Question de Mme CORBIÈRE NAMINZO Evelyne (La Réunion - CRCE-K) publiée le 27/02/2025

Mme Evelyne Corbière Naminzo attire l'attention de M. le ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports sur la question des airbags défectueux produits par l'entreprise Takata.

La question des airbag tueurs est cruciale à La Réunion : ceux-ci ont fait au moins deux morts et trois blessés graves dans l'île depuis 2020. Ces airbags tueurs concernent potentiellement 500 000 véhicules encore en circulation dont 100 000 en outre-mer. Ils continuent d'équiper des dizaines de milliers de véhicules dans le département de La Réunion, où la voiture est un des principaux moyens de déplacement pour aller travailler, dans un contexte économique tendu où la pauvreté augmente chaque jour. Sans réponse concrète apportées aux automobilistes concernés, ceux-ci n'ont d'autre choix que prendre des risques avec un matériel dangereux. Les conditions climatiques spécifiques à l'outre-mer (chaleur et humidité élevées) constituent des facteurs aggravants de risques d'explosions d'airbags défectueux. Ces équipements représentent un danger de mort pour les automobilistes.

À ce jour, il n'existe pas de liste complète et fiable des marques et modèles concernés par l'équipement d'un airbag défectueux. De ce fait, la majorité des automobilistes ne peuvent pas aujourd'hui vérifier si leur véhicule est concerné ou non, faute d'information disponible.

Une campagne d'information a été lancée le 7 janvier 2025 par le ministère des transports, pour inviter les conducteurs ultramarins à vérifier le numéro de série (VIN) de leur véhicule sur la base d'une liste comprenant 25 marques. Or, de nombreuses marques ne permettent pas de faire vérifier un véhicule, notamment dans les outre-mer.

Les rappels des véhicules équipés d'airbags tueurs reposent donc entièrement sur la volonté des constructeurs automobiles, laissant place à la plus grande opacité sur ces rappels et à des inégalités et retards inacceptables aux conséquences lourdes. L'absence de communication fiable et transparente des fabricants automobiles empêche cette campagne gouvernementale de produire les effets voulus.

Alors que certains pays, comme l'Australie, la Corée du Sud, la Chine, les États-Unis, la Malaisie et le Japon ont imposé des rappels obligatoires aux constructeurs automobiles, la France devrait pouvoir adopter des mesures contraignantes, afin qu'une liste complète des marques et modèles concernés par l'équipement d'un airbag défectueux puisse être établie.
Elle rappelle que les risques pour les conducteurs ultramarins sont importants, alors que les citoyens français devraient être égaux en matière de sécurité. Elle demande l'amélioration des mécanismes de gestion des rappels conducteurs. Elle souhaite que des mesures coercitives soient prises à l'endroit des constructeurs automobiles, afin que les citoyens puissent avoir accès à une information libre et transparente.

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En attente de réponse du Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports.

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