaires ne sont pas anodines : elles auront des effets immédiats et dévastateurs. Concrètement, ce sont 11 000 parcours d'insertion supprimés, privant 30 000 personnes d'un accès à la formation et à un emploi durable. Ce sont des structures en péril : déjà, en 2024, 856 associations avaient été contraintes de déclencher des procédures collectives de licenciement. En 2025, le réseau Coorace alerte sur un risque de 12 % de liquidations judiciaires parmi ses adhérents. Concrètement, ce sont des territoires entiers qui se retrouveront privés de services essentiels, notamment dans les quartiers populaires.

Comment justifier une telle réduction des moyens alors que le Gouvernement fait de la lutte contre le chômage et de l'accompagnement des bénéficiaires du RSA une priorité affichée ? Comment comprendre cette décision quand on sait que l'insertion par l'activité économique est l'un des dispositifs les plus efficaces pour ramener vers l'emploi celles et ceux qui en sont le plus éloignés ?
Réduire le financement de ces structures, c'est affaiblir l'un des piliers de notre modèle social, c'est priver des milliers de personnes d'un tremplin vers l'autonomie professionnelle et sociale. C'est aussi un signal d'abandon envoyé à celles et ceux qui, sur le terrain, oeuvrent au quotidien pour redonner espoir et perspectives.

Ainsi, il l'interroge sur les mesures que le Gouvernement entend prendre pour garantir un financement stable et suffisant des structures d'insertion par l'activité économique, et éviter ainsi une crise sociale majeure dont les premières victimes seront, une fois de plus, les plus précaires.

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En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé du travail et de l'emploi.

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