Question de Mme GOULET Nathalie (Orne - UC) publiée le 13/03/2025

Question posée en séance publique le 12/03/2025

M. le président. La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

Mme Nathalie Goulet. « Vers l'Orient compliqué, je volais avec des idées simples. Je savais qu'au milieu des facteurs enchevêtrés une partie essentielle s'y jouait. Il fallait donc en être. » Vous connaissez tous cette formule du général de Gaulle, et je vous parlerai de la situation en Syrie.

Les facteurs y sont bien enchevêtrés : violences insoutenables mentionnées tout à l'heure, espoir de reconstruction avec l'accord qui vient d'être signé avec les Kurdes et les Druzes. Il y a aussi les ingérences étrangères dont la Syrie doit pouvoir être débarrassée, de la part des Iraniens bien sûr, mais aussi des Frères musulmans ou encore des Israéliens, qui ont hier matin bombardé le sud du pays.

Chacun joue sur les divisions communautaires mortifères de cette région. La situation est extrêmement délicate : reconstruction du pays, destruction des armes chimiques, djihadistes incarcérés, stocks de Captagon.

Monsieur le ministre, nous avons eu droit aux talibans inclusifs. Ma question est simple : comment la France, qui a joué un rôle important dans la reprise du processus de reconstruction, compte-t-elle s'impliquer ? Peut-on faire confiance au président par intérim sans jouer les idiots utiles de l'un ou de l'autre des prédateurs régionaux ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)


Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé de la francophonie et des partenariats internationaux publiée le 13/03/2025

Réponse apportée en séance publique le 12/03/2025

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé de la francophonie et des partenariats internationaux.

M. Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé de la francophonie et des partenariats internationaux. Madame la sénatrice Nathalie Goulet, je l'ai dit, la France condamne toutes les exactions contre les civils, quelles que soient les communautés visées et quels que soient leurs auteurs, groupes affiliés au régime de Bachar el-Assad ou groupes terroristes.

Il s'agit de justice, mais aussi de l'avenir de la Syrie. Nous n'avons eu de cesse de le répéter, ce pays ne pourra retrouver sa stabilité et sa prospérité sans un processus politique qui garantisse la sécurité et les droits de toutes les communautés. Je pense en particulier à la sécurité contre le terrorisme ou à la prolifération des armes chimiques.

La lutte contre le terrorisme passe d'abord par le respect des droits et des intérêts des Kurdes en Syrie et par la destruction des stocks d'armes chimiques du régime. Les résultats obtenus lundi avec les Kurdes de Syrie sont très encourageants, et ont été suivis par un accord hier avec les Druzes.

Par ailleurs, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques va pouvoir se déployer en Syrie pour détruire les stocks du régime de Bachar el-Assad, qui constituent une menace pour la sécurité internationale. Ce travail doit se poursuivre parce qu'en Syrie se joue une partie de notre sécurité.

Il va de soi que nous ne pourrons pas accepter de nouvelles levées de sanctions si nous n'avons pas de garantie que les exactions ne resteront pas impunies.

Enfin, la France suit avec préoccupation les développements dans le Golan. Nous appelons donc Israël à la retenue. Toute action militaire unilatérale en Syrie ferait le jeu d'acteurs à l'agenda déstabilisateur, au premier rang desquels l'État islamique.

M. le président. La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour la réplique.

Mme Nathalie Goulet. Monsieur le ministre, il faut conforter la commission d'enquête mise en place par le président par intérim. Il faut aussi conforter le dialogue national avec les Chrétiens en cours et assurer notre présence.

Pour ma part, je n'ai pas eu l'occasion d'aller rencontrer Bachar el-Assad à de multiples reprises...

M. Yannick Jadot. Bravo ! (Mme Ghislaine Senée applaudit.)

Mme Nathalie Goulet. Ce que je sais, en tout cas, c'est que nous avons un rôle à jouer, notamment pour ce qui concerne les djihadistes. C'est très important : comme vous l'avez indiqué, une partie de notre sécurité se joue en Syrie. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

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