Question de M. BROSSAT Ian (Paris - CRCE-K) publiée le 06/02/2025

M. Ian Brossat attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur les déclarations du président argentin d'extrême-droite concernant les droits des femmes et des minorités de genre.

Le samedi 1er février 2025, des centaines de milliers d'Argentins ont participé à une manifestation antifasciste et antiraciste à l'appel des collectifs et associations LGBTQI+. Des rassemblements ont eu lieu dans 150 villes du pays ainsi qu'à l'étranger, notamment à Paris, en réaction aux propos tenus par le président argentin lors du forum économique mondial à Davos, le 23 janvier 2025, où il a associé l'idéologie de genre et l'homosexualité à la pédophilie. Quelques jours plus tard, il annonçait vouloir supprimer le principe de discrimination positive pour les personnes transgenres et retirer du code pénal la notion de féminicide.

Ces déclarations et ces projets législatifs suscitent une vive inquiétude dans un pays où les violences à l'encontre des femmes et des minorités de genre restent un problème majeur. En 2023, l'observatoire national des crimes de haine LGBTQI+ a recensé 133 agressions motivées par l'orientation sexuelle, l'identité ou l'expression de genre des victimes, un chiffre en augmentation par rapport aux années précédentes. Quant aux féminicides, ils ont été 252 en 2022, soit un toutes les 35 heures. Dans près de 90 % des cas, l'agresseur était une personne connue de la victime, et dans plus de la moitié des situations, il s'agissait du partenaire ou de l'ex-partenaire. La suppression de la notion même de féminicide du code pénal argentin constituerait un dangereux retour en arrière, réduisant encore davantage la visibilité et la reconnaissance de ces violences.

Dans ce contexte préoccupant, il souhaite savoir si le Gouvernement français entend réaffirmer, auprès des autorités argentines, les valeurs de tolérance et de respect des droits des femmes et des minorités de genre qui caractérisent la France. Il lui demande également quelles mesures le Gouvernement envisage de mettre en place pour faciliter l'accueil et la protection des personnes qui, face à cette politique répressive, chercheraient refuge sur notre territoire.

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En attente de réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères.

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