Question de Mme BÉLIM Audrey (La Réunion - SER) publiée le 06/03/2025

Question posée en séance publique le 05/03/2025

M. le président. La parole est à Mme Audrey Bélim, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

Mme Audrey Bélim. Monsieur le ministre d'État, ministre chargé des outre-mer, je tiens, en mon nom et en celui de l'ensemble de mes collègues du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, à adresser nos pensées, nos condoléances et notre soutien aux familles des victimes du cyclone Garance. Je remercie également l'ensemble des élus locaux, des agents publics, mais aussi ceux du secteur privé et du secteur associatif, ainsi que les citoyens mobilisés depuis samedi, qui contribuent sans relâche, jour après jour pour, à ce que notre île se relève.

Avec le dérèglement climatique, les cyclones s'intensifient : Belal l'an dernier, Chido, Garance. Météo France indique que ses modèles robustes confirment que ceux-ci seront de plus en plus forts dans l'océan Indien.

En a-t-on tiré toutes les conséquences en termes d'adaptation ?

Voilà un an, après Belal, j'alertais déjà sur la nécessité d'amplifier l'enfouissement du réseau électrique. À quoi sert d'élaguer les branches, quand les arbres se couchent désormais chaque année sur les fils ? Quelque 30 000 foyers sont toujours sans électricité ce matin. Je remercie les équipes. Reste qu'il faudra que les 25 % du réseau de basse et moyenne tensions encore aériens fassent l'objet d'une réflexion si l'enfouissement n'est pas possible.

Quid du réseau d'eau ? Après Belal, le préfet a demandé aux fournisseurs d'eau de s'équiper de groupes électrogènes en cas de besoin. Ce n'est toujours pas le cas partout. Comment cela est-il possible dans une île où les dates de la saison cyclonique sont, hélas ! bien connues ?

Il y a aussi la question des normes. Selon l'Association des maires du département de la Réunion, dans l'est de l'île, 80 % des maisons dont le toit a été emporté ont été construites voilà moins de quinze ans.

Monsieur le ministre d'État, je vous remercie d'avoir lancé la procédure de catastrophe naturelle.

Pour aller plus loin, pouvez-vous vous engager à ce que le prochain Ciom (comité interministériel des outre-mer) permette de parfaire et d'anticiper les actions en amont, durant et après ces événements, mais aussi nos stratégies à court, moyen et long termes ? Il y va de la protection de nos populations ! (Applaudissements sur les travées des groupes SER et CRCE-K.)

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Réponse du Ministère des outre-mer publiée le 06/03/2025

Réponse apportée en séance publique le 05/03/2025

M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre des outre-mer.

M. Manuel Valls, ministre d'État, ministre des outre-mer. Madame la sénatrice Bélim, je le dis au nom du Gouvernement, comme nous l'avons fait hier, nous nous inclinons devant ces cinq vies, cinq vies emportées par ce cyclone, cinq vies de trop. Je m'associe à vos condoléances et réaffirme notre soutien aux familles des victimes, ainsi qu'à l'ensemble des Réunionnaises et des Réunionnais.

C'est vrai, la mobilisation sur le terrain est forte. Je le constaterai demain et vendredi, puisque je me rends à La Réunion à la demande du Premier ministre. Le ministre de l'intérieur a mobilisé l'ensemble des moyens. Pour autant, il faut mieux anticiper ces phénomènes.

Concernant le réseau électrique, je suis d'accord avec votre proposition. Un travail doit être mené avec Sidélec, le syndicat intercommunal d'électricité du département de la réunion, propriétaire du réseau, et EDF, pour améliorer l'enfouissement des réseaux ou envisager d'autres solutions pour sauvegarder son intégrité. Il faudra être beaucoup plus pragmatique et tenir compte des contraintes et des risques.

L'alimentation électrique a par ailleurs un impact sur l'eau potable. Elle doit être sécurisée. C'est pourquoi je souhaite que soit lancée une démarche de résilience de l'approvisionnement en eau pour faire face à la gestion des crises climatiques.

Enfin, la ministre chargée du logement et moi pouvons mieux analyser l'adéquation de la réglementation cyclonique avec la survenance de phénomènes de plus en plus violents ; nous en avons déjà parlé. Nous aborderons ce sujet lors de l'examen de votre proposition de loi expérimentant l'encadrement des loyers et améliorant l'habitat dans les outre-mer.

Il faut tirer toutes les leçons de ces changements climatiques et être capable de s'y adapter. C'est le sens du texte que vous avez déposé. Ce sujet sera évidemment au coeur du prochain comité interministériel des outre-mer, qui se tiendra dans quelques semaines.

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