Question de Mme NADILLE Solanges (Guadeloupe - RDPI) publiée le 06/03/2025

Question posée en séance publique le 05/03/2025

M. le président. La parole est à Mme Solanges Nadille, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. (M. François Patriat applaudit.)

Mme Solanges Nadille. Ma question s'adresse à M. le ministre d'État, ministre des outre-mer. Permettez-moi tout d'abord d'avoir une pensée pour nos amis de la Réunion, après le passage du cyclone Garance, qui a fait cinq morts, de nombreux blessés et d'importants dégâts.

Monsieur le ministre d'État, vous le savez, des coupures d'eau régulières perturbent considérablement la vie des Guadeloupéens. Il y a trois semaines, les agents du syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe ont entamé une grève, qui s'est poursuivie par un conflit autour du paiement des jours de grève.

Ces actions ont touché l'ensemble des communes de la Guadeloupe et privé d'eau la moitié de la population au plus fort de la crise. En plus des conséquences humaines et sanitaires, l'effet est dramatique pour l'économie locale. L'eau est indispensable à de nombreux secteurs d'activité tels que l'agroalimentaire, le tourisme, l'éducation ou encore le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP). Chaque jour de restrictions menace directement l'activité des entreprises et l'emploi de milliers de Guadeloupéens.

Si l'exercice du droit de grève est légitime, il est inacceptable de prendre en otage les habitants en les privant d'accès à l'eau. Je salue le travail des collectivités territoriales de Guadeloupe, qui poursuivent les investissements destinés à fiabiliser et moderniser les infrastructures de production et de distribution d'eau potable.

Au-delà du seul cas de la Guadeloupe, d'autres territoires ultramarins font également face à des difficultés de gouvernance, des manques en capacités techniques et des fragilités financières, qui impactent la qualité et la continuité du service public de l'eau.

Le comité interministériel des outre-mer (Ciom) tenu en juillet 2023 avait acté le renforcement du plan Eau DOM. Monsieur le ministre d'État, où en sommes-nous, et quelle est votre feuille de route sur le sujet ? Le dossier de l'accès à l'eau est prioritaire et devra être central lors du prochain Ciom. Il n'est plus possible que, en 2025, sur le territoire de la République, nos concitoyens n'aient pas un accès continu à l'eau potable. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

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Réponse du Ministère des outre-mer publiée le 06/03/2025

Réponse apportée en séance publique le 05/03/2025

M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre des outre-mer.

M. Manuel Valls, ministre d'État, ministre des outre-mer. Madame la sénatrice Solanges Nadille, vous avez raison, les questions d'eau doivent nous préoccuper, nous mobiliser, dans les territoires ultramarins en général, et notamment en Guadeloupe. Elles sont au coeur des mesures nouvelles du plan que vous avez évoqué, et devront figurer parmi les priorités du prochain Ciom.

Vous évoquez la situation du syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe. J'ai suivi de près le mouvement de grève survenu il y a trois semaines. Il a en effet donné lieu à des dégradations volontaires, qui ont privé d'eau jusqu'à 112 000 habitants, soit 30 % de la population. Je condamne fermement ces méthodes irresponsables. Les auteurs de ces actes de malveillance doivent être identifiés et poursuivis par la justice. Je salue les agents non grévistes qui ont relancé les sites de production grâce à la sécurisation assurée par les forces de l'ordre.

Ce syndicat mixte fait l'objet d'un contrat d'accompagnement renforcé depuis 2023. L'État se tient à ses côtés en apportant un soutien financier et technique. Les élus ont décidé d'exercer pleinement leur responsabilité et j'attends que chacun joue pleinement son rôle. C'est vital pour les Guadeloupéens.

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