Question de Mme IMBERT Corinne (Charente-Maritime - Les Républicains-A) publiée le 27/03/2025

Question posée en séance publique le 26/03/2025

M. le président. La parole est à Mme Corinne Imbert, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Corinne Imbert. Ma question s'adresse à M. le ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins et concerne les infections invasives à méningocoques.

Face à la recrudescence de ces infections, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié de nouvelles recommandations sur le rattrapage vaccinal. Il s'agit en effet d'infections transmissibles graves, comme les méningites ou les septicémies, dont l'issue peut être rapidement fatale.

À l'échelle nationale, le nombre d'infections recensées a été particulièrement élevé au mois de janvier 2025 : treize décès ont été relevés. Ce pic s'inscrit dans une continuité par rapport à 2024, où 615 cas d'infections invasives à méningocoques ont été déclarés, ce qui constitue le chiffre le plus important sur une année depuis 2010.

Si le traitement des infections invasives à méningocoques est une urgence, il existe des moyens de prévention et des vaccins efficaces.

Pour mémoire - je m'adresse au spécialiste que vous êtes, monsieur le ministre -, la vaccination contre le méningocoque C, obligatoire depuis 2018, est remplacée par celle contre les méningocoques ACWY, obligatoire pour les nourrissons jusqu'à douze mois depuis janvier 2025.

La vaccination contre le méningocoque B, déjà recommandée depuis 2022, est obligatoire pour les nourrissons jusqu'à l'âge de 2 ans depuis janvier 2025.

La vaccination contre les méningocoques ACWY est également recommandée pour tous les adolescents âgés de 11 à 14 ans.

Cependant, la Haute Autorité de santé estime qu'il faut aller plus loin. Elle propose plusieurs schémas de rattrapage vaccinal.

Monsieur le ministre, vous êtes aussi médecin : que pensez-vous des recommandations de la Haute Autorité de santé ? Quelles leçons pensez-vous en tirer et, si oui, dans quels délais ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 27/03/2025

Réponse apportée en séance publique le 26/03/2025

M. le président. La parole est à M. le ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins.

M. Yannick Neuder, ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins. Madame la sénatrice Imbert, nous avons en effet assisté à une recrudescence des cas de méningite - près de 600 par an -, en particulier à un nombre important de décès - près de 60 depuis juillet dernier et 13 au mois de janvier.

Les remontées de terrain pointent des territoires où la situation est particulièrement inquiétante, comme Rennes et sa métropole : six cas de méningite de la même souche y ont été recensés, sans que des liens entre les personnes touchées puissent être établis.

Cela a conduit le Premier ministre et moi-même à prendre des mesures. Ainsi, depuis un mois, une campagne de vaccination a été lancée à Rennes et dans sa métropole ; d'ici quelques jours, 50 000 étudiants sur une cible de 100 000 auront déjà été vaccinés.

Parallèlement, dès le début du mois de février dernier, notamment à la suite du décès d'un enfant de 3 ans dans la Drôme, j'ai réinterrogé la Haute Autorité de santé sur le calendrier vaccinal, une demande flash qui a abouti aux recommandations suivantes.

Alors que, depuis le 1er janvier, il est obligatoire de vacciner les nourrissons contre toutes les souches de méningocoques, cette obligation est étendue aux enfants jusqu'à 2 ans, avec un rattrapage jusqu'à 3 ans.

À cela s'ajoute une recommandation de vaccination des adolescents. Une première phase de vaccination de rattrapage pour les jeunes de 11 à 14 ans sera lancée avec les services du ministère de l'éducation nationale. Il s'agira plus précisément d'une double vaccination contre les méningocoques et le papillomavirus, ce qui permettra l'éradication du cancer provoqué par cette dernière infection chez les jeunes garçons et les jeunes filles.

Enfin, la vaccination contre les méningocoques des jeunes de 15 à 24 ans est fortement recommandée.

En revanche, dans la mesure où les recommandations de la Haute Autorité de santé sont quelque peu complexes, dans un souci de bonne appropriation par les familles, nous proposerons, d'ici quelques semaines, une simplification du calendrier vaccinal.

Au pays de Pasteur, nous devons en effet réaffirmer l'importance de se vacciner. Ainsi, le 18 avril prochain, une grande conférence se tiendra,...

M. le président. Il faut conclure, monsieur le ministre.

M. Yannick Neuder, ministre. ... associant l'ensemble de la communauté scientifique, pour lutter contre l'obscurantisme propagé sur les réseaux sociaux par les antivax. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. - Mme Véronique Guillotin applaudit également.)

M. Bruno Sido. Très bien !

M. le président. La parole est à Mme Corinne Imbert, pour la réplique.

Mme Corinne Imbert. Monsieur le ministre, je vous remercie de votre réponse.

Je salue votre réactivité face à ce qui s'est passé à Rennes, puisque vous n'avez pas attendu les recommandations de la Haute Autorité de santé pour agir.

Par ailleurs, je partage votre avis sur la simplification du calendrier vaccinal : il est vrai que l'on s'y perd tous un peu. Si l'on veut que les familles y adhèrent, dans l'intérêt des enfants qu'il faut protéger des méningocoques, il faut simplifier. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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