Question de M. SZCZUREK Christopher (Pas-de-Calais - NI) publiée le 06/03/2025

M. Christopher Szczurek interpelle Mme la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les nouvelles suppressions de classes annoncées dans le département du Pas-de-Calais pour la rentrée 2025.

Chaque année, les services de la direction académique procèdent à une révision de la carte scolaire en fonction des évolutions démographiques du territoire. Toutefois, la communauté éducative du Pas-de-Calais a récemment appris la fermeture programmée de 147 classes dans les écoles primaires et élémentaires du département à la rentrée 2025. Cette nouvelle vague de fermetures s'ajoute à la suppression de 157 classes et de 89 postes d'enseignants déjà actée lors de la rentrée 2024. Par ailleurs, dans l'enseignement secondaire, 175 postes seront supprimés dans l'académie de Lille, dont 106 dans les collèges et section d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) et 69 dans les lycées généraux et technologiques.

Dans le bassin minier, 32 classes d'écoles élémentaires sont particulièrement menacées. Si ces décisions étaient confirmées, l'académie de Lille subirait ainsi huit années consécutives de suppressions de postes et de classes. De leur côté, les syndicats enseignants alertent sur la dégradation constante des conditions d'apprentissage dans un territoire où la concentration d'établissements en éducation prioritaire est élevée et où le taux d'élèves en situation de handicap dépasse la moyenne nationale.

Mme la ministre n'ignore pas que le département du Pas-de-Calais est marqué par de fortes difficultés sociales et économiques. Ainsi, seuls 6 collèges sur 125 ont un IPS (indice de position sociale) supérieurs à la moyenne nationale. 93% des collèges du Pas-de-Calais se situent donc sous cette moyenne. Si les textes officiels du ministère insistent sur le fait que l'IPS est une donnée centrale pour accorder des fonds spécifiques aux établissements les plus en difficulté, il apparaît que le Pas-de-Calais ne semble pas être concerné par cette règle d'égalité éducative. Or, l'école de la République doit être le pilier de l'égalité des chances et un levier d'ascension sociale.

Dans ce contexte, il l'interroge sur le fait que l'académie de Lille semble particulièrement touchée par cette politique de réduction des moyens et de suppressions de postes, alors même que le ralentissement démographique observé n'est pas plus marqué que dans d'autres territoires.

Cette baisse drastique des ressources allouées à l'ensemble du système éducatif du Pas-de-Calais suscite une vive indignation au sein de la communauté éducative et une profonde inquiétude chez les parents et les élus. Dans les établissements concernés par ces fermetures de classes ou par la diminution de la dotation horaire globale (DHG), les enseignants redoutent la formation de classes surchargées et la baisse de la qualité de l'enseignement. Par ailleurs, la fermeture annoncée d'écoles en milieu rural accentuerait le sentiment de relégation et de désertification de ces territoires. Une école qui ferme, c'est un village qui s'éteint.

À l'approche des comités départementaux de l'éducation nationale, qui se tiendront dans le Pas-de-Calais le 28 février 2025, il lui demande d'examiner la possibilité de revoir ces décisions afin de garantir aux élèves et aux enseignants des établissements primaires et secondaires des conditions d'apprentissage dignes et optimales.

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En attente de réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

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