Question de M. ALLIZARD Pascal (Calvados - Les Républicains) publiée le 27/03/2025

Question posée en séance publique le 26/03/2025

M. le président. La parole est à M. Pascal Allizard, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Pascal Allizard. Monsieur le ministre, je rentre d'une visite en Israël et en Cisjordanie, accomplie en ma qualité de président de la délégation française à l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et de représentant spécial de cette assemblée pour les affaires méditerranéennes.

Notre délégation a pu rencontrer nombre de décideurs israéliens et palestiniens, ainsi que le patriarche orthodoxe grec de Jérusalem et des représentants de la société civile.

Sur le terrain, la situation demeure particulièrement tendue et bloquée. Israéliens et Palestiniens continuent de vivre dans un climat de grande insécurité et de défiance, alors que tous les otages n'ont pas été libérés.

L'Égypte a préparé une contre-proposition, soutenue par les dirigeants arabes, en réponse au projet du président Trump.

Monsieur le ministre, dans ce contexte, la France est-elle encore une voix audible au Proche-Orient ? Soutiendra-t-elle ce plan arabe et, si tel est le cas, de quelle manière ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. - MM. Olivier Cigolotti et Daniel Chasseing, Mme Nicole Duranton et M. Akli Mellouli applaudissent également.)

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Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé de l'Europe publiée le 27/03/2025

Réponse apportée en séance publique le 26/03/2025

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé de l'Europe.

M. Benjamin Haddad, ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé de l'Europe. Monsieur le sénateur Allizard, je vous remercie de votre question. Vous connaissez l'engagement historique de la France dans la région.

Depuis l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023, la position de la France est très claire : nous défendons le respect du droit international humanitaire, la protection des civils, la libération inconditionnelle de tous les otages et un cessez-le-feu permanent pour retrouver les conditions d'un dialogue menant à deux États et assurant la souveraineté des Palestiniens aux côtés d'un État d'Israël vivant en sécurité.

C'est pourquoi nous soutenons les initiatives des médiateurs américains, qataris ou encore égyptiens visant à remettre les parties autour de la table après la rupture récente du cessez-le-feu, mais aussi le plan arabe dont l'objectif est de préparer le jour d'après et la gouvernance à plus long terme de la bande de Gaza. Nous nous employons, avec nos partenaires européens, à contribuer à cette perspective.

Cette gouvernance devra se faire sans le Hamas, mouvement terroriste ennemi d'Israël, mais aussi, bien sûr, ennemi du peuple palestinien.

Vous connaissez l'engagement de notre diplomatie à Gaza, au Liban et dans toute la région. C'est la voix indépendante de la France, une voix singulière de respect et de défense du droit international et de la paix. Vous pouvez compter sur notre engagement pour continuer à la faire entendre.

M. le président. La parole est à M. Pascal Allizard, pour la réplique.

M. Pascal Allizard. Monsieur le ministre, je vous remercie de votre réponse.

On voit ce qu'il reste de Gaza, que l'administration Trump rêve de transformer en Palm Beach sur les bords de la Méditerranée ou en Riviera, quitter à vider le territoire de sa population palestinienne. C'est bien entendu inacceptable !

Les habitants de la région aspirent à la paix, à la stabilité et à une vie normale.

Il me semble que la politique arabe de la France, sa parole singulière, héritée du général de Gaulle, doit redevenir notre boussole diplomatique. Il nous faut contribuer à créer les conditions d'une paix juste et durable pour les deux parties.

C'est, je le crois, cette voix équilibrée que le Président de la République doit faire entendre lors de son prochain déplacement en Égypte.

Nous ne pouvons plus assister en spectateurs aux événements mondiaux, comme c'est, hélas ! le cas pour les négociations en cours sur l'Ukraine. (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et SER, ainsi que sur des travées des groupes RDSE, GEST et CRCE-K.)

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